#12 Jésus fait des miracles (Matthieu 8.21-9.13)
Le vrai disciple doit être prêt à payer le prix fort.
« Un disciple lui dit : Seigneur, permets-moi d’aller d’abord ensevelir mon père. Mais Jésus lui répondit : Suis-moi et laisse les morts enterrer leurs morts » (Matthieu 8.21-22).
Cet homme demande un délai d’un an pour porter le deuil jusqu’aux funérailles officielles. Mais Jésus exige une allégeance sans condition. Que les adeptes aux traditions soient les fossoyeurs !
« Jésus monta dans une barque et ses disciples aussi. Tout à coup, une grande tempête se leva et les vagues passaient par-dessus la barque. Et Jésus dormait. Les disciples le réveillèrent en criant : Seigneur, sauve-nous, nous sommes perdus ! (Matthieu 8.23-25).
La mer de Galilée est souvent balayée par de brusques et violentes tempêtes. Les disciples ont bien foi en Jésus, mais dans l’œil du cyclone c’est la panique à bord, même si Jésus est serein. Pleinement homme, après une journée pressé par les foules, il est épuisé et dort du sommeil du juste.
« Pourquoi avez-vous si peur, gens de peu de foi ? Alors il parla sévèrement au vent et au lac, et il se fit un grand calme. Stupéfaits, les disciples disaient : mais qui est donc cet homme à qui même les vents et la mer obéissent ? » (Matthieu 8.26-27).
Selon Marc, Jésus a dit aux éléments : « Silence ! Tais-toi ». Devant le calme revenu, les disciples sont en état de choc car ils connaissent bien la puissance des tempêtes.
« Arrivé de l’autre côté du lac, deux démoniaques, sortant des sépulcres, vinrent au-devant de lui. Ils étaient si furieux que personne n’osait passer par là » (Matthieu 8.28).
Ces possédés vivent dans des cavernes creusées dans le roc. Les Juifs de cette région font l’élevage de porcs car il y a longtemps qu’ils ont adopté les mœurs païennes.
« Ils s’écrièrent : que nous veux-tu, Fils de Dieu ? Es-tu venu nous tourmenter avant le temps ? Or, il y avait un grand troupeau de porcs en train de paître. Les démons prièrent Jésus : si tu nous chasses, envoie-nous dans ce troupeau » (Matthieu 8.29-31).
Ce sont les démons qui disent : « Pourquoi te mêles-tu de nos affaires, laisse nous tranquille ! ». Ils savent très bien qui est Jésus et quel jugement leur est réservé dans l’abîme (Luc 8.31), la prison pour démons.
« Allez ! leur dit-il. Les démons entrèrent dans les porcs. Aussitôt, tout le troupeau du haut de la pente se précipita dans le lac, et toutes les bêtes périrent noyées » (Matthieu 8.32).
Jésus accepte la supplication des démons, mais les porcs rendus fous furieux par ces hôtes indésirables se sacrifient. Ceux qui entretiennent des relations avec le monde des ténèbres, ont souvent une fin violente. La mort du troupeau est un jugement contre les habitants de la contrée.
« Les gardiens du troupeau s’enfuirent et allèrent raconter tout ce qui s’était passé. Alors toute la ville sortit à la rencontre de Jésus et le supplièrent de quitter leur territoire » (Matthieu 8.33-34).
Les habitants ne veulent pas du Christ car ils craignent de nouvelles pertes financières ; ils n’ont que faire de la guérison des démoniaques. Invité à quitter ces lieux, Jésus n’y est jamais retourné. Cependant, selon Luc, l’un des démoniaques guéris devint un prédicateur fidèle du Christ.
Nous arrivons au chapitre 9 et le récit de six autres miracles de Jésus.
« Jésus se rendit dans sa ville. On lui amena un paralysé couché sur un lit. Voyant leur foi, il dit au paralytique : prends courage, tes péchés te sont pardonnés » (Matthieu 9.1-2).
Luc 5.17-19 donne beaucoup de détails. Les premiers mots de Jésus sont totalement inattendus. Les amis du paralytique s’attendaient à une guérison et voilà que Jésus dit qu’il pardonne les péchés, un droit qui appartient à Dieu seul.
« Là-dessus, quelques scribes se dirent : “ Cet homme blasphème ! » (Matthieu 9.3).
Ici commence l’opposition de la caste religieuse qui condamnera Jésus à mort.
« Mais Jésus connaissant leurs pensées dit : “ Qu’est-ce qui est le plus facile ? Dire : “ Tes péchés te sont pardonnés ” ou “ Lève-toi et marche ” ? Eh bien, afin que vous sachiez que le Fils de l’homme a le pouvoir de pardonner les péchés : Lève-toi, dit-il au para-lytique, prends ton lit, et va dans ta maison. Il se leva et s’en alla » (Matthieu 9.4-8).
« Fils de l’homme » est un titre que se donne Jésus et qu’on trouve 82 fois dans les évangiles. C’est une façon de dire qu’il est l’archétype humain, l’Homme type, le second Adam.
« Jésus s’en alla. En passant, il vit un homme au poste de péage qui s’appelait Matthieu. Il lui dit : suis-moi ! Cet homme se leva et le suivit » (Matthieu 9.9).
Matthieu est un publicain, un collecteur d’impôts pour le compte des Romains. Il est très riche et haï par le peuple parce qu’il peut exiger ce qu’il veut et il empoche la différence.
« Comme Jésus était chez Matthieu, beaucoup de publicains et de pécheurs notoires étaient avec lui et ses disciples. Les pharisiens dirent à ses disciples : comment votre maître peut-il s’attabler avec des publicains et des gens de mauvaise vie ? » (Matthieu 9.10-11).
Luc précise que Matthieu a invité tous ses amis, et les rejets de la société sont les bienvenus. Mais les pharisiens voient cela d’un très mauvais œil, car eux prennent leur repas dans des conditions de pureté cérémonielle strictes et jamais avec des parias.
« Mais Jésus leur dit : Ce ne sont pas les bien-portants qui ont besoin de médecin, mais les malades. Apprenez donc ce que signifie : « Je prends plaisir à la miséricorde, et non aux sacrifices ». Car je ne suis pas venu appeler des justes mais des pécheurs » (Matthieu 9.12-13).
La pureté rituelle importe bien moins que l’amour du prochain. Les Pharisiens sont justes à leurs yeux en obéissant à leurs propres règles. Jésus n’a rien à offrir à celui qui se croit juste, mais il est plein de miséricorde envers ceux qui cherchent en lui un secours.