#05 Mardochée honoré – La requête d’Esther (Esther 5.10-7.10)
Le grand vizir Haman est appelé « l’ennemi des Juifs » car il a programmé leur extermination et il croit que la chance lui sourit.
À sa femme et ses amis, Haman décrit longuement ses richesses, ses nombreux fils, tous les honneurs dont il est comblé et sa supériorité sur les autres ministres. Et au festin, Esther n’a invité que moi avec l’empereur, et demain, c’est encore moi. Mais tout cela ne compte pas aussi longtemps que je verrai Mardochée assis à la porte du palais. Ses proches lui disent alors : fais donc dresser une potence et demain matin tu demanderas à l’empereur d’y faire pendre ce Juif, puis tu iras gaiement au festin. Cet avis plaît à Haman qui fait construire la potence (Esther 5.10-14).
La reine Esther ignore que Mardochée risque de mourir avant qu’elle puisse arrêter la furie de Haman. Heureusement, Dieu intervient.
Cette nuit-là, comme l’empereur n’arrive pas à dormir, il demande à ce qu’on lui lise les annales. On arrive sur le passage qui raconte que Mardochée avait prévenu que deux eunuques de la garde complotaient l’assassinat de l’empereur. Xerxès demande alors : de quelle manière a-t-on honoré Mardochée pour cela ? On a rien fait pour lui, est la réponse (Esther 6.1-3).
On lit au roi le livre des événements quotidiens quand soudain le nom de Mardochée fait surface et le roi réalise qu’il a envers lui une dette de reconnaissance. Le soleil commence tout juste à se lever et on entend des bruits de pas dans la cour extérieure.
L’empereur demande : qui est dans la cour ? C’était Haman qui venait demander que l’on pende Mardochée. Il entre et Xerxès lui dit : que faire pour un homme que l’empereur désire honorer ? Haman se dit : ce ne peut être que moi et il répond : qu’on le revête d’un manteau de l’empereur, qu’on le fasse monter sur l’un de ses chevaux portant un diadème impérial et qu’on conduise ainsi l’homme sur la place de la ville en proclamant devant lui : “ Voilà ce que l’empereur fait pour l’homme qu’il désire honorer ! ” (Esther 6.4-9).
Comme Haman est immensément riche, ce qu’il désire plus que tout est la vénération du peuple et sans doute aussi le trône. Il fait alors une proposition extravagante, mais il est arrivé au mauvais moment et pour la mauvaise raison, car le sort vient de se retourner contre lui.
Alors l’empereur dit à Haman : dépêche-toi de faire tout ce que tu as dit pour Mardochée ! Haman le revêt alors du manteau, le fait monter sur le cheval et le conduit sur la grande place de la ville en criant : voilà ce que l’empereur fait pour l’homme qu’il désire honorer ! (Esther 6.10-11).
Tel est pris qui croyait prendre. L’empereur n’est qu’un figurant dans cette histoire, car il n’a aucune idée de la haine que se vouent les deux hommes ni de l’ironie de la situation, et il ne pouvait pas demander à Haman quelque chose de plus humiliant et mortifiant.
Puis, tandis que Mardochée retourne à ses fonctions, Haman rentre chez lui en se couvrant le visage et il raconte à ses proches ce qui vient d’arriver. Ils lui répondent : si Mardochée est Juif, tu ne peux rien contre lui et tu tomberas. Ils parlaient encore quand les serviteurs du roi arrivent pour conduire Haman au festin préparé par Esther (Esther 6.12-14).
Pour Haman, le retournement de situation est épouvantable et c’est de loin le pire jour de sa vie. Au lever du soleil il était aux anges, mais sa méchanceté lui a explosé en pleine figure. Ses proches lui prédisent le pire parce qu’ils semblent savoir que les Juifs sont protégés. Les événements se précipitent et l’emmènent vers le sort qu’il mérite.
Je commence le chapitre 7.
L’empereur et Haman arrivent pour festoyer. Pendant que l’on buvait le vin, l’empereur demande de nouveau à Esther : dis-moi quelle est ta requête, impératrice Esther ? Elle te sera accordée (Esther 7.1-2).
Haman est mortifié par l’honneur accordé à Mardochée mais flatté par cette invitation. Il ne sait pas qu’Esther est juive et la fille adoptive de Mardochée, autrement il transpirerait à grosses gouttes.
Esther répondit : si l’empereur veut m’accorder une faveur, que la vie sauve me soit accordée ainsi qu’à mon peuple, car nous allons être massacrés. Si nous étions seulement vendus comme esclaves, je ne dirais rien, mais l’extermination de mon peuple appauvrira le roi. : mais qui est-il et où est-il celui qui a l’audace de concevoir un tel projet ? Le persécuteur, l’ennemi, c’est Haman, ce misérable ! (Esther 7.3-5).
Littéralement : « Et le roi Xerxès dit et dit à Esther la reine » ce qui montre la forte émotion du roi, qui jusqu’à présent ignorait que le décret qu’il avait autorisé visait les Juifs. Il est plutôt furieux à l’idée qu’on veuille faire monter sa reine sur l’échafaud. Quant à Haman, il est complètement dépassé par les événements. L’honneur dont il avait été l’objet a d’abord tourné à l’humiliation et maintenant à l’horreur.
Haman est terrorisé tandis que l’empereur, furieux, se lève et sort dans le jardin. Voyant que son malheur est décidé, Haman se précipite vers Esther pour l’implorer. Mais l’empereur revient juste à ce moment-là et s’écrie : veut-il faire violence à la reine dans mon palais ? À peine a-t-il prononcé le jugement que l’on voile le visage de Haman (Esther 7.6-8).
En suppliant Esther, Haman commet une imprudence car nul n’a le droit de s’approcher de la reine. Le sort du grand vizir est désormais scellé car une fois que le roi a parlé, la discussion est terminée.
L’un des conseillers de l’empereur dit alors : il y a cette potence que Haman a dressé pour Mardochée qui a parlé pour le bien du roi. L’empereur ordonne : qu’on l’y pende ! (Esther 7.9-10).
Ce conseiller qui a dû subir des outrages du grand vizir se venge en faisant valoir que Mardochée a sauvé la vie du roi.