Les émissions

23 janv. 2023

Nombres 21.5 – 22.12

Chapitre 21

Versets 3-6

Si je vois quelqu’un se baigner et se faire entraîner le courant, je me dis que j’ai tout intérêt à rester sur le rivage si je ne veux pas moi aussi subir le même sort. La première génération sortie d’Égypte n’a pas pu pénétrer en Terre promise à cause de ses murmures incessants. Alors on se dit que leurs enfants vont veiller sur leur langue et attitude afin de ne pas commettre les mêmes erreurs. Eh bien pas du tout ! Voilà qu’après avoir campé au pied du mont Hor où Aaron mourut, le peuple contourne le pays d’Édom par le sud en direction de l’est. C’est un voyage de 200 km qui prend une dizaine de jours pour une caravane ordinaire. Ils aperçoivent de leurs yeux le pays de Canaan que Dieu leur donne mais n’y pénètrent pas. Comme la route est pénible et le désert aride, les Israélites en ont de plus en plus marre; toujours et encore du sable et des rochers, monter et descendre des flancs escarpés. Il est dur de reprendre le chemin du désert après avoir embrassé du regard la Terre promise. Je continue à lire dans le chapitre 21 du livre des Nombres.

Les Israélites quittèrent la montagne de Hor par la route de la mer des Roseaux pour contourner le pays d’Édom. En cours de route, le peuple se découragea. Ils se mirent à parler contre Dieu et contre Moïse en disant : — Pourquoi nous avez-vous fait sortir d’Égypte pour nous faire mourir dans le désert ? Car il n’y a ni pain ni eau, et nous sommes dégoûtés de cette nourriture de misère ! Alors l’Éternel envoya contre le peuple des serpents venimeux qui les mordirent, et il mourut beaucoup de gens d’Israël (Nombres 21.3-6).

Voilà le peuple qui entonne à nouveau le fameux refrain du désert : « pauvre de nous. » Il est remarquable comment les Israélites associent étroitement Dieu et Moïse quand ils disent : « Pourquoi nous avez-vous fait sortir d’Égypte. » Comme leurs ancêtres morts et enterrés, la nouvelle génération d’Israélites exprime elle aussi sa lassitude et son mépris à l’égard de la manne. Il va sans dire que Dieu est fatigué d’entendre ces murmures incessants; il est irrité parce qu’au lieu de se montrer reconnaissants pour la manne qu’il leur envoie chaque matin, les Israélites se disent dégoûtés. Et maintenant en plus, ils osent accuser l’Éternel et Moïse de complot, de les avoir emmenés dans le désert pour qu’ils y périssent. Ils y vont un peu fort et donc Dieu va sévir. Un passage du Nouveau Testament, qui identifie d’ailleurs l’Éternel à Jésus, rappelle cet incident. Je le cite :

N’essayons pas de forcer la main au Christ, comme le firent certains d’entre eux qui, pour cela, périrent sous la morsure des serpents (1Corinthiens 10.9).

Voilà que soudainement arrivent, dont on ne sait où, une quantité considérable de serpents à la morsure cuisante, dit le texte hébreu, et qui produisent une douleur semblable à une brûlure. Il pourrait s’agir de cérastes, très répandus en Arabie. Leur venin cause une vive inflammation et une soif ardente. L’arrivée de ces reptiles a dû jeter la consternation parmi le peuple. Pour donner une idée de l’état d’angoisse dans lequel ces sales bêtes plongent une caravane, je cite deux petits passages tirés d’un récit de voyage dans cette région et datant du 19e siècle. « C’est le soir, le moment du repos. Tout à coup, quelqu’un s’écrie : Un serpent. Tout le monde s’éveille, chacun grimpe sur une caisse ou sur un ballot et attend. Les vipères cornues arrivent par douzaines. On ne sait d’où elles sortent… . J’avais dessiné, creusé, fouillé au milieu des ruines sans voir un seul céraste. La nuit était-elle venue, le feu était-il allumé, que ces horribles bêtes arrivaient de tous côtés, rampant et dardant leurs langues. Il ne reste qu’à chercher à les saisir avec une pince de fer et à les jeter dans le feu (récit des voyageurs Brehm et Dumichen; cité par Godet; Bible annotée; Nombres 21.6). »

Versets 7-9

Je continue le texte.

