#18 Jugement de la maison de David (Jérémie 21.10-22.30)
Alors que d’habitude l’Éternel combat pour son peuple, maintenant il va le détruire. Les fils de Sédécias furent égorgés devant leur père, et ensuite on lui creva les yeux (2Rois 25.6-8). A cause de cette réponse de Jérémie au roi (cp Jérémie 27.11 ; 38.17), il sera accusé de trahison (37.13 ; 38.4).
Voici ce que dit l’Éternel : Je vais détruire cette ville ; le roi de Babylone la brûlera. Rendez donc la justice dès le matin et délivrez l’opprimé de l’oppresseur, sinon ma colère éclatera comme un feu et elle brûlera sans qu’on puisse l’éteindre, à cause de toutes vos mauvaises actions (Jérémie 21.10-12 ; cp 1Rois 3.9,28).
Dans la ville assiégée, l’oppression des faibles ayant empiré, Jérémie donne au roi la réponse de Dieu à sa demande d’un miracle. S’il fait respecter le droit, ce qui est son devoir, la ruine de la nation sera différée.
Je vais m’en prendre au palais du roi, toi qui es installé sur un rocher qui domine la plaine ! J’en veux à vous qui dites : “ Qui pourra nous attaquer et pénétrer dans nos forteresses ? ” Je vais vous traiter selon vos actes, l’Éternel le déclare. J’allumerai un feu qui consumera tout (Jérémie 21.13-14).
Les chefs de Juda sont arrogants car ils se croient en sécurité derrière les murailles de Jérusalem.
L’Éternel me dit : va au palais du roi et tu lui diras : toi, tes serviteurs et ton peuple, écoutez la parole de l’Éternel : Exercez le droit et la justice ; délivrez l’exploité de celui qui l’opprime ; ne maltraitez pas l’étranger, l’orphelin et la veuve, et ne versez pas le sang des innocents dans ce lieu. Car, si vous agissez ainsi, alors, des rois avec leurs fonctionnaires et leurs sujets, continueront à passer par les portes de ce palais. Mais si vous ne m’écoutez pas, je le jure par moi-même, ce palais ne sera plus que ruines. Des démolisseurs abattront ses beaux cèdres et les brûleront. On demandera alors : pourquoi l’Éternel a-t-il détruit cette grande ville ? On répondra : parce qu’ils ont abandonné l’alliance de l’Éternel leur Dieu, et se sont prosternés devant des idoles. Ne vous lamentez pas sur le roi qui est mort, pleurez plutôt sur celui qui s’en va parce qu’il ne reviendra pas (Jérémie 22.1-10 ; cp Deutéronome 29.23).
Le bon roi Josias, mort au combat, fut succédé par son fils Yoachaz qui régna trois mois. C’est lui qui s’en va en exil en Égypte où il mourra. Il est succédé par son frère Yehoyaqim qui régna 11 ans. C’est à lui que l’Éternel s’adresse. Après lui, régneront brièvement son fils Yehoyaquin puis Sédécias. Tous sont idolâtres.
Malheur à l’homme qui bâtit sa maison par l’injustice et qui fait travailler son prochain pour rien. Penses-tu affermir ton règne en essayant de surpasser les autres par les palais de cèdre ? Souviens-toi de ton père : il a exercé le droit et la justice et s’en est bien trouvé. Il faisait droit aux pauvres et aux malheureux. C’est ainsi qu’il m’honorait. Mais toi, tu ne vises que la rapine, tu répands le sang innocent, et tu opprimes pour piller (Jérémie 22.13-17 ; cp Jacques 5.1-3).
Le roi Josias protégeait les faibles parce qu’il était juste. Yehoyaqim, par contre, se comporte comme un despote païen. Il rançonne ses sujets et oblige les pauvres à construire gratuitement pour les riches, des demeures fastueuses. Ses conseillers profitent de leur statut pour exploiter le petit peuple.
Voilà pourquoi, concernant Yehoyaqim, l’Éternel déclare : personne ne le pleurera ; il sera enterré comme on enterre un âne, on jettera son cadavre loin des portes de Jérusalem (Jérémie 22.18-19 ; cp Jérémie 36.30-31).
D’après le second livre des Chroniques (36.6), Yehoyaqim fut enchaîné. Dieu l’a sans doute fait mourir et les Chaldéens l’ont enterré dans un coin, sans tambour ni trompette, comme un vulgaire animal.
Monte au Liban et crie, parce que tes amants sont tous brisés. Je t’avais averti au temps de ta prospérité mais tu as dit : “ Je n’écouterai pas. ” Telle a été ta conduite depuis toujours. Le vent emportera tes chefs, et tes amants s’en iront en exil. Toi, qui habites le Liban, au sein des cèdres, comme tu gémiras à cause de tes douleurs (Jérémie 22.20-23).
Les jardins et palais luxueux de Jérusalem abondaient en cèdres du Liban. La ville et le peuple personnifiés, sont invités à se rendre au Liban pour constater que leurs anciens alliés, vaincus par Babylone, sont exilés.
Aussi vrai que je vis, déclare l’Éternel, même si Yehoyakin était un sceau à ma main droite, je l’arracherais. Je te livrerai aux mains des Chaldéens qui en veulent à ta vie. Je te jetterai avec ta mère dans un autre pays où vous mourrez. Cet homme est-il un vase méprisé et brisé ou un ustensile au rebut, pour qu’on l’ait jeté dans une terre étrangère, lui et sa race ? Inscrivez cet homme comme stérile, car aucun de ses descendants ne s’assoira sur le trône de David ! (Jérémie 22.24-30).