Les études

21 juin 2022

#03 Les rituelles diverses (Nombres 5.1-6.18)

Quand la colonne de nuée de la gloire de Dieu s’arrêtera, ce sera le signe d’une halte et il faudra dresser le camp. Les Qehatites disposent alors les meubles en relation avec le coffre sacré, les Merarites déchargent les chariots et montent la structure du tabernacle. Derrière eux, les Guerchonites mettent en place les tentures, bâches, rideaux, et toiles. Finalement, les prêtres déballent les meubles intérieurs et suspendent le rideau qui sépare le Lieu saint du Lieu très saint. En un rien de temps le sanctuaire est fonctionnel et chacun est sous sa tente.

Après avoir décrit le rôle de chaque groupe familial de lévites en rapport avec le tabernacle, et avant le grand départ du mont Sinaï, Moïse rapporte une série de lois qui ont été émises pendant l’année où le peuple campait à son pied. Il y a d’abord la mise en quarantaine des personnes malades ou qui ont été en contact avec un mort (Nombres 5.1-4). Ensuite, on a déjà vu qu’un voleur doit restituer ce qu’il a volé augmenté d’un cinquième de sa valeur et offrir un bélier en sacrifice d’expiation.

Mais Moïse ajoute :

« Si la personne lésée est décédée et n’a pas d’héritier, ceci sera donné à l’Éternel (Nombres 5.8), c’est-à-dire au temple et donc aux prêtres. L’Éternel dit à Moïse : Si une femme trompe son mari sans qu’elle ait été prise en flagrant délit. Si le mari a un soupçon, il la fera comparaître devant le prêtre et présentera trois kg de farine d’orge. C’est une offrande de jalousie » (Nombres 5.8, 11-15).

Quand l’adultère est établi, les deux coupables sont exécutés. Dur, dur la loi de Moïse ! Ici il n’est pas parlé d’un homme adultère à cause de la polygamie, une injustice due à la malédiction prononcée par l’Éternel sur Eve quand elle a mangé le fruit défendu.

« Le prêtre puisera de l’eau consacrée puis y mettra de la poussière. Il dénouera la chevelure de la femme et mettra entre ses mains l’offrande de jalousie, mais gardera à la main l’eau amère qui porte la malédiction. Ensuite, il fera prêter serment à la femme et dira : “ Si un autre homme n’a pas couché avec toi, que cette eau amère ne te cause aucun mal. Mais si tu as trompé ton mari : “ Que l’Éternel te maudisse, qu’il fasse dépérir tes cuisses et enfler ton ventre ” La femme répondra : “ Qu’il en soit ainsi ! ” Le prêtre écrira ces imprécations et les dissoudra dans l’eau amère qu’il fera boire à la femme. Si elle est coupable, son ventre enflera et sa cuisse dépérira, et elle sera maudite. Mais si la femme n’est pas coupable, elle n’aura aucun mal et pourra avoir des enfants » (Nombres 5.16-28).

Cette cérémonie étrange est un jugement de Dieu appelé « ordalie ». Au Moyen-Âge, les duels et certains supplices étaient des ordalies. D’après les rabbins, le refus de prononcer la formule de malédiction est une preuve de culpabilité mais au lieu d’être exécutée, la femme est répudiée. La formule d’imprécation est écrite sur une peau avec de l’encre qui se dissout dans l’eau. Une fois bue, elle pénètre symboliquement dans la femme.

Je commence le chapitre 6.

« L’Éternel dit à Moïse : Celui ou celle qui fera le vœu de naziréat s’abstiendra de boissons fermentées, de vinaigre et de raisin » (Nombres 6.1-4).

Le mot « nazir » signifie se séparer, s’abstenir. Le naziréen se met totalement à la disposition de Dieu pour accomplir la tâche qu’il veut bien lui confier. Cet acte est purement volontaire, pour un temps ou à vie. La personne ne devient pas ascète pour autant mais l’alcool et tout ce qui est lié au raisin est interdit parce que la vigne symbolise la vie sédentaire et ses dangers. Chez les Romains, le prêtre de Jupiter ne devait même pas toucher un cep ou se placer à l’ombre d’une treille.

« Tout le temps de sa consécration à l’Éternel, il ne se rasera pas. Il sera saint et se laissera pousser les cheveux et la barbe. ll ne touchera aucun mort, même pas ceux de sa famille car il porte sur sa tête la marque de sa consécration à son Dieu. Si quelqu’un meurt subitement près de lui, sa tête consacrée devient impure. Sept jours plus tard, il se rasera les cheveux et la barbe. Le huitième jour, il apportera au prêtre deux oiseaux. Le prêtre en offrira un comme sacrifice pour le péché et l’autre comme holocauste, ainsi il fera le rite d’expiation pour la faute commise. Il offrira un agneau d’un an comme sacrifice de réparation et ce même jour, il se consacrera de nouveau à l’Éternel pour le temps qu’il avait fixé car les jours écoulés ne comptent pas » (Nombres 6.5-12).

La chevelure du naziréen est pour lui un diadème qui ne doit pas être altéré par une main profane, et il ne doit avoir aucun contact avec la mort qui est un châtiment divin et la conséquence du péché. Une souillure même involontaire rompt le vœu de naziréat, et plusieurs sacrifices sont offerts pour réparer la faute considérée très grave. Faire un vœu doit être une décision mûrement réfléchie car toutes ses exigences doivent être respectées.

« Le temps de consécration achevé, il offrira à l’Éternel un jeune agneau comme holocauste ; une jeune brebis comme sacrifice pour le péché, et un bélier comme sacrifice de communion. Il rasera sa tête devant le tabernacle et jettera tous les cheveux sur le feu du sacrifice de communion » (Nombres 6.13-18).

L’holocauste est un acte d’adoration, la brebis est pour couvrir les péchés commis pendant la durée du vœu, le sacrifice du bélier est pour remercier Dieu de ce temps de consécration. Les cheveux et poils de la barbe sont les signes extérieurs de la consécration du naziréen. Ils sont brûlés afin de les soustraire à toute profanation et de les faire monter vers Dieu.

avril 19 2024

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