Les études

16 juin 2022

#13 Discours d’Élihou : la souffrance parle aux hommes (Job 33.5-35.15)

Élihou, le quatrième ami a de bonnes dispositions envers Job. Il parle du fond du cœur, et il le croit de la part de Dieu. Il poursuit son discours dans le chapitre 32.

Maintenant, Job, écoute moi car je vais parler d’un cœur droit et sincère. Si tu peux, défends ta cause. Tu n’as pas à trembler devant moi et je ne t’écraserai pas. Tu as dit devant moi : “ Je suis sans péché et pourtant Dieu me traite en ennemi. Là tu as tort car Dieu est bien plus grand que l’homme et il n’a aucun compte à lui rendre (Job 33.1-13).

Job a bien dit que Dieu faisait preuve d’une hostilité gratuite envers lui, mais l’homme ne peut pas juger Dieu car il n’a pas la capacité de comprendre ni sa grandeur infinie ni ses actes. Nul n’a donc le droit d’exiger de lui une réponse.

Pourtant Dieu nous parle, tantôt d’une manière tantôt d’une autre. Il se révèle à l’homme afin de le préserver de l’orgueil et du jugement. Il corrige aussi l’homme par la souffrance qui le tient sur sa couche (Job 33.14-21).

Dieu cherche à détourner l’homme de ses mauvais penchants qui aboutiraient à la mort. En affirmant que les tragédies sont forcément un châtiment pour fautes passées, les trois amis ont suscité la colère de Job. Mais Elihou donne à la souffrance une signification pédagogique car selon lui, elle peut correspondre à une mesure préventive. Dans le cas de Job, c’est son attitude de propre juste que Dieu veut corriger par cette épreuve.

L’homme s’approche de la mort et sa vie est livrée aux anges de la mort. Mais s’il se trouve un ange médiateur qui lui fasse connaître ce qu’il doit faire, alors Dieu prend pitié de lui et dit à l’ange : “ Délivre-le, j’ai trouvé une rançon ! ” Job, écoute-moi ! Mais si tu as quelque chose à répondre, dis-le, car j’aimerais te donner raison (Job 33.22-33).

D’après ce passage, il est possible d’échapper au jugement grâce à un ange médiateur, un personnage mystérieux que Job a déjà supplié de le secourir. Le moyen de pardon n’est pas indiqué mais selon l’enseignement du Nouveau Testament, il y a un seul médiateur entre Dieu et l’homme et c’est l’Ange de l’Éternel, une pré-incarnation de Jésus, le Fils de Dieu. Comme Job n’a rien à dire, le chapitre 34 continue le discours d’Élihou.

Job a dit : “ Je suis dans mon bon droit, mais Dieu me refuse justice. Alors que je suis juste je passe pour menteur. Je suis percé de flèches sans avoir commis de péché. ” Job boit l’insolence et il marche en compagnie des méchants. N’a-t-il pas dit : “ L’homme ne gagne rien à vouloir plaire à Dieu ” ? (Job 34.5-9).

Élihou ne sait pas que Dieu a prononcé Job juste et il devient aussi dur que Éliphaz et en plus, il attribue à Job des paroles qu’il n’a pas dites. En fait, Job s’est reconnu pécheur (7.21;13.26) et a seulement dit qu’on ne voit pas de différence entre le sort des justes et des impies.

Il est inconcevable que Dieu fasse le mal et il rend à chaque homme selon ce qu’il a fait. Jamais le Tout-Puissant ne fausse la justice (Job 34.10-12).

Élihou croit savoir comment Dieu agit mais il se trompe. Bien que Dieu soit absolument juste, il ne traite pas toujours les hommes selon leurs actes, et ce qu’il dit n’a rien à voir avec Job.

Si Dieu donne du repos, qui sèmera le trouble, et s’il cache sa face, qui pourra le voir ? Dieu met un terme au règne d’un impie qui asservit le peuple et qui refuse de se repentir. Dieu doit-il te consulter avant de juger un tel homme ? Qu’en dis-tu, toi qui critiques ses voies ? (Job 34.29-33).

Selon Élihou, que l’homme baigne dans le bonheur ou qu’il soit éprouvé, il doit se soumettre à la volonté de Dieu. Puis il ajoute une petite parabole avec Job dans le rôle de l’impie parce qu’il critique la façon dont Dieu rend la justice.

Les sages seront de mon avis. Job parle sans savoir et il dit n’importe quoi. Qu’il continue donc à souffrir puisqu’il parle comme les méchants. Car, en plus de son péché, il se révolte et se moque de nous (Job 34.34-37).

Bien qu’il dise quelques vérités, Élihou est caustique comme les trois autres amis, et comme eux il considère que la souffrance de Job est la conséquence de son péché. Le chapitre 35 continue le discours d’Élihou.

Penses-tu avoir raison quand tu dis : “ je suis juste aux yeux de Dieu mais à quoi me sert-il de ne pas pécher ! ” ? Hé bien considère les cieux combien ils te dominent ! Si tu agis mal, quel tort fais-tu à Dieu, et si tu agis bien, que lui apportes-tu ? Ta méchanceté ne nuit qu’à tes semblables. Sous le poids de l’oppression, les méchants crient à Dieu mais il ne répond pas à cause de leur orgueil. Bien que tu dises que tu ne comprends pas Dieu, ta cause est devant lui : alors attends-le ! (Job 35.1-15).

Élihou se trompe, car ce que Job a déclaré est que sa justice ne lui a pas évité les malheurs, ce qui est exact. Élihou ne joue pas plus franc-jeu et ne connaît pas Dieu mieux que les trois autres lurons. Selon lui Dieu ne répond pas à Job à cause de son orgueil et de son impatience. Ses remarques sont à moitié vraies, donc à moitié fausses, et d’aucune aide au pauvre Job.

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