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26 oct. 2026

Zacharie 12.10-14

Chapitre 12

Verset 10 b, c

Enfant, avec les copains, en hiver on chassait les moineaux au lance-pierres. Je dis pas que c’est intelligent, mais c’est ce qu’on faisait. On scrutait les arbres jusqu’à ce que l’un d’entre nous chuchote : « J’en vois un là sur la branche à tel et tel endroit ». Mais si quelqu’un n’arrive pas à le voir, on lui dit alors : « Ben quoi, t’as de la peau de sos devant les yeux ma parole ». Cette expression argotique est bizarre mais très parlante, ce qui fait qu’elle peut bien s’appliquer dans le domaine spirituel. En effet, dans sa seconde épître aux Corinthiens, l’apôtre Paul écrit :

Jusqu’à ce jour, toutes les fois que les Israélites lisent les écrits de Moïse, un voile leur couvre l’esprit (2Corinthiens 3.15).

Mais un jour ils verront car leur esprit s’illuminera et c’est en masse qu’ils se tourneront vers le Christ, celui que leurs ancêtres ont fait mettre à mort par les Romains. Ce voile spirituel qui aveugle la plupart des Juifs ne signifie pas qu’aujourd’hui ils ne sont pas responsables de leur état d’incrédulité. Au contraire, ils sont sous le même régime que les autres hommes. Or, chaque être humain quel qu’il soit est appelé à reconnaître sa culpabilité devant son Créateur et à placer sa confiance en Jésus-Christ pour le pardon de ses fautes.

Dieu nous sauve par pure grâce ; je n’y suis pour rien et je ne participe pas le moins du monde à mon salut. Il n’est dû ni à un quelconque mérite, ni à un rite, ni même à ma foi, mais au précieux sang que Jésus a versé sur la croix. Comme le rapporte Luc dans le livre des Actes, l’apôtre Pierre dit au peuple juif :

C’est en lui seul que se trouve le salut. Dans le monde entier, Dieu n’a jamais donné le nom d’aucun autre homme par lequel nous devions être sauvés (Actes 4.12).

Je continue maintenant de lire dans le chapitre douze du livre de Zacharie.

(En ce jour-là, je répandrai alors sur la famille de David et sur ceux qui habitent Jérusalem un Esprit de pitié et de supplication. Alors ils tourneront leurs regards vers moi, celui qu’ils auront transpercé). Ils porteront le deuil pour lui comme on porte le deuil pour un enfant unique ; ils pleureront sur lui tout comme on pleure amèrement pour son fils premier-né (Zacharie 12.10 b, c).

Le sentiment de contrition exprimé dans les regards des Juifs qui se tournent vers l’Éternel crée en eux une douleur vive qui saisit tout le peuple, et ce n’est pas un simple deuil national avec drapeaux en berne, mais une lamentation à la fois collective et individuelle qui a lieu dans tous les foyers. Cette scène rappelle ce qui s’est passé quand l’Ange de l’Éternel a frappé tous les premiers-nés d’Égypte, car alors chaque famille prit le deuil en pleurant sur la mort du fils aîné.

Après avoir dit : « ils tourneront leurs regards vers moi », l’Éternel ajoute : « ils porteront le deuil pour lui ». Alors que précédemment, Zacharie a amplement souligné l’unité du Père et du Fils, ici le changement de la première à la troisième personne montre que le Messie est une personne distincte de Dieu le Père. Même si les trois personnes de la Trinité forment un tout, une unité, elles ne constituent pas une masse uniforme mais se composent de trois êtres séparés.

La douleur du deuil que les Israélites repentants connaîtront sera profonde et poignante, ce qui est exprimé par la double comparaison avec la perte d’un enfant unique et d’un fils premier-né. Dans les sociétés antiques et donc aussi chez les Hébreux, le fils aîné possède des privilèges particuliers ce qui fait que sa disparition est très durement ressentie. Si en plus, le premier-né est fils unique, la douleur de sa perte n’en est que plus vive parce la transmission du patrimoine, ainsi que la préservation de la famille et du nom, sont d’une importance capitale.

En effet, l’extinction de la famille par manque d’héritier est alors suivie de la vente de la propriété familiale à un parent éloigné ayant droit de rachat. Une telle situation n’est pas seulement fâcheuse mais considérée comme un châtiment et une malédiction, ce qui fait que en Israël, la mort d’un fils unique est la pire des catastrophes qui peut arriver à une famille juive.

Quand le prophète Amos veut expliquer l’horreur de l’invasion du royaume israélite des X tribus du Nord, il dit de la part de l’Éternel :

J’infligerai à ce pays une douleur aussi profonde que lorsqu’on perd un fils unique (Amos 8.10).

