Philippiens 2.1-6
Chapitre 2
Introduction
Partout dans le monde, l’amour fait encore et toujours couler beaucoup d’encre et répandre beaucoup de salive, en romans, en chansons, à la télé, au ciné, sur l’internet, et j’en oublie. Par contraste, la mort s’impose de force partout mais on évite d’en parler, on chuchote à son sujet et on essaie de l’occulter un maximum parce qu’elle est terriblement redoutée, et à juste titre, car la dame à la faux est souvent accompagnée d’un cortège de souffrances et d’interrogations sans réponses. Alors quelle attitude adopter face à sa fin terrestre ? Concernant sa propre mort, l’apôtre Paul est tout à fait à l’aise d’en parler; d’ailleurs, il n’y va pas par quatre chemins et il a vite fait le tour de la question puisqu’il dit :
Pour moi vivre c’est le Christ, et mourir est un gain (Philippiens 1.21).
C’est avec cette affirmation coup de massue qu’il définit sa philosophie de la vie chrétienne au premier chapitre de son épître aux Philippiens. Il écrit aussi que cette consécration à vivre entièrement pour Jésus-Christ est ce que Dieu attend non seulement d’un apôtre, mais de tout croyant, sachant que le problème de la mort a été réglé, puisque ce n’est, somme toute, que la porte d’entrée dans une gloire inaltérable et éternelle.
Dans le second chapitre de cette épître, Paul pointe les Philippiens vers Jésus, la seule référence pour le chrétien. Cependant, cela ne veut pas dire que la marche chrétienne se réduise simplement à une imitation du Christ, ce qui est certes très bien, mais insuffisant, parce que le croyant est appelé à laisser vivre Jésus à travers lui par l’action du Saint-Esprit. Je m’explique.
Si par exemple j’adopte une attitude bienveillante envers quelqu’un qui me déplaît tout en serrant les dents, ce comportement est boiteux, car je dois aimer cette personne par l’entremise de Jésus, alors seulement, j’agis conformément à l’esprit du Christ et selon la volonté de Dieu. En d’autres mots, je dois me soumettre au Seigneur en laissant Dieu prendre les commandes et diriger le navire, c’est à dire ma vie, à sa guise. Je suis le premier à reconnaître que c’est plus facile à dire qu’à mettre en pratique parce que ma tendance naturelle est de barrer systématiquement la route au Saint Esprit.
Ce second chapitre aux Philippiens se caractérise aussi par une déclaration retentissante concernant la personne du Christ quand Paul écrit : « il s’est dépouillé lui-même », littéralement « vidé ». La grande question est : « De quoi donc s’est-il ainsi séparé, qu’a-t-il mis de côté lorsqu’il est devenu homme ? »
Aux premiers siècles de notre ère, les différentes possibilités de réponse à cette question sont une source de controverses et de polémiques à n’en plus finir. Ainsi, certains théologiens pensent que quand Jésus a pris la nature humaine, il s’est complètement défait de son essence divine.
Verset 1
Je commence maintenant à lire le chapitre 2 de l’épître de Paul aux Philippiens.
Vous avez trouvé dans le Christ une exhortation, dans l’amour un encouragement, par l’Esprit une communion entre vous, de l’affection et de la bonté les uns pour les autres (Philippiens 2.1).
Paul encourage les croyants à regarder à Jésus-Christ, le modèle parfait, afin de vivre en toute humilité et dans l’unité spirituelle. Cela est possible grâce à quatre principes qui caractérisent la vie chrétienne.
- Le premier est l’exhortation de Jésus-Christ à lui obéir. Cet appel est actualisée par le Saint-Esprit qui accompagne chaque croyant. Jésus a mentionné l’Esprit quand il a dit à ses disciples :
Je prierai le Père, et il vous donnera un autre Paraclet pour qu’il soit éternellement avec vous (Jean 14.16).
« Paraclet » veut dire « avocat », mais au sens très large d’accompagnateur, conseiller, défenseur, consolateur, instructeur et maître. Dans sa première épître aux Corinthiens, Paul écrit :
Ignorez-vous que votre corps est le temple même du Saint-Esprit qui vous a été donné par Dieu et qui, maintenant, demeure en vous ? (1Corinthiens 6.19).
