#10 Des visions… (Amos 6.13-7.13)
La classe dirigeante d’Israël Nord agit contre nature en renversant l’ordre moral établi par Dieu.
Vous vous réjouissez d’avoir conquis Lo-Dabar (le néant) et vous dites : N’est-ce pas par notre force que nous avons pris Qarnaïm (la puissance) ? (Amos 6.13; cp 2Rois 14.25-27).
Les deux villes sont à l’est du Jourdain et ont été reprises aux Syriens par Jéroboam II. Israël s’enorgueillit d’avoir vaincu ses ennemis par ses propres forces, alors que c’est l’Éternel qui lui a accordé ces victoires.
Voici ce que déclare l’Éternel, le Dieu des armées célestes : je vais susciter contre la communauté d’Israël un peuple qui vous opprimera depuis Lebo-Hamath jusqu’au torrent d’Araba (Amos 6.14).
Ces deux endroits sont les extrémités nord et sud du territoire que les Israélites viennent de reconquérir. Mais c’est un coup d’épée dans l’eau car les Assyriens anéantiront leur puissance militaire.
Le Seigneur, l’Éternel, me fit voir qu’il préparait un essaim de criquets au moment où le regain commençait à pousser. C’était après la coupe faite pour le roi (impôt royal). Et quand les criquets eurent achevé de dévorer toute la verdure, je dis : Seigneur Éternel pardonne, je te prie ! Jacob est si faible, comment subsistera-t-il ? Alors, l’Éternel y renonça et dit : cela ne sera pas (Amos 7.1-3 ; cp Deutéronome 28.38-42 ; Joël 1.1-7).
Amos va recevoir cinq visions qui sont des jugements d’Israël Nord. Dans la première, Amos voit d’abord l’Éternel rassembler des criquets, puis ils envahissent le pays et détruisent toute la végétation, ce qui causera une famine. Amos ne conteste pas la justice de ce châtiment mais, rempli de compassion, il invoque la miséricorde de Dieu qui écoute son prophète et renonce à ce jugement.
Dans l’absolu, la volonté de Dieu est inflexible, mais quand il entre dans la sphère humaine espace-temps et entre en relation avec nous, il tient compte des événements, de nos faiblesses, et accepte de changer d’avis sauf si c’est un décret irrévocable. De tout évidence, l’invasion de criquets ne l’était pas.
Puis le Seigneur, l’Éternel fit appel au jugement par le feu pour qu’il dévore la Mer et le pays d’Israël. Je dis : Ô Seigneur Éternel, arrête, je t’en prie ! Jacob est si faible, comment subsistera-t-il ? L’Éternel y renonça et dit : cela non plus ne sera pas (Amos 7.4-6).
L’Éternel voulait faire régner une telle sécheresse que tout le pays serait brûlé et la Méditerranée en partie asséchée. Ici encore, Amos détourne le châtiment de Dieu, mais c’est la dernière fois.
Puis je vis le Seigneur qui se tenait sur un mur vertical avec un fil à plomb dans la main. Il me dit : que vois-tu Amos ? Je répondis : un fil à plomb. Le Seigneur dit : je ne pardonnerai plus à mon peuple d’Israël et je vais le niveler. Les hauts-lieux et les sanctuaires idolâtres d’Israël seront rasés. J’interviendrai avec l’épée contre la dynastie de Jéroboam (Amos 7.7-9).
Dans cette troisième vision, Dieu se manifeste devant Amos en train de mesurer l’inclination d’un mur qui représente Israël Nord. Comme il est dans un état déplorable, l’Éternel va le détruire.
Alors Amatsia, prêtre de Béthel, fit dire à Jéroboam, roi d’Israël : Amos conspire contre toi, et le pays ne saurait tolérer plus longtemps ses discours, car il déclare que Jéroboam mourra par l’épée et Israël sera déporté loin de son pays (Amos 7.10-11).
Béthel est le centre religieux et idolâtre d’Israël Nord et c’est là qu’Amos annonce le jugement de la nation et de Jéroboam II. Amatsia est humilié et menacé car il détient sa charge et son salaire du roi. Alors il déforme les paroles d’Amos, l’accuse d’être un agitateur politique et de fomenter un coup d’état. Mais Jéroboam ne semble pas avoir prêté attention aux menaces d’Amos, car il n’en croit pas un mot.
Puis Amatsia dit à Amos : Va-t’en, voyant, fuis en Juda où tu pourras gagner ton pain et prophétiser. Mais ne prophétise pas à Béthel, car c’est un sanctuaire du roi et un temple du royaume (Amos 7.12-13).