Romains 9.6-24
Chapitre 9
Introduction
Il n’est pas nécessaire d’avoir fait Saint Cyr ou l’une des grandes écoles pour savoir que la vie n’est pas juste. C’est d’ailleurs pour ça qu’en langage familier on dit : « Il n’y a de la chance que pour les canailles ! » Le roi Salomon réputé pour sa grande sagesse a écrit :
Tout est pareil pour tous : un même sort atteint le juste et le méchant, celui qui est bon et droit, et celui qui est vicieux (Ecclésiaste 9.2).
Dans l’Épître qu’il écrit aux Romains, l’apôtre Paul utilise Israël comme exemple pour prouver que Dieu opère un choix parmi les hommes selon son bon vouloir, et par extension qu’il a tous les droits sur sa création. Ce concept dont le vrai nom est « l’élection » mais qu’on appelle aussi par abus de langage : « la prédestination » est plutôt difficile à digérer; d’ailleurs, il m’est restée en travers de la gorge pendant longtemps. Je continue maintenant à lire dans le chapitre 9 de l’épître de Paul aux Romains.
Versets 6-7
La Parole de Dieu aurait-elle échoué ? Non ! En effet, ce ne sont pas tous ceux qui descendent du patriarche Israël qui constituent Israël ; et ceux qui descendent d’Abraham ne sont pas tous ses enfants. Car Dieu dit à Abraham : C’est la postérité d’Isaac qui sera appelée ta descendance (Romains 9.6-7).
Dans la première partie de cette Épître, Paul a rappelé la fidélité de Dieu à son projet de salut du monde, mais à la pensée des Juifs, ceux de sa race, qui refusent avec hargne la Bonne Nouvelle de la grâce de Dieu, l’apôtre a le cœur qui saigne; il est profondément attristé parce que ce salut était destiné aux Israélites en priorité. En effet, c’est à eux, en tant que peuple choisi, qu’ont été faites toutes les promesses de bénédiction contenues dans les Textes de l’Ancien Testament. Malheureusement, dans leur ensemble, les Juifs ont violemment rejeté Jésus comme leur Messie, d’abord en le faisant crucifier et ensuite en persécutant les chrétiens. Étant donné cette situation tragique, Paul va préciser la manière dont Dieu agi à présent à l’égard d’Israël, alors que parallèlement, l’Église se remplit de nouveaux chrétiens dont la grande majorité est d’origine païenne.
Ici et concernant les Juifs, Paul répond à la question : « La Parole de Dieu aurait-elle échoué ? » avec un « Non » franc et massif, parce que, dit-il, tous ceux qui descendent d’Abraham et de Jacob, les patriarches d’Israël, ne font pas automatiquement partie de sa postérité spirituelle appelée : « enfants d’Abraham ». Il existe en effet deux Israël : Israël selon la chair et l’Israël de Dieu. L’apôtre établit une distinction nette au sein de la nation juive entre la descendance physique et le vrai peuple de Dieu, qui lui est choisi selon l’élection de la grâce. Le rejet par les Israélites de Jésus comme Messie est la preuve que le principe du choix souverain de Dieu est à l’œuvre.
Dès le début de l’histoire des ancêtres d’Israël, l’Éternel a désigné parmi leurs descendants ceux qui donneraient naissance à son peuple : tel est le cas d’Isaac, qui est l’enfant de la promesse au détriment de son demi-frère Ismaël, ou encore de Jacob, qui déjà avant sa naissance avait été choisi par Dieu au lieu de son frère jumeau Esaü pourtant le premier-né.
Les Juifs ont la haine au ventre contre Paul parce qu’il enseigne que c’est la foi en Jésus-Christ et non l’appartenance à la lignée d’Abraham qui procure le salut. Avec sa démonstration, l’apôtre porte un coup fatal à leur croyance erronée. En effet, comme Abraham a eu plusieurs épouses, si la postérité spirituelle reposait sur la naissance seule, tous les descendants de ses nombreux fils seraient inclus dans les promesses que l’Éternel lui a faites, or, ils ne le sont pas. Quand Jésus était sur terre, il a dit à peu près la même chose que Paul. Je résume sa discussion avec les Juifs récalcitrants :
Je sais que vous êtes les descendants d’Abraham. [..]. Quant à vous, vous faites ce que vous avez appris de votre père. Notre père à nous, répondirent les Juifs, c’est Abraham. — Si vraiment Dieu était votre Père, leur dit Jésus, vous m’aimeriez, car c’est de sa part que je suis ici et c’est de sa part que je suis venu au milieu de vous. Je ne suis pas venu de ma propre initiative, c’est lui qui m’a envoyé. — Eh bien, leur répliqua Jésus, si vous étiez vraiment des enfants d’Abraham, vous agiriez comme lui. Votre père, c’est le diable, et vous voulez vous conformer à ses désirs (Jean 8.37-39, 42, 44).
