#09 Contre les fraudeurs (Michée 6.13-7.10)
Les commerçants fraudeurs utilisaient deux poids deux mesures, selon qu’ils achetaient ou vendaient. La violence et la fourberie étaient alors les caractéristiques de Jérusalem.
À mon tour, dit l’Éternel, considère-toi déjà comme frappée à en être estropiée et dévastée à cause de tes péchés. Tu n’auras pas suffisamment à manger pour être rassasiée et tu souffriras de la faim. Tu ne sauveras pas ce que tu cacheras et le peu que tu auras sauvé, je le détruirai. Tu sèmeras, mais tu ne moissonneras pas ; tu fouleras l’olive, mais tu n’en profiteras pas ; tu fouleras le moût, mais tu ne boiras pas de vin (Michée 6.13-15 ; cp Esaïe 50.37 ; 62.8 ; Jérémie 52.6 ; Amos 5.11 : Lévitique 26.13-26 ; 28.29-68 ; Deutéronome 28.20).
À cause de l’impiété des Israélites, famine, invasion et massacres sont prédits comme si ces calamités étaient déjà arrivées. Ce scénario terrible a d’abord eu lieu dans le royaume des dix tribus du Nord.
Parce que tu suis à la lettre la manière d’agir d’Omri et d’Achab, je ferai de toi une désolation et un objet de raillerie, et chacun de vous portera l’opprobre national (Michée 6.16 ; cp 1Rois 16.24-33 ; 2Rois 8.16-27 ; Deutéronome 28.27 ; Jérémie 19.8 ; 25.9, 18 ; Ezéchiel 34.29 ; 36.6, 15, 20).
Achab, fils d’Omri, roi d’Israël Nord, épouse Jézabel, une princesse phénicienne dévouée corps et âme à l’idole Baal. Le culte de ce faux dieu devient alors la religion du royaume des dix tribus. Michée a écrit cet oracle avant la réforme du roi Ézéchias qui abolit les idoles en Juda, mais ils sont vite revenus.
Malheur à moi ! Je suis comme celui qui viendrait chercher des fruits après la récolte, ou grappiller après les vendanges, mais il n’y a ni grappe, ni figue nouvelle dont j’ai tellement envie. Il n’y a plus d’homme miséricordieux qui aime son prochain, plus de juste. Tous cherchent à répandre le sang ; ils traquent leur prochain et lui tendent un piège. Leurs mains sont toujours prêtes à mal faire : le prince a ses exigences, le juge vend ses décisions, le riche veut toujours plus, ainsi tous trament le mal (Michée 7.1-3 ; cp Michée 2.1 ; 3.2 ; Psaume 12.2-3 ; 14.1-3 ; Esaïe 57.1 ; Matthieu 21.18-19 ; 1Rois 21.1-18 ; Sophonie 3.3).
Michée exprime une vive attente amèrement déçue. Il cherche une bonne action parmi le peuple mais en vain, car tous sont corrompus, cherchant à dépouiller leur prochain par la violence ou la ruse. Le prince réclame la condamnation d’un innocent pour s’emparer de son bien ; le juge s’y prête pour un pot-de-vin ; tandis que le riche extorque les pauvres sans défense.
Le meilleur d’entre eux est comme un buisson d’épines et le plus droit est pire qu’un tas de ronces. Mais voici qu’arrive le jour annoncé par tes sentinelles, le jour de ton châtiment et vous serez consternés (Michée 7.4 ; cp Esaïe 22.5 ; Jérémie 6.17 ; Ezéchiel 3.17).
Ceux qui ont le pouvoir ne font que nuire et blesser. Les prophètes les ont avertis qu’ils subiraient la colère de Dieu, mais ils n’y ont pas cru jusqu’à ce que le jugement tombe et les prennent au dépourvu.
Ne vous fiez à personne, ni même à un ami. Fais attention à ce que tu dis devant celle qui dort avec toi, car le fils méprise son père, la fille se révolte contre sa mère, la belle-fille contre sa belle-mère et chacun a pour ennemis les gens de sa famille. Quant à moi, je me tourne vers l’Éternel, je m’attends au Dieu qui me sauve, et mon Dieu m’entendra (Michée 7.5-7 ; cp Proverbes 16.28 ; Matthieu 10.34-36 ; Luc 21.16 ; Psaume 25.5 ; Habaquq 3.18).
Le peuple est perverti, on se méfie les uns des autres, les attachements humains n’existent plus, l’affection et le respect mutuel ont disparu, l’absence de confiance est totale. Tous sont à couteau tiré, même avec leurs proches. Cependant, Michée et les Israélites pieux invoquent leur Dieu et gardent confiance en Lui.
Toi, mon ennemie, ne te réjouis pas à mon sujet car, même si je tombe, je me relèverai. Si je suis dans les ténèbres, l’Éternel est ma lumière (Michée 7.8 ; cp Psaume 27.1-3).
Michée se transporte au moment où le châtiment a eu lieu. Il prête sa voix à Jérusalem personnifiée qui souffre, car exilée à Babylone. Mais Jérusalem se console en se rappelant les promesses de l’Éternel.
J’ai péché contre l’Éternel, je supporterai donc sa colère jusqu’à ce qu’il défende ma cause et me fasse droit. Je sortirai à la lumière et je contemplerai sa fidélité quand il me fera justice. Alors mon ennemie le verra et sera humiliée, car elle disait : “ Où donc est l’Éternel ton Dieu ? ”, et moi, je la verrai foulée aux pieds comme la boue des rues (Michée 7.9-10 ; cp Daniel 9.1-15 ; Psaume 79.10 ; Esaïe 10.6).