Le prophète Jérémie prononce des paroles similaires au royaume de Juda concernant l’invasion babylonienne. Il dit :

Ô communauté de mon peuple, revêts ton habit de toile de sac, roule-toi dans la cendre et prends le deuil comme pour un enfant unique ! Répands-toi en lamentations amères car le dévastateur fondra soudain sur nous ! (Jérémie 6.26 ; comparez Ésaïe 47.9).

Verset 11

Je continue le texte de Zacharie.

En ce jour-là, il y aura un très grand deuil dans tout Jérusalem, comme le deuil d’Hadadrimmôn dans la vallée de Meguiddo (Zacharie 12.11).

Ici encore, le prophète utilise l’expression « en ce jour-là » qui revient sans cesse comme un refrain tout au long du chapitre12 ainsi que dans les deux suivants. C’est toujours une référence au « Jour de l’Éternel » que le prophète Malachie appelle « grand et terrible » (Malachie 3.23). Il commence après l’enlèvement de l’Église (1Thessaloniciens 4) par sept années de tribulation qui sont suivies par les mille ans de règne du Christ. Assez curieusement, à la fin de ce millénium éclate une immense rébellion qui est vite mâtée. Puis a lieu le jugement universel du « Grand trône blanc » ou « jugement dernier » et on entre dans l’éternité.

Zacharie a déjà dit que le futur deuil national des Israélites pour Jésus le Messie qu’ils reconnaîtront avoir crucifié, sera semblable à celui pour un fils unique, pour un enfant premier-né (Zacharie 12.10). Maintenant, le prophète établit une nouvelle comparaison en rappelant un événement historique qui donna lieu à un deuil national à Jérusalem, « le deuil d’Hadadrimmôn dans la vallée de Meguiddo ».

« Hadadrimmôn » est une allusion mystérieuse. Zacharie fait probablement référence à un rite païen de lamentation comme celui de Thammuz que mentionne Ézéchiel (Ez 8:14). Ce mot bizarre est d’origine assyrienne et le nom d’un village dans la plaine de Meguiddo au nord-est d’Israël, proche de la ville de Jesréel dans une vallée magnifique et très fertile. C’est dans ces environs que le bon roi Josias fut tué au combat (2Rois 23.29 ; 2Ch 35.20-24 ; 603 avant Jésus-Christ) alors qu’il tente de barrer la route à l’armée du pharaon Néko qui monte dans le nord, à Karkémish exactement, pour prêter main-forte aux Assyriens mis en sérieuses difficultés par le roi de Babylone. En réalité, le bon roi Josias n’aurait jamais dû se mêler des affaires des autres et mal lui en prit. Un proverbe dit :

Vous mêler d’une querelle qui ne vous regarde pas, c’est comme attraper un chien par les oreilles (Proverbes 26.17).

Une très mauvaise idée !

Quoi qu’il en soit, la fin tragique de Josias, un roi très aimé par le peuple, est l’occasion de lamentations extraordinaires, et qui se répètent chaque année à l’anniversaire de sa mort. Dans le second livre des Chroniques, on lit :

Jérémie composa une complainte funèbre sur lui (le roi Josias). Tous les chanteurs et toutes les chanteuses célèbrent Josias dans leurs complaintes jusqu’à ce jour, car c’est devenu une tradition en Israël. Ces chants sont consignés dans le recueil des complaintes (2Chroniques 35.25).

Longtemps après l’exil babylonien, pleureurs et pleureuses professionnels célèbrent toujours la fin tragique du bon roi Josias. Ce grand deuil national et perpétuel est une image des lamentations que feront entendre les Israélites quand ils prendront conscience de leur responsabilité en tant que nation dans la crucifixion du Messie.

Verset 12

Je continue le texte de Zacharie.

Le pays tout entier célébrera ce deuil, chaque famille à part, la famille de David à part, et ses femmes à part, la famille de Nathan à part, et ses femmes à part (Zacharie 12.12).

À partir d’ici, Zacharie décrit l’étendue et l’intensité du deuil national à venir du peuple d’Israël. Il sera observé par tous les individus de chaque famille, à commencer par la dynastie de David, pour signifier que tous les Israélites, même ceux qui sont d’un rang social élevé, mèneront ce deuil.

Si le prophète nomme « Nathan » qui est une branche spécifique de la famille royale, c’est pour bien montrer que les lamentations sont ressenties à titre individuel. Nathan est l’un des fils de David (2Samuel 5.14) et l’ancêtre de Zorobabel, le prince de Juda qui conduit les premiers colons hors de Babylone et en Palestine. C’est aussi de la lignée de Nathan qu’est issu Joseph, le père adoptif de Jésus.

