Nombres 22.13 – 23.24
Chapitre 22
Introduction
J’ai souvent entendu l’expression : « Il faut de tout pour faire un monde », alors sans trop réfléchir et au vu des différences qui existent entre les personnes, j’ai toujours pensé que c’est plutôt vrai. Mais en réalité, c’est entièrement faux car il y a des tas d’êtres infâmes dont on aurait fort bien pu se passer et encore aujourd’hui, qui veut habiter à côté d’un prédateur ou d’un voleur; on a pas besoin de ces gens là. Au travers des pages des Textes Sacrés surgissent ici et là d’étranges personnages et du genre malsain. Dans le chapitre 22 du livre des Nombres apparaît Balaam, un homme sinistre et des plus énigmatique. Balaq, roi des Moabites a vu arriver une multitude d’Israélites qui en deux temps trois mouvements ont éliminé deux rois puissants qui étaient ses voisins. Alors il prend peur. Or, il connaît un devin qui au moyen d’une magie noire, possède le pouvoir de maudire. Il casse sa tirelire et offre à Balaam une somme faramineuse s’il arrive à diminuer suffisamment la puissance des Israélites pour que les Moabites puissent les attaquer et les vaincre avant que le contraire ne se produise.
Versets 13-21
Je continue à lire dans le chapitre 22 du livre des Nombres.
Le lendemain, Balaam alla déclarer aux chefs envoyés par Balaq : – Retournez dans votre pays, car l’Eternel ne me permet pas de partir avec vous. Les chefs de Moab se levèrent et retournèrent auprès de Balaq pour lui dire : – Balaam a refusé de venir avec nous. Balaq revint à la charge et envoya une nouvelle délégation composée de princes plus nombreux et plus importants que la première fois et dirent à Balaam : “ De grâce, ne refuse pas de me venir en aide. Je te comblerai d’honneurs et je ferai tout ce que tu me demanderas. Mais viens donc, maudis-moi ce peuple ! ” Balaam répondit : — Même si Balaq me donnait son palais rempli d’argent et d’or, je ne pourrais pas transgresser l’ordre de l’Éternel, mon Dieu, même pour une petite chose. Pourtant, restez ici cette nuit, vous aussi, pour que je puisse savoir ce que l’Éternel a encore à me dire. Pendant la nuit, Dieu vint vers Balaam et lui dit : — Si c’est pour t’inviter à les accompagner que ces hommes sont venus, vas-y, pars avec eux. Mais tu ne pourras faire que ce que je te dirai. Le lendemain, Balaam alla seller son ânesse et partit avec les princes de Moab (Nombres 22.15-21).
Bien que pernicieux et cupide, dans un premier temps Balaam refuse la somme alléchante que Balaq lui propose parce que l’Éternel le lui ordonne et qu’il à de ce Dieu une certaine crainte. Le roi de Moab ne se laisse pas décourager car il en va de sa survie et de celle de son peuple. Il envoie donc une autre délégation de dignitaires plus élevés que précédemment. Or, chaque allée-retour c’est quarante jours de marche. Cette insistance chatouille la vanité de Balaam, en plus de sa cupidité; il tire la langue de plus en plus. En répondant que pour tout l’or du monde, il ne transgressera pas l’ordre de l’Eternel, il répond correctement à la deuxième ambassade. Mais il ajoute : Pourtant, restez ici cette nuit pour que je puisse savoir ce que l’Éternel a encore à me dire. Il cherche un moyen de dire oui à l’offre de Balaq et donc de contourner Dieu dont la première réponse avait pourtant été claire et précise : Ne pars pas !
L’appât du gain, la convoitise de ce vieux filou de Balaam va l’emporter sur ce qu’il sait être la volonté de Dieu. La deuxième réponse de l’Éternel, positive celle-là, à la deuxième requête du devin n’implique pas un changement d’avis de la part de Dieu, mais devant l’obstination du devin, il décide de le prendre à son propre jeu en vue de le juger pour sa désobéissance. En gros, l’Éternel lui dit : « Mon interdiction d’aller avec ces gens ne t’a pas suffi. Soit ! N’en tiens pas compte. Puisque malgré tout tu veux aller et parler, va donc et parle ! Mais prends bien garde à ce que tu vas dire et sache que tu t’engages sur une pente glissante. » L’Éternel consent mais sans l’approuver au désir de Balaam. Il a refusé de rendre gloire à Dieu en lui obéissant, il devra le faire d’une autre manière et au final subir le jugement. Ce prophète véreux accepterait sans doute de vendre sa propre mère pour quelques espèces sonnantes et trébuchantes, surtout si elles sont en or.
