Les émissions

10 janv. 2023

Nombres 10.5 – 11.9

Chapitre 10

Introduction

Quand mon père était au régiment, il avait la charge de sonner le réveil-matin. Les instruments à vent et surtout les trompettes font partie des parades militaires et servent à honorer ceux qui sont tombés sur le champ d’honneur; c’est la sonnerie aux morts. On entend parfois ce son lugubre à la télé ou dans un cimetière. Cependant, un jour, une trompette retentira d’une extrémité du ciel à l’autre et ce sera pour signifier un triomphe : la résurrection des croyants et leur envol dans les cieux avec ceux qui seront alors vivants (1 Corinthiens 15.51,52 ; 1Thessaloniciens 4.16). La question est donc celle-ci : Quand retentira la trompette qui appellera les justes à la vie éternelle, sonnera-t-elle pour vous ?

En Israël, les trompettes étaient martelées à partir d’un seul lingot d’argent. On les utilise à des fins militaires mais elles ont également d’autres fonctions. Des coups successifs de trompette ordonnent aux responsables des tribus d’Israël de se rendre immédiatement devant la tente de la Rencontre tandis que le peuple sort des tentes et se tient face au tabernacle pour entendre les ordres de l’Éternel. Je continue à lire dans le chapitre 10 du livre des Nombres.

Versets 5-7

Quand vous ferez retentir un signal éclatant, les camps stationnés à l’est partiront. Lorsque ce signal éclatant retentira pour la deuxième fois, les tribus campant au sud se mettront en marche. La sonnerie éclatante sera le signal des départs. Mais pour convoquer l’assemblée, vous sonnerez de la trompette sans faire entendre un son éclatant (Nombres 10.5-7).

Le « signal éclatant » est la deuxième façon de faire sonner la trompette. Tandis que la nuée qui s’élève ordonne la levée du camp, la sonnerie continue indique à chacune des divisions du camp le moment de se mettre en marche.

Versets 9-10

Je continue.

Lorsque vous serez installés dans votre pays et que vous partirez en guerre contre un agresseur, vous ferez retentir un signal éclatant de vos trompettes, ainsi vous vous rappellerez à l’attention de l’Éternel votre Dieu, et vous serez délivrés de vos ennemis. Vous sonnerez aussi de ces trompettes dans vos jours de joie, lors de vos fêtes religieuses et au commencement des mois, lorsque vous offrirez vos holocaustes et vos sacrifices de communion. Ce sera un moyen de vous rappeler au souvenir de votre Dieu. Je suis l’Éternel, votre Dieu (Nombres 10.9-10).

Le retentissement continu des trompettes signale le départ pour se rendre à un autre campement dans le désert, ainsi que les solennités religieuses qui sont décrites dans le livre du Lévitique (chapitre 23) et que je rappelle brièvement :

  • La Pâque et la fête des pains sans levain qui la suivait ;
  • La fête de la première gerbe aussi nommée : Premiers fruits ;
  • La Pentecôte aussi appelée fête de la Moisson ;
  • La fête des Trompettes ;
  • Le Nouvel An ;
  • Le Jour des expiations ou Yom Kippour ;
  • La fête des Cabanes.

Le troisième usage des trompettes ordonne le départ à la guerre. C’est effectivement un moyen de rassembler les troupes, mais aussi et surtout d’invoquer l’Éternel. C’est ce que veut dire l’expression : « vous ferez retentir un signal éclatant de vos trompettes, ainsi vous vous rappellerez à l’attention de l’Éternel votre Dieu, et vous serez délivrés de vos ennemis. »

Le son éclatant de la trompette peut être comparé à une prière qui monte vers l’Éternel pour lui rappeler les besoins de son peuple (2 Chroniques 13.12-16). Ce besoin d’être remémoré à Dieu n’est pas unique. En effet, une partie du vêtement solennel du grand-prêtre Aaron se nomme le pectoral du verdict. Concernant sa confection, il est écrit :

Tu y sertiras quatre rangées de pierreries. Elles seront gravées aux noms des douze fils d’Israël comme des sceaux à cacheter ; chacune portera le nom d’une des douze tribus. Ainsi, par ce pectoral du verdict, lorsque Aaron entrera dans le sanctuaire, il portera sur son cœur les noms des fils d’Israël pour en évoquer constamment le souvenir devant l’Éternel (Exode 28.17, 21, 29).

