#03 Débora et Baraq (Juges 3.31-5.31)
Le troisième juge libérateur s’appelle Chamgar. On ne sait rien de lui sinon qu’il a des méthodes radicales pour mettre fin aux razzias des Philistins en Israël. Le texte dit :
« Après Éhoud, vint Chamgar qui tua six cents Philistins avec un aiguillon à bœufs » (Juges 3.31).
Je commence le chapitre 4.
« Après la mort d’Éhoud, les Israélites recommencent à faire ce qui est mal aux yeux de l’Éternel. Alors il les livre au pouvoir de Yabîn, un roi cananéen. Son chef d’armée s’appelle Sisera. Yabîn possède neuf cents chars et pendant vingt ans, il opprime les Israélites qui implorent l’Éternel » (Juges 4.1-3).
Les Israélites sont fatigants car dès qu’un juge disparaît, les voilà à nouveau plongés dans l’idolâtrie. Ce Yabîn est le roi de Hatsor, une ville incendiée par Josué. Mais reconstruite, elle devient la plus importante de la Galilée.
« A la même époque, Débora, une prophétesse, administre la justice dans Éphraïm. Elle fait chercher Baraq en Nephtali et lui dit : Voici ce que t’ordonne l’Éternel : “ Recrute dix mille hommes de Nephtali et de Zabulon. J’attirerai au torrent de Qichôn Sisera et toutes ses troupes et je les livrerai entre tes mains » (Juges 4.4-7).
De toute évidence, l’autorité de Débora est très étendue et on la croit sur parole.
« Baraq répond : Si tu vas, j’irai ; si tu ne vas pas, je n’irai pas. Soit, j’irai avec toi, mais sache que ce n’est pas à toi que reviendra l’honneur de la victoire » (Juges 4.8-9).
Baraq veut la prophétesse à ses côtés pour lui faciliter le recrutement des soldats, pour les encourager au combat et en cas de besoin il pourra consulter l’Éternel par son entremise.
« Il recrute donc dix mille hommes des tribus de Nephtali et Zabulon et Débora part avec lui. Sisera en est informé, mobilise ses troupes et les neuf cents chars. Alors Débora dit à Baraq : En avant ! L’Éternel te donne la victoire. Alors l’Éternel met en déroute Sisera, ses chars et toutes ses troupes. Baraq les poursuit et l’armée de Sisera est massacrée » (Juges 4.10-16).
On apprend plus loin qu’un énorme orage a gonflé le torrent qui a inondé la plaine et les chars se sont embourbés. Pris de panique, les Cananéens s’enfuient.
« Sisera s’enfuit à pied jusqu’à la tente de Yaël, femme de Héber, le Qénien, car la paix règne entre Yabîn et Héber. Yaël sort à la rencontre de Sisera et lui dit : Entre, tu n’as rien à craindre ici. Il la suit donc dans sa tente, puis s’endort profondément. Alors Yaël prend un piquet de tente et le lui enfonce dans la tempe avec un marteau et il meurt. Arrive alors Baraq. Yaël lui dit : Viens que je te montre l’homme que tu cherches et il voit Sisera mort étendu sur le sol » (Juges 4.17-22).
Yaël est probablement israélite et fidèle à l’alliance ancienne des Qéniens avec les Hébreux. Elle vénère l’Éternel plus que son mari et ses accords de paix avec Yabîn. C’est ici la dernière fois qu’il est parlé d’un royaume cananéen.
Je commence maintenant le chapitre 5.
« Débora chanta ce cantique avec Baraq : Bénissez l’Éternel : Je veux chanter pour l’Éternel, je veux jouer de la musique en l’honneur du Dieu d’Israël. Les routes étaient désertes, les voyageurs suivaient des sentiers détournés. Les villes étaient abandonnées, la vie avait cessé. Alors, moi, Débora, je suis intervenue comme une mère pour Israël. Le peuple d’Israël s’est choisi d’autres dieux, et aussitôt, la guerre vient jusqu’à ses portes. Debout ! Éveille-toi, Débora, interviens ! Entonne un chant de guerre ! Toi, Baraq, lève-toi. Ceux qui ont vaincu sont sortis d’Éphraïm. Benjamin t’a suivi. Manassé, Zabulon, Issacar ont rejoint Débora. Mais Ruben a délibéré sans fin. Dan n’a pas bougé. Aser est resté au bord de la mer. Zabulon a bravé la mort et Nephtali aussi. Des ennemis nous ont combattus. Le torrent de Qichôn les a tous balayés. Que Yaël soit bénie entre toutes les femmes » (Juges 5.1-24).
Les paroles de cet hymne guerrier sont simples mais brutales. Débora rend gloire à Dieu qui, malgré l’idolâtrie de son peuple, lui a donné la victoire. Elle lui rend grâce pour les six tribus qui ont participé à l’effort de guerre et elle note les quatre qui ont brillé par leur absence. Juda et Siméon ne sont pas mentionnés parce qu’ils combattent les Philistins.
« Par la fenêtre, la mère de Sisera guette au loin. Elle dit : pourquoi son char tarde-t-il ? “ Une femme de compagnie répond : c’est qu’ils ont trouvé un butin abondant qu’ils partagent : une ou deux filles pour chaque combattant ! Sisera reçoit des habits de couleur brodés pour le cou du vainqueur ! ” Ô Éternel, que tous tes ennemis périssent de la sorte et que tous ceux qui t’aiment soient éclatants comme le soleil à son lever ! Après cela, le pays fut en paix pendant quarante ans » (Juges 5.28-31).
Angoissée, la mère de Sisera attend son retour. La raison suggérée de ce délai contraste avec la réalité de sa mort brutale.