Versets 22-27
Je continue le texte.
Dieu se mit en colère parce qu’il (Balaam) avait entrepris ce déplacement, et l’ange de l’Eternel se posta en travers du chemin pour lui barrer le passage. Or, Balaam montait son ânesse et était accompagné de deux serviteurs. Alors, l’ânesse vit l’ange de l’Éternel posté sur le chemin, son épée dégainée à la main. Elle se détourna du chemin et prit à travers champs. Balaam se mit à la frapper pour la ramener sur le chemin. Alors l’ange de l’Éternel se plaça dans un chemin creux passant dans les vignes entre deux murets. L’ânesse vit l’ange de l’Éternel et elle rasa le mur, de sorte qu’elle serra le pied de Balaam contre le mur. Celui-ci recommença à la battre. L’ange de l’Éternel les dépassa encore une fois et vint se poster dans un passage étroit où l’on ne pouvait l’éviter ni à droite ni à gauche. L’ânesse vit l’ange de l’Éternel et elle s’affaissa sous son maître. Balaam se mit en colère et lui administra une volée de coups de bâton (Nombres 22.23-27).
Un humoriste a fait remarquer qu’à cette époque éloignée de la notre, c’était un miracle lorsqu’un âne parlait, alors qu’aujourd’hui c’est le contraire; le prodige a lieu lorsqu’un âne se tait. L’épée dégainée que tient l’ange signifie : « Si tu forces le passage, je frappe. » Le voyant de réputation internationale est aveugle aux réalités spirituelles qu’aperçoit sa bête de somme. Il est évident que l’ange est apparue à l’âne mais était invisible à Balaam et à ses serviteurs.
Versets 28-35
Je continue.
Alors l’Éternel fit parler l’ânesse, qui dit à Balaam : — Que t’ai-je fait pour que tu me battes ainsi par trois fois ?Balaam lui répondit : — C’est parce que tu te moques de moi. Ah ! si j’avais une épée sous la main, je t’abattrais sur-le-champ ! L’ânesse reprit : — Ne suis-je pas ton ânesse qui te sert de monture depuis toujours ? Est-ce que j’ai l’habitude d’agir ainsi avec toi ? Et il répondit : — Non ! Alors l’Éternel ouvrit les yeux de Balaam, qui vit l’ange de l’Éternel posté sur le chemin, son épée dégainée à la main. Balaam s’agenouilla et se prosterna la face contre terre. L’ange de l’Éternel lui dit : — Pourquoi as-tu frappé par trois fois ton ânesse ? C’est moi qui suis venu pour te barrer le passage, car ce voyage que tu as entrepris n’augure rien de bon. L’ânesse m’a vu et s’est détournée à trois reprises devant moi. Si elle ne s’était pas détournée, je t’aurais déjà abattu, tandis qu’elle, je l’aurais laissée en vie. Balaam dit à l’ange de l’Éternel : — J’ai tort, car je ne savais pas que tu te tenais devant moi sur le chemin. Et maintenant, si ce voyage te déplaît, je m’en retournerai. L’ange de l’Éternel lui dit : — Va avec ces hommes, mais tu répéteras seulement les paroles que je te dicterai. Balaam poursuivit donc la route avec les princes envoyés par Balaq (Nombres 22.28-35).
