#10 La détresse du prophète Jérémie (Jérémie 9.1-10.5)
Jérémie soupire parce que le temps passe et aucun signe d’une délivrance prochaine des Israélites exilés.
Je voudrais que ma tête soit une fontaine et mes yeux une source de larmes, pour que je puisse pleurer nuit et jour sur les victimes de mon peuple. Oh ! que je voudrais posséder une cabane dans le désert ! Alors j’abandonnerais mon peuple et irais m’y réfugier, car ils sont traîtres et perfides ! (Jérémie 9.1-2).
Jérémie est miné par la décadence morale et spirituelle de ses contemporains, une lassitude fréquente des hommes pieux (Psaume 55.7-8 ; 1Rois 19.4). Mais il a aussi le cœur brisé par la détresse à venir de son peuple. Tout comme lui, des siècles plus tard, Jésus pleurera sur la ruine que subira Jérusalem (Marc 9.19).
Ils se servent de leur langue comme d’un arc, pour lancer le mensonge. Ils ne sont pas devenus puissants en pratiquant la vérité, car ils sont de plus en plus méchants et ne me connaissent pas, dit l’Éternel. Que chacun se méfie de son prochain, même de sa parenté, car tous mentent, calomnient et s’appliquent à mal faire. Parce qu’ils baignent dans la tromperie, ils refusent de me connaître, dit l’Éternel. C’est pourquoi, je vais les éprouver, car que puis-je faire d’autre avec mon peuple ? Leur langue sème la mort ; ils parlent de paix, mais dans leur cœur ils préparent un piège. Ne vais-je pas les punir pour cela, dit l’Éternel ? (Jérémie 9.3-9).
Dieu appelle, envoie ses prophètes et il attend que le pécheur se repente. Mais une fois sa patience épuisée, il frappe et le châtiment est sévère.
Je veux pleurer et gémir sur les montagnes et les plaines, car elles sont brûlées et désertées. Je ferai de Jérusalem un monceau de ruines et je réduirai les villes de Juda en désert. Où est le sage qui puisse dire pourquoi le pays est détruit ? C’est parce qu’ils ont abandonné ma loi et ne m’ont pas écouté ni obéi. Mais ils ont suivi les penchants de leur cœur et se sont attachés aux idoles que leurs pères leur ont fait connaître. Voilà pourquoi, dit l’Éternel, je vais faire avaler des eaux empoisonnées à ce peuple (Jérémie 9.10-15).
Au lieu d’enseigner les commandements de la Loi à leurs enfants, les parents les ont initiés au culte des faux dieux. Les Israélites vont amèrement regretter leur idolâtrie et leurs mauvaises actions.
“ Voici ce que déclare le Seigneur des armées célestes : Convoquez les pleureuses, appelez celles qui sont habiles à la lamentation et qu’elles viennent ! ” Oui, qu’elles se dépêchent pour prononcer sur nous leurs cris plaintifs, que nos yeux fondent en larmes, que les pleurs ruissellent de nos paupières. Ô femmes, écoutez la parole de l’Éternel ! Enseignez à vos filles complaintes et chants funèbres (Jérémie 9.16-20).
Certaines femmes étaient spécialisées dans l’art de pleurer bruyamment pour exprimer la douleur d’une famille endeuillée. Ce savoir-faire sera fort utile au vu de la catastrophe à venir.
Car la mort est entrée par nos fenêtres ; elle a pénétré dans nos belles maisons pour retrancher les enfants de la rue et les jeunes gens des places. ” Ainsi parle l’Éternel : Les cadavres tomberont et resteront comme du fumier dans les champs, comme des gerbes que les moissonneurs laissent et que personne ne ramasse (Jérémie 9.21-22).
Les hommes seront moissonnés par la dame à la faux et leurs cadavres pourriront à même le sol.
Que ceux qui sont sages ou forts ou riches ne se glorifient pas. Glorifiez-vous plutôt de me connaître, moi qui suis l’Éternel, qui agis avec bienveillance, qui exerce le droit et la justice sur la terre ; car voilà ce qui me fait plaisir, dit l’Éternel (Jérémie 9.23-24 ; cp 1Corinthiens 1.31 ; 2Corinthiens 10.17).
L’apôtre Paul cite une partie de ce passage dans ses deux épîtres aux Corinthiens. Les orgueilleux sont très répandus, surtout parmi les gens affluents et influents, qui ont mis Dieu sur la touche, et pour qui les seules valeurs sont le pognon et le pouvoir. Quant au petit peuple, l’alcool, la fesse et le sport sont leurs idoles.
L’heure vient, déclare l’Éternel, où je punirai les faux circoncis de Juda, les Égyptiens, les Édomites, les Ammonites, les Moabites et tous les habitants du désert, car toutes ces nations, et les Israélites, ont le cœur incirconcis (Jérémie 9.25-26 ; cp Romains 2.25).
Jérémie condamne à nouveau l’idolâtrie des païens, et le formalisme religieux des Israélites, car tous sont incirconcis de cœur, c’est à dire rebelles à l’Éternel.
Ô peuple d’Israël, écoute la parole de l’Éternel : n’imitez pas les nations, et ne redoutez pas les signes dans le ciel parce que les nations en ont peur (Jérémie 10.1-2).
Les païens adorent les astres et interprètent les phénomènes célestes en bons ou mauvais présages. Il n’y a donc guère de différence avec le Français moyen qui consulte son horoscope et son homologue babylonien.
Les coutumes des peuples ne sont que néant, leur dieu n’est que du bois coupé, travaillé au ciseau, embelli de métal précieux, puis des clous le maintiennent en place. Ces dieux sont semblables aux épouvantails dans un champ de concombres : ils ne parlent pas et il faut les transporter parce qu’ils ne marchent pas. Ne les craignez pas car ils ne font pas de mal, et ils ne peuvent pas non plus faire de bien (Jérémie 10. 3-5).
Au vu des statues de bouddhas, des divinités hindoues ou catholiques, l’humanité n’a guère changé et la vraie place de ces idoles est toujours et encore dans un champ de concombres.