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28 sept. 2026

Zacharie 5.3-6

Chapitre 5

Versets 2-3

La nuit dernière j’ai rêvé que je mangeais un chamallow de 5 kg et quand je me suis réveillé, mon oreiller avait disparu. Je plaisante. Il n’empêche que si mes rêves sont parfois amusants, le plus souvent ils n’ont ni queue ni tête. Mais je peux me consoler en sachant que les prophètes de l’Éternel reçoivent des visions de Dieu qui sont autant bizarres qu’étranges. Je continue de lire la sixième vision de Zacharie dans le chapitre cinq du livre qui porte son nom.

L’ange me demanda : – Que vois-tu ? Je lui répondis : – Je vois un rouleau qui vole, il a dix mètres de long et cinq de large. Alors il me dit : – Ce rouleau représente la malédiction divine qui se répand sur tout le pays. Sur l’une de ses faces, il est écrit que tout voleur sera chassé d’ici, et sur l’autre, que tous ceux qui prononcent de faux serments seront chassés d’ici (Zacharie 5.2-3).

Le rouleau est écrit recto verso comme les deux tablettes des 10 commandements au sujet desquelles le texte dit que « elles étaient gravées des deux côtés, sur leurs deux faces » (Exode 32.15). Cette similarité entre l’immense rouleau et les tables de la Loi, loin d’être fortuite est bien voulue.

Les X Commandements ont été donnés au peuple d’Israël dans un environnement lourd de menaces afin que les Israélites se mettent bien dans la tête que l’Éternel ne plaisante pas et qu’ils ont donc tout intérêt à prendre ses commandements très au sérieux. Dans le livre de l’Exode, on lit :

Tout le peuple entendait le tonnerre et le son du cor et voyait les éclairs et la fumée qui enveloppait la montagne. À ce spectacle, ils se mirent tous à trembler de peur et ils se tinrent à distance (Exode 20.18).

Les X Commandements sont divisés en deux parties ; les quatre premiers définissent la relation de l’homme avec Dieu tandis que les six suivants régissent la relation des hommes entre eux. Le vol et la langue trompeuse, les deux péchés mentionnés dans la vision de Zacharie, apparaissent également ensemble dans le psaume 50 dans lequel le psalmiste écrit :

À peine as-tu vu un voleur, tu deviens son complice, et puis, tu fais cause commune avec les adultères. Ta bouche forge la malice. Ta langue tisse le mensonge (Psaumes 50.18-19).

Honni soit qui mal y dise, mais les ordonnances morales de la loi de Moïse, et plus particulièrement les six commandements sur les dix qui régissent les relations des hommes entre eux, ces ordonnances font partie des règles de vie de toutes les grandes civilisations, tout simplement parce que la vie en société n’est possible que si on leur obéit. Je rappelle ces six Commandements :

Honore ton père et ta mère […]. Tu ne commettras pas de meurtre. Tu ne commettras pas d’adultère. Tu ne commettras pas de vol. Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain. Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain, tu ne convoiteras ni sa femme, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni rien qui lui appartienne (Exode 20.12-17).

Ces Commandements forment la puissance d’une nation parce qu’ils permettent la confiance réciproque et l’entraide entre les hommes, ainsi que la création de familles dynamiques qui sont capables de survivre au travers des difficultés inhérentes à la vie.

L’ange-interprète dit à Zacharie : « Ce rouleau représente la malédiction divine qui se répand sur tout le pays ». Le mot hébreu traduit par « malédiction divine »  (âla) signifie « exécration ». Il désigne ce que ce rouleau a de plus terrible, c’est-à-dire une malédiction accompagnée d’un serment, ce qui la rend irrévocable. Le mot pour « malédiction divine » ne se trouve que dans les deux chapitres du livre du Deutéronome (chapitre 29 et 30) où il est question des bénédictions et des malédictions attachées au respect ou à la violation de la loi de Moïse. Elles sont énoncées à la seconde génération d’Israélites sortis d’Égypte après que la première génération ait périe suite à sa rébellion constante contre l’Éternel.

Cette liste des malédictions et de bénédictions énoncée à la seconde génération d’Hébreux sortis d’Égypte signifie alors pour eux un nouveau commencement, tout comme ici à l’époque de Zacharie, puisque le prophète s’adresse à la première génération de Juifs de l’après-exil, leurs pères ayant été jugés par Dieu au moyen des Chaldéens qui rayèrent le royaume de Juda de la carte géopolitique du monde.

