#14 L’ordre dans le culte (1 Corinthiens 14.18-15.4)
Paul mentionne souvent le parler en langues, soit au singulier soit au pluriel, mais il ne définit jamais ce que c’est, alors on reste dans le noir.
Je remercie Dieu de ce que je parle en langues plus que vous tous, mais dans l’église je préfère dire cinq paroles compréhensibles pour instruire plutôt que dix mille en langues. Frères, pour le mal soyez des enfants mais sachez raisonner intelligemment comme des adultes. Il est écrit : Je parlerai à ce peuple dans une langue étrangère et ils ne m’écouteront pas, dit le Seigneur. Les paroles incompréhensibles sont donc un jugement de Dieu sur les non-croyants alors que la prophétie est pour les croyants. Supposez que toute l’église se mette à parler en langues et que survient un visiteur, ne va-t-il pas dire que vous êtes fous ? (1Corinthiens 14.18-23).
Paul parle en langues mais seulement en privé alors que les Corinthiens le font en plein culte. Ésaïe reproche à son peuple de ne pas écouter l’Éternel, c’est pourquoi il leur parlera dans la langue incompréhensible d’une nation qui les envahira. En public, le parler en langues est un jugement sur les incrédules car il ne produit en eux qu’un étonnement stérile et rien de positif.
Mais si ceux qui ont le don d’enseigner annoncent la parole de Dieu, le visiteur sera convaincu de péché, adorera Dieu et affirmera qu’il est réellement au milieu de vous. Voilà comment vous devez agir mes frères : quand vous vous réunissez, que l’un propose un cantique, qu’un autre donne un enseignement, un autre une révélation, un autre une parole en langues mais pas plus de deux ou trois et à condition qu’on donne l’interprétation, sinon qu’on se taise et parle à Dieu en silence. Il faut que tout concoure à l’édification des membres. Que deux ou trois enseignants prennent la parole et que les autres examinent de près ce qui est dit. Si quelqu’un reçoit une révélation que celui qui est en train de parler se taise. Vous pouvez tous annoncer la parole à tour de rôle afin que l’assemblée soit instruite et exhortée dans la foi. Les enseignants doivent toujours rester maîtres d’eux-mêmes car Dieu est un Dieu d’ordre et de paix comme dans toutes les églises (1Corinthiens 14.24-33).
Les cultes doivent être structurés et ordonnés afin que les croyants soient édifiés, ce qui veut aussi dire que même ceux qui ont beaucoup de dons, y compris le don d’enseigner la Parole de Dieu, ne doivent pas chercher à occuper le devant de la scène pour briller.
Que les femmes se taisent dans les assemblées et qu’elles soient soumises selon ce que dit la Loi. Si elles veulent s’instruire, qu’elles interrogent leurs maris à la maison, car il est inconvenant pour une femme de parler dans l’église (1Corinthiens 14.34-35).
Paul a déjà reconnu aux femmes le droit de prier et de s’exprimer dans le culte si elles ont une tenue correcte (chapitre 11) et ses directives sur le parler en langues concernent aussi bien les femmes que les hommes. Mais en grec ces versets interdisent très sévèrement à la femme de parler. Pourquoi donc ? Parce que ces deux versets ne sont pas de l’apôtre. Premièrement, bien qu’on les trouve dans tous les manuscrits, ils sont placés à différents endroits du chapitre. Deuxièmement, ce passage contredit l’enseignement de Paul sur le rôle de la femme dans l’église. Par contre on trouve cette interdiction sévère dans les écrits du judaïsme du premier siècle. Troisièmement, Paul ne s’appuie jamais sur la Loi sans citer le passage, et pour cause, aucune interdiction de la sorte existe dans la loi de Moïse. Quatrièmement, ces deux versets cassent la fluidité du passage qui coule beaucoup mieux sans eux. Cette interdiction est probablement de la plume d’un converti juif qui a écrit son opinion dans la marge d’une des premières copies de la lettre, et au fil des copies de copies, cet avis a fini par être incorporé au texte.
Croyez-vous être seuls à détenir la Parole de Dieu ? Si quelqu’un croît être prophète ou inspiré, qu’il reconnaisse que ce que j’écris est un ordre du Seigneur. Et si quelqu’un ne veut pas le reconnaître, qu’il l’ignore. Ainsi donc, mes frères, aspirez au don de prophétie et ne vous opposez pas au parler en langues, mais que tout se passe convenablement et en en ordre (1Corinthiens 14.36-40).
Sachant que ses recommandations vont déclencher un lever de boucliers, Paul termine cette discussion en déclarant formellement que son autorité apostolique équivaut aux ordres du Seigneur.
Je commence le chapitre 15.
Mes frères, je vous rappelle l’Évangile que je vous ai annoncé, que vous avez accepté, auquel vous demeurez attachés et par lequel vous êtes sauvés si vous le retenez tel que je vous l’ai enseigné ; sinon votre foi est vaine. Je vous ai annoncé que le Christ est mort pour nos péchés ; il a été mis au tombeau et il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures (1Corinthiens 15.1-4 ; cp Esaïe 52:13-53:12 ; Psaume 16:10-11 ; 22).
Le fondement de l’espérance des croyants est la résurrection de Jésus-Christ. Sans elle, le christianisme s’écroule.