Les études

28 juillet 2022

#01 Introduction – Salutations (Jude verset 1)

Dans le climat de confusion de notre culture, l’argument éloquent de Jude en faveur de la pureté doctrinale et de la vérité tombe à point nommé parce que l’Éternel est le Dieu de vérité (Esaïe 65:16), ce qu’il dit est Parole de vérité (Psaume 119:160; Jean 17:17; Éphésiens 1.13) et le Saint Esprit est l’Esprit de vérité (Jean 14:17; 15:26; 16:13; 1Jean 5:6). La notion de vérité est omniprésente dans la lettre de Jude parce que son objectif est de mettre les croyants en garde contre les mensonges promulgués par Satan, père du mensonge (Jean 8:44) et qui fait tout son possible pour dissimuler, déformer la vérité et tromper les croyants en se servant d’apostats qui s’introduisent dans les églises (Romains 16.18; 2Corinthiens 11.13; 1Timothée6.5). Jésus et l’apôtre Paul les compare à des loups féroces, des prédateurs dangereux.

Voilà pourquoi, dans un langage musclé, Jude condamne lui aussi les imposteurs religieux qu’il qualifie six fois d’impies. Ils sont tellement corrompus que Jude les compare aux anges déchus, aux hommes pervers et violents de Sodome et Gomorrhe, à Caïn, le premier meurtrier, à Balaam le prophète rapace et aux rebelles juifs dirigés par Qoré (v 6, 7, 11). Il les accuse de nier que Jésus-Christ est le Seigneur du ciel et de la terre (v 4), de mener une vie licencieuse de péché (v 4,8,16, 19), de se rebeller contre l’autorité (v 8,11,18), d’être avides de richesses (v 11,12,16), de causer des divisions dans les églises (v 19), de se plaindre et de se vanter (v 16).

Au premier siècle, le Nouveau Testament n’était pas encore écrit. Comme tous les membres d’église, chrétiens ou simples curieux, provenaient de milieux ésotériques ou païens, ils ignoraient les valeurs morales chrétiennes. Étant naïfs, ils acceptaient facilement les apostats, les prenant pour des savants.

Il existe plusieurs similitudes entre la seconde épître de Pierre et celle de Jude parce que les deux auteurs sont engagés dans le même combat contre les précurseurs des croyances gnostiques du second siècle (salut par une connaissance secrète, arrogance à l’égard des responsables d’église car non éclairés; grand intérêt pour les anges et les esprits car ils sont bons, mais rejet de tout ce qui est physique car mauvais; vie dépravée sans honte). Le mot grec traduit par « moqueurs », n’est utilisé que par Pierre et Jude. Les deux épîtres décrivent la perversité des imposteurs religieux, leur fausse doctrine et leur vie corrompue, afin que les croyants puissent les reconnaître et les débusquer. Jude fait référence à Pierre (2Pierre 2:1, 2; 3:3; cp 1Timothée 4.1; 2Timothée 3.1-5; 4.3) quand il écrit que la venue d’apostats a été annoncée. Mais tandis que Pierre parle de ces imposteurs au futur (2Pierre 2:3), Jude écrit au présent, car il ajoute qu’ils sont déjà bien présents dans les églises (v 4, 17). Cette cohérence entre les deux lettres conduit à penser qu’on peut considérer que Jude est la suite de 2 Pierre, et que toutes deux étaient adressées au même groupe de croyants juifs.

Jude se déclare « frère de Jacques ». Or le Nouveau Testament mentionne sept hommes qui se nomment Jude, mais seulement deux sont associées à un Jacques, le demi-frère du Seigneur et Jude l’apôtre. Mais ce dernier, aussi appelé Thaddée (Matthieu 10.3), est « fils de Jacques » (Luc 6.16; Actes 1.13) et non pas frère.  Il ne reste donc plus que le demi-frère du Seigneur, surtout qu’il écrit qu’il n’est pas l’un des Douze (v 17). Nous possédons très peu d’information sur Jude. Dans sa première épître aux Corinthiens (9.5), l’apôtre Paul dit, en passant, qu’il est marié et qu’il est évangéliste itinérant.

Comme Jude ne mentionne pas la destruction de Jérusalem (en 70) pour illustrer le jugement de Dieu sur les impies (v 5), sa lettre doit être antérieure à cette catastrophe et date sans doute de l’an 68 ou 69 de notre ère. On peut aussi dire que les destinataires de la lettre sont probablement juifs au vu des illustrations tirées de l’Ancien Testament et des écrits apocryphes juifs (1 Hénoc; Assomption de Moïse). Cependant, elle a été rapidement acceptée par la plupart des croyants. En effet, des passages figurent déjà dans des écrits chrétiens de la fin du premier siècle. Puis, vers la fin du second siècle, elle fait partie de la liste des textes inspirés du canon de Muratori et un apologiste chrétien (Athénagore) la cite dans une lettre adressée à l’empereur Marc Aurèle (161-180). Clément d’Alexandrie (150-215) cite plusieurs fois l’épître de Jude dans ses écrits. Origène (185-283), son élève, et Tertullien (160-220) la disent inspirée. Au troisième siècle, l’épître de Jude est incluse dans un papyrus (Bodmer Page 72), qui contient la liste des livres inspirés du Nouveau Testament. Au IVe siècle, l’épître de Jude est considéré inspirée par Athanase (293-373) évêque d’Alexandrie, Cyrille (315-387) évêque de Jérusalem, Grégoire de Nazianze (329-390), Père de l’Église d’Orient, Jérôme (347-420), traducteur de la Vulgate et par l’historien Eusèbe.

Jude, serviteur de Jésus–Christ et frère de Jacques, salue ceux qui sont appelés, que Dieu le Père aime et que Jésus Christ garde (Jude 1).

sept. 16 2024

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