- Le second principe qui caractérise la vie chrétienne est la certitude d’être aimé de Dieu.
- Le troisième est l’affinité spontanée que les croyants ont les uns envers les autres. Cette attirance réciproque est l’œuvre du Saint-Esprit qui joue un peu le même rôle qu’un aimant vis-à-vis de copeaux ferreux. Mais bien que réel, ce lien invisible est fragile, ce qui fait que de temps en temps il s’émousse ou est coupé (2Corinthiens 12.20 ; Galates 5.26 ; Éphésiens 4.1-6 ; Colossiens 3.12-15 ; 1Thessaloniciens 4.9-10).
- Le quatrième principe découle du précédent. C’est l’action du Saint-Esprit qui suscite en chaque croyant de l’intérêt, de l’affection, de l’amour et de la compassion pour les autres membres de la famille de Dieu.
Verset 2
Je continue le texte.
Aussi, rendez donc ma joie complète en étant d’accord entre vous, ayez un même amour, soyez unis dans un même esprit, ayez une même pensée (Philippiens 2.2).
En grec, Paul utilise deux fois « pensée », un mot qui apparaît plus souvent dans l’épître aux Philippiens que dans tout n’importe quel autre livre du Nouveau Testament. Les idées et les attitudes fondent notre discours, nos actions et dirigent tout le cours de notre vie.
Même en prison, Paul se réjouit en Jésus-Christ. Cependant, cette joie est quelque peu ternie par les dissensions qui existent entre certains membres de l’église de Philippes, peut-être même parmi ceux qui ont étroitement collaborés avec l’apôtre. Ce n’est pas que les croyants sont sensés devenir des copies carbone les uns des autres, puisqu’ils peuvent exprimer leurs différences par leurs dons, leurs moyens d’expression, leurs méthodes de travail et même par certaines croyances théologiques secondaires. À chacun de choisir ce qu’il aime faire : le chant, le théâtre, les marionnettes, l’enseignement, les travaux pratiques, etc. Cependant, l’apôtre exhorte les Philippiens à conserver l’unité du Saint-Esprit, ce qui le comblerait de joie et chasserait tout nuage de son ciel. Maintenant, il explique comment faire dans la pratique.
Versets 3-4
Je continue.
Ne faites donc rien par esprit de rivalité, ou par un vain désir de vous mettre en avant ; au contraire, par humilité, considérez les autres comme plus importants que vous-mêmes ; et que chacun considère, non ses propres intérêts, mais ceux des autres (Philippiens 2.3-4).
Paul a déjà parlé de ceux qui prêchent Christ par envie avec un esprit de rivalité (Philippiens 1.17) dans le but de lui faire du mal. Que dans les hautes sphères du monde des affaires et de la politique les costumes trois-pièces tentent de gravir les échelons en marchant sur la tête les uns des autres, c’est leur problème, mais dans l’Église, l’hubris, l’ambition personnelle qui écrase son frère, n’a pas sa place parce qu’elle rompt l’unité de l’Esprit et engendre l’irritation, l’amertume et même la haine. Ceux qui sont engagés dans un ministère chrétien dans le but de se hisser au-dessus du panier, ou pour recevoir les acclamations du public feraient mieux de rester chez eux à regarder la télévision.
Je trouve épuisants les rassemblements où l’organisateur doit marcher sur des œufs en caressant dans le sens du poil un tel parce qu’il a amené des chaises et une telle pour un bouquet de fleurs. Même chose pour les réunions qui commencent par d’interminables remerciements pour les bons et loyaux services de toute une flopée de gens qui ont besoin d’entendre leur nom afin d’être rassurés sur l’importance de leur petite personne. L’enseignement de l’apôtre Paul s’oppose vertement à de telles pratiques. Son vocabulaire montre assez clairement que des fissures existent dans l’église de Philippes. Certains membres tirent sans doute un peu trop la couverture à eux. Celui qui dans ses relations avec les autres fait preuve d’une ambition égoïste prouve que sa relation avec Dieu bat sérieusement de l’aile.