On peut voir dans cette description une pompe et un rituel cérémoniel extravaguant mais cet habit officiel du grand-prêtre a surtout pour objectif de rappeler à l’Éternel son peuple. Dieu désire en effet que je l’invoque, que je me manifeste à lui et à son bon souvenir. Évidemment, cela ne sous-entend pas que Dieu oublie qui que ce soit, mais il veut que je fasse la démarche de m’adresser à lui, un peu comme le ferait un petit enfant qui viendrait tirer de manière incessante sur la jupe de sa mère jusqu’à ce qu’elle lui prête son attention. Cela va exactement dans le même sens que l’enseignement de Jésus sur la persévérance dans la prière. Je lis le passage :

Pour montrer qu’il est nécessaire de prier constamment, sans jamais se décourager, Jésus raconta à ses disciples la parabole suivante (Luc 18.1).

Je lis la conclusion de l’histoire :

Alors, pouvez-vous supposer que Dieu ne défendra pas le droit de ceux qu’il a choisis et qui crient à lui jour et nuit, et qu’il tardera à leur venir en aide ? Moi je vous dis qu’il défendra leur droit promptement (Luc 18.7, 8).

C’est avec la fabrication et les modalités d’utilisation des trompettes d’argent que se termine la section qui a trait à la mise en place des institutions cultuelles. Le texte a couvert les offrandes et les sacrifices pour la consécration du tabernacle, les dispositions relatives au chandelier, la cérémonie de purification et d’entrée en fonction des Lévites, ainsi que diverses précisions concernant la célébration de la Pâque. En outre, Moïse a souligné une fois encore l’importance du culte que doit rendre Israël à l’Éternel. Recensés et organisés, tant sur le plan militaire que cultuel, les Israélites sont maintenant prêts à quitter le mont Sinaï et à se mettre en marche dans le désert en direction du Pays promis. Voilà donc qu’après avoir passé environ un an au même endroit, l’heure du grand départ a sonné. Cependant, l’arrivée finale en Palestine du peuple hébreu n’aura lieu qu’environ 38 ans plus tard à cause de la rébellion quasi générale de cette première génération d’Israélites sortie d’Égypte.

Versets 11-13

Je continue le texte.

Le vingtième jour du deuxième mois de la deuxième année, la nuée s’éleva au-dessus du tabernacle de l’acte de l’alliance. Les Israélites partirent du désert du Sinaï, marchant d’étape en étape. La nuée s’arrêta dans le désert de Parân. C’était la première fois qu’ils levaient le camp sur l’ordre de l’Éternel transmis par Moïse (Nombres 10.11-13).

La nuée s’élève et elle est suivie d’un grand retentissement des trompettes. Tout le monde debout, on s’en va ! Enfin ! Les prêtres et les Lévites s’affairent, démontent et emballent le tabernacle avec tout son mobilier. Chaque famille fait ses bagages et plie sa tente. Les prêtres qui portent le coffre sacré, appelé arche de l’alliance et qui contient les tables de la Loi, se placent en tête avec Moïse et Aaron, Une immense colonne se met en place. L’armée de l’Éternel s’ébranle pour partir à la conquête de la Terre promise. Selon le second verset du livre du Deutéronome, nous ne sommes qu’à onze jours de marche de la frontière sud de la Palestine. La prise de possession du pays aurait donc pu suivre rapidement, mais une nouvelle rébellion des Israélites, plus grave que les précédentes, change tout. L’Éternel se fâche et le peuple est condamné à tourner en rond dans le désert jusqu’à ce que tous les membres âgés de vingt ans et au-dessus de la première génération sortie d’Égypte ait entièrement disparu. Des trente huit ans qui suivent, les Textes sacrés ne racontent qu’une révolte fomentée par quelques-uns et sévèrement réprimée. L’histoire du peuple d’Israël ne reprend que la quarantième année, quand la nouvelle génération qui n’a connu que le désert, est prête à partir à la conquête de la Terre promise.

