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22 juin 2022

Matthieu 7.16 – 8.3

Chapitre 7

Introduction

Entre les escroqueries en tout genre, les artifices et les duperies tout à fait légales comme les publicités mensongères et celles qui exagèrent, la somme de tous ces vols correspond à, disons, 5 % de nos revenus combinés. Pour tromper son monde, l’imitation doit être bien faite, ça tombe sous le sens. Dans certains pays comme la Chine, a lieu de temps en temps pour l’apparat une opération coup de poing avec des milliers de copies illégales de CDs, de montres Rolex ou d’autres choses qui sont réduites en miettes sous un rouleau compresseur. Dans le domaine spirituel, quelqu’un peut avoir tous les titres requis, les lettres de noblesse et les apparences pour faire partie d’un clergé respectable, mais être un faux et donner le change en enseignant une voie qui mène à la perdition éternelle. Les religieux juifs du premier siècle correspondaient à cette description et ils ont très bien compris l’accusation que le Christ portait contre eux, d’où leur haine contre lui. Jésus nous enjoint de vérifier les fruits que portent ceux qui disent enseigner la parole de Dieu.

Versets 16-20

Je continue à lire dans le chapitre 7 de Matthieu.

Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. Est-ce que l’on cueille des raisins sur des buissons d’épines ou des figues sur des ronces ? Ainsi, un bon arbre porte de bons fruits, un mauvais arbre produit de mauvais fruits. Un bon arbre ne peut pas porter de mauvais fruits, ni un mauvais arbre de bons fruits. Tout arbre qui ne donne pas de bons fruits est arraché et jeté au feu. Ainsi donc, c’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez (Matthieu 7.16-20).

Si on juge la qualité d’un arbre en fonction de ses feuilles ou de son écorce, on peut se tromper. Mais en examinant ses fruits, on saura exactement à quoi s’en tenir. Un faux prophète et porte-parole se trahit par son comportement, par ce qu’il fait ainsi que par les actions de ses disciples. Il existe une organisation en apparence très chrétienne et dont les adeptes prêchent même la bonne parole, mais les responsables du mouvement cherchent avant tout à faire de l’argent par tous les moyens. Pour attirer ceux qui sont friqués, ils utilisent des jeunes filles qu’ils ont préalablement réussi à couper de leur famille et système social. Je ne sais pas ce qu’il en est aujourd’hui, mais il fut un temps où elles étaient envoyées en Italie pour être endoctrinées et où on leur enseignait à utiliser leurs appâts naturels pour ferrer le gros. Je n’entrerais pas dans d’autres détails. Ce sont les fruits produits par un porte-parole qui doivent servir de critère d’évaluation et pas ce qu’il dit.

Versets 21-23

Je continue le Texte.

Pour entrer dans le royaume des cieux, il ne suffit pas de me dire : « Seigneur ! Seigneur ! » Il faut accomplir la volonté de mon Père céleste. Au jour du jugement, nombreux sont ceux qui me diront : « Seigneur ! Seigneur ! Nous avons prophétisé en ton nom, nous avons chassé des démons en ton nom, nous avons fait beaucoup de miracles en ton nom. » Je leur déclarerai alors : « Je ne vous ai jamais connus ! Allez-vous-en, vous qui pratiquez le mal ! » (Matthieu 7.21-23).

Les paroles de Jésus, Au jour du jugement, nombreux sont ceux qui me diront : « Seigneur ! Seigneur ! », témoignent une nouvelle fois de sa divinité. D’une part, le mot Seigneur est la traduction du grec équivalent à l’hébreu Jahweh, qui dans l’Ancien Testament veut dire l’Éternel, et d’autre part, le Christ dit être Celui devant qui, au jour du jugement, tout homme devra rendre des comptes. Ce passage est dramatique. Alors que précédemment, Jésus parlait d’hommes qui par leur conduite astucieuse abusaient les autres, ici il s’agit de ceux qui se trompent eux-mêmes entraînant leur perdition et celle de leurs partisans. Quelle douche d’eau froide, quel choc terrible ce sera pour tous ces gens le jour du jugement !

