#09 Quelques paraboles (Luc 14.12-15.19)
Après avoir rabaissé le caquet des pharisiens, Jésus remonte les bretelles de son hôte parce que bien sûr, il n’a invité que du beau monde.
« Jésus dit à son hôte : Quand tu donnes un festin, n’invite pas tes amis, tes frères, ta parenté ou de riches voisins, car ils te rendront la pareille. Invite plutôt des malheureux et tu en seras heureux parce qu’ils ne peuvent pas te rendre la pareille. Et Dieu te le revaudra à la résurrection des justes » (Luc 14.12-14).
Inviter les démunis est un geste désintéressé qui n’est pas perdu aux yeux de Dieu.
« Un homme organisa un grand repas. Son serviteur alla inviter beaucoup de monde disant : « Venez car tout est prêt », mais tous s’excusèrent. « J’ai acheté un champ et il faut que j’aille le voir ; je viens d’acquérir cinq paires de bœufs et je vais les essayer ; je viens de me marier, je ne peux pas venir ». Le maître de maison se fâcha et dit à son serviteur : Va sur les places et dans les rues de la ville et amène tous les malheureux. Au bout d’un temps, le serviteur dit : « Maître, il y a encore de la place ». « Eh bien, va dans les chemins, le long des haies, afin de remplir ma maison, mais pas un seul des premiers invités ne goûtera à mon festin » (Luc 14.15-24).
Il s’agit du banquet céleste et le vocabulaire exprime l’entière gratuité de cette invitation. Le Maître est Dieu, le serviteur est Jésus qui peut vraiment dire : « tout est prêt » car il a tout accompli sur la croix. Les premiers invités sont les Juifs qui refusent de venir. Les excuses diffèrent mais l’esprit est le même et ce sont de vains prétextes car le vrai obstacle est dans le cœur. Par contre, ceux qui sentent leur pauvreté morale répondent à l’invitation de Jésus. Et la parabole indique clairement que pour les plus misérables encore, il y a aussi de la place.
« Si quelqu’un vient à moi sans être prêt à renoncer à toutes ses affections et à sa propre vie, il ne peut être mon disciple. En effet, si l’un de vous veut bâtir une tour, ne calculera-t-il pas la dépense pour s’assurer qu’il pourra la terminer, de peur qu’il ne puisse l’achever et qu’on se moque de lui ? Ou quel roi ne réfléchis pas d’abord s’il a les moyens de vaincre un puissant adversaire qui vient l’attaquer ? S’il ne le peut, il lui enverra une ambassade de paix. Ainsi donc, celui qui n’est pas prêt à abandonner tout ce qu’il possède, ne peut être mon disciple » (Luc 14.25-33).
Jésus nous invite à bien réfléchir avant de s’engager à ses côtés car être son disciple peut s’avérer extrêmement onéreux.
Je commence le chapitre 15.
« Les gens de mauvaise vie venaient écouter Jésus mais les pharisiens et les scribes étaient indignés disant : Cet homme fréquente des pécheurs. Alors il leur dit : Si l’un de vous a cent brebis et qu’une se perde, ne laissera-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres pour chercher celle qui est perdue ? Et quand il l’a retrouvée, il la met avec joie sur ses épaules. Rentré chez lui, il appelle ses amis et ses voisins, et dit : Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ma brebis. Je vous le dis, il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’en ont pas besoin » (Luc 15.1-7).
Ces 99 se prétendent justes. Une brebis égarée est incapable de revenir au bercail ou de se défendre. C’est une belle image du non-Juif qui a besoin que Jésus le berger le cherche. Ce n’est pas l’intérêt mais la pitié qui le motive car une brebis sur cent c’est peu de chose.
« Quelle femme, si elle perd l’une de ses dix pièces, ne s’empressera pas de chercher soigneusement partout ? Et quand elle l’a retrouvée, elle appelle ses amies et ses voisines et dit : Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ma pièce. De même, je vous le dis, il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se repent » (Luc 15.8-10).
Cette pièce égarée est très précieuse et l’idée exprimée est la même que pour la brebis perdue.
Puis vient la célèbre parabole de l’enfant prodigue qui oppose et peint sur le vif les deux catégories de l’auditoire de Jésus : d’une part, les pécheurs qui l’écoutent, et d’autre part, les religieux légalistes qui murmurent.
« Un homme avait deux fils. Le plus jeune lui dit : Mon père, donne-moi la part de bien qui doit me revenir. Et le père fit le partage de ses biens. Puis le plus jeune partit pour un pays lointain où il gaspilla sa fortune en menant grande vie » (Luc 15.11-13).
Le plus jeune est pris par les passions et les séductions du monde. D’après la loi de Moïse il reçoit la moitié de la part du fils aîné soit le tiers de l’héritage. Ingrat et indifférent au chagrin qu’il va causer à son père, il part le plus loin possible.
« Quand il eut tout dépensé, une famine survint et il fut dans le besoin. Il dû s’abaisser à garder des porcs et il aurait bien voulu se nourrir de leurs aliments » (Luc 15.14-16).
De riche et libre dans la maison paternelle, le voilà démuni, dans la servitude et à exercer une occupation qui pour un Juif suscite l’horreur.
« Alors il se dit : les journaliers de mon père mangent à satiété et moi je meurs de faim. Je vais aller trouver mon père et lui dirai : J’ai péché contre Dieu et contre toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils, traite-moi comme l’un de tes serviteurs et il partit » (Luc 15.17-19).