Dans le livre du Deutéronome (chapitre 29 et 30), Moïse met sévèrement en garde la seconde génération d’Israélites sortis d’Égypte au moment où ils sont sur le point de faire la conquête du pays de Canaan. Ici, dans la vision de Zacharie et par sa bouche, l’Éternel avertit les Juifs de l’après-exil qui viennent de s’installer en Terre promise de ne pas voler, de ne pas jurer faussement, mais de respecter toutes les ordonnances de la Loi ; je dis bien toutes. En effet, ces deux péchés particuliers figurent au centre de chacune des deux tables des X Commandements. Le vol est le huitième (Exode 20.15) et le parjure, le troisième (Exode 20.7).

De toute évidence, ces deux péchés sont choisis pour représenter, l’un la seconde table des X Commandements, et l’autre, la première table, sachant que ces deux tables représentent elles-mêmes toute la Loi, c’est-à-dire plus de six cents commandements. En d’autres mots, commettre un vol ou jurer faussement en prenant le nom de Dieu, c’est se rendre coupable d’avoir commis plusieurs centaines d’infractions. Voilà une sentence très troublante et qui paraît fort sévère, mais malheureusement pour moi et pour vous, il faut savoir que le moindre péché est une offense dirigée contre Dieu lui-même, un crime de lèse-majesté en somme, de là toute sa gravité. Dans le Nouveau Testament, Jacques enfonce le clou encore davantage quand il écrit :

Celui qui désobéit à un seul commandement de la Loi, même s’il obéit à tous les autres, se rend coupable à l’égard de toute la Loi. Car celui qui a dit : Tu ne commettras pas d’adultère, a dit aussi : Tu ne commettras pas de meurtre. Si donc, tout en évitant l’adultère, tu commets un meurtre, tu désobéis bel et bien à la Loi (Jacques 2.10-11).

La Loi avec toutes les prescriptions morales de Dieu forme un tout, ce qui fait que désobéir à un seul commandement, c’est transgresser l’ensemble et offenser Dieu, son auteur et le législateur. Voilà pourquoi dans l’absolu, il n’y a pas de petits ou de gros péchés ; ils sont tous énormes.

La fraude et le faux serment au nom de l’Éternel sont probablement les fautes qui sont les plus faciles à commettre par un peuple de commerçants, ce que Israël est devenu dans sa majorité pendant son séjour en Babylonie. En effet, loin de chez eux, en plein paganisme et sans les balises qu’offre le temple avec tous ses rites et l’enseignement de la Loi, il est devenu facile aux Juifs de se laisser aller le long de la pente glissante du laxisme moral, et il y a fort à parier que certains se sont même transformés en de vrais requins de l’arnaque. De retour dans leur pays, les colons juifs ont dans leurs bagages tous les vices acquis en Babylonie, ce que Zacharie confirme un peu plus loin quand il dit :

Ne tramez pas du mal l’un contre l’autre dans votre cœur et ayez en horreur les faux serments. Car toutes ces choses, je les déteste, l’Éternel le déclare (Zacharie 8.17).

Les pécheurs, qu’ils soient voleurs ou parjures, subiront les malédictions prononcées de côté et d’autre de la banderole géante qui flotte dans les airs ; ils seront chassés du pays. Dieu ne les menace pas de mourir d’une mort subite car le plus souvent il donne au pécheur du temps pour se repentir et venir à lui.

Cette vision de Zacharie considère la Terre promise comme le lieu où se réaliseront la paix et la prospérité messianiques. Par conséquent, le bannissement du pays signifie être exclu de ce bonheur.

Verset 4

Je continue le texte.

Je ferai venir cette malédiction – le Seigneur des armées célestes le déclare – pour qu’elle atteigne la maison de chaque voleur et celle des gens qui prêtent par mon nom de faux serments : elle s’établira dans cette maison et la détruira complètement, jusqu’aux poutres et aux pierres (Zacharie 5.4).

Dieu déploiera cette malédiction de la même manière qu’il déploie cette immense bannière sur le pays. Elle pénétrera dans chaque maison souillée par ceux qui enfreignent les ordonnances de la Loi, et plus particulièrement les voleurs et les parjures, ceux aux pratiques commerciales frauduleuses. Cette malédiction ne fera pas que passer mais s’établira dans la demeure du coupable pour le punir jusqu’à ce qu’il soit ruiné.

La destruction qui ira « jusqu’aux poutres et aux pierres » est une hyperbole qui sert à exprimer les effets terribles de la vengeance divine qui consume les pécheurs comme un feu dévorant. Dans le livre du Deutéronome, Moïse a dit aux Israélites :

L’Éternel votre Dieu est comme un feu qui consume, un Dieu qui ne tolère aucun rival (Deutéronome 4.24).