Monsieur Tout le monde est facilement impressionné par les thaumaturges, les faiseurs de miracles et même par ceux qui font des tours de passe-passe. Il y a beaucoup de guérisseurs qui pratiquent leur art au nom de Dieu et qui disent même prier. En toute honnêteté, ils pensent vraiment être un instrument du Créateur pour alléger les souffrances ici-bas. Ce ne sont pas des charlatans. Ils pourront, par exemple, enlever une brûlure en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, ce que la médecine contemporaine est totalement incapable de faire. Quant aux exorcistes, ils existent bel et bien, tout autant que les démons qu’ils chassent avec plus ou moins de succès. La triste réalité est qu’une personne peut accomplir des œuvres prodigieuses et invoquer le nom du Seigneur sans pour autant lui appartenir.

Je continue le texte.

C’est pourquoi, celui qui écoute ce que je dis et qui l’applique, ressemble à un homme sensé qui a bâti sa maison sur le roc. Il a plu à verse, les fleuves ont débordé, les vents ont soufflé avec violence, ils se sont déchaînés contre cette maison : elle ne s’est pas effondrée, car ses fondations reposaient sur le roc. Mais celui qui écoute mes paroles sans faire ce que je dis, ressemble à un homme assez fou pour construire sa maison sur le sable. Il a plu à verse, les fleuves ont débordé, les vents ont soufflé avec violence, ils se sont déchaînés contre cette maison : elle s’est effondrée et sa ruine a été complète (Matthieu 7.24-27).

Cette illustration termine le long Sermon sur la Montagne. L’image évoquée est saisissante et ses implications profondes. Le Seigneur compare la vie d’un homme à une maison que ce dernier est en train de construire. Chacun fait comme il l’entend, mais ensuite il est obligé d’occuper cette habitation. Elle peut être splendide, richement ornée, imposante et luxueuse, et pourtant ne pas pouvoir résister aux intempéries à cause de fondations fragilisées par un mauvais terrain. L’homme sensé et sage est celui qui conçoit son système de croyances, son échelle de valeurs et ses priorités sur la personne du Christ et les enseignements des Textes Sacrés.

La seule vie qui va résister aux chocs et tenir est celle bâtie selon le modèle du Maître Architecte et érigée sur le roc, Christ lui-même et ses paroles. Il est la pierre d’angle sur laquelle repose tout édifice à l’épreuve des intempéries, une vie réussie. Des promoteurs de tout poil nous proposent constamment d’autres terrains à construire. Qu’ils soient religieux ou humanistes, moraux ou libertins, les sites qu’ils recommandent ont peut-être une vue sur la mer, mais si celle-ci se déchaîne, il ne restera rien de votre belle maison.

Versets 28-29

Je finis ce chapitre 7 ainsi que le Sermon sur la Montagne.

Quand Jésus eut fini de parler, les foules étaient impressionnées par son enseignement. Car il parlait avec une autorité que n’avaient pas leurs spécialistes de la Loi (Matthieu 7.28-29).

Les cinq grands discours dans Matthieu se terminent par une formule du type « Quand Jésus eut fini de parler ». Les scribes, qui enseignaient la Loi de Moïse, se référaient à diverses autorités humaines pour soutenir leur point de vue. Jésus enseigne avec une prestance qui va bien au-delà de la forme. Son autorité est liée à la manière dont il se présente et comment il interprète les écrits de l’Ancien Testament. Contrairement aux rabbins de son temps, il ne se réfugie pas derrière la tradition des anciens. Même ceux, qui refusent le Christ et ses paroles, reconnaissent sans peine que personne n’a jamais enseigné un niveau d’éthique aussi élevé que le Sermon sur la Montagne. Ses paroles produisent dans le cœur de ses auditeurs le même effet qu’une épée dans la chair comme le précise le passage suivant :

Car la Parole de Dieu est vivante et efficace. Elle est plus tranchante que toute épée à double tranchant et, pénétrant jusqu’au plus profond de l’être, jusqu’à atteindre âme et esprit, jointures et moelle, elle juge les dispositions et les pensées du cœur (Hébreux 4.12).

Dans le Sermon sur la Montagne, Jésus s’est dit égal à l’Éternel. Il a appelé Dieu son Père dans le sens qu’il est de la même nature que lui. Il s’est aussi désigné comme le Seigneur qui officiera en tant que juge du tribunal divin. Jésus n’était pas un brave homme bon. Il s’est proclamé le Dieu du ciel et de la terre. Ce qu’il a dit de lui est vrai ou faux, il faut choisir.

