#04 Gédéon démolit l’autel de Baal (Juges 6.1-35)
Je commence le chapitre 6 où plus ça change et plus c’est la même chose.
« Les Israélites font de nouveau ce qui est mal aux yeux de l’Éternel de sorte qu’il les livre au pouvoir des Madianites pendant sept ans. Leur oppression est si dure que les Israélites se cachent dans les cavernes, les grottes et les endroits escarpés » (Juges 6.1-2).
Ce nouveau cycle commence comme d’habitude suite à des actes d’idolâtrie.
« Les champs ensemencés, au moment de la récolte, les Madianites, les Amalécites et d’autres tribus arrivent en grand nombre comme des sauterelles et envahissent le pays. Ils pillent tout et ne laissent rien aux Israélites. Alors, réduits à une grande misère, ils implorent l’Éternel, qui envoie un prophète qui leur dit : « Je vous ai donné ce pays et vous ai dit : Je suis l’Éternel votre Dieu ; ne vénérez pas les dieux des Amoréens, mais vous ne m’avez pas écouté » (Juges 6.3-10).
Ces peuples nomades sont particulièrement voraces. Comme les Israélites ont la tête dure et ne font pas le lien entre leur détresse et leur idolâtrie, un prophète vient mettre les points sur les « i ».
« Gédéon battait le blé dans le pressoir à raisin pour le cacher des Madianites. L’ange de l’Éternel lui apparaît et dit : L’Éternel est avec toi, vaillant guerrier ! Gédéon répond : si l’Éternel est avec nous, pourquoi tant de malheurs ? Où sont tous ces prodiges que nos pères nous ont racontés ? Non, l’Éternel nous a abandonnés » (Juges 6.11-13).
L’Ange a pris la forme d’un pèlerin de passage et annonce d’emblée le but de sa visite. Il sait que Gédéon a la haine au ventre parce que les Madianites ont tué ses frères, ce qu’on apprend plus loin (Juges 8.18-19).
« Va et délivre Israël des Madianites. N’est-ce pas moi qui t’envoie? Mais avec quoi pourrais-je délivrer Israël ? Je suis le plus jeune fils d’une famille insignifiante de Manassé. L’Éternel répondit : Je serai avec toi et tu vaincras » (Juges 6.15-16).
Le pèlerin révèle son identité et ordonne à Gédéon de passer à l’action mais il hésite et on le comprend.
« Si tu m’accordes vraiment ta faveur, prouve-moi que c’est bien toi qui me parles, mais reste ici jusqu’à ce que je revienne avec une offrande. Je t’attendrai. Gédéon apprêta un chevreau et des pains sans levain et les apporta à l’Ange qui lui dit : Prends le tout et dépose-les sur ce rocher. Puis l’ange toucha la viande et les pains de son bâton et une flamme jaillit du rocher et consuma le tout. Puis l’Ange disparut » (Juges 6.17-21).
Tout en obéissant aux règles d’hospitalité, Gédéon veut s’assurer que ce visiteur vient bien de Dieu, mais il ne s’attendait pas que le signe demandé soit un holocauste.
« Gédéon reconnaît que c’est l’ange de l’Éternel et s’écrie : Malheur à moi car je l’ai vu de mes yeux. Mais l’Éternel lui dit : Rassure-toi, n’aie pas peur. La nuit suivante, l’Éternel lui dit : prends le jeune taureau de ton père et celui de sept ans. Démolis l’autel de Baal qui est à ton père et le poteau sacré qui est à côté, puis bâtis un autel à l’Éternel au sommet de la colline. Offre le second taureau en holocauste avec le bois du poteau. Gédéon prend dix serviteurs et obéit mais comme il craint sa famille et les habitants du village, il opère de nuit » (Juges 6.22-27).
Tout le village est idolâtre y compris la famille de Gédéon. Sa mission doit être précédée par une rupture nette avec les idoles, et la restauration du culte de l’Éternel. Cette démolition est une entreprise colossale et dangereuse parce que les villageois ne vont pas apprécier le geste. Mais bien qu’il ait la peur au ventre, Gédéon obéit, et de nuit afin d’éviter toute confrontation.
« Le lendemain les villageois découvrent que l’autel de Baal a été démoli, le poteau sacré abattu et qu’un taureau a été sacrifié sur un autel nouvellement construit. Ils se demandent : Mais qui a fait cela ? On leur dit que c’est Gédéon, le fils de Joas. Alors ils lui disent : Fais sortir ton fils et il mourra, mais Joas répond : Est-ce à vous de défendre la cause de Baal ? Si Baal est dieu, qu’il se défende lui-même » (Juges 6.28-31).
Au niveau déchéance religieuse et morale, les Israélites sont au même niveau que les Cananéens. Encouragé par le courage de son fils, Joas revient à de meilleurs sentiments envers l’Éternel et prend la défense de Gédéon.
« Les Madianites et les nomades de l’Orient rassemblent leurs troupes, traversent le Jourdain et installent leur camp dans la vallée. L’Esprit de l’Éternel s’empare alors de Gédéon qui sonne du cor et les hommes du village se rassemblent pour le suivre. Il envoie des messagers dans Manassé, Aser, Zabulon et Nephtali, et tous le rejoignent » (Juges 6.33-35).
Gédéon recrute d’abord ceux de son village puis de sa tribu et enfin des tribus proches. Sous une impulsion divine, les hommes reconnaissent en lui un libérateur et le suivent. Mais malgré tous ces combattants autour de lui, Gédéon hésite encore. Alors il demande à l’Éternel deux signes supplémentaires, que Dieu va lui accorder sans lui faire le moindre reproche.