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01 nov. 2023

Romains 6.15-23

Chapitre 6

Introduction

Notre planète compte environ 3.000 systèmes de croyances différents. Tout le monde a entendu parler des grandes religions, qu’elles soient monothéistes comme l’Islam ou le christianisme, ou orientales comme l’Hindouisme, le Taoïsme ou le Bouddhisme. À côté de ces grandes religions qui balaient très large, il existe aussi un nombre sans cesse croissant de sectes de tous ordres et il y en a pour tous les goûts. Cependant, et selon l’enseignement des Écritures, il n’y a que deux chemins, deux voies, deux régimes possibles sous lesquels vous et moi ainsi que tous les autres êtres humains pouvons nous trouver. Il s’agit de la Loi ou de la grâce. La Loi, que ce soit celle de Moïse, le Sermon sur la Montagne, ou une autre, peu importe, n’apporte que la condamnation. Personne, en effet, n’est capable d’obéir constamment et en toutes circonstances aux règles morales énoncées par le Seigneur du ciel et de la terre. Par contre, sous le régime de la grâce, je suis déclaré juste et je reçois la vie éternelle.

Verset 15

Je continue à lire dans le chapitre 6 de l’Épître de Paul aux Romains.

Mais quoi ? Allons-nous encore pécher volontairement de temps en temps sous prétexte que nous ne sommes pas sous le régime de la Loi, mais sous celui de la grâce ? Loin de là ! (Romains 6.15).

Le régime de la grâce substitué à celui de la Loi pourrait être mal compris. Alors au tout début de ce chapitre, Paul pose une question de rhétorique ; à savoir si la gratuité du salut encourage le croyant à se laisser aller dans la boue du péché. Maintenant, il demande si le fait que Dieu pardonne gratuitement est une bonne excuse de me laisser aller à mes penchants mauvais. Pour la deuxième fois, (Romains 6.1), l’apôtre réfute catégoriquement cette idée aberrante. Cependant, ici, ce n’est plus contre une vie de péché qu’il s’élève énergiquement, mais contre la paresse spirituelle et morale qui cède ici et là devant des tentations subtiles. Un tel croyant n’est pas entièrement consacré à Dieu car il n’a pas encore totalement renoncé à lui-même.

Verset 16

Je continue.

Ne savez-vous pas qu’en vous mettant au service de quelqu’un comme des esclaves pour lui obéir, vous êtes effectivement les esclaves du maître à qui vous obéissez : ou bien du péché qui entraîne la mort, ou bien de l’obéissance qui conduit à une vie juste ? (Romains 6.16).

On ne peut pas être à la fois esclave du péché et au service de Dieu. Jésus a exprimé ce même concept lorsqu’il a dit :

Nul ne peut être en même temps au service de deux maîtres, car ou bien il détestera l’un et aimera l’autre, ou bien il sera dévoué au premier et méprisera le second. Vous ne pouvez pas servir en même temps Dieu et une idole (Matthieu 6.24).

L’esclave appartient tout entier à son maître et il n’est donc pas libre d’en servir un autre. Dans la sphère morale, les actes choisis se transforment vite en habitudes qui créent une certaine personnalité de laquelle naissent d’autres actes et toute la conduite subséquente de la personne. Selon Paul, on ne peut choisir qu’entre deux maîtres et le second est inattendu. En effet, aux mots : péché et mort, on attendait comme antithèse : « sainteté » et « vie ». Mais l’apôtre a préféré « obéissance » et « vie juste », rappelant ainsi que la désobéissance est l’essence du péché, tandis que l’obéissance nous affranchis de la servitude du mal, et nous introduit dans un état moral conforme à la volonté de Dieu. Saint Augustin a écrit : « Tu es à la fois un esclave et un être libre : esclave par ton obéissance au commandement ; libre par ta joie à l’accomplir ; esclave parce que tu es un être créé ; libre parce que tu es aimé du Dieu qui t’a créé et tu aimes l’auteur de ton être ».

