#07 Le châtiment (Nombres 14.11-16.3)
Les Israélites refusent de conquérir la Terre promise et en plus, ils veulent lapider Moïse et Aaron puis retourner en Égypte, alors bien sûr, le vase de la colère de Dieu déborde.
« L’Éternel dit à Moïse : Jusqu’à quand ce peuple va-t-il me mépriser et refuser de me faire confiance malgré tous les prodiges que j’ai faits ? Je vais le détruire mais je ferai de toi une nation plus puissante. Moïse répondit : Tous les peuples savent que c’est toi qui as fait sortir ce peuple d’Égypte par ta puissance, que tu apparais de façon visible dans la nuée, que tu marches à sa tête. Si tu le détruis, les nations diront : “ L’Éternel n’était pas capable de faire entrer ce peuple dans le pays qu’il leur avait promis et il les a massacrés ” Pardonne l’iniquité de ce peuple, selon la grandeur de ta miséricorde » (Nombres 14.11-19).
La première fois que l’Éternel a proposé à Moïse de faire de lui son peuple, c’était suite à l’affaire du veau d’or. Comme ici, il avait alors catégoriquement refusé. Fidèle à son appel, il défend l’honneur de Dieu parmi les nations puis l’invoque d’agir selon sa nature en lui rappelant qu’il est un Dieu d’amour qui pardonne.
« L’Éternel répondit : Je lui pardonne, néanmoins, aucun de ceux qui ont vu ma gloire et les prodiges extraordinaires que j’ai faits, qui ont, déjà dix fois, voulu me forcer la main et qui ne m’ont pas obéi ne verra le pays que j’ai promis à leurs ancêtres. Dès demain, vous retournerez au désert. Aussi vrai que je suis vivant, vous qui avez vingt ans et plus, puisque vous vous êtes dressés contre moi, vos cadavres tomberont dans ce désert ! Je conduirai vos enfants dans le pays que vous avez méprisé mais vous, vous n’entrerez pas dans le pays excepté Caleb et Josué ! Comme vous avez mis quarante jours à reconnaître le pays, vous porterez les conséquences de vos fautes durant quarante ans et vous saurez ce qu’il en coûte de m’abandonner ! Moi, l’Éternel, j’ai parlé ! » (Nombres 14.28-35).
Le peuple avait dit : « Si seulement nous étions morts dans ce désert », eh bien il va avoir gain de cause. 39 années d’errance commencent. Les Écritures ne parlent guère de cette période car c’est comme si le temps était suspendu. Mais bien qu’Israël ait retardé son entrée dans la Terre promise, il n’a pas supprimé l’alliance et les promesses de Dieu.
« Les hommes que Moïse avait envoyés reconnaître le pays et qui avaient entraîné le peuple à se rebeller, moururent brutalement. Quand le peuple l’apprit, il se lamenta bruyamment. Le lendemain, de grand matin ils dirent : marchons vers le lieu dont l’Éternel a parlé. Moïse leur dit : N’y allez pas car l’Éternel n’est pas avec vous et vous allez vous faire massacrer. Mais ils s’obstinèrent et les Cananéens les taillèrent en pièces » (Nombres 14.36-45).
Dès que les 10 espions, instigateurs de la révolte, tombent raide mort, les Israélites pleurent à nouveau. Puis au lieu de se repentir, ils persistent et signent en voulant forcer la main de Dieu. Nous arrivons maintenant au chapitre 15, dont le contenu est cérémoniel et prophétique. Par ailleurs, il semble que les 39 années de pérégrinations touchent à leur fin. Le texte cite cinq ordonnances cultuelles qui sont des ajouts aux lois antérieures. L’une d’entre elles établit la distinction entre les fautes pouvant être couvertes par un sacrifice et celles qui sont des actes de rébellion pour lesquels le fautif est mis à mort. Le texte donne l’exemple suivant :
« On trouva un homme qui ramassait du bois le jour du sabbat. L’Éternel dit à Moïse : Cet homme doit être mis à mort. Alors on le lapida à l’extérieur du camp » (Nombres 15.32-36).
Ce châtiment nous paraît bien sévère mais il faut bien comprendre que c’est un acte à main levée contre l’Éternel, commis volontairement et consciemment. Non seulement l’exécution est publique, mais c’est le peuple qui est responsable d’exécuter la sentence. Par cet acte pédagogique, les Israélites apprennent la crainte respectueuse de leur Dieu.
« L’Éternel dit à Moïse : Faites-vous des cordons bouclés aux quatre coins des vêtements et passez dans chacun un cordon de pourpre violette. Ainsi, quand vous les verrez, vous vous souviendrez de tous mes commandements pour leur obéir et vous ne suivrez pas les désirs de vos cœurs et de vos yeux qui vous incitent à l’infidélité » (Nombres 15.37-41).
Ces cordons bouclés sont toujours portés par les Juifs pieux.
Je commence le chapitre 16.
« Qoré, un Lévite, trois hommes de la tribu de Ruben et deux cent cinquante chefs du peuple s’assemblèrent contre Moïse et Aaron et dirent : C’en est assez ! C’est tout le peuple qui est saint. De quel droit vous mettez-vous au-dessus du peuple de Dieu ? » (Nombres 16.1-3).
Cette fronde est dirigée contre le monopole sacerdotal d’Aaron et des prêtres, et contre le pouvoir politique de Moïse. Qoré veut la liberté de s’approcher de Dieu quand il veut comme son cousin Moïse qu’il envie et il a réussi à enrôler les responsables du peuple. Mais son reproche n’est qu’un faux semblant parce que Moïse n’a jamais désiré la lourde responsabilité qu’il porte.