#02 Les dirigeants dans l’église (Tite 1.5-15)
L’apôtre s’adresse à Timothée en termes semblables. Ces deux hommes sont ses enfants dans la foi, des fils spirituels générés par le Saint Esprit. Tous deux faisaient partie de ses troupes de choc qu’il envoyait dans des situations difficiles. Paul entretenait une relation étroite avec de nombreux croyants, preuve en est qu’à la fin de son épître aux Romains, il salue vingt-sept personnes qu’il nomme.
Le mot « foi » désigne la foi individuelle qui procure le salut et l’ensemble des vérités qui constitue la foi chrétienne contenue dans le Nouveau Testament et commune à tous les croyants authentiques.
« Grâce et paix » ont leur source en Dieu et c’était une salutation courante des premiers croyants.
Je t’ai laissé en Crète pour que tu achèves de mettre en ordre ce qui est resté en suspens, et que tu établisses dans chaque ville des responsables dans l’église en suivant les directives que je t’ai données. Le dirigeant doit être un homme irréprochable et un mari fidèle à sa femme. Ses enfants doivent avoir la foi et ne pas être accusés d’inconduite ou d’insoumission (Tite 1.5-6 ; cp 1 Timothée 3.3,10 ; 4.12 ; 2 Timothée 2 2-6, 15, 21, 24).
Tite doit redresser ce qui est tordu dans les domaines doctrinal et moral et organiser les églises en nommant des anciens chargés de diriger le peuple de Dieu. Ceux-ci doivent être de caractère noble, au-dessus de tout soupçon, conduits par l’Esprit, capables d’enseigner et de donner le bon exemple par sa vie. Le responsable d’église doit aussi avoir prouvé qu’il est capable de faire régner Jésus-Christ dans sa propre famille.
Il faut en effet qu’un dirigeant d’église soit irréprochable car il est un administrateur de Dieu. (Tite 1.7a).
Dans la Grèce antique, l’intendant d’une famille riche est un homme de confiance qui est responsable des enfants, des serviteurs, de la discipline, des soins, des finances, des achats, des propriétés, et des récoltes. Pareillement le responsable d’église doit diriger, enseigner, former, conseiller, discipliner et encourager les croyants. Comme intendant de Dieu, il devra rendre des comptes de son administration.
Que le dirigeant soit hospitalier, ami du bien, réfléchi, juste, pieux et maître de lui-même. Il ne doit être ni imbu de lui-même, ni coléreux, ni buveur, ni querelleur, ni attiré par des gains malhonnêtes (Tite 1.7b-8).
Le responsable d’église ne doit pas se conduire en despote mégalo maniaque ou être avide de gain, mais il est maître de lui-même, un faiseur de paix, modéré dans toute sa conduite. Il vient en aide à autrui sans rien espérer en retour. Il est vertueux, prudent et avisé. Il a de la retenue, du discernement et du bon sens.
Que le dirigeant soit fidèlement attaché à la parole telle qu’elle lui a été enseignée pour pouvoir encourager les fidèles selon l’enseignement authentique et réfuter les contradicteurs (Tite 1.9 ; cp 2Timothée 4.2).
Le dirigeant adhère sans réserve à la véracité des Écritures. Il est convaincu que la Parole de Dieu est la seule source de vérités et que leur obéir est une obligation. Son rôle est de prêcher, enseigner, exhorter et défendre la Parole de Dieu. En tant que pasteur, il doit aussi encourager et consoler.
Car nombreux sont ceux issus du judaïsme qui refusent de se soumettre à la vérité. Ce sont de vains discoureurs qui séduisent les âmes. Il faut leur fermer la bouche car ils bouleversent des familles entières en enseignant ce qu’il ne faut pas, pour s’assurer des gains malhonnêtes (Tite 1.10 ; cp 2Timothée 2.14-16 ; 4.3-4 ; 1Timothée 4.1-2).
Ces Juifs contestent l’autorité du Seigneur et des apôtres. Apparemment, ils arrivent à s’introduire dans les églises-maison où ils séduisent les jeunes chrétiens pour les obliger à suivre la Loi et surtout la tradition rabbinique ultra légaliste. Et comme ils se proclament serviteurs de Dieu, ils veulent être rémunérés.
Un de leurs prophètes a dit : les Crétois sont toujours menteurs ; ce sont des bêtes méchantes et des gloutons paresseux. Voilà un jugement qui est bien vrai. C’est pourquoi reprends-les sévèrement pour qu’ils aient une foi saine (Tite 1.12-13).
C’est Épiménide (6e siècle avant J-C), l’un des sept sages de la Grèce antique qui a dit que les Crétois avaient des mœurs dépravées. Paul vise les hérétiques et leurs disciples qui mènent une vie de plaisirs.
Et qu’ils ne s’attachent pas à des pratiques juives et à des croyances de pure invention enseignées par des hommes qui se sont détournés de la vérité (Tite 1.14 ; cp 1Timothée 1.4 ; 4.7 ; Marc 7.5-8).
Les hérésies que Paul condamne sont la tradition rabbinique, des mythologies grecques diverses et variées ainsi que des théories mystiques très étranges qui circulaient à cette époque.
Tout est pur pour celui qui est pur, mais rien n’est pur pour celui qui est souillé et incrédule parce que leurs croyances et leur conscience sont corrompues (Tite 1.15 ; Romains 10.3 ; Matthieu 15.11 ; Colossiens 2.20-23).