Romains 1.5-16
Chapitre 1
Introduction
Le monde a connu beaucoup d’hommes illustres qui ont marqué leur temps en se distinguant d’une manière ou d’une autre. Je pense à Napoléon ou à Pasteur par exemple. À mon avis, parmi les plus grands on devrait placer l’humble apôtre saint Paul. En lui brûlait un feu sacré et il était entièrement et absolument consacré à Dieu. Sa dévotion est totale et il n’y a pas, semble-t-il, la moindre parcelle d’égoïsme, de recherche de son intérêt personnel dans tout ce qu’il entreprend.
Dès le début de la lettre qu’il adresse à l’église de Rome, Paul se sent porté aux anges, si je puis m’exprimer ainsi, à la pensée du privilège qu’il a reçu d’annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ dans tout l’Empire romain.
Verset 5
Je continue à lire le texte du premier chapitre de l’épître aux Romains.
Par Jésus-Christ, nous avons reçu la grâce et l’apostolat pour amener, en son nom, des hommes de toutes les nations à lui obéir en croyant (Romains 1.5).
Paul s’adresse à des chrétiens ce qui explique pourquoi il mentionne la grâce de Dieu. En effet, cette faveur non méritée, cette miséricorde est son bras agissant, pourrait-on dire, parce qu’il aime sa créature. Je ne peux aller au ciel que si je suis gracié. Tout ce que Dieu accorde est un acte gratuit dû à sa bonté. C’est ainsi que Paul a reçu son apostolat sans rien faire ou demander. Par contre, si j’essaie d’obtenir quoi que ce soit de Dieu en suivant certaines règles de conduite ou en me conformant à des rites, je me soustrais d’office à la grâce divine et j’entre dans une autre logique, celle du donnant-donnant. Plus loin, dans cette Épître, Paul écrit :
Le salaire que verse le péché, c’est la mort, mais le don gratuit que Dieu accorde, c’est la vie éternelle en Jésus-Christ (Romains 6.23).
Voilà pourquoi, personnellement, je ne veux surtout pas que Dieu me traite sur la base et en fonction de mes mérites si j’en ai, mais bien plutôt qu’il me fasse miséricorde en m’accordant sa grâce. Ce don que Paul a reçu, il l’a mis au service du Seigneur pour annoncer la Bonne Nouvelle dans l’Empire romain afin que partout des êtres humains acceptent de placer leur foi en Jésus-Christ, se soumettant ainsi à Dieu. Littéralement le texte dit : « pour amener tous les païens à l’obéissance de la foi ». Cette expression est remarquable car elle enseigne que dans son essence, la foi n’est pas autre chose que l’obéissance de l’homme à la volonté de Dieu qui lui offre gratuitement le salut, tout comme l’incrédulité est la révolte de la créature contre le Créateur.
Alors que l’apôtre n’a pas encore fini la salutation d’usage, il commence déjà par dire que l’Évangile concerne aussi bien les Juifs que les païens; d’entrée, il précise l’universalité de la Bonne Nouvelle : les Juifs comme les païens sont appelés par Dieu à ne former qu’un seul peuple qui choisit le Seigneur Jésus-Christ comme Maître. Dès le début de sa lettre, Paul annonce la couleur. Son affirmation est importante parce que les chrétiens de l’église de Rome sont en proie à des tensions à cause de leurs origines diverses; c’est d’ailleurs pourquoi l’unité est un thème dominant de cette Épître.
Verset 6
Je continue le texte.
Vous êtes de ceux-là, vous qui, ayant reçu l’appel de Dieu, appartenez à Jésus-Christ (Romains 1.6).
Un des évangiles rapporte que Jésus assimile ceux qu’il appelle à des brebis qui reconnaissent la voix de leur maître. Je cite le passage :
Mes brebis écoutent ma voix, je les connais et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront et personne ne pourra les arracher de ma main (Jean 10.27-28).
Quiconque ne suit pas le Bon Berger n’est pas l’une de ses brebis. C’est par ces paroles concernant l’appel de Dieu que Paul ferme la parenthèse sur la Bonne Nouvelle de l’Évangile qu’il a insérée dans sa salutation. Il n’a pas pu s’empêcher de donner déjà un petit développement sur le message qu’il annonce.