Les trois dernières sections de ce long Sermon ont divisé l’humanité en deux groupes distincts : d’un côté, les hommes avisés peu nombreux qui sont sur le chemin de la vie, et de l’autre, les foules d’insensés qui se dirigent vers la ruine et la perdition éternelles. Jésus nous exhorte à chercher à entrer à tout prix dans le royaume par la porte étroite et à ne pas nous satisfaire d’une religion superficielle telle que les religieux de son époque la vivaient, ni des discours alléchants des faux porte-parole dont la vie dément le bien-fondé. Oui, il faut entrer dans le royaume en s’engageant pour le Christ et en suivant ses instructions.

Chapitre 8

Introduction

Nous arrivons au chapitre 8 de l’Évangile selon Matthieu. Jusqu’à présent, l’auteur s’est surtout préoccupé de présenter les qualifications du Christ : sa généalogie, sa naissance miraculeuse ainsi que le témoignage de Jean-Baptiste et de Dieu son Père. Il a aussi montré comment Jésus accomplit les prophéties qui ont trait au Messie. Par son baptême et sa victoire sur Satan lors de la tentation dans le désert, il a prouvé ses qualités morales absolues. Le Sermon sur la Montagne tient lieu de constitution de son royaume à la fois physique qui sera établi dans le futur, et spirituel dans les cœurs de ses disciples. Dans les chapitres qui suivent, Jésus va révéler son autorité, sa puissance et son amour. Son ministère est un équilibre entre l’enseignement et des miracles de compassion. Matthieu n’essaie pas d’établir une biographie du Christ, ni de nous donner l’ordre chronologique des étapes de sa vie terrestre. Il veut prouver à ses lecteurs juifs que Jésus est bien le Messie qui devait venir. Dans les deux chapitres qui suivent le Sermon sur la Montagne, l’auteur va décrire les circonstances qui entourent 8 miracles que Jésus va faire à la suite de son enseignement. Il montre ainsi que le roi manifeste une autorité sur toute chose et toute créature, que ce soit la maladie, les mauvais esprits ou la nature. Il a donc le droit de se présenter comme le Seigneur et le juge de toute la terre.

Versets 1-2

Je commence à lire.

Quand Jésus descendit de la montagne, une foule nombreuse le suivit. Et voici qu’un lépreux s’approcha et se prosterna devant lui en disant : — Seigneur, si tu le veux, tu peux me rendre pur (Matthieu 8.1-2).

Jésus se trouvait dans la région de Capernaüm, son quartier général. Beaucoup de monde, intrigué par tout ce qu’ils venaient d’entendre, voulait en savoir plus concernant cet homme extraordinaire. Alors tout naturellement, ils le suivent. De ce peuple qui entoure Jésus, un lépreux de la tête aux pieds selon la description de l’Évangile selon Luc, prend son courage à deux mains et se précipite vers Jésus avant qu’on puisse le retenir.

Il faut savoir qu’à cette époque, de toutes les maladies, la lèpre était la plus redoutée et la plus répugnante. Déclarés impurs au regard de la Loi, ces miséreux étaient interdits de séjour au culte du Temple et rejetés partout ailleurs. Ils vivaient de mendicité à l’écart du reste de la société. Donc, cet homme brave la foule et vient se courber devant Jésus, manifestant ainsi son respect et sa foi. Il y a de fortes chances qu’il avait entendu son enseignement, suite à quoi, il en a conclu que cet homme était le Messie. Ce jour était pour lui celui où il pouvait et devait agir. Rassemblant toute son énergie, il se rue vers Jésus qu’il appelle Seigneur, indiquant ainsi sa certitude que le Messie a la puissance de le guérir. Il se prosterne dans un geste de soumission puis fait sa demande : Si tu le veux tu peux me rendre pur.

Prier avec foi n’est pas dire à Dieu ce qu’il doit faire. Devant un problème et dans mon ignorance du plan de Dieu, je ne peux que dupliquer ce qu’a fait et dit ce lépreux : Seigneur, si tu le veux tu peux, car je ne connais pas ce que Dieu désire accomplir dans ma vie et autour de moi. Je sais par contre que je suis tenu de rechercher sa volonté qui aux dires du Nouveau Testament, est bonne, ce qui lui plaît, et ce qui est parfait (Romains 12.2).

Verset 3

Je continue le texte :

Jésus tendit la main et le toucha en disant : — Oui, je le veux, sois pur. À l’instant même, il fut guéri de sa lèpre (Matthieu 8.3).