C’est exactement ce qui est arrivé lors de l’invasion babylonienne. Les Chaldéens ont mis fin à l’indépendance politique du royaume de Juda, ont détruit le pays, rasé Jérusalem sa capitale, puis tué ou déporté la majorité de sa population.

Il va sans dire que tous les passages des Écritures qui parlent du jugement de Dieu ne font pas recette. Moi non plus je n’aime pas les lire et encore moins les étudier. On entend parfois dire que le Dieu de l’Ancien Testament est furieux tandis que le Christ est plein d’amour. Mais cette catégorisation à l’emporte-pièce est totalement erronée. Jean-Baptiste par exemple prophétise la venue de Jésus en ces termes :

Il tient en main sa pelle à vanner il va nettoyer son aire de battage et amasser le blé dans son grenier. Quant à la bale, il la brûlera dans un feu qui ne s’éteindra jamais (Matthieu 3.12).

Et l’auteur de l’épître aux Hébreux écrit :

Nous connaissons bien celui qui a déclaré : C’est à moi qu’il appartient de faire justice ; c’est moi qui rendrai à chacun son dû, et encore : Le Seigneur jugera son peuple. Il est terrible de tomber entre les mains du Dieu vivant ! (Hébreux 10.30-31).

Cependant, tant que l’impie ne dépasse pas le point de non-retour en commettant le péché qui mène à la mort (1Jean 5.16), il peut toujours se repentir de ses mauvaises actions. Dans ce cas, Dieu fait grâce au coupable. Le prophète Ézéchiel écrit :

Et quand bien même j’aurais dit au méchant : “ Tu vas mourir ”, s’il abandonne ses fautes et fait ce qui est droit et juste, il vivra. S’il restitue le gage qu’il a exigé et rend ce qu’il a volé, s’il se conforme aux commandements qui font obtenir la vie et cesse de faire le mal, certainement, il vivra ; il ne mourra pas. On ne tiendra plus compte de tous les péchés qu’il a commis ; puisqu’il a fait ce qui est droit et juste, il vivra (Ézéchiel 33.14-16).

Malheureusement, les colons juifs sont tout aussi tordus que leurs ancêtres. Malachie, le dernier des prophètes écrivains de l’Ancien Testament, exerce son ministère auprès d’eux au 5e siècle avant Jésus-Christ (entre 470 et 430), soit plusieurs dizaines d’années après Zacharie (6e siècle). Or, d’après Malachie, au lieu de s’améliorer au fil du temps, la situation morale du peuple s’est encore dégradée. Il écrit :

Je viendrai à vous en vue du jugement, et je me hâterai d’être un témoin à charge contre les magiciens, contre les adultères, et contre les parjures, contre ceux qui dépouillent l’ouvrier de son gain, contre ceux qui oppriment la veuve et l’orphelin, et contre ceux qui violent le droit de l’immigré, ceux qui ne me révèrent pas, déclare l’Éternel, le Seigneur des armées célestes (Malachie 3.5).

Verset 5

Je continue le texte avec la septième vision.

Puis l’ange chargé de me parler sortit et me dit : – Lève les yeux et regarde ce qui vient là (Zacharie 5.5).

De toute évidence, l’ange-interprète s’est retiré afin de laisser Zacharie méditer tranquillement sur le sens de la sixième vision. Au bout d’un moment, il sort d’où il est et retourne auprès du prophète afin d’attirer son attention sur quelque chose d’autre qui sort des pénombres et devient visible. Comme la bannière précédente, cet objet flotte lui aussi dans les airs.

Il ne s’agit pas d’une soucoupe volante mais cela n’empêche pas les amateurs d’OVNI d’être très friands des passages de certains prophètes décrivant des visions extraordinaires qui donnent des frissons, comme celles de Zacharie bien sûr, ou encore d’Ézéchiel, qui au début de son livre écrit avoir vu la gloire de Dieu sous la forme d’un chariot de feu s’élevant dans les airs avant de quitter le Temple de Jérusalem.

Alors que la vision précédente de Zacharie informe les Israélites que les pécheurs seront ôtés du pays, la septième vision montre que le principe même du mal doit être extirpé de la Terre promise.

Verset 6 a

Je continue.

Qu’est-ce ? lui demandai-je. Il me répondit : – C’est un boisseau qui vient (Zacharie 5.6 a).

Zacharie voit maintenant une sorte d’immense panier qui flotte dans les airs. Sa question : « Qu’est-ce », signifie soit qu’il ne peut pas identifier l’objet, soit qu’il demande à l’ange-interprète de lui expliquer ce qu’il représente.