Paul rappelle donc que l’esclavage du péché conduit à la mort au sens général du terme car c’est la conséquence naturelle et inévitable du péché. Les Écritures mentionnent la mort physique, spirituelle, et éternelle qui est la séparation d’avec Dieu pour toujours. Par contre, celui qui a choisi le Christ possède la vie éternelle, mais doit aussi se soumettre à son nouveau Maître et mener une vie juste au sens général du terme, ce qui inclut l’obéissance à la Parole de Dieu et la mise en pratique des vertus chrétiennes. Ce passage de l’apôtre Paul souligne bien que la marche chrétienne ne consiste pas à suivre des règles et des commandements.

Le croyant qui veut plaire à Dieu choisit en son âme et conscience de faire sa volonté. Il décide de bon gré d’obéir aux exhortations contenues dans les Écritures. Contrairement à la loi de Moïse, celles-ci n’ont pas pour objectif de condamner le transgresseur mais de le conduire à mener une vie de sainteté. En effet, que le chrétien authentique obéisse ou pas à la volonté de Dieu, de toute façon il possède la vie éternelle parce que son salut ne dépend pas de ses actions, mais de l’acte de justice accompli sur la croix par Jésus-Christ. Cependant, si le croyant agit mal aux yeux de Dieu, il rompt sa communion avec lui; il en sera malheureux et risque un châtiment de la part de son Maître. Mais comme je l’ai déjà dit, son état éternel ne change pas et il est toujours un enfant de Dieu. Il devra confesser son péché afin de rétablir sa relation filiale avec son Père céleste. Je lis un passage à ce sujet :

Si nous reconnaissons nos péchés, il (Dieu) est fidèle et juste et, par conséquent, il nous pardonnera nos péchés et nous purifiera de tout le mal que nous avons commis (1Jean 1.9).

Cela dit, celui qui se croit chrétien et qui persiste à faire le mal impunément et sans mauvaise conscience est probablement un faux-frère, un travesti et son christianisme est une parodie. Il porte un habit de carnaval avec lequel il se moque de tous et se trompe lui-même, et il est encore esclave du péché. Or Jésus a dit :

Tout homme qui commet le péché est esclave du péché. Or, un esclave ne fait pas partie de la famille, un fils, lui, en fait partie pour toujours. Si donc c’est le Fils qui vous donne la liberté, alors vous serez vraiment des hommes libres (Jean 8.34-36).

Cette liberté que Jésus-Christ donne consiste à vivre pour lui et à mener une vie droite. Il n’y a que deux alternatives qui me sont offertes : soit je suis serviteur de Dieu, soit je vis au service des idoles comme l’argent, le sexe, les vacances, ou que sais-je encore. Tout homme est forcément au service de quelqu’un ou de quelque chose. Il ne faut pas se leurrer, la liberté au sens absolu du terme n’existe pas pour les êtres humains ; Dieu seul est réellement libre.

Afin justement d’éviter au maximum le péché, de tout temps, des groupes, se disant chrétiens et issus d’horizons divers, ont établi des règles de vie plus ou moins strictes qui leur servent de garde-fous. On pense aux ordres monastiques, bien sûr, mais il n’y a pas qu’eux. Ainsi, ceux qu’on appelait les Puritains étaient, comme leur nom l’indique, des purs et durs. Ils avaient établi des quantités de lois qui leur empoisonnaient littéralement l’existence et les rendaient sombres, voire sinistres. Aujourd’hui, les Amish sont célèbres surtout aux États-Unis ; mais il y a aussi d’autres communautés issues du mouvement protestant qui sont particulièrement austères. Tous ces groupes ont plus ou moins copié les Pharisiens, la secte juive qui sévissait du temps de Jésus. Ces dirigeants religieux avaient ajouté une multitude de préceptes à la Loi de Moïse, mais il fallait être riche et ne pas travailler pour pouvoir les suivre. Leur logistique était tellement lourde qu’il était impossible au commun des mortels de les respecter. En conséquence, ces « saintes nitouches hypocrites » appelaient les gens ordinaires du peuple des « maudits », parce que n’étant pas oisifs comme eux et devant travailler, ils ne pouvaient pas connaître tous ces commandements rajoutés et encore moins s’y conformer. On ne peut schématiser la vie chrétienne et la ramener à l’observance d’un certain nombre de règles. Sa dynamique est beaucoup plus complexe, car elle inclut les motivations personnelles, les aspirations, les attitudes de cœur, les circonstances, ainsi que d’autres paramètres qui ne peuvent être quantifiés. La marche chrétienne commence par l’acceptation de la grâce de Dieu qui a pourvu à mon salut, ce qui se traduit par un amour sincère pour Jésus-Christ. Lui-même a dit à ses disciples :

Si vous m’aimez, vous suivrez mes commandements (Jean 14.15).