Zacharie prend soin de mentionner les « femmes à part » pour deux raisons. Premièrement, parce que dans la vie privée et chez ceux qui en ont les moyens, les femmes d’une maisonnée vivent séparées des hommes dans des appartements privés. Dans la vie publique aussi, les femmes et les hommes ont des rôles distincts, bien définis et ne se fréquentent pas. De telles séparations existent toujours et sont respectées dans la plupart des pays musulmans.

Deuxièmement, Zacharie parle des « femmes à part » parce qu’elles jouent un rôle important dans les cérémonies de deuil. En effet, dans les familles riches, la coutume est d’honorer les défunts en faisant appel à des pleureuses professionnelles qui accompagnent le cortège funéraire en se lamentant à grands cris. Par exemple, le prophète Jérémie écrit :

Voici ce que déclare le Seigneur des armées célestes : Considérez ces choses, convoquez les pleureuses et faites-les venir, envoyez appeler celles qui sont habiles à la lamentation et qu’elles viennent ! (Jérémie 9.16).

Une fois pendant son ministère, Jésus se rend à la maison du chef d’une synagogue dont la petite fille vient de mourir. Dans l’évangile selon Marc, on lit :

Jésus vit une foule bruyante et des gens qui pleuraient et poussaient de grands cris (Marc 5.38 ; NEG).

Et quand Jésus marche en direction du mont Golgotha où il fut crucifié, Luc écrit :

Une foule de gens du peuple le suivait. Il y avait aussi beaucoup de femmes en larmes, qui se lamentaient à cause de lui (Luc 23.27).

Verset 13

Je continue le texte de Zacharie.

(Le pays tout entier célébrera ce deuil, chaque famille à part,) la famille de Lévi à part, et ses femmes à part, la famille de Shimeï à part, et ses femmes à part (Zacharie 12.13).

Après avoir choisi la famille royale comme premier exemple, Zacharie prend maintenant une famille sacerdotale et plus précisément, le clan de Shimeï fils de Guershôn et petit-fils de Lévi (Nombres 3.17-18) pour montrer, comme précédemment, que les lamentations sont familiales et individuelles.

Dans un sens, un premier accomplissement de cette prophétie a déjà eu lieu quand, suite à la prédication des apôtres, de nombreux prêtres reconnaissent en Jésus leur Messie. Luc écrit :

La Parole de Dieu se répandait toujours plus. Le nombre des disciples s’accroissait beaucoup à Jérusalem. Et même de nombreux prêtres obéissaient à la foi (Actes 6.7).

Verset 14

Je finis de lire le chapitre 12.

(Le pays tout entier célébrera ce deuil) et toutes les autres familles, chacune à part, et les femmes à part (Zacharie 12.14).

Après avoir mentionné les deux lignées royale et sacerdotale, Zacharie étend l’universalité des lamentations à tout Israël. Tout le monde est en deuil ; chaque famille et chaque individu sans distinction de sexe ou de rang social, participe à cette repentance nationale.

Jusqu’à présent nous avons déroulé les prophéties de Zacharie en notant au passage qu’elles concernent surtout « le jour de l’Éternel », le programme à venir pour Israël et pour toutes les nations jusqu’à l’établissement du royaume de Dieu sur terre. Tout au long du livre, le prophète parle aux Israélites de son temps. Il cherche à les encourager à persévérer dans la piété en les exhortant à regarder l’avenir glorieux que l’Éternel réserve à son peuple.

La première fois que Jésus est venu, il a été rejeté, humilié, vendu et livré aux Romains qui l’ont crucifié. Puis Dieu a ouvert une longue parenthèse dans son plan pour l’humanité mais Zacharie n’en parle pas parce que cette parenthèse n’a été révélée à aucun prophète. Elle dure maintenant depuis presque deux mille ans et consiste en un temps de grâce pendant lequel Dieu se constitue un peuple qui lui appartient. L’Éternel refermera la parenthèse par l’enlèvement de l’Église. Ensuite apparaîtra l’Antichrist qui imposera un régime totalitaire pendant sept ans, un temps appelé « Tribulation » marqué par des souffrances plus terribles que tout ce que le monde a connu.

Mais cette période de jugements prend fin soudainement au retour de Jésus-Christ qui écrase les ennemis de son peuple puis établit son royaume sur toute la terre. Lui seul apportera la paix auquel le monde aspire et soupire mais qui est toujours élusive. Pourtant, certains hommes d’État ont vraiment tout mis en œuvre pour établir au moins une sorte de pax romana, l’absence de conflits, mais en vain.