Le mot traduit par « boisseau » est « épha » en hébreu, et c’est la plus grande mesure de capacité des Israélites. Elle est utilisée pour les matières sèches comme les céréales. L’épha a exactement la même capacité que le bath pour les liquides soit approximativement 35 litres.

La suite de la vision montre que le « boisseau » est identifié aux colons juifs malhonnêtes, et qu’il contient une personnification du mal en général et des transactions commerciales malhonnêtes en particulier. Comme ce boisseau qui flotte est énorme par rapport aux dimensions normales d’un épha, c’est que la fourberie des Israélites dans les affaires est immense et donc très grave.

De tels abus et escroqueries dans le domaine économique font déjà partie du plaidoyer du prophète Amos qui exerce son ministère dans le royaume des X tribus du Nord durant la première moitié du 8e siècle avant Jésus-Christ sous le règne de Jéroboam II (793-753 ; 2Rois 14.23-15.7 ; 2Chroniques 26). Le pays est alors économiquement prospère mais les escrocs fourmillent, et les pauvres sont une mine d’or qui est exploitée au maximum. Amos écrit :

Écoutez donc ceci, vous qui volez les indigents et voulez en finir avec les pauvres du pays, oui, vous qui dites : “ Quand la nouvelle lune sera-t-elle passée, pour que nous vendions notre blé ? Quand le sabbat finira-t-il pour que nous ouvrions nos magasins de grains ? Nous diminuerons la mesure, nous en augmenterons le prix, en truquant les balances, et nous achèterons le pauvre pour de l’argent, et l’indigent pour un morceau de pain ; nous vendrons même jusqu’aux déchets du blé ” (Amos 8.4-6).

Osée qui prophétise peu après Amos fait des reproches similaires à ses contemporains quand il écrit :

Tout comme des Cananéens, ces gens tiennent en main des balances truquées et ils se plaisent à frauder. Éphraïm dit : “ Je me suis enrichi, j’ai acquis de grands biens. Dans toutes mes affaires, on ne pourra trouver de faute qui serait un péché ” (Osée 12.8-9).

Toutes ces fautes furent prises en compte par l’Éternel quand il jugea le royaume du Nord au moyen des Assyriens (en 722 avant Jésus-Christ).

Les habitants de Juda ne valent alors pas mieux car d’après le prophète Michée qui exerce son ministère pendant la deuxième moitié du 8e siècle avant Jésus-Christ, sous le règne de trois rois (Yotam, Ahaz, Ézéchias ; à partir de 740), la situation sociale est alors tout aussi déplorable dans le royaume du Sud que dans celui du Nord. Il écrit :

Supporterai-je encore, communauté méchante, les biens injustement acquis, les mesures réduites, objets de ma malédiction ? Laisserai-je impuni celui qui utilise des balances faussées et qui a dans son sac des poids truqués ? Les riches de la ville ont recours à la violence, ses habitants profèrent des mensonges, leur langue ne fait que tromper (Michée 6.10-12).

Ayant commis les mêmes fautes que leurs frères du Nord, les habitants de Juda subissent eux aussi la colère de l’Éternel qui se sert des Chaldéens pour détruire leur pays, Jérusalem, et le Temple.

Mais de toute évidence, les Israélites sont des cabochards et en cela une bonne représentation de nous tous. Le châtiment pourtant sévère que l’Éternel leur fait subir ne suffit pas car de retour d’exil, les colons juifs se rendent encore et toujours grandement coupables aux yeux de Dieu par leurs actions au niveau moral et social. Et cela, malgré les interventions répétées des prophètes Aggée, Zacharie puis Malachie. En effet, la situation ne fait qu’empirer car au 5e siècle avant Jésus-Christ, sous la première gouvernance de Néhémie (444-433), certains Juifs viennent se plaindre à lui disant :

Nous sommes bien de la même race que nos compatriotes : nos enfants ne sont pas différents des leurs ; et voici que nous en sommes réduits à vendre nos fils et nos filles comme esclaves : certaines de nos filles ont déjà été réduites à l’esclavage et nous sommes impuissants à les défendre, car déjà nos champs et nos vignes appartiennent à d’autres (Néhémie 5.5).

On est en plein cauchemar. Même si en son temps Néhémie règle ces problèmes, c’est reculer pour mieux sauter car dans son évangile, l’apôtre Jean écrit :

Celui qui est la Parole était déjà dans le monde, puisque le monde a été créé par lui, et pourtant, le monde ne l’a pas reconnu. Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas accueilli (Jean 1.10-11).

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

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