Le peuple vint trouver Moïse en disant : — Nous avons péché lorsque nous avons parlé contre l’Éternel et contre toi. Maintenant, veuille implorer l’Éternel pour qu’il nous débarrasse de ces serpents ! Moïse pria donc pour le peuple. L’Éternel lui répondit : — Fais-toi un serpent en métal et fixe-le en haut d’une perche. Celui qui aura été mordu et qui fixera son regard sur ce serpent aura la vie sauve. Moïse façonna un serpent de bronze et le fixa au haut d’une perche. Dès lors, si quelqu’un était mordu par un serpent, et qu’il levait les yeux vers le serpent de bronze, il avait la vie sauve (Nombres 21.7-9).

En réponse à la reconnaissance de sa culpabilité et de sa supplication, l’Éternel donne au peuple un moyen d’échapper à ce châtiment. Donc Moïse doit fabriquer une copie en bronze du reptile, et de le mettre au sommet d’une perche. Plusieurs peuples de l’antiquité, comme les Égyptiens, Phéniciens, et Grecs, faisaient du serpent un symbole de la santé et de la guérison. C’est de là que proviennent les décalques qu’on voit collés sur la vitrine d’une pharmacie ou le pare-brise du véhicule d’un médecin. Mais cette idée est complètement étrangère au texte et aux Écritures en général. Ce reptile élevé sur une perche est l’image du fléau qui tue le peuple, mais il représente l’ennemi réduit à l’impuissance, et il est élevé bien haut pour que tous les Israélites puissent voir de loin la victoire de Dieu sur le mal qui les afflige.

Le peuple a demandé l’éloignement des serpents, mais la délivrance accordée par l’Éternel ne correspond pas à ce qu’il attendait car Dieu exige de l’Israélite mordu une participation à sa guérison; il doit témoigner de sa confiance en Dieu en dirigeant un regard suppliant vers ce symbole de la délivrance. En cela, et par tout ce récit, ce miracle devient le plus bel emblème que nous donne l’histoire du peuple d’Israël de l’œuvre de la future rédemption, et une préfiguration du Christ. Il a en effet, été élevé sur une croix afin que ceux qui personnellement placent en lui leur confiance soient sauvés. Dans l’évangile, l’apôtre Jean écrit :

Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut de même que le Fils de l’homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle. Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle (Jean 3.13-16).

Pour des raisons que nous ignorons, ce serpent de bronze a été conservé et bien sûr il est devenu l’objet d’un culte idolâtre avec je suppose pèlerinages et tout le reste. Il faut attendre presque huit siècles avant que le bon roi Ézéchias (-716 à -687) prenne son courage à deux mains et détruise enfin cette relique. Je lis le passage :

Il fit disparaître les hauts lieux, briser les stèles des idoles, couper le pieu sacré de la déesse Achéra. Il fit aussi mettre en pièces le serpent de bronze que Moïse avait fabriqué, car jusqu’à cette époque-là, les Israélites faisaient brûler des parfums pour lui (2Rois 18.4).

Après l’affaire des serpents brûlants, les Israélites contournent par le sud la montagne de Séir qui appartient aux Edomites. Suit alors une liste de noms de lieux imprononçables, où le peuple s’arrête en route alors qu’il se trouve à l’est de la Mer Morte et remonte vers le nord en longeant la partie orientale le pays d’Édom puis de Moab. Ce dernier est un petit-fils de Lot, le neveu d’Abraham, donc aussi un cousin éloigné d’Israël.

Verset 13

Je continue le texte un peu plus loin.

Puis de là ils partirent et campèrent de l’autre côté de l’Arnon, le torrent qui passe par le désert après être descendu du territoire des Amoréens et qui marque la frontière entre Moab et le pays des Amoréens (Nombres 21.13).

Israël campe au sud de l’Arnon, qui est la plus importante des rivières orientales qui se jettent dans la mer Morte. Le peuple ayant remonté son cours, il dispose de toute l’eau dont il a besoin. Au moment de quitter le désert et de franchir l’Arnon, toujours en direction du nord, Moïse envoie au roi des Amoréens une ambassade pour demander le libre passage sur son territoire. Alors que le pays au sud de l’Arnon est occupé par les Moabites, le texte mentionne avec soin et à plusieurs reprises, que le territoire qui se trouve au nord de l’Arnon est occupé par des Amoréens, c’est-à-dire des Cananéens et non pas des Moabites, les lointains cousins d’Israël. Quelle importance, me direz-vous ! A l’époque des patriarches, Abraham, Isaac, Jacob et ses fils, ce sont les descendants de Moab qui occupaient le nord de l’Arnon mais ils ont été chassés par les Amoréens. L’Éternel a donné le pays de Canaan à Israël, mais pas les territoires de ses cousins lointains. Tout ça pour dire que le territoire au nord de l’Arnon peut être conquis par Israël mais pas celui qui se trouve au sud. Dans le livre des Juges, on a un résumé du parcours d’Israël et de ses relations avec ses cousins. Je le lis le passage :

