#03 Jésus parle en paraboles (Marc 3.7-5.8)
Alors que les adversaires de Jésus ont décidé de le faire mourir, il est à l’apogée de son activité en Galilée.
« Une foule immense le suivait : Ils venaient de la Galilée, de Judée, de Jérusalem, de l’Idumée, de l’autre côté du Jourdain et de la région de Tyr et de Sidon. Il demanda à ses disciples de tenir une barque à sa disposition pour éviter d’être écrasé par les malades qui se précipitaient vers lui » (Marc 3.7-10).
C’est Marc qui décrit le mieux ces multitudes. Voyant les guérisons s’accomplir sous leurs yeux, les malades se jettent pratiquement sur Jésus. Ils viennent de partout et même de loin, de l’Idumée au sud-est d’Israël jusque de Syrie tout au nord.
« Jésus alla à la maison et de nouveau, la foule s’y pressait. Les membres de sa famille vinrent alors pour le ramener de force car on disait : “ Il est fou ” » (Marc 3.20-21).
La famille de Jésus le prend pour un déséquilibré et veut le kidnapper. Puis le texte continue avec une parenthèse concernant les religieux venus de Jérusalem qui accusent Jésus d’agir par la puissance du diable. Le Seigneur leur répond par la formule solennelle : « Vraiment je vous avertis » que lui seul utilise et qu’il fait suivre de l’accusation de commettre un péché impardonnable. Puis Marc reprend l’incident avec la famille.
« La mère et les frères de Jésus arrivèrent donc. Ils envoyèrent quelqu’un l’appeler. On vint lui dire : Ta mère, tes frères et sœurs te cherchent. Il répondit : Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est un frère, une sœur, ou une mère » (Marc 3.31-35).
Jésus enseigne que les liens spirituels sont plus importants et plus forts que les relations familiales. Je commence le chapitre 4 et une parabole qu’on ne trouve que dans Marc.
« Jésus commença de nouveau à enseigner. La foule s’assembla si nombreuse qu’il dût monter dans une barque. Il leur enseignait beaucoup de choses sous forme de paraboles. Il dit : Il en est du royaume de Dieu comme d’un homme qui a répandu de la semence dans son champ. À présent, qu’il dorme ou qu’il veille, la nuit comme le jour, le grain germe et la plante grandit sans qu’il sache comment. D’elle-même, la terre fait pousser le blé : d’abord la tige, puis l’épi vert, et enfin les grains de blé remplissant cet épi. Et lorsque le grain est prêt à être cueilli, l’homme y porte aussitôt la faucille, car la moisson est prête » (Marc 4.1,2, 26-29).
Un grain est jeté en terre, le verbe est au passé, puis le semeur ne se préoccupe plus de rien car sous l’impulsion divine, la croissance se fait toute seule ; les verbes sont tous au présent.
La parole de Dieu possède en elle-même une puissance de vie qui lui permet de porter du fruit. Il faut remarquer l’affinité entre d’une part, la semence et la terre, et d’autre part, entre l’âme humaine et la parole de Dieu qui, avec le temps et malgré les obstacles, produit la rédemption et les fruits de la vie nouvelle. L’accent de cette parabole porte sur la croissance qui a lieu entre, d’une part, la proclamation par Jésus, le semeur, puis par ses disciples, et d’autre part, la manifestation finale du royaume à la fin des temps. Jésus lui-même enverra la faucille et nous savons que les moissonneurs sont les anges (Matthieu 13 :39). Le royaume de Dieu commence modestement mais il contient une puissance de vie qui le fait croître.
« Ce soir-là, Jésus dit à ses disciples : Passons de l’autre côté du lac … D’autres bateaux les accompagnaient. Or, voilà qu’un vent très violent se mit à souffler. Les vagues se jetaient contre la barque qui se remplissait d’eau. Lui, à l’arrière, dormait, la tête sur un coussin. Les disciples le réveillent et lui crient : Maître, nous périssons. Il se réveille, parle sévèrement au vent et ordonne au lac : Silence ! Tais-toi ! Le vent tombe et il se fait un grand calme » (Marc 4.35-39).
Plusieurs barques sont du voyage. Jésus part sans préparatifs, sans nourriture ou vêtements pour la nuit. Fatigué, il s’endort aussitôt sur un coussin, détail touchant rapporté seulement par Marc. Une tempête se lève. Les verbes sont au présent pour rendre la panique à bord. Tous les disciples parlent à la fois mais s’unissent dans ce cri d’angoisse : « Nous périssons ! » Jésus se lève, il ordonne. Quelle majesté ! quelle autorité dans ces deux commandements du Maître : « Fais silence ! Tais-toi ! » qui s’adressent aux forces de la nature en convulsion. Je commence le chapitre 5 avec 3 nouveaux miracles.
« Ils arrivèrent de l’autre côté du lac. Un possédé errait en hurlant nuit et jour et se blessant contre les rochers. Dès qu’il vit Jésus, il accourut, se prosterna et cria de toutes ses forces : Que me veux-tu, Jésus, Fils du Dieu très-haut ? Je t’en conjure, au nom de Dieu, ne me tourmente pas ! car Jésus lui disait : Esprit mauvais, sors de cet homme ! » (Marc 5.1-8).
Le possédé se précipite vers Jésus car il attend de lui la délivrance mais curieusement il lui adresse des paroles violentes. En fait c’est le démon qui parle parce que Jésus lui répète de sortir ce qui est indiqué par le temps du verbe.