#03 Débora et Baraq (Juges 4.7-6.10)
Dès qu’un juge disparaît, les Israélites s’adonnent à nouveau à l’idolâtrie. Yabîn est roi de Hatsor, une ville que Josué avait détruite. Mais reconstruite, elle devient la plus grande ville de la Galilée. Yabîn est le dernier roi cananéen mentionné par l’auteur.
A la même époque, Débora, une prophétesse, administre la justice dans Éphraïm. Elle fait chercher Baraq en Nephtali et lui dit : Voici ce que t’ordonne l’Éternel : “ Recrute dix mille hommes de Nephtali et de Zabulon. J’attirerai au torrent de Qichôn Sisera et toutes ses troupes et je les livrerai entre tes mains. Baraq répond : Si tu vas, j’irai ; si tu ne vas pas, je n’irai pas. Soit, j’irai avec toi, mais sache que ce n’est pas à toi que reviendra l’honneur de la victoire (Juges 4.7-9).
Débora jouit d’une très grande autorité. Baraq la veut à ses côtés pour l’aider à recruter des soldats, pour les encourager au combat, et en cas de besoin pour consulter l’Éternel.
Il recrute donc dix mille hommes des tribus de Nephtali et Zabulon et Débora part avec lui. Sisera en est informé, mobilise ses troupes et neuf cents chars. Alors Débora dit à Baraq : En avant ! L’Éternel te donne la victoire. Alors l’Éternel met en déroute Sisera, ses chars et toutes ses troupes. Baraq les poursuit et l’armée de Sisera est massacrée (Juges 4.10-16).
On apprend plus loin qu’un énorme orage a gonflé le torrent qui a inondé la plaine et les chars s’étant embourbés, les Cananéens sont pris de panique.
Sisera s’enfuit à pied jusqu’à la tente de Yaël, femme de Héber le Qénien car la paix règne entre Yabîn et Héber. Yaël sort à la rencontre de Sisera et lui dit : Entre, tu n’as rien à craindre ici. Il la suit donc dans sa tente, puis s’endort profondément. Alors Yaël prend un piquet de tente et le lui enfonce dans la tempe avec un marteau et il meurt. Arrive alors Baraq à qui Yaël dit : Viens que je te montre l’homme que tu cherches et il voit Sisera mort étendu sur le sol (Juges 4.17-22).
Yaël est probablement israélite et fidèle à l’alliance ancienne des Qéniens avec les Hébreux. Elle vénère l’Éternel plus que son mari et ses accords de paix avec Yabîn.
Débora chanta ce cantique avec Baraq : Bénissez l’Éternel : Je veux chanter pour l’Éternel, je veux jouer de la musique en l’honneur du Dieu d’Israël. Les routes étaient désertes, les voyageurs suivaient des sentiers détournés. Les villes étaient abandonnées, la vie avait cessé. Alors, moi, Débora, je suis intervenue comme une mère pour Israël. Le peuple d’Israël s’est choisi d’autres dieux, et aussitôt, la guerre vient jusqu’à ses portes. Debout ! Éveille-toi, Débora, interviens ! Entonne un chant de guerre ! Toi, Baraq, lève-toi. Ceux qui ont vaincu sont sortis d’Éphraïm. Benjamin t’a suivi. Manassé, Zabulon, Issacar ont rejoint Débora. Mais Ruben a délibéré sans fin. Dan n’a pas bougé. Aser est resté au bord de la mer. Zabulon a bravé la mort et Nephtali aussi. Des ennemis nous ont combattus. Le torrent de Qichôn les a tous balayés. Que Yaël soit bénie entre toutes les femmes (Juges 5.1-24).
Les paroles de cet hymne guerrier sont brutales. Débora rend gloire à Dieu qui, malgré l’idolâtrie de son peuple, lui a donné la victoire. Elle cite les six tribus qui ont participé à l’effort de guerre. À cette époque, dans le sud, Juda et Siméon combattent les Philistins.
Par la fenêtre, la mère de Sisera guette au loin. Elle dit : pourquoi son char tarde-t-il ? “ Une femme de compagnie répond : c’est qu’ils ont trouvé un butin abondant qu’ils partagent : une ou deux filles pour chaque combattant ! Sisera reçoit des habits de couleur brodés pour le cou du vainqueur ! ” Ô Éternel, que tous tes ennemis périssent de la sorte et que tous ceux qui t’aiment soient éclatants comme le soleil à son lever ! Après cela, le pays fut en paix pendant quarante ans (Juges 5.28-31).
La mère de Sisera a bien raison d’angoisser car en guise de butin, son fils a trouvé la mort.
Les Israélites font de nouveau ce qui est mal aux yeux de l’Éternel de sorte qu’il les livre au pouvoir des Madianites pendant sept ans. Leur oppression est si dure que les Israélites se cachent dans les cavernes, les grottes et les endroits escarpés (Juges 6.1-2).
Comme les précédents, ce nouveau cycle commence par l’idolâtrie des Israélites.
Les champs ensemencés, au moment de la récolte, les Madianites, les Amalécites et d’autres tribus arrivent en grand nombre comme des sauterelles et envahissent le pays. Ils pillent tout et ne laissent rien aux Israélites. Alors, réduits à une grande misère, ils implorent l’Éternel, qui envoie un prophète qui leur dit : « Je vous ai donné ce pays et vous ai dit : Je suis l’Éternel votre Dieu ; ne vénérez pas les dieux des Amoréens, mais vous ne m’avez pas écouté » (Juges 6.3-10).