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25 sept. 2026

Zacharie 4.10 – 5.2

Chapitre 4

Verset 10

Dès 1835, dans le dictionnaire de l’Académie, on a le proverbe : « Petit à petit, l’oiseau fait son nid ». Pour construire son nid, l’oiseau fait cent voyages avec une paille, un crin, une plume dans son bec. Et l’on se dit : « Il n’y parviendra jamais ! » Pourtant le nid est terminé au bon moment. Le comportement de l’oiseau est un bon exemple de courage, de patience et de persévérance, et c’est exactement ce dont les colons juifs revenus d’exil ont besoin afin de reconstruire le Temple qui avait été détruit par les Babyloniens.

Je continue de lire dans le chapitre 4 du livre de Zacharie.

Qui donc méprisait le temps des petits commencements ? Voyant que ces sept yeux de l’Éternel parcourent toute la terre, voici, ils auraient plutôt dû se réjouir en voyant la pierre en étain (le fil à plomb) dans la main de Zorobabel (Zacharie 4.10 ; auteur).

De toute évidence, certains parmi le peuple sont sceptiques concernant la possibilité de mener à terme la reconstruction du Temple ce qui risque de décourager les bâtisseurs (Aggée 2.3). Mais l’achèvement des travaux fera taire les mauvais coucheurs. Même si cet immense projet commence en titubant, il est le gage de sa réussite.

La question, « Qui donc méprisait le temps des petits commencements », revient à demander : « Comment peut-on, après ces promesses de Dieu, avoir des doutes concernant le futur ? » Ceux qui expriment ouvertement de l’incrédulité à l’égard du projet de reconstruction en cours sont des Israélites âgés qui pensent que quoi qu’on fasse, l’édifice final s’il y en a un, ne pourra jamais être comparable à la grandeur et à la majesté du Temple de Salomon. Dans le livre qui porte son nom, le prêtre Esdras dit :

Beaucoup, parmi les prêtres, les lévites, et les chefs de groupes familiaux parmi les plus âgés, qui avaient encore vu l’ancien Temple, pleuraient à haute voix pendant que l’on posait sous leurs yeux les fondations du nouveau Temple (Esdras 3.12-13).

Et le prophète Aggée rapporte que certains disent :

“ Reste-t-il, parmi vous, quelqu’un qui ait connu ce Temple dans son ancienne gloire ? Et à présent, comment le voyez-vous ? N’est-il pas comme rien aujourd’hui à vos yeux ? ” (Aggée 2.3).

La critique est facile et il y a toujours des moqueurs qui prennent plaisir à jouer les grains de sable dans les rouages de n’importe quel projet.

Quand Zorobabel prend en main le fil à plomb, il déclare que c’est à lui qu’incombe la responsabilité de diriger les travaux de reconstruction du Temple. Tout le peuple aurait alors dû se réjouir et placer sa confiance en Dieu parce que les Israélites savent que cette œuvre va se poursuivre sous l’œil attentif de l’Éternel dont les ses sept yeux parcourent toute la terre. Ces yeux, déjà mentionnés dans le chapitre précédent (Zacharie 3.9), signifient que Dieu, en tant que souverain absolu de cet univers, d’une part, surveille tout, sait tout et dirige tout, et d’autre part, prend soin de son peuple ; ici, il s’agit des colons juifs. Dans le chapitre 15 du livre des Proverbes, on lit :

L’Éternel voit ce qui se passe en tout lieu ; il observe tous les hommes, méchants et bons (Proverbes 15.3).

Et un prophète (Hanani) dit à Asa, roi de Juda :

L’Éternel parcourt toute la terre du regard pour soutenir ceux dont le cœur est tourné vers lui sans partage (2Chroniques 16.9).

Dans la vision de Zacharie, le fil à plomb qui est dans la main de Zorobabel est littéralement appelé « pierre en étain » car c’est ce qu’on utilise à cette époque. Mais comme ce métal n’existe pas en Palestine, les Phéniciens l’importent d’Espagne ou d’Angleterre et le procurent aux Juifs avec qui ils ont des liens commerciaux très étroits.

Verset 11

Je continue le texte.

Je (Zacharie) repris alors et je lui demandai (à l’ange-interprète) : – Que représentent ces deux oliviers à la droite et à la gauche du chandelier ? (Zacharie 4.11).

Ces deux oliviers ont été décrits au début de la vision où il est dit que « ils surplombent le chandelier, l’un à la droite du réservoir, et l’autre à sa gauche » (Zacharie 4.3).

Après avoir entendu une explication générale de la vision, le prophète s’intéresse maintenant aux deux oliviers qui l’intriguent, alors il demande davantage de détails à son ange-interprète.

