#11 La nouvelle alliance (Hébreux 8.13-9.12)
Les Hébreux ont été incapables de respecter l’Ancienne Alliance à cause du péché. Mais, comme Dieu ne peut pas abaisser les exigences de sa sainteté au niveau de notre corruption, il fallait une Alliance qui prenne en compte la dépravation humaine et y remédie une fois pour toutes. Cette Alliance a d’abord été conclue avec le peuple choisi ; elle a Dieu pour origine, et par pure grâce, il pourvoit lui-même au pardon des péchés.
En appelant cette alliance, nouvelle, le Seigneur rend la première ancienne ; or, ce qui est ancien a vieilli et doit disparaître (Hébreux 8.13).
Les Juifs ont du mal à accepter la Nouvelle Alliance parce que l’abandon des traditions ancestrales liées à la loi de Moïse est vécu comme une amputation et un renoncement à tout ce qui fonde leur culture. Le sacerdoce lévitique ne pouvant pas rendre l’homme juste, il est révolu et remplacé par la prêtrise de Jésus, accompagnée du Saint-Esprit qui régénère le cœur de l’homme et le rend capable de faire ce qui est juste aux yeux de Dieu.
La première alliance avait un rituel pour le culte et le sanctuaire terrestre. On avait construit un tabernacle, et la première partie où se trouvaient le chandelier et la table avec les pains offerts à Dieu, s’appelait le Lieu saint (Hébreux 9.1-2).
Confectionné en peaux d’animaux, le tabernacle dans le désert était un temple portatif de quinze mètres de long par cinq de large. Il permettait à Dieu d’habiter au milieu de son peuple, mais son fonctionnement était si complexe que Moïse lui consacre une cinquantaine de chapitres, alors que la création de l’univers n’en prend que deux. Le Lieu saint occupait les deux tiers du tabernacle. Les prêtres y entraient en soulevant un rideau. À gauche se trouvait le chandelier d’or et à droite la table avec les douze pains.
Derrière le second rideau se trouvait le Lieu très-saint avec l’autel des parfums en or et le coffre de l’alliance entièrement plaqué d’or. (Hébreux 9.3-4a).
Le Lieu très saint avait la forme d’un cube de cinq mètres de côté. L’autel des parfums se trouvait devant le rideau du Lieu très saint, mais l’auteur le place à l’intérieur parce qu’il tenait une place particulière dans les cérémonies du jour des expiations. La fumée de l’encens qui montait vers Dieu représentait l’intercession du grand-prêtre pour le peuple, ce qui allait être l’un des principaux rôles du Christ. Ce jour-là, le grand-prêtre pénétrait dans le Lieu très saint avec du sang, et pour qu’il ne voie pas le couvercle du coffre sacré (Lévitique 16.12-13), il était enveloppé de fumée qui provenait d’un encensoir alimenté par l’autel des parfums.
Ce coffre contenait un vase d’or avec de la manne, le bâton d’Aaron qui avait fleuri et les tablettes de l’alliance. Au-dessus du coffre, les chérubins glorieux couvraient le propitiatoire de l’ombre de leurs ailes. Mais ce n’est pas le moment de parler de chacun de ces objets en détail. Cet ensemble étant en place, les prêtres entrent en tout temps dans la première partie du tabernacle pour accomplir leur service. Dans la seconde partie, seul le grand-prêtre est habilité à pénétrer, une seule fois par an, et avec le sang d’un sacrifice qu’il offre pour lui-même et pour les péchés par ignorance du peuple (Hébreux 9.4b-7 ; cp Lévitique 16).
Le coffre sacré ou l’arche de l’alliance et son couvercle, le propitiatoire, était le seul meuble dans le Lieu très saint. Il contenait un pot de quatre litres de manne, sorte de gaufrette mielleuse, le bâton d’Aaron, et les deux tablettes des dix commandements. Mais l’auteur n’a pas envie d’indiquer le sens symbolique de ces objets. Chaque jour les prêtres s’affairent dans le Lieu saint. Le Jour des expiations ou Yom Kippour, le grand-prêtre fait l’expiation des péchés selon un rituel complexe. Sous l’Ancienne Alliance, on offre continuellement des sacrifices pour des péchés, cependant certaines fautes sont inconnues ou oubliées, alors une fois l’an, il faut effacer l’ardoise en offrant un sacrifice pour tous les péchés qui n’ont pas encore été couverts de sang. Ce sacrifice symbolique doit être répété tous les ans, en attendant le sacrifice parfait de Jésus.
Le Saint-Esprit montre par là que l’accès au lieu très-saint n’est pas ouvert tant que subsiste le lieu saint. Ces symboles qui fonctionnent encore à présent signifient que les offrandes et les sacrifices qu’on présente à Dieu sont incapables de donner une conscience parfaitement nette à celui qui rend un tel culte. En effet, toutes les prescriptions concernant des aliments, des boissons et des ablutions diverses sont d’ordre matériel et ne devaient subsister que jusqu’à ce que Dieu institue un ordre nouveau (Hébreux 9.8-10).
Les rites du Judaïsme étaient matériels et symboliques et avaient pour but de se préserver de la colère de Dieu en le tenant à distance. Les péchés étaient couverts mais non ôtés, et continuaient à peser sur la conscience des adorateurs. Il fallait donc régler définitivement le problème spirituel du péché et permettre l’accès à Dieu.
Or, le Christ est venu en tant que grand-prêtre pour nous procurer les bénédictions de la Nouvelle Alliance. Il a traversé un sanctuaire plus grand et plus parfait qui n’a pas été construit par des mains d’hommes, et qui n’appartient pas à ce monde. Il est entré une fois pour toutes dans le Lieu très saint, non avec le sang d’animaux mais avec son propre sang ; il nous a ainsi acquis un salut éternel (Hébreux 9.11-12).