Jésus l’a touché devant la foule horrifiée, car à leurs yeux non seulement il pouvait contracter la maladie, mais ce contact entraînait la perte de sa propre pureté rituelle et donc l’interdiction de pénétrer dans le Temple et de participer à la vie religieuse de la nation. Jésus ne pouvait évidemment pas tomber malade et n’avait pas à faire le moindre geste pour faire disparaître la maladie. Il a agi ainsi afin de montrer qu’il avait l’autorité, d’une part de guérir, et d’autre part de rendre cérémonieusement pur un lépreux ce qui symbolise son pouvoir contre la pourriture aussi bien physique, morale que spirituelle.

En rendant la santé à cet homme, Jésus manifeste sa puissance sur une impureté contagieuse considérée comme le châtiment divin par excellence et aussi le signe extérieur du mal qui ronge l’homme intérieurement. Par cette guérison, le Christ indique à tous ceux qui l’observent que l’objet de sa mission sur terre est de rendre purs les impurs. En touchant le malade, un geste qu’il a maintes fois répété, Jésus exprime également sa compassion et sa solidarité avec ceux qui souffrent. Ce qu’il a fait contraste avec l’attitude des religieux et surtout des Pharisiens qui à cette époque avaient un souci exacerbé de la pureté rituelle. En effet et comme je l’ai déjà dit, chez ces hypocrites, seul comptait l’extérieur, ce que tout le monde pouvait voir et admirer.

En revanche, Jésus ne touche pas les personnes sous l’emprise de démons et ne leur impose jamais les mains, mais les chasse par sa parole. Il signifie par là qu’avec ces esprits impurs qui sont des anges déchus, il ne veut d’autres contacts que celui d’un juge qui condamne. Dans les Écritures, les démons sont qualifiés d’esprits impurs dans le sens spirituel et absolu du mot. Si vous connaissez l’histoire, Le Seigneur des anneaux, écrite par Tolkien, vous savez qu’il a inventé toute une mythologie avec des créatures de toutes sortes. Parmi elles, les orques nous donnent une petite idée de ce qu’est un démon. On les rencontre la première fois juste avant que le Balrog, un super démon, fasse tomber Gandalf dans la fosse. Pour les démons, la possibilité de rachat et de salut n’existe pas, tandis qu’elle est toujours présente chez les êtres humains qui reconnaissent leur culpabilité et acceptent en Jésus leur Sauveur.

Dans la perspective du lépreux guéri, il est difficile d’imaginer toute la portée que cet événement extraordinaire revêtait. Le simple fait d’être touché un instant par le Seigneur, avant même d’être guéri, a dû lui faire un tel chaud au cœur que ce fut un des plus beaux moments de sa vie. Il faut comprendre en quoi consistait l’existence des lépreux.

La maladie avait commencé tout bêtement. Un jour alors qu’il était peut-être au champ en train de bêcher, il avait remarqué qu’à un certain endroit, sa peau était devenue bizarre. Le soir, il avait montré ça à sa femme qui y avait mis une sorte de pommade à l’huile d’olive. Mais le lendemain, rien n’avait changé et il était retourné aux travaux agricoles et ainsi de suite pendant une semaine. Puis sa femme commença à s’inquiéter et lui a dit d’aller voir le prêtre en fonction. Sachant qu’il était peut-être atteint de quelque chose qui à cette époque était craint bien davantage que le cancer aujourd’hui, il a fait une petite valise et est parti pour Jérusalem.

En cours de route, l’angoisse fut terrible. Arrivé au temple, il est allé voir le prêtre qui l’a tout d’abord isolé 14 jours selon la Loi. Ensuite, il l’a revu et posé l’effroyable diagnostic de lèpre. Alors, tout l’univers de cet homme s’est écroulé. Il n’a pas pu rentrer à la maison pour revoir sa famille et a dû tout quitter sur le champ : sa femme, ses gosses, ses voisins, sans leur dire au revoir. Il devait habiter hors de la ville et crier impur, impur ! dès qu’une personne approchait. Il voyait ses enfants grandir de très loin les apercevant seulement au moment où ceux-ci venaient déposer de la nourriture dans sa gamelle puis s’éloignaient avant que lui ne vienne la chercher. Il ne pouvait entrer en contact qu’avec d’autres malades comme lui, jusqu’au jour merveilleux où Jésus le toucha et le guérit.

Je doute fort que vous soyez lépreux, cependant nous sommes tous affligés d’un fléau bien plus grave encore, c’est le péché. Pour cela, je dois aussi aller à Jésus et lui dire : Si tu le veux, tu peux me rendre pur.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

oct. 11 2024

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