Verset 8
Je continue l’argumentation de Paul.
Cela veut dire que tous les enfants de la descendance naturelle d’Abraham ne sont pas enfants de Dieu. Seuls les enfants nés selon la promesse sont considérés comme sa descendance (spirituelle) (Romains 9.8).
Seuls les enfants nés suite à la promesse de l’Éternel constituent la postérité spirituelle d’Israël, celle qui sera bénie. Au sein même de la nation juive, certains sont choisis et élus, et d’autres pas. Ceux qui font partie de la descendance spirituelle d’Abraham ont accepté Jésus comme Messie et leur Sauveur. C’est par milliers qu’au tout début de l’Église, les Israélites que Dieu avait souverainement choisis sont devenus chrétiens. Je cite le passage :
En écoutant Paul, tous les responsables de l’Église de Jérusalem louaient Dieu, puis ils lui dirent : — Vois-tu, frère, combien de milliers de Juifs sont devenus croyants, et tous sont très attachés à la Loi de Moïse (Actes 21.18-20).
Dans le livre de l’Apocalypse, Jésus écrit aux messagers de sept Églises d’Asie Mineure (la Turquie actuelle). Dans ces lettres, il mentionne justement les faux Juifs, ceux qui se disent de la postérité spirituelle d’Israël, mais qui ne le sont pas. Je le cite :
Je sais les calomnies de ceux qui se disent Juifs mais qui ne le sont pas : c’est une synagogue de Satan. [..]. Ils se disent Juifs, mais ne le sont pas : ils mentent (Apocalypse 2.9 ; 3.9).
Ces descendants d’Abraham selon la chair sont bien des Israélites, mais cela ne fait pas d’eux des Juifs au sens spirituel du terme, parce que la naissance charnelle ne confère pas la qualité d’enfant de Dieu.
Verset 9
Je continue le texte.
Car Dieu a donné sa promesse en ces termes : Vers cette époque, je viendrai, et Sara aura un fils (Romains 9.9).
Il s’agit de la promesse de l’Éternel à Abraham concernant sa femme légitime Sara qui jusqu’à présent était stérile. Dieu promet au patriarche qu’un fils lui naîtra d’elle (Genèse 18.10). En conséquence, la naissance d’Isaac était miraculeuse en quelque sorte parce que fruit de la promesse divine. Auparavant, Abraham avait déjà eu un fils qui s’appelait Ismaël par l’intermédiaire d’Agar, la servante de Sara. A cette lointaine époque, la coutume voulait que le maître des lieux mette enceintes les servantes afin d’avoir un maximum de gosses. Il faut dire également que la fertilisation in vitro était inconnue et les ventres porteurs qu’on pouvait louer aussi. On utilisait donc un moyen naturel rudimentaire et non médicalisé mais efficace. En bref donc, Isaac fut choisi par Dieu au détriment d’Ismaël.
Versets 10-13
Je continue.
Et ce n’est pas tout : Rébecca eut des jumeaux nés d’un seul et même père, de notre ancêtre Isaac. Or, Dieu a un plan qui s’accomplit selon son libre choix et qui dépend, non des actions des hommes, mais uniquement de la volonté de celui qui appelle. Et pour que ce plan demeure, c’est avant même la naissance de ces enfants, et par conséquent avant qu’ils n’aient fait ni bien ni mal, que Dieu dit à Rébecca : L’aîné sera assujetti au cadet. Ceci s’accorde avec cet autre texte de l’Écriture : J’ai aimé Jacob et pas Ésaü (Romains 9.10-13).
Paul a d’abord démoli les prétentions des Juifs fondées sur la naissance physique, maintenant il réduit à néant les prétentions toutes humaines qui s’appuient sur le mérite des bonnes oeuvres.