Après avoir quitté l’Egypte, les Israélites ont traversé le désert jusqu’à la mer des Roseaux et ils sont arrivés à Qadesh. Alors ils ont envoyé des messagers au roi d’Edom pour lui demander l’autorisation de traverser son pays. Mais celui-ci refusa. Après cela, ils ont fait la même demande au roi de Moab, qui refusa également. Et Israël est resté à Qadesh. Par la suite, ils ont repris leur marche à travers le désert en contournant le pays d’Edom et celui de Moab. Ils sont arrivés à l’est du pays de Moab et ils ont établi leur camp de l’autre côté de l’Arnon, sans pénétrer dans le territoire de Moab dont l’Arnon constitue la frontière (Juges 11.16-18).

Versets 16-18

Je continue un peu plus loin le texte du chapitre 21 des Nombres.

De là, ils gagnèrent Beer. C’est à propos de ce puits que l’Éternel dit à Moïse : — Assemble le peuple, et je leur donnerai de l’eau. Alors Israël entonna le chant suivant : — Monte, ô puits ! Lancez des acclamations ! Voici le puits qui fut creusé par des princes, celui que les grands du peuple ont foré avec leur sceptre, avec leurs cannes (Nombres 21.16-18).

Ce puits marque la limite du désert que le peuple vient de traverser et qu’il quitte à cet endroit. C’est un moment solennel dans l’histoire d’Israël car il sort des conditions extrêmes de la vie du désert pour rentrer dans celles d’une vie normale. Une ère nouvelle commence. L’Éternel ne fait pas ici un miracle; il veut simplement que son peuple prenne conscience que le désert c’est fini pour de bon car ce puits est le début du pays de Canaan. Voilà pourquoi les Israélites entonnent un chant de louanges et de reconnaissance pour l’eau courante de ce puits, un bien précieux encore aujourd’hui dans cette région.

Ce cantique est rafraîchissant à entendre, comparé aux murmures habituels de leur cantique du désert. Sans se gêner, les Hébreux pénètrent maintenant dans la campagne de Moab, mais qui est un territoire que les Amoréens ont conquis. Cette campagne est constituée de plaines ondulées (appelées Belka) qui sont légèrement inclinées vers l’est et qui s’étendent de la chaîne de montagnes qui domine la mer Morte jusqu’au désert de Syrie. Un voyageur moderne les a appelées : « un océan d’herbe et de blé. » Justement, parce que cette région est un grenier à pain, elle a fait des envieux et les Cananéens l’ont pris de force aux Moabites.

Versets 21-23

Je continue le texte.

Les Israélites avaient envoyé des émissaires à Sihôn, roi des Amoréens, pour lui demander la permission de traverser son pays. Nous n’entrerons ni dans vos champs ni dans vos vignes, lui avaient-ils dit, et nous ne boirons pas l’eau des puits, nous suivrons la route royale jusqu’à ce que nous ayons traversé ton territoire. Mais Sihôn leur refusa l’autorisation de traverser son territoire. Il mobilisa toutes ses troupes et marcha contre Israël dans le désert, il arriva à Yahats et lui livra bataille. Mais Israël le battit et prit possession de son pays depuis l’Arnon jusqu’au Yabboq et jusqu’au territoire des Ammonites dont la frontière était fortifiée (Nombres 21.21-23).

Les frontières du royaume de Sihôn dont s’emparent les Israélites sont nettement indiquées : l’Arnon est la rivière au sud, et le Jabbok un affluent loin au nord et le pays des Ammonites est à l’est. Ammon est un autre de ces cousins lointains qu’il faut laisser tranquille. En tout et pour tout, Israël a quand même conquis un territoire qui en gros fait 100 km de long sur une moyenne de 30 de large. Ce n’est pas mal pour un début. Suit alors un chant guerrier qui récapitule la défaite de Moab aux mains des Amoréens et la victoire des Israélites sur ces derniers.

