#09 L’ultime vengeance de Samson (Juges 16.8-18.6).
Les Philistins ont fini par comprendre qu’ils ne peuvent pas vaincre Samson par la force, alors ils exploitent sa faiblesse morale. Invincible face à une armée, Samson est désarmé devant une femme.
Les princes donnent à Dalila sept cordes fraîches et elle ligote Samson tandis que des hommes sont cachés dans la chambre. Elle s’écrie : Samson ! Les Philistins t’attaquent ! Il rompt les cordes comme on déchire du coton. Dalila lui dit : tu m’as menti. Dis-moi comment te maîtriser. Si on m’attache avec des cordes neuves, je perdrai ma force (Juges 16.8-9).
Aussitôt dit, aussitôt fait, mais bien sûr Samson déchire les cordes comme du papier. Cependant, ce jeu se rapproche dangereusement du secret de sa force car il dit :
Si tu tisses les sept tresses de ma chevelure dans la chaîne d’un métier à tisser, je perdrai ma force. Alors elle l’endort, fait ainsi, puis s’écrie : Samson ! Les Philistins t’attaquent ! Mais il arrache le métier et la chaîne. Comment peux-tu prétendre que tu m’aimes alors que tu ne me révèles pas le secret de ta force ! Tous les jours, elle le harcèle par ses paroles. Excédé, il finit par lui révéler son secret. Si on me rase la tête, ma force m’abandonnera. Dalila comprend qu’il lui a dit la vérité. Elle fait prévenir les princes qui lui apportent l’argent promis. Elle endort Samson sur ses genoux puis appelle un homme qui lui coupe les sept tresses. Puis elle crie : Samson ! Les Philistins t’attaquent ! Il se réveille et se dit qu’il s’en tirera mais l’Éternel s’était détourné de lui. Les Philistins lui crèvent les yeux, le ligotent avec une double chaîne de bronze et lui font tourner une meule à grain (Juges 16.8-21).
Bercé par une femme, Samson avoue l’origine de sa force, car devenu arrogant et croyant qu’il n’a plus besoin de ses cheveux, il défie Dieu. Mais il paie sa désobéissance au prix fort en devenant l’esclave et le bouffon des Philistins.
Les cheveux de Samson commencent à repousser. Les princes se rassemblent pour offrir un sacrifice à Dagôn, leur dieu. Ils disent : C’est notre Dieu qui a triomphé de notre ennemi. Le peuple est dans la joie et demande que Samson les divertisse. Sorti de prison il doit faire le clown devant trois mille personnes. Puis on le place entre les deux colonnes du bâtiment rempli de Philistins. Samson prie l’Éternel : Seigneur, interviens en ma faveur ! Rends-moi ma force, une dernière fois, ô Dieu, pour que je me venge de la perte de mes yeux ! Il touche les deux colonnes qui soutiennent l’édifice et s’arc-boute contre elles de ses deux mains. Puis il pousse de toutes ses forces, et le bâtiment s’écroule sur les princes et la foule qui s’y trouve. Ainsi il tue plus de monde par sa mort que de son vivant (Juges 16.22-31).
Samson fut juge en Israël de l’an 1069 à 1049 avant J-C et mourut à 40 ans. Suite à sa vengeance sanglante, les Philistins sont fortement affaiblis car ils ont perdu tous leurs chefs.
L’épilogue du livre des Juges est composé de plusieurs récits qui illustrent la situation déplorable d’Israël à cette époque.
Un jour un homme appelé Mika dit à sa mère : quand on t’a pris les onze cent pièces d’argent, tu as maudit le voleur. Eh bien c’était moi, et il les lui rend. La mère dit : béni soit mon fils par l’Éternel. Je consacre cet argent à l’Éternel pour en faire une idole en métal pour mon fils. Elle prélève deux cents pièces qu’elle donne à un orfèvre qui fait une statue et une idole qu’on place dans la maison de Mika. Ayant maintenant un lieu de culte chez lui, il fait fabriquer un habit sacerdotal et des idoles domestiques, puis établit prêtre l’un de ses fils. À cette époque, il n’y avait pas de roi en Israël et chacun faisait ce qu’il jugeait bon (Juges 17.1-6).
Influencés par les pratiques cananéennes, les Israélites avaient remplacé le culte de l’Éternel par l’idolâtrie, ce qui, selon l’auteur, justifiait l’établissement de la royauté en Israël.
Un jeune lévite de Bethléhem arriva à la maison de Mika qui lui dit : reste donc chez moi. Tu me serviras de prêtre, et je te donnerai dix pièces d’argent par an, avec le vêtement et la nourriture. Le lévite accepta et Mika l’établit comme son prêtre. Mika dit : Je suis certain que l’Éternel me bénira puisque j’ai un lévite pour prêtre (Juges 17.7-13).
Ce lévite n’a pas le droit d’exercer ailleurs que dans le temple de Jérusalem. D’un côté, ces Israélites respectent certaines institutions de la Loi, et de l’autre, ils la transgressent.
À cette époque il n’y avait pas de roi en Israël. La tribu de Dan cherchait un territoire pour s’y établir. On envoie cinq hommes afin d’explorer le pays. Ils arrivent chez Mika et y passent la nuit. Ils demandent au jeune lévite : Consulte Dieu pour que nous sachions si notre voyage réussira. Le lévite répond : Poursuivez votre route car l’Éternel vous approuve (Juges 18.1-6).