L’amour est bien plus qu’un cœur qui bat ou une grande émotion, c’est une action positive en faveur de l’être aimé. C’est Dieu qui nous a aimés le premier. Il a pris l’initiative d’envoyer son Fils pour accomplir sur la croix l’Acte de justice qui a satisfait sa sainteté et sa justice. Une des paroles de l’évangile selon Saint Jean dit :

Car Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique pour que tous ceux qui placent leur confiance en lui échappent à la perdition et qu’ils aient la vie éternelle (Jean 3.16).

Versets 17-18

Je continue le texte de l’épître aux Romains.

Mais Dieu soit loué ! Si, autrefois, vous étiez les esclaves du péché, vous avez maintenant obéi de tout cœur à l’enseignement fondamental auquel vous avez été soumis. Et, à présent, affranchis du péché, vous êtes devenus esclaves de la justice (Romains 6.17-18).

Tandis que l’apôtre gratte le parchemin, ou plus exactement dicte sa lettre, il se rappelle que la grâce de Dieu a déjà touché ses lecteurs, ce qui lui suscite un Alléluia, une louange au Seigneur. Avant d’accepter la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, tous ses lecteurs étaient esclaves du péché, mais depuis, ils ont changé leur fusil d’épaule en obéissant vraiment à l’enseignement qu’ils ont reçu. Ils ont accepté d’obéir à la Parole de Dieu qui est la vérité, et à Jésus-Christ leur nouveau Maître. Maintenant donc, ils sont affranchis du péché et de ses conséquences, et sont capables de mener une vie pieuse et vertueuse. Leur position juste à l’égard de Dieu se manifeste dans leur vie de tous les jours dans leur travail, à l’égard de l’argent, dans leurs relations personnelles, et partout ailleurs.

Verset 19

Je continue.

— Si je parle ici à la manière des hommes c’est à cause de votre faiblesse naturelle. — De même que vous avez offert autrefois vos membres en esclaves à des passions dégradantes et immorales pour vivre une vie déréglée, de même offrez-les maintenant en esclaves à la justice pour mener une vie sainte (Romains 6.19).

Paul utilise le mot « esclavage » pour décrire la condition d’une personne plongée dans le péché. Ce langage est tout à fait approprié. Par contre l’apôtre semble avoir quelques scrupules à utiliser l’esclavage pour décrire la soumission à Dieu, parce que le Seigneur n’exerce pas une pression tyrannique sur ses enfants. Par ailleurs, Paul semble aussi penser que la compréhension spirituelle de ses lecteurs, d’anciens païens pour la plupart, se situe au ras des pâquerettes et qu’ils risquent fort d’interpréter l’asservissement à la justice comme une autre forme de servitude alors qu’elle est la seule vraie liberté (Jean 8.36). Voilà pourquoi il dit : « Si je parle ici à la manière des hommes c’est à cause de votre faiblesse naturelle. » Cela dit, la métaphore de l’esclavage est excellente car très familière à ses lecteurs et tirée de leur expérience humaine. En effet, sur les 120 millions d’habitants environ que compte alors l’Empire romain, environ la moitié sont esclaves dont beaucoup de chrétiens parce que ce sont les couches les plus basses de la société qui ont le mieux accueilli la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ.

Parmi les écrits de Paul, nous avons une toute petite Épître adressée à un dénommé Philémon qui montre bien qu’avoir le statut d’homme libre était un bien prisé et difficile à obtenir. Soit dit en passant que ni Jésus, ni Paul, ni aucun autre apôtre n’a songé, ne serait-ce qu’un instant, à essayer de changer le système social de leur époque qui était pourtant brutal et fort injuste. L’émancipation des esclaves n’est pas leur préoccupation. Aucun d’entre eux n’a dit ou écrit quoi que ce soit contre les maux qui affligent la société de l’Empire. Dans l’une de ses lettres, Paul fait une brève référence à l’esclavage quand il écrit :

Étais-tu esclave lorsque Dieu t’a appelé ? Ne te fais pas de souci à ce sujet. — Mais si tu peux devenir libre, alors profites-en. — Car un esclave qui a été appelé à servir le Seigneur est un affranchi du Seigneur. Et de même, l’homme libre que Dieu a appelé est un esclave du Christ (1Corinthiens 7.21-22).