Verset 12

Je continue.

Puis je repris une seconde fois la parole et je lui demandai : – Que représentent ces deux branches d’olivier qui se trouvent à côté des deux conduits en or d’où découle l’huile dorée ? (Zacharie 4.12).

Assez curieusement, l’ange fait tout d’abord la sourde oreille à la requête de Zacharie. Mais pourquoi donc ? Le répartiteur céleste n’a tout de même pas envoyé à Zacharie un ange qui est dur d’oreille quand même ? Évidemment pas ! Puisque les anges sont des êtres spirituels hors de l’espace-temps, ils sont très différents de nous ; ils ne vieillissent pas, ils ne sont jamais malades et ne peuvent pas avoir d’accidents.

En réalité, par son silence, l’ange-interprète désire, d’une part, accroître la curiosité de Zacharie, et d’autre part, qu’il soit plus précis dans son questionnement. Zacharie ne semble pas irrité le moins du monde et cette fois-ci, formule sa demande de manière plus spécifique. Sa requête ne porte plus sur les arbres mais sur les « deux branches d’olivier » (hébreu Shibbolim) qui sont situées de part et d’autre du candélabre.

Il faut dire que le prophète a de bonnes raisons d’être étonné par le fonctionnement automatique du système d’alimentation des lampes. Il voit deux branches d’olivier au bout desquelles pend une grosse grappe d’olives gonflées et bien mûres, qui se vident toutes seules laissant écouler goutte à goutte leur contenu.

Cette huile qui ressemble à de l’or liquide, tombe alors dans deux conduits en or, deux réceptacles en forme d’entonnoir qui constituent les ouvertures latérales du réservoir. Ce dernier est placé au-dessus et au centre des sept branches en arc de cercle du candélabre. Par un ensemble de sept tuyaux, les lampes du candélabre sont alimentées en permanence par gravité et donc sans aucune intervention humaine.

Ces lampes qui brillent de tous leurs feux représentent le témoignage du peuple de Dieu auprès des nations. Mais Israël a failli dans ce rôle et le rayonnement de l’Église de Jésus-Christ n’est pas non plus très brillant. Il faudra attendre l’instauration du millénium pour qu’en la personne du Messie, la lumière de Dieu atteigne tous les peuples de la terre. Le prophète Ésaïe écrit :

Moi, l’Éternel, moi, je t’ai appelé dans un juste dessein et je te tiendrai par la main ; je te protégerai et je t’établirai pour conclure une alliance avec le peuple, pour être la lumière des nations (Ésaïe 42.6). Tu ne seras pas seulement mon serviteur pour rétablir les tribus de Jacob et ramener ceux que j’ai préservés du peuple d’Israël. Car je t’établirai pour être la lumière des nations afin que mon salut parvienne aux extrémités de la terre (Ésaïe 49.6).

Verset 13

Je continue le texte.

Il (l’ange-interprète) me répondit en disant : – Ne sais-tu pas ce qu’ils représentent ? – Non, mon Seigneur, lui répondis-je (Zacharie 4.13).

L’ange a retrouvé l’usage de la parole mais au lieu d’expliquer la vision, il répond à la question de Zacharie par une autre question. Il lui a déjà fait ce coup quand le prophète lui a demandé la signification générale de la vision (Zacharie 4.5). Mais comme je l’ai déjà dit, l’ange est venu pour informer Zacharie et non pas pour le contrarier. Il n’est donc pas surpris par la lenteur de compréhension du prophète, comme on aurait pu le penser. On peut en être certain parce que dans les Écritures, les prophètes qui ont une vision ou qui font un rêve prémonitoire reçoivent également son explication de la part de Dieu ou d’un ange. Par contre, les disciples de Jésus qui ont vu le Seigneur en chair et en os, qui ont vécu avec lui et bénéficié de son ministère terrestre, auraient dû comprendre la signification de sa mort et résurrection sans qu’on leur mette les points sur les i. Quand le Christ ressuscité apparaît aux deux disciples qui se rendent au village d’Emmaüs, ceux-ci avouent leur incompréhension à l’égard de la crucifixion. Alors, Jésus leur dit :

Ah ! hommes sans intelligence ! Vous êtes bien lents à croire tout ce que les prophètes ont annoncé. Alors, commençant par les livres de Moïse et parcourant tous ceux des prophètes, Jésus leur expliqua ce qui se rapportait à lui dans toutes les Écritures (Luc 24.25, 27).

L’auteur de l’épître aux Hébreux adresse un reproche similaire à ses lecteurs, quand parlant de la personne de Melchisédech, il écrit :

C’est un sujet sur lequel nous avons bien des choses à dire, et qui sont difficiles à expliquer ; car vous êtes devenus lents à comprendre (Hébreux 5.11).

