Nombres 11.10 – 12.8
Chapitre 11
Versets 10-13
Il existe un nombre phénoménal de styles de musique. Parmi ceux-ci, on a le blues qui est une sorte de lamentation parce que rien ne va comme on veut. Nous sommes dans le désert et il fait très vilain temps, façon de parler, parce que la génération d’Hébreux sortie d’Égypte n’arrête pas de murmurer à l’unissons contre l’Eternel. Cette complainte se situe entre l’hymne funèbre et le cri plaintif de l’animal qui jappe à la mort, et on sent que ça va mal finir. Je continue à lire dans le chapitre 11 du livre des Nombres.
Chaque famille se lamentait à l’entrée de sa tente. Moïse entendit le peuple pleurer, et l’Éternel entra dans une grande colère. Moïse en fut très affecté. Il dit à l’Éternel : — Pourquoi fais-tu du mal à ton serviteur ? Pourquoi ne m’accordes-tu pas ta faveur ? Comment peux-tu m’imposer la charge de tout ce peuple ? Est-ce moi qui ai conçu tout ce peuple ? Est-ce moi qui l’ai mis au monde pour que tu me dises : “ Portes-le sur ton cœur comme une nourrice porte le bébé qu’elle allaite, et cela jusqu’au pays que tu as promis à ses ancêtres ” ? Où trouverai-je de la viande pour la distribuer à tous ces gens qui pleurent autour de moi en disant : “ Donne-nous de la viande à manger ! ” (Nombres 11.10-13).
Chaque famille entonne à l’unissons la complainte du désert. L’heure est particulièrement grave. Un violent mécontentement a saisi tout le peuple et la révolte gronde. Aux lamentations des Hébreux se joint la plainte amère de Moïse qui n’en peut plus car il est à bout de force, écrasé par la tâche que Dieu lui a confiée, vidé, découragé. Son rôle de médiateur est devenu intolérable car il est coincé en sandwich entre le peuple en révolte et l’Éternel en colère. Ça va très mal !
Versets 14-15
Je continue.
Je ne suis pas capable de porter, à moi seul, la responsabilité de tout ce peuple. C’est trop lourd pour moi ! Si tu veux bien m’accorder une faveur, prends ma vie plutôt que de me traiter ainsi, et que je n’aie plus à contempler mon malheur (Nombres 11.14-15).
Moïse déclare qu’il est dans une situation impossible entre le marteau et l’enclume. Dans son angoisse, il appelle la mort. Cette plainte est quelque peu justifiée, et donc l’Éternel ne le reprend pas pour son langage très audacieux, presque effronté. Dieu a les épaules larges; il tient compte de la déprime de son serviteur et va lui venir en aide.
Versets 16-17
Je continue.
L’Éternel répondit à Moïse : — Rassemble-moi soixante-dix hommes choisis parmi les responsables d’Israël, des hommes que tu sais être des responsables et des chefs du peuple, et amène-les devant la tente de la Rencontre. Qu’ils se tiennent là avec toi. Alors je descendrai m’entretenir là avec toi, je prendrai de l’Esprit qui est sur toi et je le leur donnerai, pour qu’ils portent avec toi la charge de ce peuple, de sorte que tu n’auras plus à la porter seul (Nombres 11.16-17).
Dieu juge à propos de répondre à cette plainte de Moïse en lui donnant des aides de camp afin qu’il ne se sente plus seul. Il lui associe des conseillers qui partageront avec lui la responsabilité de porter le peuple. Bien qu’ils soient au nombre de soixante dix, ces personnes ne sont ni les juges que Moïse institua sur le conseil de son beau-père et qui ne s’occupent que des affaires litigieuses, ni les soixante-dix anciens qui sont monter avec lui et Aaron sur le mont Sinaï, car leur rôle de représentants du peuple n’a pas été prolongé, sans qu’on sache pourquoi. Bien que le texte ne le dise pas, rien n’empêche à ce qu’on retrouve dans ce nouveau corps de chefs, des hommes ayant déjà assumé une responsabilité parmi le peuple. Ces nouveaux conseillers devront donc porter avec Moïse le fardeau que constitue cette immense bande de pleurnichards et pourvoir à ses besoins. Nous n’avons aucun détail sur la nature de leur mandat, ni sur la manière dont ils le remplirent. Les Juifs ont vu dans ce conseil de soixante dix Anciens l’origine du Sanhédrin, ou Grand Conseil, celui qui condamna Jésus-Christ à mort. Mais c’est très peu probable car le Sanhédrin s’est constitué presque mille ans plus tard, à la fin du 6e siècle av. J-C, après le retour de l’exil à Babylone.