Isaac a pris pour femme Rébecca qui a eu des jumeaux. Le cas de ces deux enfants est encore plus parlant que celui d’Ismaël et d’Isaac qui n’étaient que des demi-frères, alors que Jacob et Ésaü sont nés le même jour et issus des mêmes parents. Dieu a fait un choix souverain parmi les descendants physiques d’Abraham ; d’abord Isaac au détriment d’Ismaël ; ensuite Jacob, le cadet a eu la préférence sur son frère Ésaü qui est né le premier, avant même que ces jumeaux ne fassent quoi que ce soit de bien ou de mal. Ce choix de l’Éternel était un renversement de l’ordre habituel qui donnait la préférence et beaucoup d’avantages au fils aîné. L’élection ne dépend donc ni de la naissance, ni de la personnalité, ni des actions des personnes en question, mais de Dieu qui a dit : « J’ai aimé Jacob et pas Ésaü (Malachie 1.2,3) ». C’est vrai que ça choque et que ça ne paraît pas juste. Bon, une fois qu’on connaît la méchanceté foncière d’Ésaü, on pourrait peut-être à la rigueur comprendre que Dieu qui sait tout d’avance, ne l’ait pas choisi pour cette raison. Mais cette vision des choses est fausse car elle n’explique pas du tout pourquoi il aurait aimé Jacob qui lui aussi était passablement tordu, tricheur et un trompeur dans l’âme. En réalité, le fondement des choix de Dieu est son plan éternel et les résolutions qu’il a prises avant même la création de l’univers. Pareillement, le salut des hommes s’accomplit par élection et pour l’exécuter Dieu procède à des choix ; il ne sauve pas les hommes en masse mais opère un triage parmi eux et accorde la vie éternelle par pure grâce à certains individus.
Versets 14-15
Je continue le texte.
Mais alors, que dire ? Dieu serait-il injuste ? Loin de là ! Car il a dit à Moïse : Je ferai grâce à qui je veux faire grâce, J’aurai pitié de qui je veux avoir pitié (Romains 9.14-15).
Après avoir affirmé la liberté souveraine de Dieu, qui dans l’élection au salut ne tient aucun compte des mérites humains, Paul sait qu’il suscite une grave objection. Il fait donc de la lecture de pensée et devance la question qui surgit dans l’esprit de ses lecteurs. L’apôtre réfute cette objection en citant divers passages des Écritures, qui sont des axiomes indiscutables, et desquels il ressort que Dieu « fait grâce à qui il veut et il endurcit qui il veut » (Exode 33.19). Pourtant, Dieu est fidèle à lui-même et parfaitement juste en agissant comme il le fait. Pour admettre l’élection des bienheureux, qui paraît fort injuste j’en conviens, il faut avoir été humilié par le sentiment de son péché; il faut s’être prosterné devant le Dieu juste et trois fois saint, il faut avoir reconnu en son âme et conscience n’avoir à attendre de lui que le juste châtiment de ses fautes. Quiconque ne fait pas humblement cette démarche, ne sait pas encore ce qu’est le péché, ni par conséquent ce qu’est la grâce. La pensée qu’il y a de l’injustice en Dieu est un blasphème; c’est nier Dieu qui est la justice suprême. La prétention du pécheur que Dieu est tenu de le sauver est la négation de la grâce. Paul introduit ici le thème fondamental de la miséricorde divine. Tout choix de sa part est une marque de pitié, et une grâce accordée à celui qui en lui-même ne mérite rien. Le contexte de la citation de l’apôtre est la sombre histoire du veau d’or que s’étaient fabriqué les Hébreux en pleine révolte contre l’Éternel. Mais malgré cette rébellion, le peuple a continué de jouir de la bonté et de la grâce de Dieu.
Verset 16
Je continue le texte.
Cela ne dépend donc ni de la volonté de l’homme, ni de ses efforts, mais de Dieu qui fait grâce (Romains 9.16).
