#04 L’entretien de Jésus avec Nicodème (Jean 3.1-15)
Je commence le chapitre 3.
Nicodème, un pharisien et un chef des Juifs, vint trouver Jésus de nuit et lui dit : Rabbi, par les miracles que tu fais nous savons que c’est Dieu qui t’a envoyé (Jean 3.1-2).
« Rabbi » est un titre très honorifique. Nicodème est sincère et il cherche la vérité, et le « nous savons » montre qu’il n’est pas seul à s’interroger sur Jésus. Le but des miracles n’est pas de créer la foi qui sauve mais de susciter l’attention qui peut conduire à la vraie foi.
Jésus lui répondit : Je te l’assure, à moins de renaître d’en haut, nul ne peut voir le royaume de Dieu (Jean 3.3).
Jésus va droit au but et répond à la question : « comment entrer dans le royaume de Dieu ? » qui est la préoccupation des Israélites pieux mais que Nicodème n’a pas eu le temps de formuler. Mais alors qu’il attend un royaume politique, le Seigneur lui parle d’un royaume invisible dans lequel on entre par une profonde transformation intérieure. Du même coup, Jésus démolit l’édifice de rites légalistes que les religieux observent afin d’être justes devant Dieu. Au lieu de faire, il faut être, et avant d’être, il faut naître.
— Comment un homme peut-il naître une fois vieux ? Il ne peut pas retourner dans le ventre de sa mère pour renaître ? (Jean 3.4).
Nicodème est décontenancé et, pensant à lui-même, il se dit qu’il lui est absolument impossible de remplir la condition posée par la parole énigmatique de Jésus.
Je te l’assure, à moins de naître d’eau et d’Esprit, nul ne peut entrer dans le royaume de Dieu (Jean 3.4-5).
Jésus s’explique : l’eau utilisée dans les purifications rituelles et l’eau du baptême de Jean-Baptiste sont des signes de repentance, ce que Nicodème sait très bien. Mais la repentance ne suffit pas car il faut aussi une nouvelle naissance, une régénération intérieure.
Ce qui naît de la chair est chair. Ce qui naît de l’Esprit est Esprit (Jean 3.6).
« La chair » désigne l’homme naturel, faible et pécheur. « L’esprit » par contre, est affranchi de la domination de la chair et possède la vie. Mais pour passer de l’état naturel à la vie de l’Esprit, de l’existence terrestre au royaume de Dieu, il faut naître d’en-haut.
Le vent souffle où il veut, tu l’entends mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va. Il en est ainsi pour celui qui est né de l’Esprit (Jean 3.7-8).
Celui en qui l’Esprit accomplit une œuvre en prend conscience par les effets mais il ignore comment ceux-ci s’accomplissent.
Mais comment cela peut-il se réaliser ? Toi qui enseignes, tu ignores cela ? Je te l’assure : mes disciples et moi parlons de ce que nous connaissons vraiment et nous en témoignons, mais vous les Juifs vous ne prenez pas notre témoignage au sérieux. Si vous ne croyez pas aux réalités terrestres, comment croirez vous aux réalités célestes ? Personne n’est monté au ciel, sauf celui qui en est descendu : le Fils de l’homme (Jean 3.9-13).
Nicodème a le sérieux désir de savoir et Jésus l’enseigne. Il reproche à Nicodème et à ses collègues, non seulement d’être ignorants, mais aussi incrédules. Tandis qu’ils attendent l’avènement du royaume, il est déjà là à leur insu en la personne de Jésus, et ses disciples qui croient en lui participent déjà au royaume. Si l’homme ne croit pas quand on lui parle de son besoin de repentance et de renouvellement moral, il croira bien moins quand on lui parlera de sa rédemption par la vie et la mort du Fils de Dieu. Personne ne connaît Dieu dans son essence sauf celui qui, par son incarnation, est descendu du ciel et qui est devenu le Fils de l’homme. Lui seul peut enseigner tout ce qui touche le royaume céleste.
Dans le désert, Moïse a élevé sur un poteau le serpent de bronze. De la même manière, il faut que le Fils de l’homme soit élevé pour que tous ceux qui croient en lui aient la vie éternelle (Jean 3.14-15).
Jésus initie Nicodème aux réalités célestes. Dans le désert, les Israélites se révoltèrent contre Dieu qui envoya des serpents dont la morsure était mortelle. Le peuple se repentit, Moïse fabriqua ce serpent de bronze et ceux qui le regardaient avaient la vie sauve.
Pareillement, « Il faut que le Fils de l’homme soit élevé », nécessité fondée sur l’amour de Dieu et sur les prophéties afin que ceux qui lui font confiance ne périssent pas mais qu’ils soient sauvés. La vie éternelle implique le pardon et la réconciliation avec Dieu, mais également la participation du croyant à la vie de Dieu lui-même.
Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils, son unique, pour que tous ceux qui placent leur confiance en lui ne périssent pas mais qu’ils aient la vie éternelle (Jean 3.16).