Comme toujours, l’ange de l’Éternel s’identifie à Dieu lui-même. Il est quai certain que ce personnage divin soit une apparition du fils de Dieu avant qu’il ne devienne Jésus-Christ. On ne sait pas trop quelle forme a revêtu la communication de l’âne, mais Balaam a bien compris. Puis il propose à Dieu de s’abstenir de ce voyage dont il comprend le danger. Mais il est trop tard pour faire marche arrière. Quand le vin est tiré, il faut le boire. La partie est maintenant engagée, et elle doit se jouer jusqu’au bout. Balaam n’a pas voulu glorifier Dieu en refusant catégoriquement d’entreprendre ce voyage; il devra donc lui rendre gloire par sa parole. L’apôtre Pierre compare ce faux-jeton de Balaam au coeur tortueux aux enseignants de mensonges qui sévissaient de son temps. Je lis le passage :
Ils ont abandonné le droit chemin et se sont égarés en marchant sur les traces de Balaam, fils de Béor, qui a aimé l’argent mal acquis ; mais il a été rappelé à l’ordre pour sa désobéissance. C’est une ânesse muette qui, se mettant à parler d’une voix humaine, a détourné le prophète de son projet insensé (2Pierre 2.15-16).
Versets 36-37
Je continue.
Lorsque Balaq apprit que Balaam arrivait, il alla à sa rencontre à Ir-Moab située à la limite de son territoire sur la frontière formée par l’Arnon. Il lui demanda : — N’avais-je pas déjà envoyé une première délégation vers toi pour te faire venir ? Pourquoi n’es-tu pas venu tout de suite chez moi ? As-tu pensé que je ne serais pas capable de te traiter avec honneur ? (Nombres 22.36-37).
Balaq va à la rencontre du prophète à l’extrême nord de son pays. Il veut faire honneur à celui qui a fait un si long voyage pour répondre à sa demande et de qui il attend un si grand service. Cependant, son orgueil a été blessé par le premier refus de Balaam.
Versets 38-41
Je continue en allégeant le texte jusqu’à la fin du chapitre 22.
Balaam répondit à Balaq : — Tu le vois, je suis venu vers toi. Maintenant, crois-tu que je pourrai dire quoi que ce soit de moi-même ? Non, je ne pourrai prononcer que les paroles que Dieu lui-même mettra dans ma bouche. Le lendemain matin, Balaq vint chercher Balaam et le fit monter aux hauts lieux de Baal d’où l’on avait vue sur les dernières lignes du camp d’Israël (Nombres 22.38-41).
Balaam a compris la leçon que lui a enseigné son âne et affirme ne vouloir que dire les paroles de Dieu dans la suite de cette affaire. Dans ce texte, il est fait référence à Baal. À partir du 3e millénaire av. J-C, cette idole fut le faux dieu le plus répandu en Syrie et dans le pays de Canaan. Il représente l’orage et la nature en général et il est aussi le dieu de la fécondité. Son culte inclut la prostitution sacrée. Il est intéressant de noter qu’un certain nombre de sectes ont dépoussiéré cette idée pour la remettre au goût du jour, surtout depuis les années 60.
Sur les hauts lieux de Baal, on peut apercevoir l’extrémité sud du camp d’Israël, dressé dans la plaine du Jourdain, et qui s’étend sur de nombreux kilomètres vers le Nord. À partir de maintenant, Balaam va faire tout ce qui est en son pouvoir pour maudire Israël et ainsi toucher son salaire. Ce personnage sinistre n’est pas un simple magicien païen; il connaît l’Éternel depuis longtemps, car c’est lui qu’il consulte immédiatement dès l’arrivée des envoyés de Balaq. D’autre part, sur la réponse négative du Dieu d’Israël, Balaam a tout d’abord refusé de partir ; enfin, il dit qu’il ne parlera que d’après l’inspiration divine et préfère renoncer aux richesses promises plutôt que de contrevenir à la volonté de Dieu.
Balaam parle de Dieu non seulement en le désignant sous son nom d’Élohim, la divinité en général, mais en employant le nom plus rare et plus caractéristique de Yaweh, traduit par l’Éternel, et qui était en usage dans la famille d’Abraham. Aux yeux de Balaam, ce nom décrit le Dieu élevé au-dessus de tous les autres que l’on vénère autour de lui. Cependant, il ne peut pas être considéré comme un prophète de l’Éternel; d’ailleurs il ne porte pas le titre hébreu de prophète (nabi) ou de voyant (chozé) mais celui de devin ou magicien (kosem; Josué 13:22). De plus, il emploie des moyens occultes pour communiquer avec Dieu, il consent à s’associer avec le païen Balaq qui veut éliminer Israël, et il travaille pour un salaire, étant prêt à tout sacrifier pour satisfaire son vice. Il n’y a rien de nouveau sous le soleil car l’amour de l’argent est aussi vieux que le monde.