Ici, donc, l’ange-interprète cherche seulement à susciter chez Zacharie la plus grande attention pour l’interprétation qu’il va lui donner concernant des deux branches d’olivier.

Verset 14

Je finis de lire le chapitre quatre.

Alors il m’expliqua : – Ce sont les deux hommes qui ont reçu l’onction et qui se tiennent au service du Seigneur de toute la terre (Zacharie 4.14).

La réponse de l’ange est plutôt brève car il n’est pas du genre causeur. Littéralement, il dit que ce sont « les fils de l’onction ou fils de l’huile », mais qu’est-ce que ça veut dire ? Eh bien, il s’agit de la royauté et du sacerdoce, les deux charges officielles qui constituent la théocratie israélite, et au travers desquelles l’Éternel protège et bénit le peuple d’Israël. L’onction d’huile est alors pratiquée sur ceux appelés à occuper la fonction de roi ou de grand-prêtre. Dans le livre du Lévitique et le premier livre de Samuel, on lit :

Le prêtre qui a la prééminence sur les autres prêtres, sur la tête duquel a été répandue l’huile d’onction et qui a reçu sa charge pour porter les vêtements sacrés, ne décoiffera pas sa tête et ne déchirera pas ses vêtements (Lévitique 21.10). Samuel prit le flacon d’huile qu’il avait emporté et en répandit le contenu sur la tête de Saül (premier roi d’Israël), puis il l’embrassa et dit : – Par cette onction, l’Éternel t’établit chef du peuple qui lui appartient. C’est toi qui le gouverneras, tu le sauveras des ennemis qui l’entourent (1Samuel 10.1).

Les deux oliviers « sont les deux hommes qui ont reçu l’onction et qui se tiennent au service du Seigneur de toute la terre ». Au moment de la vision, ces deux hommes sont Zorobabel héritier du trône de David et dirigeant civil, et Josué le grand-prêtre en exercice. Ils ont reçu l’onction qui représente le Saint-Esprit. Tout comme les deux branches alimentent en huile le candélabre, ces deux hommes sont rendus capables par le Saint-Esprit d’accomplir leur tâche respective, en l’occurrence, pour le premier, diriger les travaux de reconstruction du Temple, et pour le second, offrir des sacrifices sur l’autel des holocaustes. Ce n’est pas tout car ces deux hommes qui ont reçu l’onction préfigurent la venue de celui qui sera oint par l’Éternel, Jésus-Christ le Messie, pour régner sur terre. Il assumera alors les deux fonctions des « fils de l’onction » car il sera à la fois roi et prêtre.

La prophétie des deux oliviers de la vision de Zacharie s’accomplira aussi en partie pendant la Grande tribulation. Dans le livre de l’Apocalypse, on lit :

Je confierai à mes deux témoins la mission de prophétiser, habillés de vêtements de deuil, pendant mille deux cent soixante jours. Ces deux témoins sont les deux oliviers et les deux chandeliers qui se tiennent devant le Seigneur de la Terre (Apocalypse 11.3-4).

Cette cinquième vision de Zacharie a pour but d’encourager le peuple, et ses deux chefs en particulier, à poursuivre le projet de reconstruction du temple, en les assurant que malgré les difficultés, ces travaux aboutiront.

On peut résumer la vision de la façon suivante. Le candélabre est un symbole pour le peuple de Dieu, que ce soit la théocratie israélite ou l’Église de Jésus-Christ. Cette perspective est conforme à l’imagerie du livre de l’Apocalypse où les sept chandeliers sont des églises chrétiennes (Apocalypse 1.20).

Le candélabre est en or pur parce qu’il est précieux aux yeux de Dieu et doit rester pur. Placé dans le sanctuaire de l’Éternel, le candélabre est la seule source de lumière et il doit briller constamment tout comme Israël aurait dû le faire. Pareillement, l’Église doit rayonner la grâce de Dieu au monde qui l’entoure. Matthieu rapporte que Jésus dit aux Juifs de son temps :

Vous êtes la lumière du monde. Une ville au sommet d’une colline n’échappe pas aux regards. Il en est de même d’une lampe : si on l’allume, ce n’est pas pour la mettre sous une mesure à grains : au contraire, on la fixe sur un pied de lampe pour qu’elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. C’est ainsi que votre lumière doit briller devant tous les hommes, pour qu’ils voient le bien que vous faites et qu’ils en attribuent la gloire à votre Père céleste (Matthieu 5.14-16).