Paul tire ici une conclusion générale de ce qu’il a dit précédemment. La volonté et les efforts de l’homme ne sont jamais la cause première du salut. Dans sa souveraineté, le Créateur fait miséricorde à qui il veut. En fait, il n’est pas obligé d’avoir pitié de qui que ce soit. Si je reçois la grâce de Dieu, cela ne tient ni de moi, ni de ma volonté ni de mes misérables bonnes œuvres. La condescendance de Dieu, sa pitié, sa grâce et sa bonté, reposent uniquement et exclusivement sur lui-même, sur qui il est. Les immenses cathédrales avec leur architecture tape-à-l’œil, leur flèche imposante, la musique sacrée, les vitraux, les statues, les habits colorés des prêtres, ces choses sont magnifiques; elles flattent mes sens et me fascinent, mais elles n’ont absolument aucune valeur aux yeux du Dieu à qui nous devons rendre des comptes.
Versets 17-18
Je continue le texte.
Dans l’Écriture, Dieu dit au pharaon : Voici pourquoi je t’ai fait parvenir où tu es : pour montrer en toi ma puissance, et pour que, sur la terre entière, on proclame qui je suis. Ainsi donc, Dieu fait grâce à qui il veut et il endurcit qui il veut (Romains 9.17-18).
Paul enfonce le clou avec cet exemple qui ne manquera pas de susciter des remous dans l’auditoire. Il faut garder à l’esprit que Paul réfute les Juifs qui prétendent restreindre la liberté de Dieu en affirmant qu’il ne peut, en aucun cas, les exclure et les priver de ses promesses.
L’endurcissement du pharaon, qui était un jugement contre lui, faisait partie du plan de Dieu pour libérer son peuple et pour se faire connaître « sur la terre entière ». L’Éternel lui a dit :
J’aurais pu tout de suite te frapper de la peste, ainsi que tes sujets, et tu aurais déjà disparu de la terre ! Mais voici pourquoi je t’ai laissé en vie : c’est pour te faire voir ma puissance et pour que ma renommée se répande par toute la terre (Exode 9.15-16).
Dieu n’a pas à fournir le moindre effort pour endurcir quelqu’un, il lui suffit de ne pas manifester sa grâce et d’abandonner l’homme à ses penchants naturels, à son entêtement et à son péché. Le Pharaon a certes accompli le plan souverain du Seigneur, mais sans le savoir et sans le vouloir, et en résistant obstinément à sa volonté. En conséquence, il a été jugé.
Verset 19-20
Je continue.
Tu vas me dire : pourquoi alors Dieu fait-il encore des reproches ? Car qui a jamais pu résister à sa volonté ? Mais, qui es-tu donc toi, homme, pour critiquer Dieu ? L’ouvrage demandera-t-il à l’ouvrier : “ Pourquoi m’as-tu fait ainsi ? ” (Romains 9.19-20).
Ici encore, Paul prévoit la question de ses lecteurs qui demandent : Si Dieu fait comme il veut, comment peut-il juger l’homme ? Paul répond en réaffirmant la souveraineté de Dieu. Honni soit qui mal y dise. L’homme, l’être créé, n’a aucun droit devant son Créateur. Comme cet univers lui appartient puisqu’il l’a créé, il a le droit d’agir comme bon lui semble. Quant à moi, je ne suis qu’une poussière microscopique, une créature insignifiante, et il pourrait m’ôter la vie en un instant. Aurais-je l’audace de me présenter debout devant mon Créateur, de le regarder droit dans les yeux et de contester ses décisions ? Au contraire, en toute humilité je dois me prosterner devant mon Créateur et reconnaître que tout ce qu’il fait est juste et droit. Un poète l’a exprimé en ces termes. Je le cite :
Vous ne pouvez mettre une seule petite étoile en orbite,
Vous ne pouvez former une seule feuille d’arbre,
Ni créer une montagne, ni creuser un lit d’océan.
Nous sommes des minus présomptueux, remplis d’incrédulité.
Nous ne pouvons produire la splendeur d’une aurore,
Ni ordonner à la lumière du jour de se coucher,
Ni susciter la pâleur tendre des rayons de lune ;
Et vous oseriez douter de celui qui a fait tout cela ?
Verset 21
Je continue le texte.
Le potier n’a-t-il pas le droit, à partir du même bloc d’argile, de fabriquer un pot d’usage noble et un autre pour l’usage courant ? (Romains 9.21).
