#19 Complainte sur les princes d’Israël (Ézéchiel 18.24-20.4)
Un changement de vie qui fait suite à la repentance efface un lourd passé. C’est à contrecœur que Dieu punit et avec empressement qu’il fait grâce au pécheur repentant (1Timothée 2.4 ; 2Pierre 3.9).
Mais si le juste abandonne sa droiture et se met à faire le mal comme l’impie, on ne tiendra plus compte de sa conduite droite passée et il mourra à cause de ses péchés (Ézéchiel 18.24 ; cp 2Pierre 2.22 ; 1Jean 2.19).
Quelqu’un qui retourne sa veste et s’adonne à une vie de péché est comme la truie lavée qui retourne se vautrer dans son purin. Sa droiture première n’était pas authentique mais une façade.
Vous dites que ma manière d’agir n’est pas équitable mais n’est-ce pas plutôt la vôtre ? C’est pourquoi je jugerai chacun de vous selon sa conduite, dit le Seigneur, l’Éternel. Changez donc de conduite et détournez-vous de vos transgressions, afin que l’iniquité ne cause pas votre ruine. Changez de cœur et d’état d’esprit, car je ne prends aucun plaisir à voir mourir qui que ce soit, dit l’Éternel. Convertissez-vous et vivez ! (Ézéchiel 18.29-32).
Dieu supplie son peuple d’abandonner ses péchés et de revenir à lui afin qu’il vive, mais ce fut en vain car ses menaces sont suivies d’un chant funèbre adressé aux derniers rois de Juda.
Entonne une complainte sur les princes d’Israël et dis : ta mère la lionne est au milieu des lionceaux qu’elle élève (Ézéchiel 19.1-2 ; cp Genèse 49.9).
La lionne représente Juda et les lionceaux sont les rois Yoahaz, le tandem père-fils Yehoyakim/Yehoyakîn, et Sédécias qui règne quand Ézéchiel écrit ces lignes. C’est ce dernier qui est dans la ligne de mire.
La lionne éduqua l’un d’eux qui devint un jeune lion et apprit à déchirer sa proie et dévora des hommes. Les nations étrangères l’ont remarqué, capturé et emmené en Égypte avec des crochets aux narines (Ézéchiel 19.3-4 ; cp 2Rois 23.31-34 ; Jérémie 22.10-12).
Il s’agit de Yoahaz qui, après seulement trois mois de règne, fut fait prisonnier par le pharaon Néco.
La lionne vit que son attente était déçue. Alors elle prit un autre lionceau et en fit un jeune lion. Il déchirait ses proies, dévorait des hommes et ravageait leurs villes. Les nations étaient épouvantées mais elles ont tendu leur filet, l’ont capturé et mis en cage avec des crochets aux mâchoires. Il fut conduit auprès du roi de Babylone et emprisonné dans une forteresse (Ézéchiel 19.5-9 ; cp 2Rois 23.34-37 ; Jérémie 22.11-12).
Yehoyakim régna 11 ans (609-598) et commit les mêmes atrocités que son frère Yoahaz contre les villes de son royaume. Il mourut en tentant une sortie de Jérusalem assiégée. C’est son fils Yehoyakîn qui fut exilé à Babylone. Père et fils sont considérés comme un seul monarque car le second n’a régné que trois mois.
Au temps de ta grandeur, ta mère ressemblait à une vigne plantée au bord d’une eau abondante. Elle donnait du fruit et poussait du feuillage. Certaines branches vigoureuses devinrent des sceptres de souverains. Sa grande taille, son épais feuillage et ses nombreux sarments frappaient les regards (Ézéchiel 19.10-11).
Ézéchiel rappelle l’apogée d’Israël sous David et Salomon et les rois qui ont régné sur Juda et Israël nord.
Mais la vigne a été arrachée avec fureur. Le vent d’orient l’a desséchée et ses fruits sont tombés, ses rameaux vigoureux se sont flétris et le feu les a brûlés. La vigne est désormais dans un désert sur un sol aride et desséché. Un feu a jailli de ses branches et dévoré sarments et fruits. Plus de rameaux vigoureux, plus de sceptre royal, telle est la complainte (Ézéchiel 19.12-14 ; cp Esaïe 6.13 ; 11.1).
Ézéchiel décrit la destruction de Juda comparé à une vigne. Le pays est dévasté et sa population exilée. Si Jérusalem est mise à sac et incendiée, la culpabilité ultime incombe à Sédécias qui a déshonoré l’Éternel quand il a violé le serment qu’il a prononcé en son nom. Ce malheur à venir doit être pleuré dès maintenant.
Des chefs du peuple vinrent s’asseoir devant moi. Alors l’Éternel me dit : fils d’homme, dis-leur : vous osez venir me consulter ? Aussi vrai que je suis vivant, je ne vous répondrai pas. Fils d’homme, porte un jugement contre eux et dénonce les actions abominables que leurs ancêtres ont commises (Ézéchiel 20.1-4).