Les études

22 juin 2022

#03 Les missionnaires itinérants (2ème Jean 12-13 et 3ème Jean 1-6)

Au premier siècle, les prédicateurs chrétiens dépendent de l’hospitalité des croyants qu’ils rencontrent au cours de leurs voyages (Luc 9.1-6 ; 10.1-12 ; Actes 18.2-3 ; 3Jean 5-8). Or, comme c’est dans les maisons que les fidèles se réunissent, Jean ne veut pas que les croyants, et en particulier ceux qui sont jeunes dans la foi, soient exposés à l’enseignement d’un faux frère qui va d’église en église pour propager des hérésies.

J’ai encore beaucoup à vous dire, mais je ne veux pas le faire avec du papier et de l’encre. J’espère pouvoir aller chez vous et m’entretenir avec vous de vive voix. Alors notre joie sera entière (2Jean 12).

Une lettre convient pour des généralités mais, pour ce qui est particulier, la vive voix est préférable. Et puis le cœur rempli d’amour de Jean s’exprime beaucoup mieux face à face, qu’avec du parchemin et de l’encre.

Les enfants de ta sœur que Dieu a choisie t’adressent leurs salutations (2Jean 13).

Cette périphrase désigne les membres de l’église où Jean se trouvait quand il a rédigé la lettre.

Quand Jean prend sa plume pour écrire une courte lettre à son ami Gaïus, il ne sait pas qu’elle sera conservée et que des siècles plus tard, elle nous renseignera sur le christianisme de la fin du premier siècle. La troisième épître de Jean est la plus courte et la plus personnelle de l’apôtre. Très intime, comme la lettre à Philémon, elle n’est pas destinée à être lue en public. À l’instar de 2Jean, 3Jean parle du devoir des croyants de manifester amour et hospitalité tout en restant fidèles à la vérité. Alors que dans sa deuxième lettre, Jean ordonne de ne pas offrir l’hospitalité aux hérétiques, la troisième est son pendant positif : les croyants doivent aimer et prendre soin de ceux qui défendent la vérité des Écritures et la personne de Jésus.

Jean écrit à son ami Gaïus, pour qu’il s’oppose à un certain Diotrèphe, un membre influent de l’église de Gaïus, devenu mégalomaniaque, et qui refuse l’hospitalité à des prédicateurs itinérants, pourtant envoyés par Jean. Il y a tout à parier que Diotrèphe les perçoit comme une menace à son autorité. Il jette hors de l’église ceux qui le contredisent ou qui accueillent les enseignants fidèles et il ose même calomnier l’apôtre Jean et mettre en doute son autorité. Quand dans un groupe de responsables qui dirige une assemblée, une forte tête s’impose, les autres anciens sont obligés de se soumettre ou d’entrer en conflit avec le mégalomane. Jean écrit donc à Gaïus afin de l’encourager à rester fidèle à la vérité, tout en accordant l’hospitalité aux étrangers et en particulier à Démétrius qui vient à lui, recommandé par l’apôtre et qui est peut-être le porteur de la lettre. Jean informe aussi Gaïus qu’il va venir et qu’il s’occupera personnellement de Diotrèphe.

Comme la syntaxe et le vocabulaire de 3 Jean sont très proches de ceux de 1 et 2 Jean, il ne fait aucun doute que ces trois lettres sont de la même plume. L’autorité qui se dégage de 3 Jean convient parfaitement à un apôtre. Cette troisième lettre a été écrite vers la fin du premier siècle alors que Jean est à Éphèse.

L’Ancien, à mon bien cher Gaïus que j’aime dans la vérité (3Jean 1).

Tout comme dans 2 Jean, l’auteur se nomme l’Ancien et il appelle quatre fois son destinataire ‘bien cher’ ou ‘bien-aimé’. Les croyants doivent aimer leur prochain mais les auteurs du Nouveau Testament parlent plutôt de l’amour fraternel entre les membres de la famille de Dieu. De toute évidence Jean éprouve une profonde amitié pour Gaïus, qui est hospitalier et certainement l’un des responsables de l’église locale. La vérité est un thème important de la lettre car Jean la mentionne six fois. Il s’agit de la vérité de l’Évangile et de la personne de Jésus. La vérité est la base sur laquelle repose l’amour authentique.

Cher ami, je te souhaite la prospérité en tout, et que tu sois en aussi bonne santé physique que spirituelle (3Jean 2 ; cp 1Timothée 5.23).

Dans l’Empire romain, chacun traite son prochain avec mépris, indifférence et dureté, mais pendant les trois ans que Jean était avec Jésus, il a appris ce qu’est la compassion et l’amour des autres, et il se soucie vraiment du bien-être de son ami. Sa prière est donc que ses affaires et sa santé soient aussi bonnes que sa spiritualité. On constate ici qu’il est tout à fait légitime de prier pour les besoins temporels des croyants.

J’ai été réjoui quand des frères ont rendu témoignage que la vérité est en toi et que tu conduis ta vie selon la vérité. Je n’ai pas de plus grande joie que d’entendre répéter que mes enfants vivent selon la vérité (3Jean 3-4 ; cp 2Jean 4 ; 1Thessaloniciens 2.11, 19-20 ; 3.6-9).

Il semble qu’on avait calomnié Gaïus auprès de l’apôtre, mais des prédicateurs itinérants qui lui ont rendu visite déclarent à Jean sans ambiguïté que Gaïus mène une vie exemplaire. Le mot « enfant » fait référence à des personnes qui sont devenus croyants ou disciples par le ministère de Jean.

Cher ami, tu as été fidèle dans ce que tu as fait pour les frères, surtout que tu ne les connaissais pas. Ils ont rendu témoignage à ton amour devant l’église. Tu agiras bien si tu pourvois à la suite de leur voyage d’une façon qui plaît à Dieu (3Jean 5-6 ; cp Matthieu 10.41 ; Jean 13.20 ; Romains 15.24 ; 16.1-2 ; Tite 3.13 ; 1Pierre 4.9).

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