Un jeudi soir de décembre 1959, un Boeing 707 décolle d’une base militaire de l’état du Maryland et prend la direction du soleil levant. L’avion porte l’emblème du président des États-Unis. C’est ainsi que commence le plus long voyage qu’un président ait jamais entrepris. Eisenhower se rend dans trois continents afin de rencontrer une douzaine de chefs d’état. Son objectif principal est de promouvoir la paix. Avant de partir, le président a dit qu’il veut œuvrer avec tous les hommes de bonne volonté pour promouvoir dans le monde une paix durable avec justice. C’était là une bien noble entreprise.

Eisenhower parcourt 36 000 km en 19 jours au nom de la paix. Depuis ce mémorable voyage, la plupart des présidents se sont démenés, essayant d’une manière ou d’une autre d’établir la paix en ce bas monde. Quand Eisenhower s’envole, il est accompagné des prières et des bons vœux de plus d’un milliard de personnes parce que le monde veut vraiment la paix ; c’est le profond désir du cœur humain.

L’ironie du sort veut que le président américain s’embarque dans cette aventure en décembre, le mois de l’année où la chrétienté célèbre l’enfant Jésus dont la naissance fut acclamée par une multitude d’anges qui se sont écriés :

Gloire à Dieu, dans les lieux très hauts et paix sur la terre ! (Luc 2.14).

Eisenhower a une longue carrière militaire derrière lui ; il n’est pas dupe et sait fort bien ce qui est dans le cœur de l’homme. Il ne nourrit pas d’idées grandioses et ne se fait guère d’illusions mais il espère apaiser les tensions du moment en expliquant clairement les intentions de la nation dont il est le président afin de dissiper la méfiance de ceux qui lui sont hostiles.

Ça fait maintenant plus de 50 ans que ce voyage historique a eu lieu et hier soir au journal de 20 h, il était question de terrorisme, de conflits armés et de pays au bord d’une guerre civile, la rengaine habituelle, sans parler des maux sociaux et individuels qui de temps en temps font la une des journaux. Comme l’écrit le prophète Ésaïe :

(L’Éternel a dit) il n’y a pas de paix pour les méchants ! (Ésaïe 48.22 ; 57.21).

Or, c’est ce que nous sommes. L’enfant Jésus qui est né voilà presque 2000 ans est notre seule espérance d’une paix durable. Lui seul peut et va apporter la paix sur cette terre parce que pour l’éternité, il détient le titre de « Prince de la paix » (Ésaïe 9.5). Jésus a un programme pour instaurer la paix sur terre car elle fait partie du royaume de Dieu. Il régnera de Jérusalem qui depuis toujours est pour Dieu le centre du monde et le trône de sa majesté, autant pour Israël que pour toutes les autres nations.

Dans les trois derniers chapitres de Zacharie, la ville de Jérusalem est mentionnée 23 fois si j’ai bien compté et il ne s’agit jamais d’une ville mythique ou emblématique située on ne sait où, mais de la capitale actuelle de l’état hébreu, un endroit que tous les chefs d’État évitent comme la peste car comme l’a dit Zacharie précédemment, Jérusalem est une « très lourde pierre pour toutes les nations » (Zacharie 12.3).

La restauration et la conversion d’Israël auront lieu quand Jésus-Christ le Messie reviendra, et le texte doit être interprété littéralement afin de satisfaire la révélation prophétique qui annonce le changement total, la métamorphose profonde des Israélites afin qu’ils deviennent vraiment le peuple de Dieu.

Contrairement à ce que beaucoup de croyants de bonne foi croient, l’interprétation littérale des prophéties de l’Ancien Testament est enracinée dans l’inspiration des Écritures. Ce n’est donc pas un simple détail ou une petite divergence d’opinions. Là, je sens que je vais me faire des ennemis.

Les prophéties de Zacharie ou des autres prophètes, et qui concernent « ce jour-là », c’est-à-dire « le jour de l’Éternel », ne sont pas applicables à la parenthèse eschatologique que nous vivons qui est le temps de l’Église parce que notre époque se situe en dehors de la vision prophétique de l’Ancien Testament. Je sais bien que « l’alliance nouvelle » dont parle Jérémie (31.31) a été instaurée par Jésus-Christ quand il a célébré la Pâque avec ses disciples dans la chambre d’hôte. Dans son évangile, Luc écrit que après le repas, Jésus a dit :

Ceci est la coupe de la nouvelle alliance conclue par mon sang qui va être versé pour vous (Luc 22.20).

Cette prophétie est remarquable et nous concerne directement vous et moi. Cependant, ce qui est plus extraordinaire encore est qu’elle s’appliquera au peuple d’Israël en « ce jour-là ».

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

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