#14 Dieu et le peuple qu’il a choisi (Romains 9.1-26)
Avec le chapitre 9, Paul change complètement de sujet car il s’adresse plus particulièrement au peuple juif.
« Je dis la vérité en Christ, ma conscience m’en rend témoignage par le Saint-Esprit: J’éprouve une grande tristesse et un chagrin continuel » (Romains 9.1-2).
Cette introduction solennelle dévoile l’intense émotion de l’apôtre devant le fait douloureux et troublant de l’incrédulité d’Israël. Paul doit faire face au dilemme : Ou Dieu est infidèle aux promesses qu’il a faites à son peuple, ou bien Jésus n’est pas le Messie promis.
« Oui, je demanderais à Dieu d’être maudit et séparé du Christ pour le salut de mon peuple, choisi par Dieu, à qui il s’est manifesté visiblement et avec qui il a fait alliance, à qui il a donné la Loi, le culte pour adorer le vrai Dieu, les promesses, les patriarches, et de qui est issu le Messie, qui est Dieu béni éternellement. Amen ! » (Romains 9.3-5).
Paul exprime ici l’amour intense qu’il éprouve pour son peuple, qui est le seul ayant été adopté par l’Éternel, et le seul ayant reçu de nombreux privilèges de sa part.
« La Parole de Dieu aurait-elle échoué ? Absolument pas ! Car ce ne sont pas tous ceux qui descendent du patriarche qui constituent Israël ; ceux qui sont issus d’Abraham ne sont pas tous ses enfants car seuls ceux nés selon la promesse sont sa postérité » (Romains 9.6-8).
Dieu a promis plusieurs bénédictions à Abraham et qu’un peuple sortirait de lui. Mais les Juifs prétendent que Dieu ne tient pas ses promesses. Paul répond premièrement que de tous les fils d’Abraham, seuls les descendants d’Isaac constituent Israël, et deuxièmement que la naissance naturelle ne confère pas automatiquement la qualité d’enfant de Dieu.
« Rébecca a eu des jumeaux d’Isaac, mais avant qu’ils n’aient fait ni bien ni mal et afin que le choix souverain de Dieu subsiste sans dépendre des œuvres, Dieu a dit : l’aîné sera assujetti au cadet, selon ce qui est écrit : j’ai aimé Jacob et pas Ésaü » (Romains 9.9-13).
Le choix de Jacob sur le premier né Ésaü montre que Dieu ne tient pas compte de la naissance naturelle. Paul réduit à néant les prétentions des Juifs fondées sur leur naissance ou sur le mérite des bonnes œuvres. Dieu a élu Israël en tant que nation, mais ce choix souverain n’a rien à voir avec l’élection individuelle des individus pour la gloire éternelle.
« Mais Dieu serait-il injuste ? Loin de là ! Car il a dit à Moïse : Je ferai grâce à qui je veux faire grâce. Cela ne dépend donc ni de la volonté de l’homme, ni de ses efforts, mais de Dieu qui fait grâce. Il a aussi dit au pharaon : « je t’ai choisi pour montrer en toi ma puissance et pour que mon nom soit connu sur toute la terre ». Dieu fait donc grâce à qui il veut et il endurcit qui il veut » (Romains 9.14-18).
Paul réfute la prétention des Juifs qui veulent restreindre la liberté de Dieu en affirmant qu’il ne peut en aucun cas les exclure de son alliance et donc qu’il est tenu de les sauver. En réalité, Dieu sauve qui il veut sans tenir compte ni de sa naissance ni de ses mérites, mais seul celui qui s’humilie devant Dieu et qui accepte qu’il a tous les droits dans l’attribution de sa grâce.
« Tu vas me dire : pourquoi Dieu blâme-t-il l’homme puisque personne ne peut lui résister ? Mais, qui es-tu donc, homme, pour critiquer Dieu ? Le vase d’argile dira-t-il au potier : Pourquoi m’as-tu fait ainsi ? Le potier n’a-t-il pas le droit de fabriquer un pot d’usage noble et un autre pour l’usage courant ? » (Romains 9.19-21).
Tout comme le potier utilise l’argile qu’il a sous la main, Dieu, de la masse humaine, tire un peuple de rachetés auquel il fait grâce ; ce sont ceux-là qui deviennent des vases pour un usage honorable. Les autres restent voués à un usage vil parce qu’ils repoussent la grâce en s’obstinant à contester avec Dieu sur la base du droit et de la justice.
« Et qu’as-tu à redire si Dieu a voulu montrer sa colère en supportant avec une immense patience ceux qui sont prêts pour la perdition, et s’il a voulu faire connaître la richesse de sa gloire envers ceux qui sont les objets de sa grâce, préparés d’avance pour la gloire ? C’est à dire nous qu’il a appelés d’entre les Juifs mais aussi d’entre les non-Juifs » (Romains 9.22-24).
Dans son dessein éternel, Dieu a choisi d’avance les élus pour la vie, la félicité et la gloire, ce qui est, il va sans dire, à l’opposé de la perdition.
« En effet, Dieu dit par le prophète Osée : Ce qui n’était pas mon peuple, je l’appellerai “ mon peuple ” et vous êtes les fils du Dieu vivant” (Romains 9.25-26).
Paul cite l’Ancien Testament pour montrer que le salut des païens était prophétisé et donc que les Juifs n’ont rien à redire. Cette parole de l’Ancien Testament annonce la restauration des Israélites infidèles, mais Paul l’applique également, et avec raison, aux non-Juifs.