Moïse va partager l’Esprit qui le dirige avec ces nouveaux responsables. Cependant, l’Esprit ne s’affaiblit pas en se divisant, pas plus qu’une flamme de bougie ne diminue lorsqu’elle sert à en allumer d’autres. L’autorité de Moïse ne sera pas non plus affectée puisque ces conseillers, étant animés par le même Esprit que leur chef, agiront dans le même sens que lui.
Versets 18-20
Je continue.
Tu diras au peuple : Purifiez-vous pour demain, et vous mangerez de la viande, puisque vous avez pleuré aux oreilles de l’Éternel en disant : “ Ah ! Si seulement nous pouvions manger de la viande ! Nous étions si bien en Égypte ! ” Eh bien, l’Éternel va vous donner de la viande à manger. Pas un seul jour, ni deux jours, ni cinq jours, ni dix jours, ni même vingt jours, mais durant tout un mois vous en mangerez, jusqu’à ce qu’elle vous sorte par les narines et que vous en ayez la nausée. Car vous avez méprisé l’Éternel qui est au milieu de vous, et vous avez pleuré devant lui, en disant : “ Pourquoi donc avons-nous quitté l’Égypte ? ” (Nombres 11.18-20).
Cette promesse de l’Eternel est en même temps une menace : les Israélites vont recevoir plus qu’ils n’ont demandé. Il vont devoir manger des cailles, matin, midi et soir pendant un mois; cette abondance de viande va engendrer le dégoût, ce qui n’a jamais été le cas avec la manne. Un Psaume de l’Ancien Testament relate cette triste affaire. Je lis le passage :
Bien vite ils ont oublié ses actes (de Dieu), ils n’ont pas eu confiance en ses projets. Dans le désert, ils se sont livrés à la convoitise, ils ont voulu forcer la main à Dieu au milieu des solitudes. Il leur a donné ce qu’ils demandaient jusqu’à ce que le dégoût les saisisse. Mais il les a aussi frappés de fièvres (Psaumes 106.13-15).
Versets 21-23
Je continue le texte.
Moïse répondit : — Ce peuple dont je fais partie compte six cent mille hommes de pied, et toi tu leur promets, pour un mois entier, de la viande à manger ! Abattra-t-on pour eux des brebis et des bœufs pour qu’ils en aient suffisamment ? Et même si on leur pêchait tous les poissons de la mer, en auraient-ils assez. L’Éternel lui répondit : — Le bras de l’Éternel serait-il trop court ? Tu verras sans tarder si, oui ou non, ma parole se réalise devant toi (Nombres 11.21-23).
Moïse a perdu les pédales et il est en chute libre. Ce brave serviteur a la mémoire qui défaille. Il me rappelle les disciples de Jésus. Après que leur maître ait nourri 5 000 hommes avec leur famille, ils se trouvent dans une situation analogue, mais au lieu de faire confiance au Seigneur, ils lui demandent :
– Où pourrions-nous trouver, dans ce lieu désert, assez de pains pour nourrir une telle foule (Matthieu 15.33) ?
Ces deux multiplications des pains ne semblent pas avoir fait une très grande impression sur les disciples parce qu’un peu plus tard, on lit :
En passant de l’autre côté du lac, les disciples avaient oublié d’emporter du pain. Jésus leur dit : – Faites bien attention : gardez-vous du levain des pharisiens et des sadducéens. Les disciples discutaient entre eux : – Il dit cela parce que nous n’avons pas pris de pain ! Jésus, sachant ce qui se passait, leur dit : – Pourquoi discutez-vous entre vous parce que vous n’avez pas de pain ? Ah, votre foi est encore bien petite ! Vous n’avez donc pas encore compris ? Ne vous souvenez-vous pas des cinq pains distribués aux cinq mille hommes et combien de paniers vous avez remplis avec les restes ? Et des sept pains distribués aux quatre mille hommes et du nombre de corbeilles que vous avez emportées (Matthieu 16.5-10)?,
Après avoir nourri cinq mille hommes, à l’occasion d’un enseignement sur le salut, Jésus a dit à ceux qui l’entouraient :
– Ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu (Luc 18.27).
