#11 Des paroles de la vie éternelle (Jean 6.64-7.24)
Dans son discours au chapitre 6, Jésus descend en flammes toutes les fausses espérances messianiques que certains Juifs pouvaient entretenir, puis il ajoute :
Il y en a parmi vous qui ne croient pas, mais personne ne peut venir à moi si le Père ne l’attire. Dès ce moment-là, beaucoup de disciples l’abandonnèrent. Alors Jésus demanda aux Douze : Et vous, ne voulez-vous pas aussi partir ? (Jean 6.64-67).
Cette désertion en masse attriste le Seigneur mais cette épuration était nécessaire. Puis il saisit cette occasion pour éprouver les Douze et entendre de leur bouche qu’ils lui restent fidèles.
Simon Pierre dit : Seigneur, vers qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Nous savons que tu es le Saint, envoyé de Dieu (Jean 6.68-69).
Pierre prononce spontanément et avec conviction ces paroles enthousiastes. Comme il croit vraiment que Jésus est la source de la vie éternelle, il ne peut envisager l’avenir sans lui.
Suite à son discours dans la synagogue de Capernaüm, Jésus reste en Galilée pendant six mois, entre mars-avril et octobre, entre la Pâque et la fête des Cabanes aussi appelée fête de la récolte ou fête des moissons. Mais au début du chapitre 7, Jean dit seulement :
Après cela, Jésus continua son ministère en Galilée car il voulait éviter la Judée où les autorités cherchaient à le tuer. Mais comme on s’approchait de la fête des Cabanes, ses frères lui dirent : Va en Judée pour que tes disciples voient tes œuvres. Quand on veut être connu, on n’agit pas en secret. Fais-en sorte que tout le monde te voie. Les frères de Jésus ne croyaient pas en lui (Jean 7.1-5).
Comme tout Juif pieux doit aller à cette fête, les frères de Jésus l’utilisent comme prétexte pour lui dire de déguerpir, et pour faire monter la pression ils ajoutent que ses disciples de Judée ont besoin de lui, et qu’il ne doit pas rester caché s’il veut qu’on croit en lui.
Jésus répondit : Ce n’est pas le moment pour moi, mais pour vous, c’est toujours le bon moment car le monde n’a aucune raison de vous haïr ; mais moi, il me déteste parce que je témoigne que ses actes sont mauvais (Jean 7.6-7).
Jésus explique à ses frères que sa vie est en danger et il les assimile à ceux qui veulent le tuer.
Allez donc à la fête ; pour ma part, je ne monte pas à cette fête car le moment n’est pas encore venu. Mais quand ses frères furent partis à la fête, il s’y rendit lui aussi, mais en secret sans se révéler (Jean 7.8-10).
A la demande de ses frères qui lui disent de paraître publiquement, Jésus répond qu’il ne se joindra pas à la caravane de pèlerins. Mais plus tard et sans doute sur une direction de son Père, Jésus modifie ses plans et se rend à la fête mais incognito.
Pendant la fête, les autorités juives le cherchaient. Dans la foule, les uns disaient : C’est un homme bien. Mais d’autres disaient : Non, il trompe les multitudes (Jean 7.11-12).
Envers Jésus, le peuple se divise en deux clans, l’un favorable et l’autre hostile, ce qui aurait facilement pu dégénérer en une bataille de rue si Jésus n’avait pas agi avec prudence.
Comme la fête durait huit jours et qu’elle était déjà à son milieu, Jésus alla au temple où il se mit à enseigner. Les chefs des Juifs se demandaient : Mais comment connaît-il les Écritures sans avoir jamais étudié ? (Jean 7.14-15).
En apparaissant soudainement, Jésus monopolise l’attention de l’immense foule de pèlerins avant que les autorités puissent agir contre lui.
Jésus explique : Ce que j’enseigne ne vient pas de moi. J’ai tout reçu de Celui qui m’a envoyé. Si quelqu’un veut faire la volonté de Dieu, il reconnaîtra bien si mon enseignement vient de Dieu ou si je parle de mon propre chef. Celui qui parle en son propre nom recherche sa propre gloire, mais celui qui veut honorer Dieu dit vrai (Jean 7.16-18).
Désirer la volonté de Dieu est la condition sine qua non pour discerner que Jésus vient du Père. Même des preuves irréfutables ne servent à rien si le cœur est endurci car il obscurcit l’intelligence et le rend incapable de saisir la vérité. Par contre, celui qui est ouvert à Dieu essaie de mettre en pratique l’idéal moral des Écritures, puis convaincu de sa misère, il perçoit en son âme et conscience que Jésus est la vérité et l’accepte comme son Sauveur.
Aucun de vous n’obéit à la loi de Moïse et vous cherchez à me tuer ? (Jean 7.19).
Après avoir donné les preuves qu’il dit la vérité, Jésus reproche aux chefs de ne pas observer l’esprit de la Loi, et en plus ils veulent le supprimer car il est leur mauvaise conscience.
Jésus leur dit : J’ai fait un miracle qui vous a choqué. Si on circoncit un garçon le jour du sabbat, pourquoi vous indigner parce que j’ai guéri un paralytique le jour du sabbat ? Ne jugez pas selon les apparences mais selon ce qui est juste (Jean 7.20-24).
Les garçons étaient circoncis le huitième jour, même si ça tombait le jour du sabbat. Il est plus important de guérir le jour du repos que de ne rien faire surtout, qu’ailleurs, Jésus dit qu’il est le maître du sabbat (Marc 2.27-28).