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28 juin 2022

Matthieu 9.34 – 10.27

Chapitre 9

Introduction

Depuis l’aube de l’humanité, ce que les hommes ne peuvent pas expliquer, ils l’attribuent à des forces surnaturelles. Il n’y a pas de mal à cela dans la mesure où on est prêt à revoir sa copie et changer de point de vue au regard d’une meilleure compréhension des lois qui régissent notre univers. En 1633, devant l’Inquisition, Galilée a dû dénoncer la théorie du mouvement des planètes et en particulier le fait que la terre tourne autour du soleil parce que ça contredisait la conception du monde qu’avait l’Église. Cette histoire est pathétique à pleurer. Mais il y en a bien d’autres comme toutes les théories fumeuses qui ont essayé de donner une explication naturelle des miracles du Christ. Même de son temps, ses ennemis essayaient de le discréditer à n’importe quel prix afin de pouvoir le rejeter en tant que Messie. C’est ainsi que son pouvoir de chasser les démons fut attribué au diable, une insulte cinglante contre Dieu et le comble de la stupidité.

Verset 34

Je continue à lire dans le chapitre 9 de Matthieu.

Mais les pharisiens, eux, déclaraient : — C’est par le pouvoir du chef des démons qu’il chasse les démons (Matthieu 9.34).

Par ses miracles, Jésus communiquait l’amour de Dieu et établissait son authenticité en tant que Fils de Dieu. La réaction du peuple était enthousiaste, mais pas celle des religieux. Alors que Jésus délivre des gens possédés du démon, les Pharisiens en particulier se montrent très hostiles, car ils voient leur autorité sur le peuple fondre comme neige au soleil. Quand on y réfléchit, dans les relations humaines, les critiques injustifiées servent souvent d’écran de fumée qui cache la soif du pouvoir surtout en politique. Dans le cas présent, ne pouvant contester la réalité des miracles, la pègre religieuse porte une accusation particulièrement virulente, méchante et grave contre Jésus. Ils la répéteront plus loin ce qui leur vaudra d’être maudits à tout jamais.

Verset 35

Je continue.

Jésus parcourait toutes les villes et tous les villages pour y donner son enseignement dans leurs synagogues. Il proclamait la Bonne Nouvelle du règne de Dieu et guérissait toute maladie et toute infirmité (Matthieu 9.35).

Jésus devra souvent croiser le fer avec ses ennemis. Mais dès qu’il le peut, il poursuit son objectif qui est de prêcher la bonne parole, en substance proclamer la bonne nouvelle du règne de Dieu, de sa compassion et de son programme. C’est d’ailleurs ainsi qu’il avait commencé son ministère en Galilée. Le but des guérisons et de l’enseignement de Jésus était de préparer le peuple à entrer dans le royaume de Dieu une fois celui-ci établi. Le comportement éthique qu’il proclamait correspondait à ce qu’allait être la vie dans le royaume.

Verset 36

Je continue :

En voyant les foules, il fut pris de pitié pour elles, car ces gens étaient inquiets et abattus, comme des brebis sans berger (Matthieu 9.36).

Dans l’Ancien Testament, les responsables d’Israël, les prêtres et les rois étaient appelés à jouer le rôle de bergers vis-à-vis des Hébreux. Mais à cause de leur négligence et de leur révolte contre l’Éternel, les prophètes annoncèrent que Dieu établirait sur son peuple des bergers à sa convenance lors de la venue du Messie. Les 12 apôtres que Jésus va nommer en font partie. Mais comme chacun sait, l’un d’entre eux, Judas, sera véreux comme le furent tous les rois qui exercèrent le pouvoir sur le royaume d’Israël-Nord et la plupart de ceux qui régnèrent sur Juda. Mais le roi-Messie que nous présentent les Évangiles est incomparable, car parfait à tout point de vue.

Matthieu établit un contraste saisissant entre le Christ et la caste religieuse dirigeante de son époque, mais aussi l’autorité païenne de Rome représentative de tous les dictateurs en place sur notre bas monde. Ils tentent de se maintenir au pouvoir par n’importe quel moyen tout en essayant de vivre le plus loin possible des problèmes du peuple. Il n’y a qu’à se souvenir des rois Louis qui ont ruiné la France. Et même si la République a apporté une amélioration, il y a toujours des citoyens qui s’arrangent pour être plus égaux que les autres. Par contraste, la campagne de Jésus consistait à s’occuper des faibles, des malades et de ceux qui étaient méprisés et rejetés, et de les préparer à assumer le statut de citoyen du royaume.

Versets 37-38

Je finis le chapitre 9.