La Bonne Nouvelle s’enracine dans l’Ancien Testament et concerne le Christ ressuscité, le Seigneur et le Messie. C’est de lui que Paul a reçu la grâce et la charge de l’annoncer à toutes les nations afin que tout être humain mette sa foi en Jésus. Paul va maintenant poursuivre la salutation d’usage.
Verset 7
Je vous écris, à vous tous qui êtes à Rome les bien-aimés de Dieu, appelés saints. La grâce et la paix vous soient données par Dieu notre Père et par le Seigneur Jésus-Christ (Romains 1.7).
« Bien-aimés de Dieu » est une expression charmante et tendre. Même si l’Éternel est un Dieu trois fois saint qui a mes péchés en horreur, il m’aime passionnément. Dans le Nouveau Testament, tous les croyants sont appelés « saints », un mot qui revient très souvent et qui veut simplement dire « mis à part ». Il désigne des gens vivants sur terre ayant placé leur foi et leur confiance en Jésus-Christ. L’Église catholique romaine a mis le chariot avant les boeufs car selon la doctrine officielle ce mot a un sens entièrement différent. Pourtant, Saint Augustin lui-même a écrit : « L’appel n’est pas le fruit de la sainteté, mais la sainteté est le fruit de l’appel ». Tous ceux que Dieu choisit, il les déclare saints.
Dans toutes ses Épîtres, Paul appelle la bénédiction divine sur ses auditeurs, leur souhaitant à la fois la grâce de Dieu, un concept typiquement chrétien, et la paix qui était la forme de salutation juive. Quand les Grecs écrivaient un lettre, après les noms de l’auteur et du destinataire, ils disaient : « Réjouis-toi ! ». Mais les chrétiens qui considèrent les relations terrestres selon le point de vue de l’éternité, souhaitent à leurs frères la grâce, c’est à dire l’amour de Dieu manifesté aux pécheurs, source du pardon et de la victoire sur la mort, et le fruit de cette grâce, c’est la paix : la paix avec Dieu, la paix du cœur et la paix avec les autres. Les deux mots grâce et paix se retrouvent toujours dans le même ordre qu’ici.
Verset 8
Je continue.
Tout d’abord, je remercie mon Dieu par Jésus-Christ au sujet de vous tous parce qu’on parle de votre foi dans le monde entier (Romains 1.8).
Paul a l’habitude de commencer ses lettres par une action de grâces, une éloge, une parole de remerciement à Dieu, une prière ou un petit message personnel. Pour les Romains, il se réjouit de ce que leur foi est connue partout dans le monde entier, une hyperbole signifiant l’Empire romain. Ce « tout d’abord » va être suivi d’un « en second lieu » qui est la demande de Paul à Dieu de pouvoir rendre visite aux Romains (v. 10).
Ici, Paul se réjouit du fait que le christianisme s’étant répandu comme une traînée de poudre, des Romains sont devenus chrétiens et une église s’est créée dans la capitale.
Versets 9-10
Je continue.
Dans toutes mes prières, je ne cesse de faire mention de vous à toute occasion et Dieu m’en est témoin, lui que je sers de tout mon être en proclamant la Bonne Nouvelle qui concerne son Fils : je lui demande de me donner enfin l’occasion de vous rendre visite si telle est sa volonté (Romains 1.9-10).
L’apôtre Paul est un homme de prière. Sa constante intercession pour les Romains comprend la requête, qui comme je l’ai déjà dit, est son projet d’aller leur rendre visite, un espoir qu’il nourrit de longue date, et qui fait définitivement partie de son programme. Paul laisse entendre ici, et plus loin encore plus explicitement (v 13), qu’il a déjà essayé, mais sans succès, de se rendre à Rome; nous n’avons aucun renseignement sur ces tentatives. L’apôtre veut que les chrétiens romains sachent que jusqu’ici, il a été empêché de leur rendre visite. Le livre des Actes explique les circonstances par lesquelles l’apôtre a finalement pu se rendre à Rome mais elles ne sont pas joyeuses. Il est alors un prisonnier de droit commun et en cours de voyage, alors qu’il fait voile sur la Méditerranée, il doit affronter une terrible tempête qui entraîne la destruction totale du navire. Puis une fois sur la berge il est mordu par une vipère. Pourtant, c’est dans un nuage de bonheur que Paul arrive enfin dans la capitale car les croyants romains l’accueillent très chaleureusement.
