#10 Déchéance finale (Osée 9.10-10.7)
Osée compare la condition morale des Israélites à celle de la tribu de Benjamin, car ses chefs ont refusé de punir les coupables du crime odieux qu’ils avaient commis. Le livre des Juges raconte l’histoire d’un lévite qui s’arrête dans Guibéa, où des vauriens violent sa concubine qui en meurt. Le mari la découpe alors en 12 morceaux qu’il envoie aux chefs des douze tribus. Suit alors une guerre civile qui fait 65 000 morts, et il ne reste plus que 600 hommes de Benjamin à qui il faut trouver des femmes. Les habitants d’une ville israélite sont alors massacrés afin de récupérer 400 jeunes filles, puis 200 autres filles sont enlevées lors d’une fête.
J’ai trouvé Israël comme un plant de raisins au milieu du désert, comme les premiers fruits sur un jeune figuier. Mais quand ils sont arrivés à Baal-Peor, ils se sont courbés devant l’idole infâme, et sont devenus abominables comme l’objet de leur adoration (Osée 9.10 ; cp Nombres 25).
Ces comparaisons touchantes expriment le plaisir et l’affection de l’Éternel pour Israël à sa sortie d’Égypte. Mais sa joie fut de courte durée. Premièrement, la première génération d’Hébreux sortie d’Égypte a refusé d’entrer en Terre promise. Ensuite, la seconde génération s’est laissée séduire par des femmes étrangères et a participé à un rite de fertilité dans une orgie monstre en l’honneur de Baal.
La gloire d’Éphraïm fuira à tire-d’aile comme un oiseau. Il n’y aura plus ni conceptions, ni naissances. Et même s’ils élevaient des enfants, je les en priverais avant qu’ils ne deviennent adultes. Malheur à eux quand je serai loin d’eux ! (Osée 9.11-12).
Les Israélites des dix tribus mourront ou seront déportés et les enfants qui naîtront en exil périront jeunes ou se dilueront dans la masse des peuples païens et disparaîtront. C’est ce qui est arrivé car Dieu les a maudits et il n’existe aucune trace des dix tribus déportées en Assyrie.
Aussi loin que j’étends mes regards vers le nord, je vois qu’Éphraïm est planté dans une belle prairie, mais il va mener ses fils à l’égorgeur (Osée 9.13).
Le prophète pense à la magnifique et riante vallée d’Esdraélon ou à la plaine de Saron. A cause de sa folle conduite, le royaume des dix tribus est comme un père qui donne ses enfants en pâture à la mort.
Que vas-tu leur donner, Éternel ? Un ventre qui avorte et des seins desséchés ! (Osée 9.14).
Osée est poétique mais un peu cru dans sa façon de signifier la fin d’Israël nord. Que les Israélites aient ou pas d’enfants en terre d’exil, c’est du pareil au même, puisqu’ils ne reviendront pas dans leur pays. Certains, cependant, se sont joints au peuple de Juda et sont allés à Jérusalem à la fin de l’exil babylonien.
Quand leur méchanceté s’est révélé à Guilgal, je les ai pris en aversion. A cause de leurs mauvaises actions, je les chasserai de mon pays. Je cesserai de les aimer car tous leurs chefs sont des rebelles (Osée 9.15).
L’Éternel répudie Israël, son épouse, à cause de son idolâtrie. Il lui retire sa tendresse et sa protection et la chasse de chez lui. Ayant pratiqué les mêmes péchés que les Cananéens, les Israélites subiront leur sort et seront expulsés du pays. Les chefs du peuple sont les premiers responsables de ce désastre.
Éphraïm est frappé ; sa racine est desséchée. Ils ne produiront plus de fruit, et même si leurs femmes enfantent, je ferai mourir les enfants qu’ils chérissent. Dieu les rejettera car ils ne l’ont pas écouté et ils erreront au milieu des nations (Osée 9.16-17).
L’arbre mort, les parents sans postérité, et le Juif errant, décrivent la fin d’Israël nord en tant que nation.
Israël est comme une vigne luxuriante qui porte beaucoup de fruits. Mais plus ses fruits abondent et plus il a multiplié les autels. Plus son pays était prospère, plus il embellissait les stèles de ses idoles. Leur cœur est faux, et ils devront en subir le châtiment. L’Éternel détruira leurs autels et leurs stèles (Osée 10.1-2 ; cp Osée 6.6 ; 8.11-13 ; Psaume 80.9-12 ; Jérémie 2.21 ; Ezéchiel 19.10-11 ; Deutéronome 8).
Jéroboam II a vaincu ses voisins et les exploite. Les Israélites attribuent leur prospérité aux idoles et offrent aussi un culte à l’Éternel, mais c’est un formalisme religieux stérile, car dénué de toute dévotion sincère.
Alors ils diront : Nous n’avons pas de roi parce que nous n’avons pas révéré l’Éternel. Et même si nous avions un roi, que ferait-il pour nous ? (Osée 10.3).
Quant les Assyriens ont envahi Israël nord, le roi Osée a été impuissant à protéger son peuple, et les Israélites ont enfin réalisé que ce châtiment était dû à leur infidélité à l’Éternel.
Ils donnent leur parole mais font de faux serments, ils concluent des alliances, et les procès se multiplient comme le coquelicot dans les sillons des champs (Osée 10.4).
Les relations sociales sont déplorables car les Israélites n’honorent pas leur parole et sont très procéduriers.
Les habitants de Samarie ont peur pour les veaux de Beth-Aven. Ses prêtres et son peuple prennent le deuil parce que sa gloire lui a été enlevée ! Il sera bientôt emporté en Assyrie et offert au roi vengeur, et Israël rougira de honte à cause de ses actions. Samarie est détruite, et son roi est comme une brindille emportée par les eaux (Osée 10.5-7).