Alors il dit à ses disciples : — La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux ! Demandez donc au Seigneur, à qui appartient la moisson, d’envoyer des ouvriers pour la rentrer (Matthieu 9.37-38).

Matthieu a tout d’abord donné du peuple l’image de brebis éparpillées privées des soins d’un berger, puis d’une moisson mûre, mais abandonnée, presque perdue à moins que des travailleurs agricoles n’y soient envoyés. Jusqu’à présent, l’auteur a voulu montrer que Jésus avait autorité sur tout. Les forces de la nature, les démons et la maladie lui sont soumis ; il a même le pouvoir de pardonner les péchés. De plus, c’est lui qui fixe les conditions à ceux qui veulent le suivre.

La classe religieuse et les pharisiens, en particulier, ont révélé leur hypocrisie. Pour eux, Jésus aurait dû se montrer soucieux de la pureté rituelle, et choisir des fréquentations plus nobles que le ramassis de gens, pour la plupart exclus de la synagogue, avec qui il partageait jusqu’aux repas. Même les disciples de Jean-Baptiste lui reprochent de ne pas pratiquer une discipline spirituelle comme le jeûne. Mais pour Jésus, sa mission consiste à annoncer la bonne nouvelle du royaume qu’il incarne et à préparer le peuple à y entrer. Tous, même des pécheurs notoires, sont invités à se joindre à la fête.

Chapitre 10

Versets 1-4

Nous voici arrivés au chapitre 10 de Matthieu. Le moment est venu pour Jésus de choisir les apôtres et les envoyer promulguer la bonne nouvelle au peuple que le roi est prêt à établir son règne, celui qui a été promis de tout temps dans l’Ancien Testament. Je commence à lire :

Jésus appela ses douze disciples et leur donna l’autorité de chasser les esprits mauvais et de guérir toute maladie et toute infirmité. Voici les noms des douze apôtres : d’abord, Simon appelé Pierre puis André son frère ; Jacques, fils de Zébédée, et Jean son frère Philippe et Barthélemy ; Thomas et Matthieu, le collecteur d’impôts ; Jacques, fils d’Alphée, et Thaddée ; Simon, le Zélé, et Judas Iscariot, celui qui a trahi Jésus (Matthieu 10.1-4).

Les 12, comme on les appelle sont au même nombre que les tribus d’Israël. Ce ne sont pas des précurseurs comme Jean-Baptiste, mais des disciples, des apprentis, qui ont suivi et appris à assumer leurs futures responsabilités sous la conduite du maître, et qui maintenant deviennent ambassadeurs et fondés de pouvoir de faire des miracles. Je trouve inconcevable qu’après avoir participé à la vie et au ministère du Christ pendant 3 ans, Judas l’ait trahi. Ce funeste événement n’était pourtant pas un accident de parcours. Je cite les paroles de Jésus :

Je sais très bien quels sont ceux que j’ai choisis, mais il faut que l’Écriture s’accomplisse : Celui avec lequel j’ai partagé mon pain se retourne contre moi (Jean 13.18).

Simon est surnommé le Zélé à cause de son appartenance au parti nationaliste des zélotes qui sera à l’origine de la révolte juive contre les Romains en 66-70 et qui finira par un immense bain de sang et la destruction de Jérusalem. La présence de ce militant au côté de Matthieu, collecteur d’impôts et donc proche de la puissance occupante, montre la diversité d’origine des membres de ce groupe restreint. Ces 12 sont mentionnés 4 fois dans le Nouveau Testament, et c’est à eux que Jésus a transmis son autorité. Pierre qui reniera son maître, mais se repentira est toujours cité en premier. Après l’ascension du Christ, c’est lui qui sera le principal responsable de l’Église. D’après Luc, 72 autres disciples qui accompagnaient fidèlement le Messie furent également choisis pour aller deux à deux annoncer le règne du roi.

Versets 5-6

Je continue le texte :

Ce sont ces douze hommes que Jésus envoya, après leur avoir fait les recommandations suivantes : — N’allez pas dans les contrées païennes et n’entrez pas dans les villes de la Samarie. Rendez-vous plutôt auprès des brebis perdues du peuple d’Israël (Matthieu 10.5-6).

La mission de ces émissaires est limitée aux Juifs qui sont restés fidèles au temple de Jérusalem. Samarie, un district situé entre la Judée au sud et la Galilée, au nord, était peuplée des descendants d’un restant des Dix Tribus, mêlées avec les païens qui ont colonisé cet endroit. Ils avaient leur propre religion, n’acceptaient que les cinq livres de Moïse et n’allaient pas à Jérusalem pour adorer Dieu. Les Samaritains et les Juifs se méprisaient mutuellement. Après la résurrection du Christ, le champ de travail des disciples s’étendra à toutes les nations selon l’ordre même du Seigneur que je cite :

Mais le Saint-Esprit descendra sur vous : vous recevrez sa puissance et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’au bout du monde (Actes 1.8).