L’humilité est l’huile des relations humaines et la première vertu de la foi chrétienne. Pour le croyant c’est la condition préalable essentielle pour servir les autres, glorifier le Seigneur et garder l’unité de l’Église. L’humilité est le badge des hommes de Dieu alors que l’arrogance de l’orgueilleux provoque immanquablement sa chute. Les Grecs considéraient l’humilité comme une tare, une disposition basse et servile, mais dans le christianisme, c’est une vertu encouragée dans l’ensemble des Textes Sacrés. Déjà dans l’Ancien Testament, bon nombre de passages recommandent et célèbrent une attitude humble. Salomon dit :
Avec l’arrogance vient l’ignominie, mais l’humilité est avec les sages (Proverbes 11.2 ; comparez Psaumes 37.11 ; 138.6).
Et dans le Nouveau Testament, dans sa première épître, l’apôtre Pierre écrit :
Dans vos relations mutuelles, revêtez-vous d’humilité, car l’Écriture déclare : Dieu s’oppose aux orgueilleux, mais il accorde sa grâce aux humbles. Tenez-vous donc humblement sous la main puissante de Dieu, pour qu’il vous élève au moment qu’il a fixé (1Pierre 5.5-6 ; comparez Matthieu 5.5 ; 11.29).
Lorsque des gens sont empêtrés dans un conflit, la solution pour en sortir est de penser aux « autres », voilà le mot important. Si on considère les autres comme supérieurs ou au moins égaux à soi-même, on rétablit l’harmonie dans les relations humaines.
La préoccupation de soi est non seulement une faute vis-à-vis de Dieu, mais aussi une source de problèmes sans fin. Pourquoi Jésus a-t-il quitté le ciel de gloire pour venir sur terre ? Pour les autres, pour nous les hommes. Pourquoi présenter la Bonne Nouvelle à tout être humain ? Afin que les autres connaissent Dieu et reçoivent la vie éternelle. Placer les autres avant soi-même, c’est être revêtu des sentiments du Christ et le laisser vivre en soi.
Dans cette épître, l’objectif de l’apôtre n’est pas tellement d’enseigner des vérités théologiques aussi grandes soient-elles, mais de motiver les Philippiens à vivre comme leur Seigneur et Sauveur (1Jean 2.6). Or, quelle est l’attitude de Jésus qui gouvernait sa vie ? L’humilité ! Il est l’exemple suprême de l’amour désintéressé. Paul nous exhorte à cultiver la vertu qui était la signature du Seigneur sur terre. Aux Éphésiens, Paul écrit :
Je vous demande instamment de vous conduire d’une manière digne de l’appel qui vous a été adressé : soyez toujours humbles, aimables et patients, supportez-vous les uns les autres avec amour (Éphésiens 4.1-2).
Vous et moi ne sommes ni humbles ni doux. De nature, je veux gonfler la poitrine, dire ce que je pense et m’élever plus haut que les autres. Je crois bien que nous sommes tous comme ça. Peu de personnes acceptent les réprimandes, qu’on les blesse, qu’on les disqualifie ou même qu’on les contrarie.
Les œuvres de Caïn étaient mauvaises et celles de son frère Abel étaient justes. Au lieu de reconnaître ses torts et s’amender, Caïn a réglé le problème dans un bain de sang. Par jalousie, il a égorgé son frère et il détient le triste honneur d’avoir commis le premier meurtre de l’histoire de l’humanité.
L’humilité n’est pas notre premier mouvement, ni ce qui fait tourner le monde. Ce n’est surtout pas le mode de vie des dirigeants de la planète qui, au lieu de servir les autres, croient mériter ce qu’il y a de mieux en tout pour eux-mêmes et se l’approprient par la ruse ou la force si besoin est. On leur accorde d’ailleurs les meilleures places d’honneur, on les gratifie de tous les respects dus à leur rang et ils comptent bien être servis sur un plateau d’argent avec de la vaisselle d’or. Matthieu rapporte que concernant les dirigeants politiques, Jésus a dit à ses disciples :
Vous savez ce qui se passe dans les nations : les chefs politiques dominent sur leurs peuples et les grands personnages font peser sur eux leur autorité. Qu’il n’en soit pas ainsi parmi vous. Au contraire : si quelqu’un veut être grand parmi vous, qu’il soit votre serviteur, si quelqu’un veut être le premier parmi vous, qu’il soit votre esclave. Car le Fils de l’homme n’est pas venu pour se faire servir, mais pour servir lui-même et donner sa vie en rançon pour beaucoup (Matthieu 20.25-28).