Le roi de Moab, semble connaître la relation particulière qui lie Israël à l’Éternel et c’est pour cela qu’il désire obtenir de Balaam, un soi-disant serviteur de ce Dieu, qu’il maudisse ce peuple. On sait qu’avant de combattre une nation, les Romains cherchaient à la faire maudire au nom de la divinité qu’elle adorait. Balaq a une vision toute païenne de l’Éternel qu’il se représente comme une idole pouvant être influencée par certains moyens magiques connus de spécialistes comme Balaam qui voudrait bien se servir de Dieu pour se remplir les poches.
Chapitre 23
Versets 1-3
Nous arrivons au chapitre 23 qui continue l’histoire saugrenue de Balaam, un prophète vénal et véreux. Je commence à lire.
Alors Balaam dit à Balaq : — Construis-moi ici sept autels et prépare-moi sept taureaux et sept béliers. Balaq fit ce que Balaam lui avait demandé et, ensemble, ils offrirent un taureau et un bélier sur chaque autel. Balaam dit à Balaq : — Reste ici près de ton holocauste pendant que je me rendrai à l’écart. Peut-être l’Éternel viendra-t-il à ma rencontre. Alors je te communiquerai ce qu’il me révélera. Et il s’en alla sur une crête (Nombres 23.1-3).
Le texte ne nous dit pas comment Balaam s’y prend pour obtenir une communication de l’au-delà. Un peu plus loin cependant, on apprend qu’il se sert d’augures. Sans doute observe-il les signes qui peuvent s’offrir accidentellement à lui comme le cri ou le vol d’un oiseau, ou quelque autre phénomène naturel. Il utilise aussi la magie dans le double but d’invoquer la divinité et de se plonger lui-même dans un état d’extase qui lui permet d’entrer en communication avec le monde des esprits fermé aux sens naturels.
Les Chamans ou devins qui pratiquent la sorcellerie, utilisent des breuvages secrets, qui mêlés à des mouvements giratoires étourdissants produisent une suspension momentanée de la vie naturelle et des sens, qui efface le temps et les distances. Ils entrent alors dans un état de clairvoyance qui leur permet de répondre avec exactitude à des questions auxquelles ils ne pourraient absolument pas répondre dans leur état normal. Balaam utilise probablement un procédé analogue, et il semble que Dieu a condescendu à jouer le jeu, et à répondre au devin parce que l’heure est grave pour son peuple. Le texte sous-entend que Balaam a coutume d’ériger 7 autels sur lesquels il offre ses sacrifices. Donc, effectivement Dieu lui parle et le renvoie à son employeur.
Versets 4-10
Je continue un peu plus loin.
Dieu se manifesta à Balaam qui lui dit : – J’ai fait dresser sept autels et j’ai offert un taureau et un bélier sur chacun d’eux. Alors l’Eternel mit sa parole dans la bouche de Balaam, puis il ajouta : – Retourne auprès de Balaq et transmets-lui ce message. Balaam retourna vers Balaq et le trouva debout avec tous les chefs de Moab près de son holocauste. Alors il déclama cet oracle : — D’Aram (Mésopotamie), Balaq m’a fait venir, oui, le roi de Moab m’a fait venir des monts de l’Est. Allons ! Maudis Jacob pour moi ! Viens et profère des menaces contre Israël ! Mais comment maudirais-je ? Dieu ne l’a pas maudit. Comment menacerais-je celui que l’Éternel ne veut pas menacer ? Voici : je le contemple du sommet des rochers, et, du haut des collines, je le regarde. Je le vois : c’est un peuple qui demeure à l’écart, il ne se considère pas semblable aux autres peuples. Qui n’a jamais compté les foules de Jacob, qui sont aussi nombreuses que les grains de poussière, ou qui a dénombré le quart du peuple d’Israël ? Qu’il me soit accordé la même mort que celle de ces justes, et que mon avenir soit identique au leur ! (Nombres 23.6-10).