Selon l’apôtre, ce qui compte bien plus que le statut juridique d’homme libre, c’est de posséder la vraie liberté dans son for intérieur. Selon les Écritures, ce privilège consiste à diriger sa vie selon la vérité de l’enseignement de la Parole de Dieu et à servir le Christ. Lorsqu’il était sur terre, Jésus a parlé de la liberté en ces termes :

Alors Jésus dit aux Juifs qui avaient mis leur foi en lui : — Si vous vous attachez à la Parole que je vous ai annoncée, vous êtes vraiment mes disciples. Vous connaîtrez la vérité, et la vérité fera de vous des hommes libres (Jean 8.31-32).

L’apôtre Paul répète essentiellement les idées des versets précédents ; à savoir qu’avant d’être sauvés, les Romains avaient soumis leurs corps à une vie déréglée en boucle faite d’immoralités et autres vices dégradants. Ils s’étaient volontairement rendus esclaves de leurs passions. À lire Paul, on a l’impression qu’avant de devenir chrétiens, ses lecteurs passaient le plus clair de leur temps en partouses. Par contraste avec leur vie dissolue précédente, l’apôtre encourage et ordonne même les Romains de mener dorénavant une vie juste et pieuse. La sanctification est un processus; il y a des acquis mais toujours des progrès à faire, d’où la nécessité d’une exhortation continuelle, car Dieu ne cherche rien de moins que la perfection chez ses enfants. L’apôtre Jean aussi a parlé de ce processus de sanctification et de l’union du croyant avec Jésus-Christ, mais en termes plus simples que Paul. Je cite le passage :

Je suis le vrai plant de vigne et mon père est le vigneron. Tous mes sarments qui ne portent pas de fruits, il les coupe, et tous ceux qui en portent, il les taille pour les émonder afin qu’ils produisent un fruit plus abondant et de meilleure qualité. Vous aussi, vous avez déjà été émondés et purifiés grâce à l’enseignement que je vous ai donné. Demeurez en communion avec moi, je resterai uni à vous et j’agirai en vous. Un sarment ne saurait porter du fruit tout seul, sans demeurer attaché au cep. Il en est de même pour vous : si vous ne restez pas unis à moi, vous ne pouvez porter aucun fruit. Je suis le cep de la vigne, vous en êtes les sarments. Celui qui demeure uni à moi et en qui coule ma vie, portera du fruit en abondance (Jean 15.1-5)

Versets 20-21

Je continue le texte de Paul.

Lorsque vous étiez encore esclaves du péché, vous étiez libres par rapport à la justice. Or, quels fruits portiez-vous alors ? Des actes dont le seul souvenir vous fait rougir de honte aujourd’hui, car ils conduisent à la mort (Romains 6.20-21).

L’expression que Paul emploie pour décrire les conséquences de « l’esclavage du péché » est très ironique, car quelle belle liberté qu’être « libres par rapport à la justice » puisqu’elle produit pour fruit la mort, c’est à dire l’état de condamnation de ceux qui sont séparés de Dieu.

Ici encore, Paul affirme qu’un esclave du péché ne peut être en même temps au service de la justice, les deux s’excluant mutuellement. La vie dans le purin du péché n’apporte aucun avantage et ses fruits font rougir ceux qui sont sortis de ce fumier. Mais le pire c’est qu’une vie sans Jésus-Christ conduit inéluctablement à la mort. De nos jours, les choses n’ont pas changé. Il n’y a qu’à songer par exemple aux jeunes qui se rebellent contre les règles et les valeurs traditionnelles de leurs aînés. Ils partent, le sac à dos rêvant de liberté, mais très vite, ils tombent de Charybde en Scylla. Ils finissent couchés le long d’une allée nauséabonde à vomir leurs tripes à cause de la drogue qui était censée les envoyer au paradis.

Verset 22

Je continue le texte.

Mais maintenant, affranchis du péché et devenus esclaves de Dieu, le fruit que vous portez, c’est une vie sainte, et le résultat auquel vous aboutissez, c’est la vie éternelle (Romains 6.22).

