#06 Sagesse terrestre et sagesse d’en haut (Jacques 3.11-4.6)
La langue est plus dangereuse que le plus féroce des animaux et aucun homme n’a de lui-même la capacité de la maîtriser. Dieu seul peut régénérer le cœur de l’homme, siège du mal et du mouvement de la langue.
Nous utilisons la langue pour louer le Seigneur notre Père et pour faire du mal aux hommes, pourtant créés à l’image de Dieu. De la même bouche sortent bénédiction et malédiction. Mes frères, il ne faut absolument pas qu’il en soit ainsi. Est-ce que de l’eau douce et de l’eau salée jaillissent d’une même source ? Un figuier, mes frères, peut-il porter des olives ou une vigne des figues ? Une source salée ne peut pas produire de l’eau douce (Jacques 3.11-12 ; cp Matthieu 7.18).
La langue ne doit pas être fourchue, rendre gloire à Dieu d’un côté et dire du mal, blasphémer ou tromper, de l’autre. Agir ainsi est incompatible avec une vie droite.
Quelqu’un parmi vous prétend-t-il être sage et avoir de la connaissance, qu’il en donne la preuve par sa bonne conduite, avec douceur et humilité (Jacques 3.13 ; cp Nombres 12.3 ; 1Pierre 2.23).
Jacques donne un coup de patte aux enseignants prétentieux. La sagesse est l’application de la vérité apprise à la vie de tous les jours. Mais l’insensé est celui qui connaît la vérité mais ne la met pas en pratique. Les vrais sages sont humbles, doux et affables, tandis que les insensés sont imbus d’eux-mêmes et arrogants.
Mais si votre cœur est plein d’amère jalousie, si vous êtes animés d’un esprit querelleur, ne vous vantez pas et ne combattez pas la vérité (Jacques 3.14).
Jacques décrit un enseignant arriviste au zèle mordant qui ne fait aucun cas des autres et qui est prêt à les écraser pour s’élever. Avide de pouvoir et ambitieux, son attitude est aux antipodes du croyant humble, désintéressé, généreux et aimable. Sa vie est un mensonge et sa conduite contredit sa profession des lèvres.
Cette sagesse ne vient pas du ciel mais de ce monde ; elle est animale et diabolique. Car la jalousie et les rivalités suscitent l’anarchie et des mauvaises actions (Jacques 3.15-16 ; cp 1Corinthiens 1.20 ; 2.14 ; Ecclésiaste 1.16-18 ; 2. 1-11 ; 17-23).
Voilà une description concise et réaliste de l’état de notre monde. Celui qui est jaloux et querelleur est animé par l’esprit de ce siècle, c’est-à-dire, le prince des ténèbres. La sagesse de ce monde est issue de l’homme charnel. Elle se limite à ici et maintenant et à ce que l’homme peut accomplir par ses propres moyens pour servir ses intérêts personnels. Pour les sages de ce monde, philosophes et scientifiques, les Textes sacrés ne sont que de vieilles reliques d’une ère préscientifique révolue. Mais Salomon, le sage des sages, a montré que la sagesse humaine était vaine et conduisait à la frustration et à l’absurdité.
Par contre, la sagesse qui vient d’en haut est pure, pacifique, conciliante, pleine de bonté, sans parti pris, sans hypocrisie et produit beaucoup de bons fruits. Ceux qui travaillent à la paix, sèment dans la paix, et récoltent ce qui est juste (Jacques 3.17-18 ; cp Job 28.12, 28 ; Proverbes 4.7 ; 9.10 ; 23.33 ; Matthieu 5.3-10 ; Colossiens 2.3).
La vraie sagesse est sans arrière-pensée, sans égoïsme et ne juge pas. Pleine d’amour, elle est sincère, douce et tend toujours à la paix. Elle met les autres avant soi-même et est toujours prête à pardonner. Et promesse encourageante : ceux qui sèment la paix recueillent ce qui est juste.
Ces conflits et querelles entre vous, ne proviennent-ils pas des désirs égoïstes qui sont en vous ? Vous convoitez mais vos désirs restent insatisfaits. Alors vous êtes remplis de haine meurtrière et la jalousie vous consume, Mais comme vous n’obtenez rien, vous bataillez et vous luttez (Jacques 4.1-2a ; cp Matthieu 5.21-22 ; 1Corinthiens 3.1-3 ; 2Corinthiens 12.20)).
Le croyant devrait vivre en paix avec tout le monde, car il a un Père céleste qui pourvoit à tous ses besoins. Mais les relations deviennent conflictuelles quand chacun défend ses petits intérêts personnels.
Vous n’avez pas ce que vous désirez parce que vous ne le demandez pas à Dieu. Ou bien, quand vous le demandez, vous ne le recevez pas, car vous demandez pour satisfaire des motifs égoïstes. Vous êtes des adultères spirituels ! Ne savez-vous pas qu’aimer le monde est incompatible avec l’amour de Dieu ? Si donc quelqu’un est l’ami du monde, il se fait l’ennemi de Dieu (Jacques 4.2b-4 ; cp Matthieu 6.24 ; Romains 8.7, 12.2).
Jésus a traité les scribes et les Pharisiens de « génération méchante et adultère » (Matthieu 12.39). Jacques réprimande les croyants coupables de convoitise, car ils épousent les valeurs de ce monde et veulent jouir de ses plaisirs, ce qui, de la part des croyants, est une infidélité ou encore un adultère spirituel.
Ou pensez-vous que l’Écriture dit en vain que Dieu est jaloux de l’esprit qui habite en vous, mais il donne une grâce plus grande. C’est pourquoi l’Écriture dit : « Dieu s’oppose aux orgueilleux, mais il fait grâce aux humbles ». (Jacques 4.5-6 ; cp Matthieu 5.3 ; 23.12 ; Luc 18.13-14 ; Proverbes 3.34 ; 1Pierre 5.5 ; Romains 5.20).