Balaam va donner en tout 7 oracles, à la manière des sentences rythmées que les devins prononçaient. Les prophéties des vrais prophètes d’Israël ne sont jamais désignées par ce terme. Sur cette première montagne, Balaam n’aperçoit que trois des 12 tribus qui entourent le tabernacle, et pourtant elles représentent un peuple innombrable. Ce premier oracle n’est pas une bénédiction, mais une déclaration qu’il ne peut maudire ce peuple parce que, d’une part, il est différent des autres, étant investi d’une mission spéciale, et d’autre part, il est juste, sans doute grâce à la loi et son système de sacrifices qui couvrent les transgressions.
Versets 11-12
Je continue le texte.
Balaq dit à Balaam : — Que m’as-tu fait ? Je t’ai fait venir pour maudire mes ennemis, et voilà que tu les combles de bénédictions ! Balaam répondit : — Puis-je prononcer autre chose que les paroles que l’Éternel met dans ma bouche ? (Nombres 23.11-12).
Suite à ce premier fiasco, Balaq emmène son devin sur une autre montagne d’où ils aperçoivent une partie plus importante du peuple d’Israël. Et puis, c’est rebelote : à nouveau 7 autels sur lesquels sont immolés taureaux et béliers. Les païens croyaient qu’en répétant des supplications et des actes cultuels, ils pouvaient modifier le sentiment des dieux auxquels ils prêtaient les faiblesses humaines. L’Éternel se manifeste à Balaam qui retourne vers Balaq.
Versets 18-20
Je continue le texte un peu plus loin.
Alors Balaam prononça son oracle : — Allons, Balaq, écoute ! Fils de Tsippor, prête-moi attention, Dieu n’est pas homme pour mentir, ni humain pour se repentir. A-t-il jamais parlé sans qu’il tienne parole ? Et n’accomplit-il pas ce qu’il a déclaré ? Oui, j’ai reçu la charge de prononcer une bénédiction. Il a béni : je n’y changerai rien (Nombres 23.18-20).
Balaam le devin dit des vérités importantes sur l’Éternel; il aurait pu écrire un livre. Dieu, dit-il, n’est pas capricieux, mais constant et immuable, fidèle à lui-même, à sa parole et aux hommes avec qui il a fait alliance.
Versets 21-24
Je continue.
Il n’a pas constaté de péché chez Jacob, et il ne trouve pas de mal en Israël. Oui, l’Éternel son Dieu est avec lui. Dans ses rangs retentit l’acclamation royale. Dieu les a fait sortir d’Égypte : sa puissance est semblable à la force du buffle, et la divination est absente en Jacob : on ne consulte pas d’augure en Israël, il est dit à Jacob au moment opportun, oui, il est dit à Israël ce que Dieu accomplit. Voici, comme un lion, un peuple qui se lève, il bondit comme un lion, il ne se couche pas sans avoir dévoré sa proie, sans avoir bu le sang de ses victimes (Nombres 23.21-24).
Encore une fois, Balaam est dans l’impossibilité de maudire Israël. Sous l’action de l’Esprit de Dieu il est même obligé de le bénir. Au milieu des autres peuples, Dieu rend Israël fort comme un lion parmi les autres animaux du désert. En s’attaquant à lui, Balaq ne fera donc qu’attirer sur lui le sort des Cananéens. Balaam fait aussi une remarque qui concerne l’excellence morale de ce peuple ; l’esprit de sainteté qui règne dans ses rangs et le préserve de l’injustice et des misères qui en résultent. Balaam va se souvenir de sa propre sentence et ainsi trouver le talon d’Achille d’Israël qui va lui permettre d’empocher le sale fric qui lui a été promis. Mais pour l’instant, Balaq n’est pas content du tout. Il emmène alors Balaam sur un autre sommet plus au nord d’où on aperçoit mieux la plaine du Jourdain et donc une plus grande partie du peuple d’Israël. Balaq espère donc qu’en voyant cette immense multitude qui remplit toute la vallée étendue à ses pieds, Balaam comprendra enfin le danger qui menace les peuples environnants et sera disposé à parler conformément à ses désirs. Comme la plupart des gens aujourd’hui, Balaq croit qu’au moyen de certains rites, on peut manipuler Dieu, mais c’est de l’effronterie.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.