Paul énonce la supériorité de l’esclavage à Dieu et à la justice par rapport à l’asservissement au péché. Celui qui répond à la Bonne Nouvelle par la foi et qui accepte Jésus-Christ comme son Maître renverse complètement le cours de sa vie et subit un chamboulement. Non seulement il est pardonné, affranchi des conséquences de ses fautes, mais il commence à porter pour fruit la sainteté, et sa perspective, son avenir et son espérance sont la félicité et la gloire. Chaque devoir accompli, chaque victoire remportée, chaque oeuvre pour le Seigneur faite avec amour, est un pas de plus dans la sanctification qui conduit à la vie éternelle. Alors que le résultat du péché est la mort, la fin du croyant est la vie éternelle.

Verset 23

Je finis le chapitre 6.

Car le salaire que verse le péché, c’est la mort, mais le don gratuit que Dieu accorde, c’est la vie éternelle dans l’union avec Jésus-Christ notre Seigneur (Romains 6.23).

Paul résume en un trait de plume le contraste qu’il a établi tout au long du chapitre. Le péché est ici personnifié comme le maître esclavagiste de l’homme incrédule. Il donnera bien un salaire, littéralement « une solde », mais il trompe ses esclaves. Le péché n’est que mensonge parce qu’il contredit la vérité de Dieu et la vraie nature de l’homme qui est de servir Dieu. Le péché ne peut donner que ce qu’il possède en lui-même, c’est à dire la malédiction et la mort. Le diable est le trésorier du péché et il veillera à ce que chaque incroyant soit payé comme il le mérite. Ceux qui n’ont pas mis leur confiance en Jésus-Christ recevront le salaire d’une vie forcément entachée de fautes, car il n’existe pas d’êtres humains qui ne soient pas pécheurs. La paie, le salaire, c’est la mort absolue, la séparation éternelle d’avec Dieu. Par contre, le don de sa grâce qui ne peut être gagnée et que le Seigneur accorde gratuitement à ceux qui croient en lui, c’est la vie éternelle. Trois fois dans ce chapitre, Paul dit que le péché aboutit à la mort mais le croyant a été affranchi de ce maître esclavagiste ; il n’est donc plus tenu de lui obéir ni de vivre pour lui. Au contraire, il est dorénavant l’heureux serviteur de la justice. Il a donc la liberté de vivre une nouvelle vie qui n’est plus soumise au régime de condamnation de la Loi, mais qui répond à la grâce qui lui a été faite. N’ayant plus le péché pour maître qui domine sur lui, il est vivant pour Dieu et possède d’ores et déjà la vie éternelle. C’est pourquoi l’apôtre ordonne aux croyants de ne plus livrer leurs corps à leur ancien maître, le péché, et de se donner au Seigneur une fois pour toutes et de grandir dans leur consécration à Dieu. C’est le processus de la sanctification et l’emphase de ce chapitre.

Paul écrit en un grec dit classique plutôt recherché. Les concepts qu’il explique ne sont pas simples parce que cette Épître qu’il adresse aux Romains est la poutre maîtresse du sommaire logique et systématique de la doctrine chrétienne. C’est aussi ce qui explique qu’il faut fournir un effort pour le suivre. Par contre, l’apôtre Jean que j’ai déjà cité à plusieurs reprises, est aux antipodes de Paul. Sans instruction formelle, se nourrissant de ce que lui rapportait la pêche sur le lac de Galilée, il utilise un vocabulaire simple et un langage de la rue dépouillé de ses complexités. Néanmoins, il adresse lui aussi le sujet capital et essentiel du salut. Je voudrais terminer en citant deux petits passages de la plume de Jean, qui comme l’a fait Paul montrent très bien le contraste entre la vie éternelle et le jugement. Je lis :

Dieu nous a donné la vie éternelle et cette vie est en son Fils. Celui qui a le Fils a la vie. Celui qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie. Je vous ai écrit cela, pour que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au Fils de Dieu. Celui qui place sa confiance dans le Fils possède la vie éternelle. Celui qui refuse d’écouter le Fils et de se fier à lui, ne verra jamais la vie mais la colère de Dieu reste suspendue au-dessus de sa tête (1Jean 5.11-13 ; Jean 3.36).

 

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

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