#11 1er voyage missionnaire de Paul ; Marc les quitte (Actes 13.13-14.18)
Après avoir évangélisé l’île de Chypre, Paul ne se repose pas sur ses lauriers.
« Paul et ses compagnons reprennent la mer et vont en Pamphylie mais Marc les quitte et retourne à Jérusalem. Ils continuent leur route jusqu’en Pisidie. Le jour du sabbat, ils vont à la synagogue. Après la lecture de la Loi et des prophètes, les chefs de la synagogue leur disent : Frères, si vous voulez, prenez la parole » (Actes 13.13-15).
On ignore pourquoi Marc les a quittés mais on apprendra plus tard que Paul est furieux contre lui. Ils débarquent dans le sud de l’Asie Mineure, la Turquie actuelle, et vont d’abord vers les Juifs et prosélytes. Dans la synagogue, Paul prend la parole et fait un long discours qui résume l’histoire d’Israël un peu comme l’avait fait Étienne. Puis il dit :
« Dieu a suscité pour roi David et a dit : J’ai trouvé un homme selon mon cœur qui accomplira ma volonté. C’est de sa postérité que Dieu a suscité un Sauveur qui est Jésus. C’est à nous que Dieu l’a envoyé. Et nous sommes venus vous annoncer cette Bonne Nouvelle. David a dit : Tu ne laisseras pas ton serviteur fidèle se décomposer dans la tombe. Pourtant, il est mort et a connu la décomposition. Mais Jésus que Dieu a ressuscité ne l’a pas connue. C’est grâce à lui que le pardon des péchés vous est annoncé ; c’est par lui que tout homme qui croit est justifié de toutes les fautes dont vous ne pouviez pas être acquittés par la Loi » (Actes 13.22,23,26,32-35-39).
S’appuyant sur le grand roi David, Paul annonce la mort, la résurrection de Jésus et le pardon des péchés en son nom. Et comme il parle à des Juifs qui s’efforcent d’être justes en observant la loi de Moïse, il leur dit sans détour que par ce moyen c’est impossible, mais qu’ils sont justifiés par le Sauveur sans autre condition que de croire en lui. C’est ici que cette glorieuse vérité, la substantifique moelle de l’Évangile, est formulée pour la première fois.
« À la sortie, on leur demande de parler du même sujet le sabbat suivant et beaucoup de Juifs et prosélytes suivent Paul et Barnabas. Le sabbat suivant, presque toute la ville vient pour écouter la Parole du Seigneur. Mais les Juifs jaloux contredisent et injurient Paul qui avec Barnabas leur déclarèrent : C’est à vous en premier que la Parole de Dieu doit être annoncée, mais puisque vous la refusez et devenez indignes de la vie éternelle, nous irons vers les païens qui, entendant cela, sont tout heureux et rendent gloire à Dieu et ceux destinés à la vie éternelle crurent. » (Actes 13.40-48).
Les Juifs judaïsants sont blessés dans leur orgueil, mais les non-Juifs sont tout joyeux d’entendre qu’ils peuvent être sauvés par la foi seule sans accomplir la Loi juive.
« Alors que la Parole du Seigneur se répand dans toute la contrée, les Juifs excitent des femmes dévotes et les notables de la ville qui chassent Paul et Barnabas de leur territoire. Ceux-ci vont alors à Iconium (peuplée de Phrygiens) tandis que les nouveaux disciples sont remplis de joie et de l’Esprit Saint » (Actes 13.49-52).
Cette haine continuelle des Juifs qui apparaît partout au début de l’Église, confirme la destinée tragique de ce peuple qui court à sa ruine.
Je commence le chapitre 14.
« À Iconium, Paul et Barnabas parlent dans la synagogue et beaucoup de Juifs et de prosélytes deviennent chrétiens, mais les incrédules leur suscitent de l’hostilité. Néanmoins, Paul et Barnabas prolongent leur séjour et parlent avec assurance du Seigneur qui confirme le message de sa grâce par des guérisons miraculeuses. Mais Juifs et païens cherchent à lapider Paul et Barnabas qui, informés, se réfugient à Lystre et Derbe où ils annoncent aussi l’Évangile. À Lystre, un homme infirme de naissance écoutait Paul qui fixa les yeux sur lui et, voyant qu’il avait la foi, il lui ordonne d’une voix forte : Lève-toi ! D’un bond, il est debout sur ses pieds et marche » (Actes 14.1-10).
Lystre et Derbe sont dans la même province romaine que Iconium, mais ces deux villes n’ont pas de synagogue. Alors c’est sur la place publique que Paul s’adresse aux païens. L’infirme est assis et les auditeurs debout. Le temps des verbes qui décrit la guérison indique qu’elle est complète, que la force et la vie ont pénétré dans les jambes sclérosées.
« Voyant ce que Paul a fait, les assistants s’écrient dans leur dialecte : Les dieux sont parmi nous. Ils appellent Barnabas Zeus, et Paul Hermès. Le prêtre de Zeus fait amener devant les portes de la ville des taureaux ornés de guirlandes et de fleurs et il s’apprête à les offrir en sacrifice. Quand les apôtres comprennent ce qui se passe, ils déchirent leurs vêtements, se précipitent au milieu de la foule et s’écrient : Non, nous sommes des hommes avec les mêmes infirmités que vous. Nous venons vous apporter une bonne nouvelle. Abandonnez vos idoles pour vous tourner vers le Dieu vivant, qui a créé le ciel, la terre et la mer. Malgré ces paroles, il leur fut difficile d’empêcher le sacrifice » (Actes 14.11-18).
Ne comprenant pas la langue lycaonienne, les apôtres ne savent pas tout de suite qu’un acte idolâtre est en préparation, mais dès qu’ils saisissent la situation, ils sont horrifiés.