#10 Le chrétien est libéré de la loi (Romains 7.1-17)
Paul a déjà dit comment, sous le régime de la grâce, le croyant est délivré de la puissance du péché, maintenant il explique comment le croyant est affranchi de la Loi.
« Vous savez que la Loi n’exerce son pouvoir que pendant la vie d’une personne. Ainsi, une femme mariée est liée par la loi à son mari tant qu’il est en vie, et si du vivant de son mari elle devient la femme d’un autre elle est adultère, mais s’il meurt, elle est dégagée des exigences de la loi et peut appartenir à un autre » (Romains 7.1-3).
Paul s’adresse plutôt aux Juifs et prosélytes de l’église de Rome. Son exemple est évident ; quand un époux meurt, l’autre est dégagé de ses responsabilités maritales et libre comme l’air.
« Il en est de même pour vous, mes frères : par la mort du Christ, vous êtes morts à la Loi, pour appartenir à Jésus qui est ressuscité des morts, pour que nous portions des fruits pour Dieu » (Romains 7.4).
Pendant tout le temps de sa vie, Jésus était soumis à la Loi et au moment d’expirer, il a dit : « tout est accompli », y compris toutes les exigences de la Loi pour le bénéfice de ceux qui croiraient en lui. Par la foi, le croyant est mort avec le Christ et libéré des exigences de la Loi, mais cette délivrance le place automatiquement sous une autre autorité, celle de Jésus.
« Car lorsque nous sommes sous la domination du péché, la Loi révèle nos passions qui agissent en nous et alors nous portons des fruits qui mènent à la mort » (Romains 7.5).
Le but de la loi n’est pas de nous faire pécher mais elle a parfois cet effet parce que notre nature rebelle est stimulée quand des restrictions lui sont imposées. La Loi réveille le péché latent en moi, l’excite et me pousse à faire ce qui est interdit.
« Mais maintenant, libérés de la Loi, nous pouvons servir Dieu dans un esprit nouveau et non selon la lettre de la Loi » (Romains 7.6).
D’une part, le croyant est libéré des sanctions imposées par la Loi, et d’autre part, au lieu d’obéir à la Loi d’une manière légaliste comme les Pharisiens, il obéit à l’esprit de la Loi et il le fait de tout son cœur. Un petit poème dit : « Je ne travaille pas au salut de mon âme car cette œuvre, mon Seigneur l’a accomplie, mais je travaille comme un esclave, par amour pour Lui ».
« Que dire maintenant ? La Loi est-elle responsable de mon péché. Bien sûr que non ! Mais je n’aurais pas su ce qu’est la convoitise si la Loi n’avait pas dit : Tu ne convoiteras pas. Mais le commandement a suscité en moi toutes sortes de désirs mauvais » (Romains 7.7-8).
Paul se répète beaucoup dans ce chapitre. La loi de Dieu n’est évidemment pas mauvaise mais elle me condamne parce qu’elle me montre mon incapacité de respecter ses commandements. En effet, ma nature rebelle trouve l’interdit attractif et le fruit défendu meilleur que les autres parce qu’il me donne l’occasion de faire et d’imposer ce que je veux. Or, l’essence du péché c’est justement d’opposer ma propre volonté à la volonté de Dieu.
« Autrefois sans la Loi, je vivais, mais quand le commandement est intervenu, le péché en moi s’est manifesté et m’a fait mourir, ce qui fait que le commandement qui devait conduire à la vie m’a conduit à la mort » (Romains 7.9-10).
Quand Paul a compris que les demandes morales de la Loi exigeaient la sainteté absolue et la consécration de tout son être à Dieu, il a pris conscience de sa condition de pécheur et réalisé qu’il était spirituellement mort car ses œuvres religieuses n’avaient aucune valeur. En théorie, l’obéissance parfaite à la Loi donnerait accès à la vie éternelle, mais personne, à l’exception de Jésus, ne lui a jamais pleinement obéi.
« Car le péché s’est servi du commandement pour me tromper et me donner la mort. Ainsi, la Loi est sainte et le commandement saint, juste et bon, mais le péché s’est servi de ce qui est bon pour manifester sa perversité et me donner la mort » (Romains 7.11-13).
Paul résume l’action funeste de la Loi à cause du péché. Il semble aussi faire allusion au récit de la Genèse quand le serpent a séduit Ève, et comment l’a-t-il séduit ? En s’appuyant sur l’interdiction que Dieu avait faite de manger du fruit de l’arbre. Nous arrivons maintenant à un nouveau paragraphe où Paul décrit l’expérience de l’homme qui lutte contre le péché qui l’habite. Cette complainte douloureuse se déroule en trois cycles ; chacun descend toujours plus profondément dans l’abîme de la misère du pécheur et se termine par un refrain.
« La Loi est spirituelle, mais moi, je suis charnel, esclave du péché, car je n’approuve pas ce que je fais, je ne fais pas ce que je veux, et je fais ce que je ne veux pas. Je reconnais donc par là que la Loi est bonne et que c’est le péché qui agit en moi » (Romains 7.14-17).
Paul constate une lutte entre le vouloir et le faire car il fait exactement le contraire de ce qu’il veut. Le péché l’empêche d’être libre de gouverner sa vie comme il le veut.