Versets 14-28

Je résume la suite du texte. La trompette sonne une nouvelle fois, et les tribus de Juda, Issacar et Zabulon qui sont situées à l’est et sous la même bannière, se placent derrière l’arche de l’alliance ; la trompette sonne une troisième fois et alors viennent les clans Lévites de Guerchôn et de Merari qui portent sur leurs chariots la structure lourde du tabernacle, comme les planches, les socles, les barres et les tentures, ainsi que les draperies et la toile qui forme le pourtour du parvis. La trompette sonne encore et viennent alors sous la même bannière les tribus de Ruben, Siméon et Gad, puis la trompette sonne encore et le troisième clan des Lévites se met en marche; ce sont les Qéatites qui portent les objets sacrés à dos d’homme. Ce mobilier est muni d’anneaux et de barres qui permettent de le placer sur les épaules. Les trois clans des Lévites sont séparés pour des raisons pratiques. Les deux premiers clans doivent arriver les premiers; comme ça ils ont le temps de monter le tabernacle. Arrive alors le troisième clan avec les meubles sacrés. Sans plus attendre, il peuvent alors être réceptionnés et installés immédiatement dans le sanctuaire déjà dressé.

La trompette sonne une sixième fois et derrière le clan des Qeatites viennent s’installer sous la même bannière les tribus d’Éphraïm, de Manassé et de Benjamin. Enfin, la trompette sonne une septième fois et les trois tribus de Dan, Aser et Nephtali se placent en arrière-garde.

Avec les Israélites et traînant un peu partout, se trouvent beaucoup d’étrangers et d’hybrides, moitié hébreu moitié égyptien; ils vont causer de graves problèmes.

Dans les Textes Sacrés, le retentissement de trompettes au signal éclatant s’adresse à la nation d’Israël. C’est le moyen par lequel l’Éternel lève le camp de son peuple et le fait avancer dans le désert. À la fin des temps, ce sera encore des trompettes qui sonneront sur toute la terre le retour dans leur pays de tous les Juifs disséminés dans le monde entier et qui auront échappé aux persécutions de l’Antichrist.

Versets 29-32

Je continue le texte.

Moïse dit à Hobab, fils de son beau-père Reouel le Madianite : — Nous partons pour la contrée que l’Éternel a promis de nous donner. Viens donc avec nous ; tu t’en trouveras bien car l’Éternel a promis de faire du bien à Israël. Hobab lui répondit : — Je ne te suivrai pas, je préfère retourner dans mon pays auprès de ma famille. Moïse insista : — Ne nous quitte pas, je te prie ; car tu connais bien ce désert et les endroits où nous pourrons y installer notre camp, et tu pourras nous servir de guide. Si tu nous accompagnes, nous te ferons participer au bonheur que l’Éternel va nous accorder (Nombres 10.29-32).

Discussion de famille. Moïse voudrait bien que son beau-frère les accompagne et puisse ainsi profiter de la bénédiction que l’Éternel a promise à Israël. Tous ceux qui se placent sous l’ombre du peuple choisi bénéficient également de la bienveillance divine. C’est d’ailleurs ce que Dieu a promis à Abraham quand il lui a dit : « Toutes les nations seront bénies en toi ! » Moïse a véritablement foi en l’Éternel et s’appuie sur les promesses qui lui ont été faites, à lui et aux ancêtres du peuple choisi, et sur sa propre expérience de Dieu. La nuée conduit le peuple et lui indique chaque fois l’endroit où s’arrêter, mais l’expérience et la connaissance du désert de Hobab seraient quand même une aide précieuse à Moïse. En effet, il est Madianite, une tribu qui se trouve aujourd’hui dans le nord-ouest de l’Arabie Saoudite. Ayant été élevé dans le désert, Hobab peut dans cette terre inconnue indiquer aux Israélites l’emplacement des sources et des pâturages. De plus, comme Israël va traverser un territoire qui est familier à Hobab, il pourra aussi servir d’intermédiaire entre le peuple et les tribus du désert dont il connaît la langue et les mœurs.

Pour Moïse, cette aide n’est pas incompatible avec le fait que c’est avant tout l’Éternel qui les guide. A-t-il eu raison d’insister, nous ne le savons pas. La réponse finale de Hobab ne nous est pas donnée ici, mais d’après d’autres passages de l’Ancien Testament, il semble bien qu’il se soit laissé convaincre et ait accompagné Israël puisque sa famille habite plus tard dans le sud de la tribu de Juda en Palestine.

