#13 Jésus est contesté (Matthieu 9.14-36)
Ce ne sont pas les controverses qui font défaut.
« Les disciples de Jean vinrent trouver Jésus et lui demandèrent : pourquoi nous et les pharisiens jeûnons-nous, tandis que tes disciples ne jeûnent pas ? » (Matthieu 9.14).
Jean-Baptiste est le dernier prophète de l’Ancien Testament. Il fait le trait d’union entre l’ancienne et la nouvelle Alliance, entre la Loi et la Grâce. Mais ses disciples ne comprennent pas pourquoi les disciples de Jésus n’ont pas un style de vie spartiate comme eux.
« Jésus leur répondit : comment les invités d’une noce peuvent-ils être tristes tant que le marié est avec eux ? Le temps viendra où il leur sera enlevé. Alors ils jeûneront » (Matthieu 9.15).
Jésus est l’époux alors il est normal que sa présence soit un sujet de réjouissance. Mais il fait aussi allusion à sa mort quand il dit qu’il sera « enlevé ». Alors ses disciples jeûneront car ils seront dans le deuil.
« On ne rapièce un vieux vêtement avec une étoffe neuve, car la pièce rapportée arracherait une partie du vieux manteau et la déchirure serait pire. De même, on ne verse pas dans de vieilles outres du moût qui fermente, sinon il les fera éclater » (Matthieu 9.16-17).
Cette double parabole décrit la nouvelle situation depuis la venue du Messie. Le royaume est neuf et il ne faut pas le mélanger avec la Loi et les traditions. Jésus n’est pas venu peaufiner l’ancienne Alliance et y faire une greffe, mais pour établir une nouvelle Alliance, planter un nouvel arbre.
« Pendant que Jésus leur disait cela, un chef juif arriva, se prosterna devant lui et lui dit : ma fille vient de mourir ; mais viens lui imposer les mains, et elle revivra. Jésus se leva et le suivit. À ce moment, une femme qui souffrait d’hémorragies depuis douze ans, s’approcha de lui par derrière et toucha la frange de son vêtement. Elle se disait : “ Si seulement j’arrive à toucher son vêtement, je serai guérie » (Matthieu 9.18-21).
Cette maladie rend cette femme rituellement impure ce qui a des conséquences sur sa vie sociale et religieuse. Elle s’est ruinée car son cas est désespéré mais elle croit que Jésus peut la guérir. Alors elle va à lui mais incognito à cause de son impureté rituelle.
« Jésus se retourna et lui dit : parce que tu as eu foi en moi, tu es guérie. À l’instant même, elle fut guérie » (Matthieu 9.22).
Elle comptait toucher la frange et disparaître ni vue ni connue, mais ne voulant pas qu’elle attribue sa guérison à de la superstition mais à sa foi, Jésus la débusque et la guérit.
« Lorsque Jésus arriva à la maison du chef juif, il vit une foule agitée. Alors il lui dit : retirez-vous, la fillette est seulement endormie. Mais les gens se moquaient de lui » (Matthieu 9.23-24).
Cette foule est venue pleurer bruyamment la mort de la fillette. Mais Jésus l’appelle un sommeil parce qu’il va la ressusciter.
« Lorsqu’il eut fait mettre tout le monde dehors, il entra dans la chambre, prit la main de la jeune fille, et elle se leva. La nouvelle fit le tour de toute la contrée. Lorsque Jésus partit de là, deux aveugles le suivirent en criant : Fils de David, aie pitié de nous ! » (Matthieu 9.25-27).
Ces deux aveugles suivent Jésus jusque dans sa maison en se laissant guider par le bruit de la foule. En l’appelant « Fils de David » ils voient clairement et déclarent qu’il est le Messie et qu’il peut leur rendre la vue.
« Arrivé à la maison, les aveugles s’approchèrent de lui. Il leur dit : croyez-vous que j’ai le pouvoir de faire ce que vous me demandez ? Oui, Seigneur, répondirent-ils. Alors il leur toucha les yeux en disant : qu’il vous soit fait selon votre foi ! » (Matthieu 9.28-29).
Par sa question, Jésus veut renforcer leur foi naissante. Ils se souviendront des paroles de Jésus jusqu’à la fin de leur vie ! Jésus ne touche pas pour guérir, mais par compassion.
« Aussitôt, leurs yeux s’ouvrirent. Jésus ajouta d’un ton sévère : attention, que personne n’apprenne ce qui vous est arrivé. Mais ils se mirent à raconter dans toute la région ce que Jésus avait fait » (Matthieu 9.30-31).
Ici encore, Jésus ne veut pas que ses guérisons s’ébruitent, mais les aveugles sont incapables de tenir leur langue en bride. Il pourrait guérir sous condition mais sa grâce est gratuite.
« On amena à Jésus un démoniaque muet. Jésus chassa le démon et le muet se mit à parler. La foule émerveillée disait : on n’a jamais rien vu de pareil ! » (Matthieu 9.32-33).
Selon leur personnalité, les démons se manifestent différemment.
« Mais les pharisiens déclaraient : c’est par le prince des démons qu’il chasse les démons ! » (Matthieu 9.34).
Par ses miracles, Jésus communique l’amour de Dieu et prouve qu’il est le Messie. La réaction du peuple est enthousiaste, mais la pègre religieuse lui est très hostile parce que son autorité est menacée. Leur critique est grave et leur vaudra d’être maudits.
« Jésus parcourait toutes les villes et tous les villages, enseignant dans les synagogues et proclamant la Bonne Nouvelle du royaume et guérissant toute maladie et toute infirmité » (Matthieu 9.35).
L’enseignement de Jésus à pour but de préparer le peuple à entrer dans le royaume de Dieu.
En voyant les foules, il fut pris de pitié pour elles, car ces gens étaient inquiets et abattus, comme des brebis sans berger (Matthieu 9.36).
Sous l’ancienne Alliance, les prêtres et le roi sont les bergers d’Israël. Mais ils n’ont pas été fidèles.
Matthieu établit un contraste saisissant entre la caste religieuse et Jésus qui a souci des faibles, des malades et de tous ceux qui sont méprisés et rejetés.