Verset 32

Je continue un peu plus loin.

Moïse envoya des gens en reconnaissance dans la région de Yaezer ; ils s’emparèrent des villes qui en dépendaient et chassèrent les Amoréens qui s’y trouvaient. Puis ils changèrent de direction et se dirigèrent du côté du Basan (Nombres 21.32).

Tant qu’à faire, pendant que les soldats son échauffés, Moïse envoie une expédition militaire pour nettoyer la ville amoréenne la plus au nord bien qu’elle ne soit pas sur l’itinéraire d’Israël.

Versets 33-35

Je finis maintenant le chapitre 21.

Og, roi du Basan, marcha contre eux avec toutes ses troupes et leur livra bataille à Edréi. Alors l’Éternel dit à Moïse : — Ne le crains pas, car je le livre en ton pouvoir, lui, toute son armée et son pays ; tu le traiteras comme tu as traité Sihôn, roi des Amoréens, qui régnait à Hechbôn. Les Israélites le battirent, lui et ses fils et toute son armée, sans lui laisser aucun survivant, et ils prirent possession de son pays (Nombres 21.34-35).

Ça tape dur et on ne fait pas de prisonniers. Les guerres ne plaisantaient pas en ce temps-là. C’est le début de l’éradication des Cananéens. Edéi était l’une des deux villes royales. Dorénavant, les victoires sur les rois Sihôn et Og sont commémorées à chaque fête de la Pâque. Maintenant, toute la partie est du Jourdain est aux mains d’Israël, mis à part bien sûr les territoires de ses cousins éloignés : Moab, Ammon et Édom qu’il faut laisser tranquille. Ce n’est que plus tard que trois tribus d’Israël s’installeront définitivement dans les territoires conquis à l’est du Jourdain. Pour l’instant, les Hébreux repartent vers l’ouest. Les rois cananéens installés de l’autre côté du Jourdain doivent commencer à pâlir. Ils se disent que ces Sémites qui étaient esclaves en Égypte et qui se baladaient dans le désert jusqu’à présent, et qui n’ont fait qu’une bouchée des rois Sihôn et Og, risquent de leur causer du souci.

Chapitre 22

Introduction

Nous arrivons maintenant au chapitre 22 qui raconte l’étrange histoire d’un prophète qui s’appelle Balaam. Il est longuement décrit sans pour autant qu’on puisse facilement le cerner. Il est vrai qu’il n’est pas le seul dans ce cas; les Écritures présentent un certain nombre de personnages au caractère obscur, aussi bien dans l’Ancien que dans le Nouveau Testament. Cependant, Balaam est probablement le plus mystérieux de tous. Il est Madianite comme le beau-père de Moïse. On ne peut pas l’ignorer parce que c’est un devin puissant et les Textes Sacrés lui accordent plus de place qu’à Marie, mère de Jésus ou qu’aux apôtres. Il connaît l’Éternel mais en tant que sorcier, il veut se servir de lui. Le Nouveau Testament mentionne Balaam trois fois et toujours en mal. On a retrouvé quelque part dans la vallée du Jourdain, l’une de ses prophéties dans un texte araméen antérieur à 700 avant J-C.

Verset 1

Je commence à lire le chapitre 22.

Les Israélites repartirent et campèrent dans les steppes de Moab à l’est du Jourdain, vis-à-vis de Jéricho (Nombres 22.1).

Ici se termine véritablement le récit très sommaire du long et rapide voyage du peuple élu de Qadech jusqu’à la Terre promise. C’est le livre de Josué qui reprend la suite du récit en racontant le passage du Jourdain et la conquête de la Terre promise.

Les différents épisodes des pérégrinations d’Israël dans le désert qui nous ont été rapportés, décrivent ses hauts et ses bas. Parfois obéissant et confiant en l’Éternel, il est souvent rebelle. Finalement, le voilà quand même aux portes du Pays promis; les 38 années à tourner en rond sont terminées. Pourtant, tous les obstacles n’ont pas été franchis comme va le montrer l’histoire saugrenue de Balaam.

Versets 2-4

Je continue à lire.

