#04 Complot d’Haman pour exterminer les juifs (Esther 3.14-5.9)
Haman, grand vizir de l’empire perse, a convaincu l’empereur d’exterminer les Juifs.
Le texte est porté à la connaissance de tous les peuples de l’empire pour que chacun se tienne prêt pour le jour fixé. Le décret est aussi publié dans Suse. Xerxès et Haman s’installent pour boire tandis que dans la ville règne la consternation (Esther 3.14-15).
L’auteur établit un contraste saisissant entre les tyrans sadiques qui boivent une bière sur la terrasse et la population qui ne comprend pas, surtout que chaque groupe ethnique doit se demander quand viendra son tour.
Je commence le chapitre 4.
Mardochée déchire alors ses vêtements, se couvre d’un habit de toile de sac et répand de la cendre sur lui, puis il parcourt la ville en poussant de grands cris de douleur jusqu’à la porte d’entrée du palais (Esther 4.1-2).
Mardochée manifeste ces signes d’une souffrance extrême car il sait que c’est son attitude envers Haman qui a provoqué ses représailles et que le décret ne peut pas être révoqué.
À mesure que le décret de l’empereur parvient dans chaque province, les Juifs prennent le deuil, jeûnent et pleurent à grands cris. Apprenant le comportement de Mardochée, Esther est bouleversée et lui envoie des vêtements convenables, mais il les refuse. Alors Esther charge l’un de ses serviteurs de demander à Mardochée pourquoi il agit ainsi. Mardochée lui dit tout, mentionne l’argent promis à l’empereur par Haman, lui remet une copie du décret d’extermination, et ordonne à Esther de se rendre chez l’empereur afin de le supplier en faveur de son peuple (Esther 4.2-8).
Jusqu’ici, Esther n’était au courant de rien. Par ailleurs, la somme fabuleuse d’abord refusée par Xerxès sera quand même encaissée une fois les Juifs exterminés.
Esther lui fait répondre : tout le monde sait que toute personne qui se rend auprès de l’empereur sans avoir été convoquée est mis à mort, sauf si l’empereur lui tend son sceptre d’or. Or, voilà trente jours que je n’ai pas été invitée à me rendre chez lui (Esther 4.9-11).
Comme le lieu très saint d’une divinité, les rois orientaux ne reçoivent que sur rendez-vous.
Mardochée fait répondre à Esther : ne crois pas que tu seras épargnée, et si tu ne dis rien, la délivrance viendra d’ailleurs pour les Juifs mais toi et ta famille, périrez. D’ailleurs, c’est peut-être en vue de telles circonstances que tu es devenue reine (Esther 4.12-14).
L’argument de Mardochée est clair et brutal. Si Esther n’intervient pas, elle partagera le sort des Juifs, donc elle n’a rien à perdre surtout que c’est sa destinée.
Alors Esther fait dire à Mardochée : rassemble tous les Juifs de Suse. Jeûnez pendant trois jours et je ferai de même avec mes servantes, puis je me rendrai chez l’empereur, et si je dois mourir, je mourrai ! Mardochée fit ainsi (Esther 4.15-17).
Esther prend la situation en main mais attend un secours divin. En de pareilles circonstances, la mesure d’urgence est la supplication.
Je commence le chapitre 5.
Au bout du troisième jour, Esther revêt ses habits royaux et se rend dans la cour intérieure du palais en face de l’empereur qui siégeait sur son trône (Esther 5.1).
Esther fait preuve de courage en allant se placer devant l’empereur qui est dans une salle qui s’ouvre sur la cour. L’instant est dramatique.
Dès qu’il aperçoit Esther, Xerxès lui tend le sceptre d’or. Elle s’approche et le touche. Alors il lui demande : qu’y a-t-il, impératrice Esther ? Quelle que soit ta requête, elle te sera accordée (Esther 5.2-3).
On a eu chaud. Xerxès sait tout de suite qu’il se passe quelque chose de grave.
Esther lui répond : si l’empereur le veut bien, qu’il vienne ce soir avec Haman au festin que j’ai préparé en son honneur (Esther 5.4).
Esther est rassurée mais malgré tout elle avance avec précaution. D’un point de vue humain, la survie du peuple juif dépend d’elle, mais en réalité dans l’ombre c’est Dieu qui fait tout.
L’empereur ordonne : allez tout de suite chercher Haman. Puis tous deux vont au festin que Esther avait préparé (Esther 5.5).
Haman a été comblé par le roi et il est honoré par cette invitation mais aussi obligé d’y aller. À partir d’ici, ce n’est plus lui mais Esther qui contrôle des événements.
Pendant que l’on buvait le vin, Xerxès dit à Esther : quelle est donc ta requête, elle te sera accordée. Ma requête, si l’empereur veut m’accorder sa faveur, est qu’il vienne avec Haman au festin que je leur prépare demain. Alors je répondrai à la question de l’empereur. Haman repart le cœur en fête, mais quand il aperçoit Mardochée qui ne s’incline pas devant lui, il est rempli de fureur mais il se domine (Esther 5.5-9).
C’est la fin du repas quand on parle « affaires », mais par intuition, Esther sent que le moment n’est pas encore propice. Quant à Mardochée, il a repris son poste mais il est toujours aussi méprisant envers Haman qui se contient, car d’ici peu il croit qu’il sera vengé.