#04 Même contre Israël et Juda (Amos 2.6-3.2)
Les Israélites de Juda sont coupables d’avoir rejeté la loi de Moïse et de s’être livrés à l’idolâtrie. Amos prononce le châtiment de nations païennes ennemies, les Israélites du Nord, car ils ont été pire que leurs voisins du sud. C’est Nabuchodonosor qui a exécuté le châtiment de Dieu sur Juda (en 587 avant. J-C).
L’Éternel dit : À cause de trois et même de quatre crimes d’Israël, je ne révoque pas mon arrêt, car pour de l’argent ils vendent le juste, et l’indigent pour des sandales (Amos 2.6 ; cp Deutéronome 16.19 ; Lévitique 19.15 ; Proverbes 17.23).
Le couperet divin qui tournait autour d’Israël tombe sur sa dernière cible. A cette époque en Israël, quand un juste plaide sa cause en justice, il est condamné à cause d’un pot-de-vin versé au juge par son adversaire. Et quand un pauvre a une dette qu’il ne peut éponger, la Loi permet qu’il devienne esclave pour un temps et sous certaines conditions (Lévitique 25.39 ; Deutéronome 15.7-12 ; 2Rois 4.1). Mais les riches en profitent pour abuser de la Loi.
Ils convoitent jusqu’à ce que la poussière de la terre soit sur la tête du pauvre ; ils violent le droit des faibles. Le fils et le père vont vers la même fille afin de m’outrager, moi qui suis saint (Amos 2.7).
Les riches réduisent les pauvres à une telle misère, qu’ils se jettent de la poussière sur la tête en signe de profond désespoir. Certains ont une concubine, ce qui est permis par la Loi, mais ils la partagent avec leurs fils, ce qui est odieux, et viole les droits et la dignité de cette servante (Exode 21.7-11 ; Lévitique 18.7-8, 15 ; 20.11).
Près de chaque autel, ils s’étendent sur des vêtements pris en gage, et dans le temple de leurs dieux, ils vont boire le vin que l’on a perçu comme amende (Amos 2.8).
Selon la loi de Moïse, un créancier a le droit de prendre en gage le manteau, qui sert aussi de couverture, à son débiteur, mais il doit le lui rendre au coucher du soleil (Exode 22.26-26 ; Deutéronome 24.13). Mais ces créanciers aux dents longues, les gardent et s’en servent comme tapis de sol pour s’ébrouer avec les prostituées sacrées qui besognent dans les temples idolâtres, tout en buvant le vin qu’ils ont extorqué à un pauvre métayer.
Pourtant, moi j’ai détruit devant eux les Amoréens qui sont aussi grands que des cèdres et forts comme des chênes, et j’ai détruit leurs fruits et tranché leurs racines. Pourtant, je vous ai fait sortir d’Égypte et je vous ai conduits pendant quarante ans au désert pour que vous possédiez le pays des Amoréens. J’ai choisi certains de vos fils pour être des prophètes et certains pour être nazaréens. N’en est-il pas ainsi, Israélites, demande l’Éternel ? Mais à ces hommes consacrés, vous avez fait boire du vin et vous avez interdit aux prophètes de prophétiser (Amos 2.9-12 ; cp Nombres 21.21et suivants ; Deutéronome 3.11 ; Josué 24.8 ; Nombres 6.2-3).
Ce premier oracle souligne l’ingratitude des Israélites et dénonce les crimes sociaux, le refus d’écouter les prophètes, et les outrages envers les Naziréens. A commencer par Samuel, les prophètes ont été nombreux et ceux qui, par leur consécration, faisaient vœu de naziréat, rappelaient aux Israélites qu’ils formaient un peuple à part qui devait être zélé pour Dieu et les bonnes œuvres. Leur rébellion justifiera leur châtiment.
Je vais vous écraser comme un chariot chargé écrase tout. Alors les plus agiles ne pourront fuir, et les plus vigoureux ne pourront utiliser leurs forces. Le plus vaillant et le meilleur cavalier ne sauveront pas leur vie, et celui qui manie l’arc ne pourra pas s’en servir. En ce jour-là, le plus courageux des guerriers fuira, tout nu, dit l’Éternel (Amos 2.13-16).
L’amour de Dieu pour son peuple ayant été méprisé, il devient une vengeance juste et sainte ; sa miséricorde sans bornes cède la place à une fureur sans nom. Comme dans un tremblement de terre, les Israélites seront écrasés. La force et l’agilité ne serviront à rien et aucune échappatoire ne sera possible dans aucune direction. Même les plus braves s’enfuient de leur maison en catastrophe sans avoir eu le temps de s’habiller. Quant aux faibles et pleutres, aux timides et léthargiques, aux malades et infirmes, il est inutile d’en parler.
Écoutez cette parole que l’Éternel prononce sur vous, Israélites, que j’ai fait sortir d’Égypte : De toutes les familles de la terre, vous êtes les seuls que j’ai choisis et connus, aussi vous châtierai-je pour tous vos crimes (Amos 3.1-2 ; cp Deutéronome 14.2 ; 2Samuel 7.23 ; 1Chroniques 17.21).