10 – Message à l’Église de Sardes (Apocalypse 3.1-6)
L’étoile du matin annonce un nouveau jour, et représente donc le futur royaume du Messie. Jésus associera à sa gloire ceux qui auront été fidèles jusqu’à la fin. Ici et dans les lettres suivantes, l’exhortation finale suit la promesse aux vainqueurs au lieu de la précéder.
À l’ange de l’église de Sardes, écris : voici ce que dit celui qui a les sept esprits de Dieu et les sept étoiles. Je connais ta conduite, je sais que tu passes pour être vivant mais tu es mort (Apocalypse 3.1 ; cp Apocalypse 1.4, 16).
La Lydie est l’une des cinq régions de la province d’Asie. Sardes, sa capitale, est prospère à cause de sa situation géographique, la vallée fertile qu’elle surplombe, la fabrication de vêtements de laine et surtout sa proximité de la rivière Pactole qui abonde en pépites d’or. Dans ses ruines, on a découvert des centaines de creusets qui servaient à raffiner l’or, et c’est à Sardes qu’on a commencé à frapper des pièces d’or. Crésus, son dernier roi, roulait sur l’or. Sardes tombe dans le giron de Rome en 133 avant Jésus-Christ. Vers la fin du 2em siècle, l’évêque Méliton, pasteur de l’église et apologiste défend le christianisme contre les cultes idolâtres, et il écrira le premier commentaire sur plusieurs passages de l’Apocalypse.
Jésus connaît tout ce qui concerne l’église de Sardes, et dit très simplement qu’elle ressemble à un cadavre religieux ; derrière la devanture, tout est vermoulu. Cette évaluation glaciale rappelle ce que Jésus a dit aux religieux de son temps (Matthieu 23.27-28). Le problème est que le péché règne dans l’église ; les croyants de Sardes ne sont pas persécutés et prospèrent car ils adhèrent à la guilde de leur profession. Malheureusement, ils participent aussi aux banquets où l’on mange de la viande sacrifiée aux idoles, boit à l’excès, et le festin finit en orgie.
Réveille-toi, et affermis ceux qui risquent de mourir ; car je n’ai pas trouvé tes œuvres parfaites devant mon Dieu (Apocalypse 3.2 ; cp Matthieu 24.42 ; Daniel 5.27).
« Réveille-toi » est très à propos car deux fois au cours de son histoire, la ville bâtie au sommet d’un piton, est conquise. Arrogants, ses chefs la croient imprenable et ne font donc pas surveiller les parois abruptes, que bien sûr leurs ennemis ont escaladées.
L’église fonctionne au rythme de la religion. Elle n’est pas entièrement morte mais assoupie, ce qui laisse la possibilité d’un réveil (Éphésiens 5.14). Encore faut-il que les membres fidèles se rendent compte de la gravité de la situation et exhortent tous les autres à se repentir de leurs fautes. Il faudra faire vite car le chandelier est sur le point de s’éteindre.
Rappelle-toi donc comment tu as reçu et entendu la Parole : Obéis et repens-toi ! Car, si tu ne te ressaisis pas, je viendrai comme un voleur, soudainement et sans t’avertir (Apocalypse 3.3 ; cp Colossiens 2.6).
L’avertissement du Seigneur qui viendra pour juger est un acte de grâce car il donne du temps aux responsables de l’église pour confronter les membres qui fricotent avec le péché.
Cependant, tu as à Sardes quelques personnes qui n’ont pas souillé leurs vêtements et qui marcheront avec moi en vêtements blancs, car elles en sont dignes (Apocalypse 3.4 ; cp Apocalypse 19.7-9).
Le vêtement représente la pureté morale vis-à-vis des mœurs païennes. Dans l’église on trouve encore quelques gerbes de blé au milieu de l’ivraie, des fidèles parmi les mondains.
Le vainqueur portera des vêtements blancs, je n’effacerai pas son nom du livre de vie, je le reconnaîtrai comme mien en présence de mon Père et de ses anges. Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux églises (Apocalypse 3.5-6 ; cp Apocalypse 2.11 ; Exode 32.33 ; Psaume 69.28/29 ; Daniel 12.1).
Jean mentionnera encore cinq fois le livre de vie (3.5 ; 13.8 ; 17.8 ; 20.12, 15 ; 21.27). À l’origine, ce livre contenait les noms de tous les êtres humains depuis Adam. Au moment de leur mort, leur nom est conservé ou effacé. Aujourd’hui, les enfants en bas-âge et ceux qui font confiance à Jésus ont leur nom confirmé dans le livre de vie (Matthieu 10.32).
À l’ange de l’église de Philadelphie, écris : Voici ce que dit le Saint, le Véritable, celui qui tient la clé de David, qui ouvre et nul ne peut fermer, qui ferme, et nul ne peut ouvrir (Apocalypse 3.7 ; cp Apocalypse 1.18 ; 6.10 ; Ésaïe 22.22).