Verset 11
Je continue.
Car j’ai le vif désir d’aller vous voir pour vous apporter quelque bienfait spirituel en vue d’affermir votre foi (Romains 1.11).
Nous ne connaissons par les circonstances précises de la fondation de l’église de Rome, mais elle n’est pas le fruit direct du travail d’un apôtre. C’est peut-être bien ce qui motive Paul à aller à Rome ; il veut que les chrétiens soient affermis dans la vérité qu’ils ont déjà reçue par d’autres, mais il ne semble pas estimer nécessaire de corriger ou de compléter l’enseignement qu’ils ont reçu. Il commence son ministère d’édification envers les croyants de Rome en leur envoyant cette lettre dans laquelle il va expliquer avec force détails comment le croyant est déclaré juste devant Dieu, ce qui est la poutre maîtresse de cette épître.
Paul désirait ardemment annoncer le message de la Bonne Nouvelle en Jésus-Christ et tout ce qui s’y rapporte; ces vérités lui brûlent les lèvres et il les a tellement à cœur qu’il ne peut pas attendre d’être à Rome alors il commence par les écrire. Paul n’est ni un homme d’église, ni un administrateur, ni un animateur, mais un prédicateur dans le vrai sens du terme. Il écrit en toute humilité et en toute sincérité. Nous sommes encore loin de la prise de pouvoir par le prêtre et de sa domination despotique dans les églises chrétiennes !
Versets 12-13
Je continue le texte.
Ou plutôt, afin que nous nous encouragions mutuellement, vous et moi, par la foi qui nous est commune. Je tiens à ce que vous le sachiez, frères : j’ai souvent formé le projet de me rendre chez vous, mais j’en ai été empêché jusqu’à présent. En effet, je souhaite pouvoir récolter quelques fruits parmi vous comme parmi bien d’autres peuples (Romains 1.12-13).
Dans sa souveraineté et sagesse, Dieu diffère souvent d’accomplir les désirs les plus légitimes de ses meilleurs serviteurs. Mais le désir de Paul sera éventuellement satisfait et cette visite aux Romains leur sera mutuellement profitable. Il veut leur communiquer sa foi vive et sa force spirituelle; il veut les encourager à persévérer, à aller de l’avant même une fois que les persécutions éclateront. Il désire être une bénédiction aux Romains mais il veut aussi évangéliser les non-croyants en les invitant à placer leur foi en la personne de Jésus-Christ. En retour et à son tour, le grand apôtre sera encouragé.
Paul entrevoit déjà les occasions qu’il aura de se réjouir quand il sera le témoin de l’action vivifiante du Saint-Esprit suite au ministère qu’il a l’intention d’exercer aussi bien parmi les chrétiens qu’au milieu des non-croyants. C’est un grand réconfort pour un prédicateur de voir Dieu à l’œuvre aussi bien dans sa propre vie qu’autour de lui. En effet, bien que Paul soit un être exceptionnel à bien des égards, il n’en demeure pas moins un simple homme sujet à toutes les faiblesses qui sont le lot de l’humanité. A un moment ou à un autre de l’existence, nous avons tous besoin d’une parole chaleureuse, d’une tape amicale sur l’épaule ou d’une oreille attentive.
Verset 14
Je continue le texte.
Je me dois à tous les hommes, Grecs ou barbares, instruits ou ignorants (Romains 1.14).
Dans l’absolu, Paul ne doit rien à personne car il n’a jamais pris quoi que ce soit à quiconque. Cependant, depuis qu’il a rencontré le Christ et à cause de son appel d’apôtre, il se sent redevable, obligé de proclamer la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ à tout être humain. Ici, « les Grecs » représentent tous ceux qui parlent leur langue, c’est à dire les personnes civilisées de l’époque. Même en Palestine ou à Rome, les gens instruits connaissent le grec et vivent comme eux. Le mot « barbare » vient du son « bar bar », une onomatopée imitant un langage incompréhensible. Sous la plume de Paul, ce terme désigne tous les peuples qui ne parlent pas le grec. Les « instruits ou ignorants » sont ceux qui ont fait les écoles de la sagesse antique et ceux qui n’y sont jamais allé. La Bonne Nouvelle est pour tout homme quelle que soit sa race ou condition sociale et intellectuelle.