Versets 7-10

Je continue le texte :

Partout où vous passerez, annoncez que le règne des cieux est tout proche. Guérissez les malades, ressuscitez les morts, rendez purs les lépreux, expulsez les démons. Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement. Ne mettez dans vos bourses ni or, ni argent, ni pièce de cuivre. N’acquerrez pas pour le voyage ni sac, ni tunique de rechange, ni sandales, ni bâton, car « l’ouvrier mérite sa nourriture » (Matthieu 10.7-10).

Les disciples reçoivent l’ordre de donner gratuitement pour la gloire du roi et non pour un avantage personnel quelconque et de ne pas s’encombrer d’un équipement de secours. À la fin de son ministère, Jésus donnera des instructions différentes à ses fidèles. Je le cite :

Eh bien maintenant, si vous avez une bourse, prenez-la ; de même, si vous avez un sac, prenez-le, et si vous n’avez pas d’épée, vendez votre manteau pour en acheter une (Luc 22.36).

L’ouvrier mérite sa nourriture à la manière des rabbins itinérants qui enseignaient le peuple. Comme eux, les apôtres sont appelés à vivre de l’hospitalité et des dons qu’on leur donnera.

Verset 11

Je continue :

Chaque fois que vous arriverez dans une ville ou un village, faites-vous indiquer quelqu’un qui soit en mesure ou désireux de vous accueillir et restez chez lui jusqu’à votre départ de la localité (Matthieu 10.11).

Cette personne accueillante possède un cœur réceptif au message du roi qu’on lui annonce et ouvre sa maison. Le Nouveau Testament souligne à plusieurs reprises l’importance de l’hospitalité tout en mettant en garde contre les abus possibles de ceux qui s’incrustent comme le font les patelles ou chapeaux chinois sur les bateaux.

Versets 12-13

Je continue.

En franchissant le seuil de la maison, saluez ses occupants et dites : « Que la paix soit avec vous ! » S’ils en sont dignes, qu’elle repose sur eux. Sinon, qu’elle vous revienne (Matthieu 10.12-13).

Cette salutation habituelle n’est pas un acte magique, mais spirituel.

Versets 14-15

Je continue.

Si, dans une maison ou dans une ville, on ne veut pas vous recevoir, ni écouter vos paroles, quittez la maison ou la ville en secouant la poussière de vos pieds. Vraiment, je vous l’assure : au jour du jugement, les villes de Sodome et de Gomorrhe seront traitées avec moins de rigueur que les habitants de ces lieux-là (Matthieu 10.14-15).

En revenant d’un voyage en territoire païen, les Juifs avaient coutume de secouer de leurs pieds la poussière qui s’y était déposée. En demandant aux disciples d’accomplir ce geste symbolique vis-à-vis de certains de leurs concitoyens, Jésus leur dit de les considérer comme des païens. Ce passage montre la gravité de ne pas accueillir le message de la bonne nouvelle du royaume. Je n’ai pas besoin de faire les 400 coups pour être rejeté par Dieu. Je peux me montrer bon, serviable et avoir toutes les qualités possibles et imaginables, mais si je n’accepte pas l’invitation du Seigneur à le suivre, je me condamne moi-même. Les deux villes de Sodome et Gomorrhe apparaissent la première fois dans la Genèse du temps d’Abraham. Elles avaient rejeté le message de Dieu, mais pas en la personne du Fils de Dieu comme les villes de Galilée. La condamnation divine est proportionnelle à la gravité de la faute.

Verset 16

Je continue.

— Voici : je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. Soyez rusés comme des serpents et innocents comme des colombes (Matthieu 10.16).

La brebis est sans défense. C’est une image de vulnérabilité face à la cruauté de la vie surtout en l’absence de berger. Les loups représentent les religieux hypocrites et les faux prophètes. L’exhortation du Christ à ses ambassadeurs est de demeurer innocent, pur de caractère, et de rejeter les intrigues et procédés tordus. La colombe est pacifique et n’attaque jamais d’autres oiseaux ; elle représente l’innocence et la paix. Jésus conseille la ruse dans le sens de prudence et discrétion qui permettent d’éviter les pièges des hommes sans scrupules, de discerner les temps et les occasions et aussi de gérer au mieux les situations difficiles qui vont se présenter aux disciples. Les serpents sont très prudents, mais aussi trompeurs et dangereux, tandis que les colombes ne voient pas le danger. C’est pourquoi un homme fidèle doit manifester à la fois la ruse de l’un et l’innocence de l’autre.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

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