Les études

16 juin 2022

#12 Elihou décide d’intervenir (Job 32.1-32.14)

Dans le chapitre 31, Job conclut son dernier discours en prononçant un serment d’innocence. Il évoque sa conduite intègre et généreuse, voulant prouver à l’Éternel que son acharnement à le faire souffrir n’est pas justifié. C’est son ultime tentative de défendre son innocence en dressant une liste de 13 péchés qu’il affirme solennellement et avec imprécations contre lui-même, ne pas avoir commis. Au contraire, il dit avoir pratiqué les vertus opposées. Son discours est exempt d’acrimonie car il a réduit au silence ses trois amis.

J’ai fait un pacte avec mes yeux et ne dois jamais arrêter mes regards sur une jeune fille car le malheur est réservé à ceux qui font le mal. Dieu ne voit-il pas et ne tient-il pas compte de tous mes faits et gestes ? (Job 31.1-4).

Bien qu’il ait affirmé plusieurs fois que le péché n’entraîne pas toujours une souffrance, sa douloureuse réalité le conduit à dicter sa théologie et à épouser le point de vue de ses amis.

Ai-je vécu dans le mensonge ? Que Dieu me pèse sur la balance et il constatera que je suis innocent. Si mes pas ont dévié du droit chemin et si quelque souillure m’a sali les mains, alors, que je sème et qu’une autre récolte. Si j’ai été séduit par une femme, alors que ma femme tourne la meule pour un autre et qu’elle soit livrée à d’autres hommes ! Car l’adultère est une infamie punie par les juges et un feu qui dévore jusque dans l’abîme infernal. Si je n’ai pas fait droit à mes serviteurs, alors je mérite le châtiment car c’est le même Dieu qui nous a tous formés dans le sein maternel. Ai-je refusé de secourir la veuve et l’orphelin ? Non, depuis ma jeunesse, j’ai été un père pour lui et un guide pour la veuve. Ai-je vu l’indigent privé de vêtement sans qu’il ait été réchauffé par la toison de mes brebis ? Si j’ai brandi le poing contre un innocent, que mon épaule s’arrache de mon corps ! Car j’ai toujours eu la crainte des châtiments de Dieu. Ai-je placé ma confiance dans l’or ? Quand j’ai contemplé le soleil et la lune, les ai-je adorés dans mon cœur ? J’aurais commis un crime et trahi le Dieu du ciel. Me suis-je réjoui du malheur de mon ennemi, moi qui n’ai jamais manifesté de haine à son égard ? Les gens de ma maison disaient : “ Qui n’a pas été nourri à satiété ? ” Jamais un étranger n’a dû coucher dehors. Ai-je caché mes péchés pour paraître juste par hypocrisie ? Ah ! que le Dieu tout-puissant me donne sa réponse et je lui rendrais compte de tous mes actes. Même si ma terre avait une voix, elle ne me condamnerait pas. Si j’ai opprimé ceux qui s’occupaient d’elle, alors qu’il y pousse des ronces au lieu de blé et des orties à la place de l’orge (Job 31.1-40).

C’est la fin des discours entre Job et ses trois amis. La lutte a été âpre mais après avoir tiré toutes leurs cartouches, les trois amis sont vaincus et Job se trouve seul maître du champ de bataille. De son long discours, on retient que peu d’hommes ont mené une vie aussi intègre que Job. Tout comme le livre des Proverbes, il fait remarquer que l’adultère détruit la famille, la prospérité et le bonheur. Job a un sens moral remarquable car pour lui le maître et l’esclave sont égaux devant Dieu, un concept totalement inconnu dans l’antiquité et qu’on trouve seulement dans l’épître aux Éphésiens (6.9). Bien sûr, il n’était pas idolâtre et exerçait l’hospitalité sans espérer de compensation. Téméraire, après avoir rappelé sa conduite exemplaire, il est certain que si un réquisitoire était présenté contre lui, il l’afficherait avec fierté et la tête haute. Il se déclare donc « non coupable » et lance un défi à l’Éternel, défi qui sera relevé. Mais avant que l’Éternel ne paraisse, Élihou, un quatrième ami qui ne figure ni dans le prologue ni dans l’épilogue, monte au front. Étant le plus jeune, il a poliment attendu la fin des joutes verbales avant de prendre la parole. Il prononce quatre discours qui s’étendent sur cinq chapitres. D’un point de vue littéraire, il arrive à point-nommé pour soutenir l’attention du lecteur en donnant au récit un second souffle. Après lui, Dieu répondra aux ardents soupirs de Job. Pour Élihou, les souffrances purifient l’homme des germes de péchés qui sont au fond de son cœur ce qui le préservera de chutes graves. Une fois humilié, le but de l’affliction est atteint. Mais ce n’est pas le cas de Job qui n’est absolument pas contrit ; au contraire il est animé d’un sentiment de triomphe parce qu’il a vaincu ses adversaires. Arrogant, il se complaît dans sa propre justice et il a tort de croire qu’il mérite la bénédiction de Dieu et de lui lancer un défi.

Je commence le discours d’Élihou au chapitre 32.

Comme Job persistait à se dire juste devant Dieu, Élihou fut indigné. Il était aussi en colère contre ses trois amis parce qu’ils condamnaient Job tout en ne sachant pas quoi lui répondre. Comme ils étaient plus âgés que lui, il avait attendu, bien qu’il ait beaucoup à dire. Il prend donc la parole et dit :  je suis jeune alors je n’ai pas voulu parler parce que je me suis dit que l’expérience de l’âge fera connaître la sagesse. Mais en réalité, ce n’est pas l’âge mais l’inspiration du Tout-Puissant qui donne l’intelligence à l’homme. C’est pourquoi je te prie : écoute-moi. Cependant, comme Job ne s’est pas adressé à moi, je ne lui répondrai pas comme vous (Job 32.1-14).

Élihou a écouté avec beaucoup de patience tous les palabres qui n’ont rien fait avancer. Alors, parce qu’il bouillonne et se croît inspiré, il veut parler et surtout qu’on l’écoute car son intervention sera longue et musclée. En fait, il demandera huit fois qu’on l’écoute.

sept. 17 2024

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