Il est très difficile de déterminer l’itinéraire que les Israélites ont suivi après leur départ du Sinaï parce que c’est une région sensible et donc peu explorée. Le chapitre 33 du livre des Nombres donne la liste des noms des 21 différents endroits où les Hébreux se sont arrêtés. Nous ne connaissons que les deux derniers. Le premier est Etsyôn-Guéber qui est un port de la mer Rouge, près d’Elath sur le golfe Elanitique à l’extrémité nord-est de la mer Rouge. Le second lieu est Qadesh ou Qadesh-Barnea qui se trouve au sud de la Palestine entre la mer Morte et le torrent d’Égypte (Ezéchiel 47:19; Nombres 34:4; Josué 15:3) et elle est très proche de la frontière du pays d’Édom (Nombres 20:16). Qadesh est parfois assimilé au désert de Parân (Nombres 13.26) ou de Tsîn (Nombres 20.1; 27.14; 33.36; Deutéronome 32.51) car ces deux déserts se rencontrent à Qadesh (comparez Psaume 29.8). Les Israélites ont séjourné à Qadesh au début de leur pérégrination dans le désert (Nombres 13:27; 32:8; Deutéronome 1:19; Josué 14:6) et quelques mois à la fin des 37 années de vie dans le désert ( Nombres 20.1,16; 33.36-38) pendant lesquels mourut la génération sortie d’Égypte.

Versets 33-34

Je continue le texte.

Les Israélites partirent de la montagne de l’Éternel et marchèrent durant trois jours. Durant ces trois jours, le coffre de l’alliance de l’Éternel les précéda pour leur chercher un lieu d’étape. Lorsqu’ils (les porteurs) quittaient le campement, la nuée de l’Éternel les couvrait pendant le jour (Nombres 10.33-34).

Pendant trois jours consécutifs, la nuée avance à la tête du peuple sans qu’il se présente un lieu de campement convenable pour plus de deux millions de personnes. Le peuple s’arrête bien de temps en temps mais seulement pour manger et pour la nuit. Bien que les objets sacrés du sanctuaire soient au milieu de la colonne, l’arche est en tête proche de l’Éternel dans la nuée. Celle-ci précède toujours le peuple dans ses marches et couvre l’arche et ses porteurs, de la même manière qu’elle l’enveloppe dans le Lieu très saint. Une fois que le tabernacle est fini de monter au milieu du peuple, la nuée se place au-dessus du Lieu très saint.

Versets 35-36

Je finis le chapitre 10.

Chaque fois que le coffre sacré partait, Moïse priait : — Lève-toi, Éternel, et que tes ennemis soient dispersés ; que ceux qui te haïssent fuient devant toi ! Et lorsqu’on le déposait, il disait : — Reviens, Éternel, auprès des multitudes des troupes d’Israël ! (Nombres 10.35-36).

Cette prière de Moïse a été reprise par le roi David et constitue le début d’un psaume (68) qui devint plus tard le cri de ralliement des Huguenots, quand ils étaient persécutés et en guerre au 16ème et 17ème siècle.

Chapitre 11

Verset 1

Nous voici arrivés au chapitre 11 qui commence par une série de lamentations contre l’Éternel. Bonjour les violons ! Les complaintes du désert qui avaient débuté lorsque le peuple avait quitté l’Égypte, recommencent de plus belle. Je lis le début.

Un jour, le peuple adressa d’amères plaintes à l’Éternel. Lorsqu’il les entendit, il se mit en colère et déchaîna la foudre contre eux. Déjà, le feu dévorait une extrémité du camp (Nombres 11.1).

Voilà trois jours que le peuple marche sans repos autre que la nuit et sans campement de longue durée en vue. La fatigue de la route se fait sentir. Les enfants qui sont grincheux, l’incertitude de l’avenir, et l’inconfort lié au désert font que le peuple commence à se plaindre contre l’Éternel. Mais c’est une grosse faute. En effet, Dieu se montre plus exigeant que par le passé, parce que maintenant l’alliance est conclue, toute la loi est donnée, et Israël s’est engagé à faire confiance à son Dieu. Alors, le Seigneur ne va pas passer l’éponge sur ces murmures comme il le faisait auparavant. C’est pourquoi la foudre de sa colère répond à la désobéissance du peuple, et tombe sur l’une des extrémités du camp qui commence à se consumer.

Versets 2-3

Je continue.

Le peuple implora Moïse à grands cris ; celui-ci pria l’Éternel, et le feu s’arrêta. On appela ce lieu Tabeéra (embrasement), parce que le feu de l’Éternel s’était embrasé contre le peuple (Nombres 11.2-3).

