06 – Message à l’Église d’Ephèse (Apocalypse 2.2-7)
Éphèse est un port situé à la jonction de quatre grandes voies romaines. C’est aussi la plus grande ville d’Asie avec trois à cinq cent mille habitants. Elle abrite le temple de Diane, l’une des sept merveilles du monde antique. Ce temple fourmille de prêtres, prostituées, artistes en tous genres et adorateurs hystériques. La Bonne Nouvelle fut annoncée à Éphèse par Priscille et Aquilas, puis Apollos, puis par l’apôtre Paul (Actes 18.18-26 ; 19.10 ; 20.31).
Je connais ta conduite, ton dur labeur et ta persévérance. Je sais que tu ne tolères pas les actes iniques, que tu as mis à l’épreuve ceux qui prétendent être apôtres et qui ne le sont pas. Tu as souffert à cause de moi et tu ne m’as pas abandonné (Apocalypse 2.2-3).
Jésus félicite les croyants d’Éphèse pour leur zèle à propager et défendre l’Évangile, pour la pureté de l’église, leur ténacité face aux persécutions, leur aptitude à discerner les judaïsants qui veulent ajouter des pratiques légalistes à l’Évangile, et que Paul a combattus (Actes 20.28-31 ; Galates 2.4; 4.17; 5.12 ; 2Corinthiens 11.5; 12.11 ; Colossiens 2.16-23 ; 1Timothée 1.3-4 ; 4.1-2 ; 2Timothée 2.16).
Cependant, je te reproche d’avoir perdu ton premier amour (Apocalypse 2.4 ; cp Jérémie 2.2 ; Éphésiens 1.15-16).
Les croyants défendaient la vérité et la pureté morale avec zèle, mais avec l’usure du temps (40 ans), ils avaient oublié l’amour du Seigneur et basculé dans une orthodoxie froide.
Rappelle-toi d’où tu es tombé et reviens à ta ferveur première, car si tu ne te repens pas, j’ôterai ton chandelier de sa place (Apocalypse 2.5).
Une fois que les croyants perdent le feu sacré, l’église disparaît ou devient un club de bien-pensants qui pratique des routines légalistes sans la vie de l’Esprit.
Pourtant, en ta faveur, et comme moi, tu détestes les actions des Nicolaïtes (Apocalypse 2.6 ; cp Apocalypse 2.12-15).
Selon Irénée (130-203), ces hérétiques ont pour origine Nicolas d’Antioche, l’un des diacres choisis par les apôtres (Actes 6.5), mais ce nom est peut-être symbolique. Ils enseignent que le chrétien n’étant plus sous la Loi, il peut se donner tout entier aux plaisirs de la chair. Clément d’Alexandrie (150-220) écrit que les Nicolaïtes s’abandonnent au plaisir comme des boucs.
Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux églises. Au vainqueur je donnerai à manger du fruit de l’arbre de vie qui est dans le paradis de Dieu (Apocalypse 2.7 ; cp Apocalypse 22.2 ; Genèse 2.9).
Les lettres contiennent toutes une promesse aux vainqueurs. Ce ne sont pas seulement ceux qui mènent une vie pieuse et persévèrent jusqu’à la fin, car selon la définition qu’en donne Jean dans sa première épître (5.4-5), tous ceux qui sont nés de Dieu sont vainqueurs.