Cette image qu’on trouve plusieurs fois dans l’Ancien Testament (Esaïe 29:16; 45:9 ; Jérémie 18:1-10) illustre la souveraineté du Créateur. Adam et Ève ne descendent pas d’un primate mais ont été créés à partir de la poussière de la terre. Par contre, avec les sciences modernes, c’est l’homme qui fait le singe. Abraham a vu juste et adopté la bonne attitude quand il a dit :
Je ne suis que poussière et cendre, et pourtant j’ai osé parler à mon Seigneur (Genèse 18.27).
Dieu est le potier et je suis l’argile. Dans les lieux touristiques comme dans le sud de la France, les poteries sont nombreuses et on peut y observer l’artisan au travail. Sa matière première est une masse de terre glaise qu’il utilise pour former un vase à la forme délicate ou pour un vulgaire pot. C’est son choix et l’argile n’a rien à dire. Le Seigneur du ciel et de la terre a ce même droit sur ses créatures. Il a créé Moïse et Pharaon, deux pécheurs. Mais dans sa grâce il a fait du premier un vase d’usage noble et dans sa justice il a fait du second un pot destiné à montrer sa puissance et sa colère. C’est son droit.
Verset 22
Je continue.
Et qu’as-tu à redire si Dieu a voulu montrer sa colère et faire connaître sa puissance en supportant avec une immense patience ceux qui étaient les objets de sa colère, tout prêts pour la destruction ? (Romains 9.22).
Au début de l’Épître, Paul a exprimé la même idée en d’autres termes, quand il a dit que le but de la patience de Dieu est d’amener l’homme à se repentir (Romains 2.4-5). Ici, l’apôtre vise évidemment les Juifs. Et effectivement la nation fut rayée de la carte en l’an 70 de notre ère. Jésus aussi avait mis les Juifs en garde et il pleura même sur la ville sainte. Je lis le passage :
Ah, Jérusalem ! Jérusalem ! Toi qui fais mourir les prophètes et qui tues à coups de pierres ceux que Dieu t’envoie ! Combien de fois j’ai voulu rassembler tes habitants auprès de moi comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes ! Mais vous ne l’avez pas voulu ! (Luc 13.34).
Versets 23-24
Je continue le texte.
Oui, qu’as-tu à redire si Dieu a agi ainsi pour manifester la richesse de sa gloire en faveur de ceux qui sont les objets de sa grâce, ceux qu’il a préparés d’avance pour la gloire ? C’est nous qui sommes les objets de sa grâce, nous qu’il a appelés non seulement d’entre les Juifs, mais aussi d’entre les non-Juifs (Romains 9.23-24).
Au tout début de cette Épître, Paul a établi la culpabilité de tous les hommes car ils sont dans un état perpétuel de révolte contre le Créateur ce qui fait que leurs péchés les rendent mûrs pour le jugement. Seuls ceux qui n’ont pas conscience de leur état lèvent le poing au ciel et reprochent à Dieu sa façon d’agir. Il est intéressant de remarquer qu’ici, l’apôtre dit que Dieu « a préparés d’avance (certains) pour la gloire », mais précédemment, il n’a pas dit que c’est lui qui en a préparé d’autres pour la perdition parce que c’est leur « entêtement et refus de changer » (Romains 2.4,5) qui est la raison de leur ruine, de la ruine des impies. Ils sont formés pour la perdition parce qu’ils n’ont pas profité de la patience de Dieu pour se repentir. La gloire est l’opposé de la perdition : c’est la vie et le bonheur éternels qui se trouvent dans la communion avec Dieu et dans la participation à sa gloire.
D’un côté et dans sa souveraineté, le Seigneur choisit de faire miséricorde à certaines personnes qu’il a préparées d’avance pour le salut. Mais d’un autre, il désire aussi que tout le monde soit sauvé. L’apôtre Pierre écrit :
Le Seigneur use de patience envers vous, il ne veut pas qu’aucun périsse, mais (il veut) que tous arrivent à la repentance (2Pierre 3.9).
Il n’est pas possible de comprendre comment et pourquoi Dieu agit d’une certaine manière. Je ne peux que me soumettre à sa volonté, c’est là la seule liberté dont je dispose. Le point principal de Paul est que dès le commencement le Créateur a manifesté ses choix souverains. Il l’a fait envers les patriarches juifs, mais aussi à l’époque apostolique, en appelant des Israélites et des païens à croire en Jésus-Christ, et il continue aujourd’hui. Preuve en est qu’il nous convie vous et moi à placer notre confiance en Jésus-Christ, le seul Sauveur.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.