Verset 15
Je continue.
Voilà pourquoi je désire aussi vous annoncer l’Évangile, à vous qui êtes à Rome (Romains 1.15).
Le sentiment de dette que Paul éprouve à l’égard du monde païen, produit en lui ce vif désir d’apporter partout la Bonne Nouvelle, ce qui inclue la capitale de l’Empire. L’apôtre a de bonnes intentions mais il ne contrôle pas ses allées et venues qui dépendent entièrement de Dieu. Quand il rédige cette épître, il ignore dans quelles circonstances et quand il sera en mesure de réaliser son projet d’aller à Rome. Il est prêt à le faire avec beaucoup d’enthousiasme et il n’attend plus que le feu vert d’En-Haut, de son Seigneur.
Maintenant, commence l’enseignement proprement dit de l’épître, mais Paul a fait les choses dans l’ordre. Après avoir rendu grâce à Dieu pour les croyants romains, il a exprimé sa solidarité avec eux dans leur foi commune. En tant qu’apôtre de Jésus-Christ, il désire vivement les aider tout en étant lui-même encouragé par leur vie de chrétien. Sa mission vise tous les peuples de l’empire; telle est l’obligation qui lui a été imposée par le Seigneur.
Verset 16
Je continue.
Car je n’ai pas honte de l’Évangile : c’est la puissance de Dieu par laquelle il sauve tous ceux qui croient, les Juifs d’abord et aussi les non-Juifs (Romains 1.16).
L’apôtre a déjà dit que son message est enraciné dans l’Ancien Testament et il a rappelé que le personnage central est Jésus-Christ. À partir d’ici, il précise la teneur de l’Évangile ; son effet est de produire le salut, sous la condition de placer sa foi en Jésus-Christ, et sa portée est universelle. La Bonne Nouvelle est pour tous, Juifs et païens. Le vif désir de Paul d’annoncer la Bonne Nouvelle provient du contenu inestimable du message de l’Évangile. C’est déjà la quatrième fois qu’il emploie ce mot dans cette introduction, ce qui montre combien il le porte sur son cœur. Pour l’apôtre, cette Bonne Nouvelle est la panacée de Dieu qui répond aux besoins fondamentaux d’une humanité à la dérive. Il définit l’Évangile en disant qu’il a été mis en œuvre par les capacités infinies de Dieu. Paul utilise le mot grec « dynamis » qui a donné dynamite. Cette puissance divine pourvoit au salut de quiconque croit, qu’il soit Juif ou païen.
Le salut a un côté négatif qui consiste à être délivré de la colère de Dieu, du châtiment du péché qui est la mort éternelle, et il a un côté positif qui est le don de la justice, de la faveur divine, le désir de vivre conformément à la volonté de Dieu et le don de la vie éternelle.
Après avoir dit qu’il a une dette à l’égard de tous, et un vif désir d’annoncer le message de la Bonne Nouvelle, Paul affirme qu’il n’en a pas honte. Mais pourquoi cette précision ? Eh bien, parce que la prédication de l’Évangile est dénuée de tout prestige ; aucun temple ne s’y rattache comme c’était le cas pour toutes les croyances religieuses de l’époque. Par exemple, dans la ville d’Éphèse se trouvait l’une des 7 merveilles du monde antique, le magnifique temple de Diane aussi appelée Artémis.