Dans le même ordre d’idée, au moment de l’Annonciation, l’ange a dit à Marie :
rien n’est impossible à Dieu (Luc 1.37).
Comme les disciples plus tard, Moïse semble aussi avoir des problèmes de mémoire; il a oublié que l’Éternel a déjà manifesté sa toute-puissance à maintes reprises par des signes miraculeux et des prodiges au moment de la sortie du peuple d’Égypte et tout au long de leur voyage. Alors, Dieu lui demande si par hasard son bras se serait raccourci ces derniers temps. Son serviteur mérite ce reproche parce qu’il persiste dans son argumentation malgré l’assurance qu’il a reçue que l’Éternel va pourvoir aux besoins du peuple.
Moïse n’est ni le premier ni le dernier qui doute de la puissance de Dieu. Quand l’Éternel a dit au vieux patriarche Abraham qu’il aurait un fils, sa femme a entendu et s’est époustouflé de rire. Je lis le texte :
Alors l’Eternel dit à Abraham : – Pourquoi donc Sara a-t-elle ri en se disant : « Peut-il être vrai que j’aurai un enfant, âgée comme je suis ? » Y a-t-il quoi que ce soit de trop extraordinaire pour l’Eternel (Genèse 18.13,14)?
Versets 24-25
Je continue le chapitre 11 des Nombres.
Moïse sortit et rapporta au peuple les paroles de l’Éternel, puis il rassembla soixante-dix hommes choisis parmi leurs responsables, et les plaça autour de la Tente. L’Éternel descendit dans la nuée et lui parla ; il prit de l’Esprit qui reposait sur lui et le donna à ces soixante-dix responsables. Quand l’Esprit se fut posé sur eux, ils se mirent à parler sous son inspiration, comme des prophètes ; c’est l’unique fois que cela leur arriva (Nombres 11.24-25).
La nuée se transporte de dessus le Lieu très saint jusqu’au seuil du tabernacle où se trouvent 68 des 70 anciens en compagnie de Moïse. Les conseillers reçoivent l’onction divine et se comportent comme s’ils sont dans un état d’extase, ce qui montre que l’Esprit de l’Éternel est maintenant sur eux. Cet incident rappelle et annonce celui de la Pentecôte. Je lis le passage :
Tout à coup, un grand bruit survint du ciel : c’était comme si un violent coup de vent s’abattait sur eux (les disciples) et remplissait toute la maison où ils se trouvaient assis. Au même moment, ils virent apparaître des sortes de langues qui ressemblaient à des flammèches. Elles se séparèrent et allèrent se poser sur la tête de chacun d’eux. Aussitôt, ils furent tous remplis du Saint-Esprit et commencèrent à parler dans différentes langues, chacun s’exprimant comme le Saint-Esprit lui donnait de le faire (Actes 2..2-4).
Versets 26-30
Je continue.
L’Esprit vint également demeurer sur deux hommes qui se trouvaient dans le camp, et qui s’appelaient Eldad et Médad. L’Esprit vint reposer sur eux car ils figuraient parmi les inscrits, bien qu’ils ne se soient pas rendus à la Tente, et, dans le camp, ils se mirent à parler sous l’inspiration de Dieu. Un jeune homme courut avertir Moïse : — Eldad et Médad sont en train de parler sous l’inspiration de Dieu dans le camp ! Alors Josué, fils de Noun, qui était l’assistant de Moïse depuis sa jeunesse, intervint en disant : — Moïse, mon maître, empêche-les de faire cela ! Moïse lui répondit : — Serais-tu jaloux pour moi ? Que l’Éternel, au contraire, accorde son Esprit à tous les membres de son peuple pour qu’ils deviennent tous des prophètes ! Puis Moïse regagna le camp avec les responsables d’Israël (Nombres 11.26-30).
Josué est le fidèle aide de camp de Moïse et il estime que les deux hommes qui reçoivent l’Esprit font ombrage à son maître. Mais il n’y a pas le moindre soupçon de jalousie dans le cœur de Moïse; il ne craint pas de voir ses droits bafoués. De toute façon, l’Éternel est libre d’accorder ses dons comme il l’entend. Bien loin de vouloir limiter l’action de l’Esprit à quelques privilégiés, Moïse désire qu’elle s’étende au peuple tout entier. Ce vœu s’est réalisé à la Pentecôte quand l’Esprit s’est placé sur la tête des apôtres puis lorsqu’il a fait sa demeure chez tous les croyants.