Cette dynamique relationnelle : le peuple se rebelle, il est jugé, il se repent, Dieu pardonne et on recommence ; est un résumé de ce que va être la conduite d’Israël à partir de maintenant, et ce, jusqu’au retour d’exil de la nation à la fin du 6e siècle av. J-C.

Versets 4-5

Je continue.

Il y avait parmi le peuple un ramassis d’individus qui furent saisis de toutes sortes de désirs. Alors les Israélites, à leur tour, recommencèrent à pleurer en disant : — Ah ! Si seulement nous pouvions manger de la viande ! Nous regrettons le poisson qu’on mangeait pour rien en Égypte ! Et les concombres ! Et les melons ! Et les poireaux ! Et les oignons ! Et l’ail ! (Nombres 11.4-5).

Ce ramassis de gens (Exode 12.38) est constitué d’étrangers et d’hybrides résultant d’unions mixtes entre Hébreux et Égyptiens. Ce sont eux qui commencent à jouer sur le violon la rengaine : « pauvre de nous », sur quoi tous les Israélites se mettent à entonner en chœur la complainte du désert. Ils en ont soudainement marre de la manne et veulent de la viande. Ils avaient bien des troupeaux, mais pas suffisamment pour satisfaire tout le peuple. Et puis ces animaux étaient en priorité réservés pour les sacrifices que les Israélites devaient offrir sans cesse à l’Éternel pour couvrir leurs fautes.

Comme ces anciens esclaves dont de très mauvaise humeur, ils font une description fantasmagorique de la vie en Égypte qui surprend. Confrontés aux difficultés du désert, ils idéalisent le passé. À les entendre, on croit qu’ils ont été chassés du paradis terrestre. Le poisson est effectivement très abondant dans le Nil et se vend pour trois fois rien. Les Hébreux le recevaient d’ailleurs gratuitement. Le concombre vert qui atteint en Égypte une longueur de trente centimètres est assez tendre et doux pour être mangé crû.

Selon l’historien grec Hérodote, surnommé « le Père de l’Histoire », les oignons, qui sont différents des nôtres, mangés cuits ou rôtis, et l’ail constituaient l’ordinaire des esclaves qui ont construit la pyramide de Chéops. Une inscription indique d’ailleurs la quantité d’oignons et d’ails mangée par les ouvriers qui y travaillaient. Ces légumes figurent aussi parmi les dons que fit le pharaon Ramsès II à ses dieux. Tous ces aliments sont encore aujourd’hui la nourriture de base des pauvres d’Égypte.

Cette complainte du désert est une véritable épidémie. Maintenant, tout le peuple chante le blues et pleure en pensant à la belle vie d’esclaves qu’ils menaient en Égypte. Quels ingrats à la mémoire courte ! Le regret d’avoir quitté l’Égypte et le désir d’y retourner, que le peuple exprime implicitement par ses plaintes, constituent un véritable mépris de l’Éternel et de son œuvre de libération.

Versets 6-9

Je continue.

À présent, nous dépérissons. Nous sommes privés de tout, rien que de la manne, toujours de la manne ! La manne ressemblait à de la graine de coriandre, elle était transparente comme de la résine de bdellium. Le peuple se dispersait pour la ramasser ; puis on la broyait à la meule ou la pilait au mortier, et on la faisait cuire dans des pots pour en faire des galettes qui avaient un goût de gâteau à l’huile. Elle se déposait la nuit sur le camp avec la rosée (Nombres 11.6-9).

Le mot manne provient de l’expression en hébreu « Mannah ? » qui veut dire qu’est-ce que c’est «  C’est la deuxième fois qu’elle est décrite. Elle ressemblait à la résine de bdellium, une gomme translucide provenant d’un arbre croissant en Arabie, en Irak et aux Indes. De  nouveaux détails nous sont donnés pour bien montrer qu’elle peut être apprêtée de diverses manières et donc, que la lassitude du peuple ne se justifie pas. C’est de la rébellion pure et simple. De plus, cet aliment contient toutes les vitamines, les minéraux et autres éléments nécessaires à entretenir le corps puisque d’après un passage du Deutéronome, le livre suivant, les Israélites sont en excellente santé. Cela laisse aussi supposer qu’ils ne tombaient malades et mourraient que suite à un jugement de Dieu. Les Israélites encouragés par le ramassis de gens qu’ils traînent avec eux, ont poussé le bouchon un peu trop loin cette fois-ci et ont dépassé le point de non-retour. Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle casse.

 

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

mars 14 2025

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