Il est facile de voir pourquoi on peut avoir honte d’annoncer la Bonne Nouvelle. On y découvre l’opprobre de son péché et on y lit sa propre condamnation. Le pardon s’obtient au nom d’un crucifié et le salut doit être reçu comme une grâce qu’il n’est pas possible de mériter et qui anéantit l’orgueil humain. Porter un tel message au centre de la puissance et de la gloire de l’empire romain, dans la ville où toutes les écoles de la sagesse antique sont représentées, c’est encourir un discrédit et l’humiliation, et par conséquent être tenté d’avoir honte de l’Évangile. Mais Paul, lui est fier de ce message parce que c’est la solution unique et véritable à la perdition des hommes, et aussi parce qu’il annonce que Dieu se constitue lui-même un peuple qui lui appartient. Ces concepts étaient révolutionnaires dans une société polythéiste fracturée par des classes ethnique et sociale. Le message de la Bonne Nouvelle sauve à condition, bien sûr, que les hommes répondent positivement à l’offre que Dieu leur fait en Jésus-Christ. Malheureusement, l’apôtre va montrer un peu plus loin, et avec beaucoup de rigueur, que non seulement les hommes sont perdus, mais aussi qu’ils ne réagissent pas de manière appropriée à ce qui leur est connu de Dieu.
Cela dit, même si l’Évangile est pour tous, Paul affirme la priorité historique des Juifs. En effet, ils sont le peuple élu de Dieu, c’est à eux qu’a été confiée la révélation divine, et en troisième lieu c’est du milieu d’eux que le Christ est né. En conséquence, les descendants d’Abraham jouissent d’un avantage particulier, exprimé par cette priorité chronologique : « les Juifs d’abord ». Jésus lui-même a dit à la femme samaritaine : « le salut vient du peuple juif » (Jean 4.22). Quand Paul se rend dans un nouveau champ de mission, il s’adresse d’abord aux Israélites et ne se tourne vers les païens que lorsque la majorité des Juifs manifeste son refus de l’Évangile souvent avec perte et fracas. Dans le livre des Actes qui raconte les voyages missionnaires de l’apôtre Paul, trois fois, l’auteur nous fait part de la réaction de Paul face au rejet de son message par ceux de sa race, et chaque fois il se tourne vers les non-Juifs. Je le cite :
C’est à vous en premier que la Parole de Dieu devait être annoncée. Mais puisque vous la refusez et que vous-mêmes ne vous jugez pas dignes d’avoir part à la vie éternelle, nous nous tournons vers ceux qui ne sont pas Juifs (Actes 13.46). Mais les Juifs s’opposaient à lui et l’injuriaient. Aussi il secoua contre eux la poussière de ses vêtements et leur dit : — Si vous êtes perdus, ce sera uniquement de votre faute. Je n’en porte pas la responsabilité. À partir de maintenant, j’irai vers les non-Juifs (Actes 18.6). Paul fit cette réflexion : — Elles sont bien vraies ces paroles que le Saint-Esprit a dites à vos ancêtres, par la bouche du prophète Ésaïe : Va trouver ce peuple et dis-lui : Vous aurez beau entendre, vous ne comprendrez pas ; vous aurez beau voir, vous ne saisirez pas. Car le cœur de ce peuple est devenu insensible, ils ont fait la sourde oreille et ils se sont bouché les yeux, de peur que leurs yeux ne voient, que leurs oreilles n’entendent, de peur qu’ils ne comprennent, qu’ils ne se tournent vers moi et que je ne les guérisse. Et Paul ajouta : — Sachez-le donc : désormais ce salut qui vient de Dieu est maintenant apporté aux païens ; eux, ils écouteront ce message (Actes 28.25-28).
L’apôtre Paul a satisfait la priorité que Dieu a donnée aux Juifs, mais ils ont méprisé la Bonne Nouvelle. Leur mauvais et contre-exemple devrait m’interpeller. En effet, Dieu appelle pendant un temps, deux temps, trois temps, puis sa voix se tait, et ce silence est très lourd. C’est le biologiste Jean Rostand qui a dit : « J’ai dit non à Dieu et ce non m’obsède ». C’est pourquoi dans l’un des livres du Nouveau Testament nous avons une mise en garde sévère qui est répétée; je la lis :
Prenez à cœur ce que dit l’Esprit Saint : Aujourd’hui, si vous entendez la voix de Dieu, ne vous endurcissez pas, comme l’ont fait vos ancêtres. Prenez donc bien garde que personne parmi vous n’ait le cœur mauvais et incrédule au point de se détourner du Dieu vivant (Hébreux 3.7, 8, 12).
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.