#10 Problèmes avec la tribu de Benjamin (Juges 18.7-21.25)
Ayant peur des Cananéens, les Danites n’ont pas pris possession de leur héritage et habitent au milieu d’autres tribus, mais se sentant à l’étroit, ils cherchent maintenant un territoire facile à conquérir à l’extrême nord-est de la Palestine.
Les cinq hommes vont jusqu’à Laïch où la population vit tranquille et en toute sécurité. Ils retournent vers leur tribu et disent : Allons la conquérir car c’est une contrée fertile. Alors six cents combattants arrivent chez ce Mika. Les cinq hommes disent alors; Il y a là un vêtement sacerdotal, des statuettes domestiques, une statue et une idole en métal. Puis ils s’en emparèrent. Le lévite demande : que faites-vous ? Chut, pas un mot ! Viens avec nous, tu seras prêtre d’une tribu ce qui est beaucoup mieux pour toi. Heureux de cette proposition, il prend toutes les idoles et part avec la troupe (Juges 18.7-20).
Appâté par cet avancement de carrière inespéré, le lévite saute sur cette occasion en or. Mika poursuit la troupe mais quand les Danites montrent les dents il rebrousse chemin illico presto.
« Les Danites attaquent Laïch, massacrent la population et mettent le feu à la ville. Puis ils la rebâtissent, l’appellent Dan et s’y installent. Ils érigent la statue sculptée et établirent Jonathan, petit-fils de Moïse, comme prêtre de la tribu des Danites » (Juges 18.27-31).
Les Danites sont lâches car au lieu de chasser les Amoréens du territoire qui leur a été alloué, ils exterminent la population d’une ville d’agriculteurs. Cependant, ce sont des cananéens voués à l’extinction par l’Éternel. Le pseudo-prêtre que les Danites ont récupéré en passant n’a pas l’air gêné le moins du monde de violer les commandements de l’Éternel promulgués par son grand-père.
Nous arrivons au chapitre 19, où on avance encore davantage dans l’horreur car en plus de l’idolâtrie on s’enfonce maintenant dans une totale décadence morale et sociale.
« À l’époque où il n’y avait pas de roi en Israël, un lévite prend pour concubine une femme de Bethlehem, mais elle se prostitue et le quitte. Il va lui parler et tous deux partent et arrivent à Guibea dans Benjamin. Le lévite entre dans la ville mais personne ne lui offre l’hospitalité. Enfin, un vieillard qui rentre tard des champs l’invite chez lui. Mais une bande de vauriens encercle la maison. Fais sortir l’homme que tu as reçu chez toi pour que nous en jouissions. Non, mes amis, ne commettez pas de mal, cet homme est mon hôte. J’ai une fille vierge et l’homme a une concubine, je vous les amènerai, Alors le lévite leur livre sa concubine. Ils la violent toute la nuit. Le matin, son mari la voyant affalée à l’entrée, lui dit : Lève-toi et partons ! Mais il n’y a pas de réponse. Alors il la charge sur son âne et rentre chez lui. Arrivé, il prend le cadavre de la femme et le découpe en douze morceaux qu’il envoie aux douze tribus (Juges 18.1-30).
Ce crime a lieu au tout début de la période des Juges, car Phinées est grand-prêtre et son père était contemporain de Josué (Juges 20:28). Ce récit rappelle Sodome mais le pire est que deux hommes sont prêts à sacrifier l’un sa concubine et l’autre sa fille pour sauver leur honneur.
« L’assemblée représentant les tribus se réunit devant l’Éternel à Mitspa. Quatre cent mille fantassins se rassemblent. Les tribus envoient d’abord des messagers dans toute la tribu de Benjamin pour dire : Livrez-nous ces vauriens qui sont à Guibea pour que nous les exécutions. Mais les Benjaminites refusent et se rassemblent pour partir en guerre contre les Israélites » (Juges 20.2-14).
Benjamin est une tribu guerrière avec des archers et des frondeurs qui ne ratent jamais leur cible. Les 11 tribus subissent deux défaites cuisantes car ils ne valent pas mieux que leurs frères coupables et l’Éternel veut les humilier. Effectivement, ils se repentent avec larmes et jeûnent d’humiliation. Puis une troisième bataille a lieu et la tribu de Benjamin est exterminée sauf 600 hommes qui se réfugient dans une forteresse. Toutes les villes de Benjamin sont rasées et leur population massacrée, y compris le bétail. Je lis dans le dernier chapitre.
« Les Israélites furent pris de pitié pour les Benjaminites, leurs frères. Qu’allons-nous faire car nous avons juré de ne pas leur donner nos filles en mariage » (Juges 21.6-7).
Nouveau problème dû à un autre serment irréfléchi mais solutionné par un vœu, comme quoi quiconque refusait de combattre serait puni de mort. Or aucun homme d’une ville à l’est du Jourdain, ne s’est joint au combat. Ni une ni deux, on envoie une armée qui, selon la coutume, extermine toute la population, sauf qu’ici, on épargne et ramène les 400 filles encore vierges.
« Les Israélites font alors la paix avec les Benjaminites et leur donnent les filles qui avaient été épargnées, mais il n’y en a pas assez. Mais comme on allait bientôt célébrer une fête de l’Éternel, ils dirent aux 200 hommes de Benjamin : mettez-vous en embuscade dans les vignes et quand les filles sortiront pour danser, chacun en enlèvera une et l’emmènera dans le pays de Benjamin pour en faire sa femme. Ils suivirent ce conseil, retournèrent chez eux et rebâtirent leurs villes » (Juges 21.13-24).
Tout est bien qui finit bien sauf qu’on baigne dans l’anarchie complète comme le souligne une fois encore la dernière phrase du livre :
« En ces temps-là, il n’y avait pas de roi en Israël. Chacun faisait ce qu’il jugeait bon » (Juges 21.25).