Et dans son épître aux Philippiens, l’apôtre Paul écrit :

Faites tout sans vous plaindre et sans discuter, pour être irréprochables et purs, des enfants de Dieu sans tache au sein d’une humanité corrompue et perverse. Dans cette humanité, vous brillez comme des flambeaux dans le monde, en portant la Parole de vie (Philippiens 2.14-15).

L’huile qui alimente les lampes représente l’action du Saint-Esprit, qui seul peut rendre les croyants capables d’accomplir leur devoir de témoins. Les deux oliviers sont les deux autorités d’origine divine, civile et sacerdotale. Sous le régime de la théocratie israélite, ces deux fonctions sont assumées par le roi et le grand-prêtre. Sous le régime de la Nouvelle Alliance par contre, tous les membres de l’Église de Jésus-Christ sont prêtres parce qu’ils ont un accès direct auprès de Dieu le Père au nom de Jésus-Christ, et un jour tous régneront avec Jésus-Christ. Dans sa première épître, l’apôtre Pierre écrit :

Vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière (1Pierre 2.9).

L’huile issue des deux branches d’olivier tombe dans le même réservoir parce que les deux autorités civile et sacerdotale sont intimement liées et leurs actions tendent vers le même but qui est la gloire de Dieu.

La pierre de faîte fut d’abord placée devant Josué (chapitre 3) puis entre les mains de Zorobabel. De la sorte, la vision prophétique mêle les deux fonctions royale et sacerdotale, préparant et annonçant la fusion des deux offices en une seule personne (Zacharie 6.13). Et comme je l’ai dit, elles seront effectivement réunies en Jésus-Christ quand il viendra établir son règne de mille ans sur terre ; c’est lui qui est le canal de la grâce divine et la source de lumière pour le monde entier.

Chapitre 5

Introduction

Nous arrivons maintenant au chapitre 5 et à la sixième vision sur les huit que le prophète Zacharie reçoit l’une après l’autre en une seule nuit. Ce fut certainement une nuit passionnante mais pas de tout repos. Les trois dernières visions décrivent le jugement à venir. Les visions six (Zacharie 5.1-4) et sept (Zacharie 5.5-11) annoncent que l’Éternel veut purifier son peuple des péchés qui ont entraîné son châtiment, en l’occurrence l’exil babylonien. La sixième vision est très simple mais aussi particulièrement sévère.

Versets 1-2

Je commence à la lire.

Je regardai de nouveau et je vis un manuscrit en forme de rouleau qui volait. L’ange me demanda : – Que vois-tu ? Je lui répondis : – Je vois un rouleau qui vole, il a dix mètres de long et cinq de large (Zacharie 5.1-2).

À l’époque de l’Ancien Testament, on écrit sur de longues bandes de papyrus ou de peaux préalablement tannées. Le texte est divisé en colonnes, puis le document terminé on l’enroule autour d’un cylindre en commençant par la fin. Au lieu de tourner des pages comme nous faisons, au fur et à mesure qu’on lit le texte, il se déroule d’un cylindre et s’enroule sur un autre. Aujourd’hui encore, les Juifs se servent de rouleaux semblables dans les synagogues.

Dans cette sixième vision, Zacharie voit donc une longue bande écrite déroulée comme un drap dans toute sa longueur et largeur. Elle plane dans les airs afin que chacun puisse lire ce qui est écrit sur les deux faces. D’après la suite du texte, il s’agit des sanctions prévues dans le cas où Israël violerait la Loi (Deutéronome 29.11-28), et le fait que le rouleau vole signifie que le jugement est en route et ne va pas tarder.

Zacharie n’est pas le premier à recevoir une telle vision. Le prophète Ézéchiel écrit :

Je regardai, et je vis une main tendue vers moi qui tenait un livre en forme de rouleau. Elle le déroula devant moi : il était couvert d’inscriptions au recto et au verso : c’étaient des plaintes, des lamentations et des cris de malheur (Ézéchiel 2.9-10).

Cette banderole est fabuleuse car non seulement elle vole mais elle est immense. Ses dimensions : « dix mètres de long et cinq de large », correspondent à celles du portique du Temple de Salomon (1Rois 6.3), à celles du Lieu saint du Tabernacle dans le désert, et à la vue de côté de l’autel de bronze que Salomon avait fait construire, et sur lequel le prêtre offre les animaux en sacrifice à l’Éternel. Ce rouleau est comme l’incarnation de la sainteté de Dieu qui habite d’abord le Tabernacle, qui est sauvegardée et préservée par les sacrifices offerts sur l’autel de bronze, mais que Israël a bafouée, raison pour laquelle la sixième vision annonce le jugement.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

nov. 11 2024

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