Les études

04 juillet 2022

#05 La langue (Jacques 2.23-3.8)

La foi d’Abraham en l’Éternel lui avait valu d’être considéré comme juste longtemps avant qu’il n’offre son fils en sacrifice (Genèse 15.6). L’apôtre Paul écrit que la justification par la foi est un acte de grâce (Romains 4.5) et que Dieu a déclaré Abraham juste en portant sa foi à son crédit (Romains 4.2-3 ; Galates 3.6). Jacques dit que les œuvres ont déclaré Abraham juste parce qu’elles sont la preuve concrète de sa foi. La foi authentique possède une puissance de vie qui produit des œuvres. La foi d’Abraham l’a poussé à produire des actes.

Ainsi s’accomplit l’Écriture qui déclare : Abraham a eu confiance en Dieu, et Dieu, en portant sa foi à son crédit, l’a déclaré juste et l’a appelé son ami. Vous voyez donc que l’homme est déclaré juste par ses actes et pas uniquement par sa foi (Jacques 2.23-24 ; cp 2Chroniques 20.7 ; Esaïe 41.8 ; Jean 15.14 ; Romains 3.28).

Quand Abraham a offert son fils en sacrifice, il a prouvé et confirmé sa foi qui, aux yeux de Dieu, lui valait d’être juste. Abraham est à la fois le père de ceux qui croient (Romains 4.11 ; Galates 3.7) et de ceux qui obéissent car les deux sont inséparables. Les bonnes œuvres dont parle Jacques sont les règles morales et de vie qui sont mentionnées par Jésus et les auteurs du Nouveau Testament, mais elles n’ont rien à voir avec les rites de la loi de Moïse, qui ne peuvent jamais permettre à quiconque d’être déclaré juste devant Dieu.

Rahab, la prostituée, ne fut-elle pas également justifiée par les œuvres lorsqu’elle reçut les messagers et qu’elle les fit partir par un autre chemin ? Comme le corps sans âme est mort, de même la foi sans les œuvres est morte (Jacques 2.25 ; cp Josué 2.8-12 ; Hébreux 11.8, 17, 31).

Alors qu’Abraham était un noble au sommet de l’échelle économique et sociale, Rahab, la prostituée, était tout en bas, et pourtant elle est citée au côté du patriarche dans la galerie qui honore les héros de la foi parce qu’elle a risqué sa vie. C’est dans le tourbillon de la vie que les œuvres d’une foi authentique se manifestent. Mais si un croyant est indifférent aux souffrances d’un frère, il prouve que sa foi est une coquille vide.

Mes frères, ne soyez pas nombreux à enseigner car ceux qui enseignent seront jugés plus sévèrement (Jacques 3.1 ; cp Jacques 1.19, 26 ; cp Matthieu 23.1-36).

« Mes frères » sert souvent de transition comme ici, où Jacques aborde un nouveau sujet. Il s’adresse à ceux qui ont le ministère de la Parole afin qu’ils examinent leur motivation. A cette époque, beaucoup d’hommes ambitieux recherchaient l’admiration et le soutien dont le peuple gratifiait les rabbins qui, bien sûr, menaient la grande vie. Utiliser la Parole de Dieu pour servir ses propres intérêts est une faute grave.

Car nous commettons tous diverses fautes, mais celui qui n’en fait jamais par ses paroles, est mature dans sa foi et capable de maîtriser son corps tout entier. Nous mettons un mors dans la bouche des chevaux pour qu’ils nous obéissent et pour les diriger. Les navires, même très grands, et qui sont poussés par des vents violents, sont dirigés par un petit gouvernail au gré du pilote (Jacques 3.2-4 ; 1Pierre 2.22-23 ; Psaume 39.2).

Le mors dans la bouche du cheval permet de contrôler l’animal, et le gouvernail, de diriger le navire. De même, l’homme qui maîtrise sa langue est aussi maître de lui-même. Je suis le maître de mes paroles non dites, mais la parole dite est maître de moi. Savoir se taire est un trait de sagesse et bien gérer ses paroles est important, car elles révèlent qui je suis et ce que je crois dans tous les domaines.

La langue aussi est un petit membre, et elle est enflée d’orgueil. Voyez comme un petit feu peut embraser une grande forêt ! La langue aussi est un feu et un abîme de mal. Elle fait partie du corps mais le corrompt moralement. Étant enflammée par la géhenne, elle enflamme le cours de la vie (Jacques 3.5-6 ; cp Éphésiens 4.29 ; Romains 3.13-14 ; Matthieu 12.36-37 ; Psaumes 5.10 ; 34.14 ; 39.2 ; 52.5 ; 55.22 ; 64.4 ; 140.4 ; Proverbes 6.17 ; 10.19 ; 12.18 ; 13.3 ; 16.21, 27 ; 21.23 ; 17.20,28 ; 26.28 ; 28.23 ; Ecclésiaste 5.1-2 ; Esa 59.3).

A l’origine, la géhenne était une fosse profonde où l’on jetait les ordures et les cadavres. Comme le feu y brûlait en permanence, Jésus a utilisé onze fois ce mot pour décrire l’enfer. La langue méchante est mise à feu par le mal qu’elle répand partout, accomplissant ainsi les objectifs de la géhenne qui sont la corruption et la destruction. L’homme, étant foncièrement orgueilleux, il s’élève en rabaissant les autres. La langue non maîtrisée est le moyen de mal faire le plus facile et le plus rapide. Elle a le pouvoir de causer d’immenses dégâts disproportionnés par rapport à sa taille. La flamme d’une allumette ou d’un mégot mal éteint peut croître exponentiellement et devenir un incendie qui se propage. Comme un projectile, la parole dite échappe à tout contrôle et elle peut blesser et tuer à distance. La langue est comme un feu ; domptée, elle bénit, mais incontrôlée, elle détruit. Avec sa langue, l’apôtre Pierre a renié trois fois son maître, mais le jour de la Pentecôte, avec sa langue, il a donné un sermon majestueux et trois mille Juifs se sont convertis.

Toutes les espèces d’animaux sont domptées par l’homme, mais nul ne peut dompter la langue ; elle est pleine d’un venin mortel et un mal qu’on ne peut réprimer (Jacques 3.7-8).

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