Balaq, fils de Tsippor, avait appris tout ce qu’Israël avait fait aux Amoréens. Alors les gens de Moab furent pris de panique en face d’un peuple si nombreux, ils furent épouvantés devant les Israélites. Ils eurent une entrevue avec les responsables des Madianites et leur dirent : – Cette multitude va venir ravager tout le pays d’alentour comme des bœufs qui broutent l’herbe des champs. A cette époque-là, Balaq, fils de Tsippor, régnait sur Moab. (Nombres 22.2-4).

Balaq est Moabite. Il a la peur au ventre parce qu’il croit à tort qu’Israël a l’intention de l’effacer de la carte. Et il a vite compris que si les Israélites le veulent, ils prendront son territoire et il n’a aucune chance de les vaincre. Or, comme la meilleure défense, c’est l’attaque, il va ruser.

Versets 5-12

Je continue le texte.

Balaq envoya des messagers à Balaam, fils de Beor, qui vivait à Petor sur l’Euphrate, son pays d’origine, pour le faire venir, en lui disant : – Voici qu’un peuple est sorti d’Egypte ! Il envahit toute la région et il s’est installé vis-à-vis de mon pays. Maintenant, viens, je te prie ! Maudis-moi ce peuple, car il est plus fort que moi. Peut-être parviendrai-je alors à le battre et à le chasser du pays, car je le sais, celui que tu bénis est béni, et celui que tu maudis est maudit. Les responsables de Moab et ceux de Madian partirent en emportant des présents pour payer le devin. Ils arrivèrent chez Balaam et lui transmirent le message de Balaq. Balaam leur répondit : – Restez ici cette nuit, et demain je vous donnerai ma réponse, selon ce que l’Eternel me dira. Les chefs moabites logèrent donc chez Balaam. Dieu vint trouver Balaam et lui demanda : – Qui sont ces gens qui logent chez toi ? Balaam lui répondit : – Ce sont les envoyés de Balaq, fils de Tsippor, roi de Moab, qui m’a fait dire : « Le peuple qui est sorti d’Egypte envahit maintenant le pays ! Viens donc le maudire pour moi ; peut-être arriverai-je alors à le combattre et à le chasser ! » Mais Dieu dit à Balaam : – Ne va pas avec eux. Tu ne maudiras pas ce peuple, car il est béni (Nombres 22.5-12).

Ce monstre de Balaq veut utiliser des moyens occultes pour détruire Israël. Il fait donc venir de Mésopotamie, le pays d’Abraham, et à vingt jours de marche, un homme dont la réputation est parvenue jusqu’à lui et qu’il croit assez puissant pour lui assurer la faveur du ciel dans la la guerre qu’il veut engager avec Israël.

Si Balaam était un véritable prophète, il n’accepterait pas d’argent, mais il fait de la divination sa profession et les services qu’il propose se paient grassement. Comme Balaq lui propose une somme mirobolante, il voudrait bien l’accepter mais il lui faut obtenir le consentement de l’Éternel auquel il n’a pas encore l’intention de désobéir. Il attend donc sa réponse. Apparemment, c’est la nuit qu’il reçoit ses révélations en vision ou en songe. Si l’Éternel demande à Balaam qui sont ces gens qui attendent, c’et pour bien lui faire sentir qu’il est question de son peuple auquel il est attaché et donc que l’affaire est grave.

Balaam semble vénérer l’Éternel. Mais en réalité c’est un sorcier généraliste, qui prétend être le porte-parole de n’importe quel dieu; tout dépend des situations et du salaire. Il est possible qu’ayant entendu parler de l’Éternel, il dit à ses visiteurs que c’est lui qu’il va consulter, afin d’être payé plus grassement encore. D’ailleurs, le texte hébreu dit que c’est Dieu, en utilisant un terme générique, qui a répondu à Balaam et non l’Éternel, afin de ne pas cautionner la prétention outrancière de ce faux prophète. Aujourd’hui, les devins foisonnent, tout comme ceux et celles qui disent la bonne aventure. Ils trompent leurs clients crédules en affichant quelques gravures religieuses et en faisant des prières pieuses. Si c’est un charlatan qui vous raconte du boniment, vous en serez pour vos deniers, mais s’il fait intervenir une puissance, il ne s’agit jamais de Dieu. C’est vrai que les guérisseurs sont capables de certaines prouesses mais vous risquez alors plus que votre argent, car en général, il y a une contrepartie à verser aux royaume des ténèbres.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

déc. 03 2024

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