#11 Parable de l’homme riche et de Lazare (Luc 16.10-31)
Le programme d’une vie.
Pendant le temps qui me reste avant de rendre compte de ma vie, je dois instruire les non-croyants et venir en aide aux malheureux. Mon dévouement me vaudra leur gratitude jusque dans l’éternité où ils me recevront dans leur demeure dans la maison du Père (Jean 14:2).
« Celui qui est fidèle dans les moindres choses l’est aussi dans les grandes, et celui qui est injuste dans les moindres l’est aussi dans les grandes. Si vous n’avez pas été fidèles dans la gestion des richesses injustes, qui vous confiera les véritables ? Et si vous n’avez pas été fidèles dans ce qui est à autrui, qui vous donnera ce qui vous est destiné ? » (Luc 16.10-12).
« Les moindres choses » sont les biens terrestres et « les grandes » sont les richesses spirituelles. L’usage que je fais ici-bas, de ce qui est sous mon autorité, sera examiné à la loupe dans l’au-delà. Mes biens appartiennent à Dieu car toutes les richesses de la terre sont à lui et il les confie pour un temps à qui il veut mais nous n’en sommes jamais les vrais propriétaires. Par contre, comme la vie éternelle et notre héritage dans le ciel nous ont été légitimement acquis par le Seigneur ils sont notre véritable propriété et font partie intégrante de notre nature spirituelle pour l’éternité.
« Aucun serviteur ne peut être en même temps au service de deux maîtres. Vous ne pouvez pas servir en même temps Dieu et l’Argent » (Luc 16.13). Les pharisiens qui étaient avares se moquaient de Jésus. Il leur dit : « Vous cherchez à paraître justes devant les hommes, mais Dieu connaît votre cœur » (Luc 16.13-15).
Les faux airs de vertu et de moralité des pharisiens masquaient leurs vices recouverts d’hypocrisie.
« Il y avait un homme riche vêtu de pourpre et de fin lin, et dont la vie n’était que festins et plaisirs. Lazare, couvert de plaies purulentes, était couché à son portail. Il aurait bien voulu les miettes que jetait le riche et les chiens venaient lécher ses plaies » (Luc 16.19-21).
C’est la seule fois où Jésus donne un nom à un personnage d’une parabole. Lazare signifie « Dieu est le secours ». Si Jésus a choisi ce nom c’est parce que malgré son délabrement, ce gueux est un Israélite pieux qui trouve son secours en Dieu.
« Le pauvre mourut, et les anges l’emportèrent dans le sein d’Abraham. Le riche mourut à son tour, et on l’enterra » (Luc 16.22).
Le riche est enterré avec grande pompe tandis que c’est sans tambour ni trompette que la dépouille de Lazare est jetée dans la fosse commune. Oui, mais lui a droit au suprême honneur d’être emmené auprès d’Abraham par un convoi d’anges.
« Du séjour des morts, où il souffrait cruellement, le riche aperçut, très loin, Abraham, et Lazare à côté de lui » (Luc 16.23).
Renversement total de situation. Le contraste entre les réveils de ces deux âmes ne pouvait pas être plus radical. Toutes deux sont dans le séjour des morts où il a deux sections : le sein d’Abraham ou le paradis, et l’enfer proprement dit qui est l’antichambre de la mort éternelle.
« Le riche s’écria : « Père Abraham, aie pitié de moi et envoie Lazare, pour qu’il trempe son doigt dans l’eau et me rafraîchisse la langue car je souffre dans cette flamme ». « Mon fils, souviens-toi que tu as reçu tes biens pendant ta vie, et que Lazare n’a eu que des malheurs, mais il est maintenant consolé et toi, tu souffres. D’ailleurs, il y a entre nous et vous un abîme impossible à franchir » (Luc 16.24-26).
Renversement total des rôles : le riche est devenu mendiant et il implore Lazare. « Souviens-toi » est le mot central de la parabole car il fait le lien entre les deux scènes, sur terre et dans l’au-delà. Les flammes sont l’image, d’une part, du feu des regrets et des remords qui brûle dans la conscience du riche, et d’autre part, du tourment causé par des convoitises et des passions insatisfaites. Éprouvé, Lazare a supporté ses maux en espérant en l’Éternel. La rétribution dans l’au-delà est la conséquence de notre façon de vivre sur terre.
« Dans ce cas, je te prie d’envoyer Lazare avertir mes cinq frères pour qu’ils n’aboutissent pas dans ce lieu de tourments ». « Ils ont Moïse et les prophètes ; qu’ils les écoutent ». « Non, père Abraham, mais si quelqu’un du Séjour des morts revient vers eux, ils se repentiront » « S’ils n’écoutent ni Moïse ni les prophètes, ils n’écouteront pas un mort ressuscité ! » (Luc 16.27-31).
Lazare n’est pas au courant de cette conversation et de toutes les demandes du mauvais riche et, de toute façon, Abraham ne va pas le déranger. Il est logique de penser qu’un revenant pourrait convaincre les masses de la réalité du jugement. Cependant, tant que la personne n’est pas disposée à s’humilier, les preuves les plus rigoureuses n’ont guère d’influence sur le cœur siège de l’incrédulité, de l’orgueil et des passions. L’évangile est rempli de miracles éclatants mais très peu de personnes qui les ont vus, ou en ont bénéficié, ont reconnu en Jésus le Sauveur et se sont repenties, et les pharisiens ont voulu le mettre à mort parce qu’il leur faisait de l’ombre avec ses guérisons (Luc 6 :10,11 ; Jean 9 :13 et suivants, chapitre 11 :46-53, 12 :9,10).