Versets 31-32
Je continue le texte.
Un vent envoyé par l’Éternel entraîna des cailles par-dessus la mer et les fit s’abattre autour du camp, sur un rayon d’une journée de marche. Elles recouvraient le sol jusqu’à un mètre de hauteur. Le peuple fut debout toute cette journée et toute la nuit, et encore tout le lendemain, pour ramasser les cailles. Personne n’en prit moins d’une tonne. Ils les étalèrent tout autour du camp (Nombres 11.31-32).
Il paraît que chaque année au printemps des quantités d’oiseaux en rangs épais et serrés, et sur une très grande distance, voyagent au-dessus du désert. Un fait semblable a déjà eu lieu l’année précédente à la même époque, ce qui nous est raconté dans le livre de l’Exode (16). Mais alors, les cailles ne jouaient qu’un rôle secondaire à côté de la manne ; c’était un plus que l’Éternel accordait. Ici, le peuple demande de la viande parce qu’il est fatigué de la manne ; ces cailles sont en si grande quantité qu’il y en a assez pour tout un mois. Chaque famille doit avoir quelque chose comme un millier de cailles. Ce chiffre est colossal mais ce phénomène est bien présenté comme tout à fait extraordinaire et le texte dit qu’on les a ramassées pendant plus de 24 heures d’affilée. L’idée n’est évidemment pas de les dévorer sur-le-champ, mais de les faire sécher au soleil, comme le font les Orientaux pour les manger plus tard.
Versets 33-34
Je continue.
Ils avaient encore la viande à la bouche quand la colère de l’Éternel éclata contre le peuple, et il le frappa d’une grave épidémie. On appela cet endroit Qibroth-Hattaava (Tombeaux de la convoitise), car c’est là qu’on enterra beaucoup de gens, qui avaient cédé à la convoitise (Nombres 11.33-34).
La présence invisible de Dieu et ce miracle extraordinaire auraient dû remplir le peuple d’une crainte respectueuse et de reconnaissance, et il est probable que c’est ce qu’ont ressenti beaucoup de gens, mais d’autres se sont carrément jetés sur ces oiseaux comme des sauvages et ont commencé à les dévorer sans retenue. Mais cette gloutonnerie animale leur vaut un châtiment immédiat; ils meurent terrassés. Hors de la route empruntée par les caravanes, on a retrouvé les restes d’un ancien campement entouré de très nombreux sépulcres mais comment savoir s’il s’agit des Tombeaux de la convoitise ? Le peuple qui n’est pas mort a pu conserver les cailles amassées et s’en nourrir jusqu’à en être dégoûté. Le Psalmiste décrit cet événement en disant :
Il (L’Éternel) fit souffler le vent d’est dans les cieux, il força le vent du sud à souffler. Il fit pleuvoir de la viande sur eux, aussi abondante que la poussière. Il fit tomber une nuée d’oiseaux aussi nombreux que le sable des mers. Il les fit tomber au milieu du camp, autour du lieu où se dressaient leurs tentes. Ils en mangèrent jusqu’à satiété. Dieu leur avait servi ce qu’ils voulaient. Mais leur envie n’était pas assouvie, ils avaient encore la viande à la bouche que la colère de Dieu éclata. Alors il frappa les plus vigoureux, abattant les jeunes gens d’Israël (Psaumes 78.26-31).
Suite à ce triste épisode, et après avoir enterré leurs morts, le dernier verset du chapitre 11 dit : le peuple se mit en marche pour Hatséroth, où il s’installa.
Chapitre 12
Verset 1
Nous arrivons maintenant au chapitre 12, où a lieu une nouvelle rébellion mais ici, les coupables sont le frère et la sœur de Moïse. Décidément, ça va de mal en pis. Je commence à lire.
Moïse avait épousé une femme kouchite. Miryam et Aaron se mirent à le critiquer à cause de cela (Nombres 12.1).