À une autre occasion et parlant des responsables de la nation juive, Jésus a dit :
Ils lient de pesants fardeaux et les placent sur les épaules des hommes ; mais ils ne bougeraient même pas le petit doigt pour les déplacer. Dans tout ce qu’ils font, ils agissent pour être vus des hommes. Ainsi, les petits coffrets à versets qu’ils portent pendant la prière sont plus grands que ceux des autres, et les franges de leurs manteaux plus longues. Ils affectionnent les meilleures places dans les banquets et les sièges d’honneur dans les synagogues. Ils aiment qu’on les salue sur les places et qu’on les appelle “ Maître ”. (Matthieu 23.4-7).
Puis se tournant vers ses disciples, Jésus leur a commandé :
Mais vous, ne vous faites pas appeler “ Maître ”, car pour vous, il n’y a qu’un seul Maître, et vous êtes tous frères. Ne donnez pas non plus à quelqu’un, ici-bas, le titre de “ Père ”, car pour vous, il n’y a qu’un seul Père : le Père céleste. Ne vous faites pas non plus appeler chefs, car un seul est votre Chef : le Christ. Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. Car celui qui s’élève sera abaissé ; et celui qui s’abaisse lui-même sera élevé (Matthieu 23.8-12).
Nous arrivons maintenant à l’une des plus grandes affirmations théologiques de tout le Nouveau Testament où en quelques traits de plume, Paul décrit la majesté incommensurable du Christ. Nous pouvons, sans grande hésitation, considérer les verset 6 à 11 dont le thème est l’humiliation et la glorification du Christ, comme un hymne que chantaient les premiers chrétiens. Rythmique dans sa forme, ce passage peut être ordonné en six stances de trois lignes chacune. Plusieurs mots ne se retrouvent pas dans les lettres de Paul, certains même nulle part ailleurs dans le Nouveau Testament. Le poème pourrait donc être l’œuvre d’un auteur inconnu, ce qui expliquerait aussi la forme inhabituelle de la description de l’incarnation et de l’œuvre de Jésus-Christ. Cependant, nous ne pouvons écarter l’idée que Paul lui-même ait composé cet hymne.
La deuxième personne de la Trinité s’est abaissée. Jésus est né sous forme humaine, il s’est humilié en vivant parmi nous et en mourant sur une infâme croix afin de pourvoir au salut du genre humain. Puis il a été exalté par Dieu son Père. Ce poème simple, bref mais d’une profondeur extraordinaire, a été appelé « la pierre précieuse du christianisme », un diamant théologique qui brille plus que les autres.
Cet hymne est d’une magnitude sublime bien qu’il soit tout à fait impossible de comprendre la distance abyssale qui sépare la glorieuse majesté du Fils de Dieu, de l’état d’humble esclave cloué sur une croix qu’il a choisi résolument de revêtir. Les trillions d’années lumière qui séparent les extrémités de l’univers, si elles existent, ne sont rien par comparaison.
Le caractère de Jésus se reflète dans son humiliation tandis que celui du Père dans son exaltation. En effet, selon les Écritures, la volonté de Dieu le Père est toujours de glorifier Dieu le Fils. Par conséquent, tout ce que je peux être ou faire qui puisse rendre hommage à Jésus est la volonté de Dieu.
Versets 5-6
Je commence maintenant à lire ce poème.
Tendez à l’attitude et aux sentiments qui étaient en Jésus-Christ, qui, dès l’origine avait la condition divine, mais ne considéra pas son égalité avec Dieu comme une valeur à laquelle il devait s’agripper (Philippiens 2.5-6).
Littéralement : « Ayez en vous la pensée qui était en Jésus-Christ . » Dans ce passage, le mot grec rendu par « condition » est d’une importance capitale. Il signifie « réalité intérieure, forme immuable ou essence ». Jésus est d’essence divine (comparez Colossiens 1.15 ; Jean 1.1-2, 14 ; 8.58 ; Hébreux 1.2-3), mais par son incarnation, il a parfaitement embrassé la nature humaine. L’apôtre prend ici grand soin de souligner la pleine et absolue divinité du Christ.
