12 – Message à l’Église de Laodicée (Apocalypse 3.14-19)
Laodicée est le nom de la première épouse du roi grec Antiochus II Séleucide qui fonda la ville. Devenue romaine en 190 av. J-C, elle prospère car située au croisement des voies romaines est-ouest et nord-sud. Laodicée est réputée pour ses institutions bancaires, son industrie textile et en particulier sa laine noire, et enfin son baume pour oindre le tour des yeux, exporté dans tout l’empire. Mais à cause des secousses sismiques, la ville sera abandonnée.
Paul mentionne « les frères qui sont à Laodicée » dans son épître aux Colossiens (2.1). On a aussi découvert « les constitutions apostoliques », un document dans lequel Archippe, fils de Philémon (v.2) porte le titre d’évêque de Laodicée. Quand le Seigneur écrit à l’église, elle est en pleine déconfiture. Les croyants ne sont pas persécutés et ne pratiquent ni la débauche ni l’idolâtrie, mais ils ont remplacé la foi par des rites religieux. Non seulement l’église ne reçoit aucun éloge du Seigneur, mais c’est aussi celle qu’il menace avec le plus de sévérité.
Amen (Apocalypse 1.5 ; Ésaïe 65.16 ; 2Corinthiens 1.20) est un mot qui est parfois traduit par : « oui, vraiment, en vérité ». Jésus personnifie ce qui est vrai et certain (Ésaïe 65.16) ; il est le témoin fidèle et entièrement digne de confiance qui garantit que toutes les déclarations, promesses, alliances, bénédictions et menaces de Dieu sont vraies dans un monde tissé de mensonges.
Jésus se désigne aussi comme la source et l’intervenant de la création (Jean 1.3 ; Hébreux 1.2).
L’hérésie qui a pénétré dans les églises de Laodicée et de Colosses est une forme de gnosticisme qui enseigne que Jésus est la première émanation de Dieu et un être créé. Ses adeptes prétendent aussi posséder une connaissance secrète. Voilà pourquoi, aux Colossiens, Paul écrit que Jésus est l’être suprême prééminent auquel tous sont soumis (1.15-17 ; 4.16).
Je connais ta conduite et je sais que tu n’es ni froid ni bouillant. Ah ! si seulement tu étais froid ou bouillant ! Puisque tu n’es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche (Apocalypse 3.15-16).
À proximité de Laodicée se trouvent Hiérapolis, célèbre pour ses sources d’eau bouillante, et Colosses célèbre pour l’eau rafraîchissante de ses torrents. Mais Laodicée est alimentée par un aqueduc de plusieurs kilomètres qui amène de l’eau tiède nauséabonde. Elle est comme les chrétiens de la ville qui sont moralement paresseux et indifférents à l’Évangile.
Être bouillant c’est avoir le feu sacré du Saint Esprit en soi. Être froid est l’état naturel de l’homme qui est étranger à la vie de Dieu. Il sait qu’il n’est pas croyant, mais un jour il sentira peut-être sa misère et son péché et acceptera la grâce du Seigneur (Matthieu 21.31).
Le tiède par contre, a une connaissance intellectuelle de l’Évangile. Il pratique quelques rites (2Timothée 3.5) et fait de bonnes œuvres ici et là, et il en est fier ; il est pour la tolérance tous azimuts mais indifférent à la grâce de Dieu, car il reste attaché à ce monde. En ce qui le concerne, les bouillants sont des fanatiques car Jésus était un grand homme mais pas le seul chemin pour eux. Voilà pourquoi le tiède est nauséabond et inspire du dégoût au Seigneur.
Tu dis : Je me suis enrichi ! Je n’ai besoin de rien ! Mais tu ne te rends pas compte que tu es misérable, pitoyable, pauvre, aveugle et nu ! (Apocalypse 3.17 ; cp Osée 12.9/10).
Quel contraste avec l’église de Smyrne à qui Jésus a dit : « Je connais ta détresse et ta pauvreté – et pourtant tu es riche (Apocalypse 2.9 ; cp 1Corinthiens 1.26) ». Aveuglés par l’orgueil, les tièdes se vantent de leurs richesses et de leur connaissance gnostique. Mais ayant abandonné la simplicité de l’Évangile, ils ne possèdent rien de valeur, ils ne voient pas leur véritable condition spirituelle et sont dépourvus de la justice du Christ. Le but de la gifle magistrale que Jésus leur administre devrait les convaincre de leur misère et les amener à la repentance.
Je te conseille donc d’acheter chez moi de l’or purifié au feu pour devenir réellement riche, des vêtements blancs pour couvrir ta honteuse nudité, et un collyre pour soigner tes yeux afin que tu puisses voir clair (Apocalypse 3.18).
Ce qui manque à l’église est la contrepartie spirituelle des activités économiques de la ville. Jésus les leur offre gratuitement (Ésaïe 55.1), mais les chrétiens doivent se détacher de leurs richesses et abandonner leurs illusions. Ils ont besoin d’une foi authentique (1Pierre 1.7), de la justice du Christ et du Saint-Esprit qui les guérira de leur cécité spirituelle (Actes 26.17-18).
Moi, je reprends et corrige tous ceux que j’aime. Sois donc brûlant et repens-toi ! (Apocalypse 3.19 ; cp Proverbes 3.11-12 ; 1Corinthiens 11.32 ; Hébreux 12.6).
Afin de devenir bouillants, les chrétiens de Laodicée doivent prendre conscience qu’ils sont des pécheurs coupables engagés sur une fausse piste, et sincèrement se repentir.