Il est probable que Séphora, la première épouse de Moïse, est décédée, à moins qu’il ait pris une seconde femme, ce qui était permis. Elle est native d’Arabie mais ce n’est pas une entorse à la Loi qui n’interdit que les mariages avec les Cananéens (Exode 34.16; Deutéronome 7.3,4). De toute évidence, Myriam méprise cette étrangère à la peau basanée. Mais en réalité, elle envie le statut de Moïse auprès du peuple, et son frère Aaron également. Tous deux ont du mal à encaisser la supériorité de leur frère cadet. Bien plus tard, Jésus sera rejeté par ses demi-frères et sœurs pour la même raison, par envie. On peut être certain que Moïse n’avait pas besoin de cette nouvelle contrariété. Il est déjà accablé par les soucis que lui cause le peuple, et maintenant, au lieu de trouver un soutien affectif auprès des membres de sa famille, voilà qu’ils lui mettent des bâtons dans les roues.
Verset 2
Je continue.
Et ils dirent : — Est-ce seulement par l’intermédiaire de Moïse que l’Éternel a parlé ? N’est-ce pas aussi par notre intermédiaire ? (Nombres 12.2).
Il est vrai que Marie est prophétesse (Exode 15.20) et Aaron, en tant que grand-prêtre, détient l’Ourim et le Toummim (Exode 28.30), deux objets, dont on ne sait pas grand-chose, sinon qu’ils permettent de connaître la volonté de Dieu. Cependant, un monde sépare ces deux là et Moïse, ce qu’ils ne vont pas tarder à découvrir à leurs dépens.
Verset 3
Je continue.
L’Éternel entendit cela. Or, Moïse était un homme très humble, plus que tout autre homme sur la terre (Nombres 12.3).
L’incident précédent, dans lequel Josué, l’aide de camp, a rapporté que deux personnes sans autorisation officielle prophétisent, a déjà mis en évidence l’humilité et la grandeur d’âme de Moïse; dès qu’il s’agit de défendre sa propre cause et sa position personnelle, il ne se sent pas concerné. Il ne demande rien et voudrait qu’on le laisse tranquille. L’Éternel l’a choisi contre son gré pour libérer puis diriger ce peuple. Lui, il aurait préféré une petite vie tranquille à garder les troupeaux. S’il est doux et humble de cœur, par contre, il est impétueux, quand il s’agit de défendre la gloire et l’honneur de Dieu. Cette remarque, comme quoi il est un homme très humble, placée après les mots : « L’Éternel entendit cela », explique pourquoi Dieu va intervenir sur le champ bien que Moïse ne se soit pas plaint à lui.
Versets 4-8
Je continue.
Alors l’Éternel ordonna soudainement à Moïse, à Aaron et à Miryam : — Rendez-vous tous les trois à la tente de la Rencontre ! Ils y allèrent. L’Éternel descendit dans la colonne de nuée et se tint à l’entrée de la Tente. Il appela Aaron et Miryam et tous deux s’avancèrent. Il dit : — Écoutez bien ce que j’ai à vous dire. S’il se trouve parmi vous un prophète de l’Éternel, c’est dans une vision que je me révélerai à lui, ou dans un rêve que je lui parlerai. Mais les choses sont différentes avec mon serviteur Moïse, qui est fidèle dans toute ma maison. C’est de vive voix que je lui parle, de façon claire et non dans un langage énigmatique, et il voit l’Éternel de façon visible. Comment donc avez-vous osé critiquer mon serviteur Moïse ? (Nombres 12.4-8).
Dans la nuée, l’Éternel se fâche. Il quitte le lieu très saint et se rend devant le seuil du tabernacle où il convoque les plaignants qu’il va juger lui-même. Il explique que c’est en songe ou dans une vision qu’un prophète ordinaire reçoit la communication de Dieu, et sous forme de tableaux énigmatiques. Avec Moïse c’est entièrement différent car il a une relation intime avec Dieu. A cette position unique correspond un mode de communication plus distinct, plus familier, plus constant, plus libre. Moïse peut aller à Dieu quand il veut, à toute heure du jour ou de la nuit, chaque fois qu’il a quelque chose à lui demander. Tous deux s’engagent alors dans une conversation à vive voix comme deux amis. Personne n’a jamais joui de la liberté de s »approcher ainsi de Dieu. En cela, Moïse est une figure annonciatrice du prophète par excellence à venir, Jésus-Christ.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.