Le mot traduit par « égalité » est au pluriel, ce qui suggère que Paul parle de tous les aspects de la divinité. Jésus est en tout égal au Père. En grec, ce mot signifie « équivalence exacte » et en français, il a donné « isocèle ». Cela veut dire que le Père et le Fils sont égaux comme les côtés d’un triangle isocèle. Sur terre, Jésus n’a jamais caché sa divinité, d’ailleurs c’est parce qu’il a revendiqué son égalité avec le Père que les autorités religieuses juives sont entrées dans une colère noire et l’ont accusé de blasphème. Je lis deux passages de l’évangile selon Jean :
Cette remarque fut pour eux une raison de plus pour chercher à le faire mourir car, non content de violer la loi sur le sabbat, il appelait encore Dieu son propre Père et se faisait ainsi l’égal de Dieu. Les Juifs répliquèrent : — Nous voulons te tuer parce que tu blasphèmes. Car, toi qui n’es qu’un homme, tu te fais passer pour Dieu (Jean 5.18 ; 10.33).
Dans de nombreux passages de l’évangile selon Jean, Jésus affirme sans ambiguïté qu’il est le Fils de Dieu et un avec le Père (Jean 5.17-18 ; 10.30, 38 ; 14.9 ; 17.1, 21-22 ; 20.28). Il déclare aussi avoir autorité sur toute l’humanité, posséder le pouvoir d’accorder la vie éternelle à qui il veut, et habiter une gloire éternelle avant la création du monde (Jean 17.2, 5, 24). Mais par son incarnation, il a laissé sa gloire de côté et s’est privé du libre et constant exercice de ses prérogatives divines, puis il s’est remis entièrement entre les mains de Dieu son Père pour lui obéir.
Sur terre, Jésus n’a jamais essayé de tirer un quelconque profit personnel de sa divinité. Il a souffert les pires humiliations au lieu d’exiger honneur, privilège et gloire, qui lui appartiennent pourtant de droit divin. Quand il a été arrêté, il a dit qu’il pouvait appeler plus de 12 légions d’anges pour le secourir (Matthieu 26.53), mais il ne l’a pas fait.
« Jésus-Christ ne considéra pas son égalité avec Dieu comme une possession de prix à laquelle il devait s’agripper ». Le mot traduit par «possession de prix » était utilisé pour une récompense ou un bien qu’on prenait de force. À nouveau, Paul prend grand soin de souligner la pleine et absolue divinité du Christ. En effet, quand il était assis à la droite de la majesté divine, Jésus ne s’est jamais accroché à son trône et il n’y a jamais eu le moindre danger à ce qu’il perde sa place parce qu’elle lui revient de droit divin pour l’éternité. Il n’a pas non plus quitté les cieux à contrecœur, mais est venu sur terre avec joie. L’auteur de l’épître aux Hébreux écrit que Jésus a dit :
Voici je viens ; dans le rouleau du livre, il est question de moi, pour faire, ô Dieu, ta volonté (Hébreux 10.7).
Et plus loin, ce même auteur écrit encore :
Parce qu’il avait en vue la joie qui lui était réservée, il a enduré la mort sur la croix, en méprisant la honte attachée à un tel supplice (Hébreux 12.2).
Jésus est descendu sur terre de gaieté de cœur, pourrait-on presque dire, même s’il savait que ce serait très douloureux. Et en cela, il a fait une démonstration éclatante de ce qu’est le don gratuit de soi, l’abandon de sa position, de ses possessions, de son pouvoir et de ses privilèges.
L’humiliation du Christ s’est faite en 7 étapes, et la première est d’avoir pris la décision de quitter la gloire du royaume des cieux et sa position de deuxième personne de la Trinité avec tous les privilèges de la divinité. Il est descendu tout en bas sur cette terre où nous sommes. Et comme je l’ai dit, on ne peut pas concevoir ce que cela signifiait pour lui, car c’est au-delà de toute compréhension humaine.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.